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représentés dans les quatre faces. Pour la Douceur, des couronnes de fleurs que tiennent des Amours en forment les anses. Les trois Graces et trois autres sujets semblables ornent les quatre faces de ce vase.

Il donna aussi le dessein du bas-relief qui est au-dessous de la fontaine de la pyramide, que M. Girardon exécuta avec encore plus d'agrément que le dessein n'en avoit. Ce bas-relief est peut-être un des plus beaux qu'il y ait eu jusqu'alors.

M. Colbert et presque toute la Cour, ayant considéré que ce qui restoit du petit et ancien château de Versailles n'avoit aucune proportion ni aucun rapport avec les bâtimens neufs qu'on y a ajoûtés, voulurent engager le roi à faire abattre ce petit château pour achever tout le palais du même ordre et de la même construction que ce qui est bâti de nouveau.

Mon frere eut ordre de travailler conformément à ce projet; il en fit un plan et une élevation qui furent très-approuvés non-seulement du roi, mais de son conseil, où il appella tous les princes, plusieurs ducs et maréchaux de France. Mais le roi voulut toujours conserver le petit château. On prétexta qu'il menaçoit ruine et qu'il boucloit en plusieurs endroits; il se douta du complot, et dit d'un ton fort et où il paroissoit de colere : <«< Faites ce qu'il vous

plaira, mais si vous l'abattez, je le ferai rebâtir tel qu'il est. » Ces paroles rafermirent tout le château et rendirent ses fondemens inébranlables.

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LIVRE QUATRIÈME

Nivellement fait pour creuser le canal de Versailles. Nouvelle construction d'un niveau inventé par MM. de l'Académie. - Le fond de l'extraordinaire des guerres reglé à soixante millions; ce qu'il produisit dans les bâtimens du roi. Comment mon frere le receveur général fut dépossédé de sa charge. Comment je demandai à M. Colbert son agrément pour mon mariage. —- Résolution de fermer le jardin des Thuilleries non exécutée. Affiches pour donner au rabais tous les ouvrages des bâtimens. Comment je fus exclus

de la petite Académie des inscriptions.

Origine de

mon ouvrage du Parallele des anciens et des mo

dernes.

M

ONSIEUR Colbert mena un jour M. Huygens à Versailles pour le lui faire voir. Ce sçavant admira tout; mais, ayant vû une tour fort haute sur la chaussée de l'étang de Clagny, il me demanda à quel effet on avoit bâti là cette tour. Je lui dis que c'étoit pour élever l'eau de l'étang. «Est-ce, reprit-il, qu'on veut faire une fontaine sur cette tour? Nullement, lui ré

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pondis-je; c'est pour la faire aller de-là dans les réservoirs et des réservoirs à toutes les fontaines. - Il n'étoit point nécessaire, me dit-il, de faire monter l'eau sur cette tour; la pompe l'auroit portée aussi aisément de l'étang dans les réservoirs, sans aucun entrepôt, et la dépense de la tour est assurément très-inutile. »>< Je compris la chose dans le moment même, et je le dis à M. Colbert, qui en demeura d'accord sans hésiter, en ajoutant : « Que voulezvous? il faut bien payer son apprentissage. » Mais ce qui est encore bien plus étonnant, c'est qu'on a fait la même faute à Marly, où l'on a bâti une tour encore plus large et plus haute, et d'une dépense incomparablement plus grande que celle de Versailles et qui n'est pas moins inutile car avec la même force qui éléve l'eau d'une hauteur immense sur cette tour on pouvoit la pousser par les tuyaux de conduite dans les réservoirs de Versailles sans l'élever ainsi. Je ne me mêlois point du tout de ce travail, et, comme M. Colbert en sçavoit autant que moi sur cet article, je ne crus point devoir lui en parler.

Quand on proposa de faire le canal de Versailles, le sieur Jolli, maître de la pompe du Pont-Neuf, qu'on écoutoit fort en ce tems-là parce qu'il se connoissoit en ce qui regarde les eaux et les forces mouvantes, nivella le terrein,

et dit qu'il y avoit dix pieds de pente depuis l'endroit où on devoit le commencer jusqu'à l'endroit où il devoit finir. Si cela eût été vrai, l'entreprise n'eût pas été possible, parce qu'il auroit fallu l'élever de dix pieds par un bout, et l'eau n'auroit pû demeurer qu'avec des peines et des dépenses incroyables sur une terre raportée. M. Colbert fit venir MM. de l'Académie des sciences, et leur ordonna de niveller le terrein où l'on vouloit placer le canal. Ils n'y trouverent que deux pieds de pente, et l'on n'entreprit le canal que sur leur parole. Ce qu'ils dirent étoit si juste que, le canal ayant été achevé, il ne s'est trouvé que deux ou trois pouces d'erreur sur la longueur, qui est de neuf cents toises sur trente toises de largeur. Le canal qui le traverse, et qui va de Trianon à la ménagerie, a quarante toises de largeur. Cette grande précision ne venoit pas seulement de l'habileté des nivelleurs, mais de la bonté du niveau, qui n'avoit point eu de pareil jusqu'alors. Cette bonté consiste particulierement en trois choses: l'une, qu'au lieu de la ficelle que les maçons mettent ordinairement à leur niveau, MM. de l'Académie y ont mis un cheveu de femme fort long, qui marque l'aplomb du niveau avec une précision infiniment plus grande que ne fait le cordeau qui est aux niveaux ordinaires; la seconde, en ce que ce cheveu est enfermé dans un tuyau de tole

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