tons ici presque textuellement, comme le tableau le plus parfait, l'idée la plus juste qu'on puisse se faire de la situation de l'Angleterre, relativement aux affaires du continent. « Ceux-là, disait-il, qui toujours ont con» sidéré les préliminaires de la paix et le » traité définitif avec la république française » comme des négociations blâmables, ceux» là peuvent croire qu'ils ont raison de vou>> loir qu'on viole une paix qu'ils ont désap>> prouvée dans son principe; je me conten» terai de leur répondre que, quoique mé>> content moi-même de la manière dont la » guerre a été terminée, je pense qu'il vaut >> mieux nous soumettre aux conditions que »> nous avons obtenues, que de risquer les >> suites d'une nouvelle rupture. Età cet égard, je ne saurais oublier l'approbation générale >> donnée à la paix dont nous jouissons, non» seulement par le parlement, mais univer>> sellement dans toutes les parties du royau>> me. Quant à ceux qui ont été alors parmi les >> approbateurs de la paix, et qui se plaignent » à présent du système pacifique du gouver>>nement, je leur demanderai ce qui s'est » passé depuis la conclusion du traité, qui >> justifie leur désir de le rompre ? Il est évi>> dent que, si nous allons renouveler la » guerre avec la France, il n'y a pas d'autre » moyen de le faire avec quelque fruit, que » de reprendre toutes les places que nous » venons de restituer. Ce serait nous rendre >> odieux et ridicules; ce serait placer le gou» vernement dans une position qui devrait >> le faire accuser de folie. Je conviens, mal» gré ce qui s'est passé durant le cours de » l'année, qu'il pourrait y avoir des raisons. » de rompre une paix conclue il y a peu de >> temps; et quelque désir que j'aie de la » conserver, jamais je ne lui sacrifierai nos >> droits, ni même un vrai point d'honneur: >> mais il faut au moins que le fait soit évi» dent et prouvé ; et quand même la conser>>vation de notre honneur national, le prin>>cipe de la défense de soi-même, nous por>> teraient avec justice à renouveler la guerre, >> il pourrait cependant y avoir des considé >> rations majeures qui dussent nous en dé» tourner. J'en appelle à l'opinion générale : » elle s'accorde, j'en suis persuadé, à juger » que jamais il n'y eut d'époque moins favo>>rable pour nous à la reprise de la guerre. >> Quoi donc ! la France doit-elle être toujours >> considérée comme notre rivale? devons»> nous être éternellement des nations qui » n'ont que l'apparence de vivre en paix, » mais qui sont sans cesse dans un état de » jalousie, voisin des hostilités? A Dieu ne » plaise ! Il en est qui nous accusent de ti» midité, prétendant que nous ne devons » pas souffrir que la marine de la France >> soit jamais en état de se mesurer avec la »> nôtre : comment leur imagination a-t-elle >>> pu se rembrunir à ce point? Qu'on jette >> les yeux sur le tableau comparatif de » l'état actuel de la marine française et » de celle de la Grande Bretagne toute >> crainte cessera, et l'on conviendra que ce >> n'est pas le moment de s'inquiéter à cet » égard. Au reste, je ne veux pas prononcer >> sur certains actes particuliers du gouver »nement français : je ne parle que de ce quí » paraît être son objet général; et, à mon » avis, cet objet général ne semble être que » de faire revivre son commerce, d'amélio»rer son système commercial et manufac»turier, et d'imiter les moyens qui ont » élevé notre pays au faîte où il se trouve » à présent. Mais dans l'une et l'autre de » ces branches d'industrie nationale, nous » avons si fort pris les devans, qu'il ne »> nous reste aucun sujet de nous alarmer » de cette rivalité. Cette perspective que >> nous fournit notre situation pour l'avenir, » je ne dis point qu'elle ne saurait être >>> entravée, ni que des considérations ma»jeures ne puissent nous porter à prendre » dans la suite des mesures différentes de » celles que la prudence nous conseille en ce » moment; tout ce que je dis, c'est que la » nécessité me doit être évidemment démon» trée avant qu'elle puisse avoir l'effet de » m'engager dans une guerre militaire, de » préférence à une guerre commerciale. Est»il un homme en cette chambre qui puisse >> avoir assez mis en oubli les dix années de » la dernière guerre, pour souhaiter de la » renouveler? Quelqu'un peut-il penser aux >> suites d'une guerre continentale faite avec >> l'assistance des princes Allemands, et en es» pérerdu succès? une guerre durant laquelle >> toute perspective attrayante, offerte à dif>>férentes époques, a été frustrée et rempla>>cée par des défaites, par des désastres? une >> guerre dont on peut dire avec raison, spe » læta, eventu tristia? Nous rejetterons»> nous donc, sans motif suffisant pour les justifier, dans les calamités d'une telle » guerre? est-il donc nécessaire que je ré» pète sans cesse, que l'unique motif qui >> doive nous faire préférer l'état de guerre » à celui de paix, c'est la conservation de >> notre existence, ou (ce qui doit nous être » également cher) la conservation de notre » honneur? La France a-t-elle menacé où » porté préjudice à l'une ou à l'autre? La guerre n'est pas le cri réel du peuple » anglais; c'est un cri qu'une coalition for » mée entre certain nombre de papiers pu |