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de contenir l'ambition de l'Angleterre en prêtant le secours de son alliance au vice-roi d'Égypte, qui avait eu le courage et l'adresse de repousser les Anglais, lorsqu'après le départ de nos troupes ils voulurent suivre l'exemple du général Bonaparte. Mais, depuis la nouvelle coalition, connue sous le de traité du 14 juillet (1841), l'attitude du cabinet des Tuileries a bien changé, eton l'avu abandonner Méhémet-Ali,son allie naturel, en cédant à la coalition de l'Angleterre, de la Russie, de l'Autriche et de la Prusse. Cet abandon est d'autant plus grave que nos gouvernants n'ont pas même obtenu, en échange, quelquesones de ces compensations qui, sans sauver leur honneur, auraient pu au moins garantir les intérêts de la France. Ou sont les temps de la croisade de saint Louis et de l'expédition du général Bonaparte!

Toutefois le mal n'est pas absolument irréparable, puisque Méhémet-Ali subsiste encore et qu'il doit avoir pour successeur Ibrahim-Pacha qui a donné des preuves de son énergie et de ses talents militaires. Le jour où la France voudra rendre son appui à l'Égypte, 'Angleterre modérera un peu son ambition démesurée, car il lui serait peu facile de s'emparer de la proie qu'elle convoite, sans la complicité du cabinet des Tuileries. Notre marine n'en est pas encore à ĉe degré d'abaissement que les flottes anglaises puissent compter sans elle.

L'Angleterre, il est vrai, cache son ambition sous des dehors trompeurs. A l'entendre, elle ne veut dominer l'Éypte que dans l'intérêt du christiaisme et pour rendre, là comme ailleurs, l'indépendance et la sécurité qui reviennent de droit à cette relion; tandis que, toujours suivant elle, la France adopte une politique anticivilisatrice et fait acte d'impiété en favorisant la renaissance de la nationalité arabe, qui serait un commencement de régénération pour le mahométisme. Partant de ce point de vue, le gouvernement anglais se trouve à luimême la pureté d'un ange et nous fait noirs comme des démons. Malheureusement pour lui, on sait, par l'exemple de l'Inde, comment il entend les inté

rêts du christianisme, dans les pays qui vivent sous la domination anglaise. D'un autre côté, il est faux, grâce à Dieu, que la France ait une politique anticivilisatrice ou impie, et personne encore n'a défendu les chrétiens d'Orient avec autant de chaleur qu'ellemême. Une des conditions qu'elle imposera toujours, en retour de son alliance, au vice-roi d'Égypte, c'est qu'il affranchira nos frères en même temps que les Arabes qui ne sont pas moins malheureux peut-être. Enfin, si la nation française a soutenu Méhémet-Ali, si elle est prête à le soutenir encore, c'est parce que ce prince a fait de sérieuses tentatives de civilisation et qu'il a senti la nécessité de détruire la barrière qui existe entre l'Orient et l'Occident. Déjà depuis longtemps, cédant à nos conseils, le pacha d'Egypte aurait rouvert au commerce de l'Inde la voie de la mer Rouge et de la Méditerranée, si l'Angleterre n'avait voulu s'en réserver le monopole et prendre prétexte de cette amélioration pour commencer en Égypte cette série d'usurpations qu'on lui a vu consommer dans l'Inde. Lequel des deux peuples est le plus civilisateur et sert le mieux l'intérêt géné ral, de celui qui veut tout pour lui-même, ou de celui qui stipule des garanties pour tout le monde et qui demande la neutralité de tous les lieux de passage?

Laissons donc pour ce qu'elles valent les accusations de l'Angleterre, et n'oublions pas que la question d'Égypte est une question d'avenir pour notre puissance maritime. Il en à été de même dans tous les temps, et c'est ainsi que le comprenaient Louis IX, Louis XIV, le duc de Choiseul et Napoléon. Dans l'histoire des relations de la France avec la Barbarie (voyez ce mot), nous croyons avoir démontré qu'aux pieux motifs qui armèrent saint Louis contre les infidèles, se mêlait une pensée politique qui avait pour but d'assurer à la France la domination de la Méditerranée, alors perdue pour les Arabes et disputée contre nous par les Aragonais. Le succès de son expédition en Egypte aurait aussitôt fait pencher la balance en notre faveur; mais on a vu comment il échoua. Quand il n'eut plus d'espoir de ce côté, saint Louis

tourna ses regards sur Tunis, qui effectivement est la clef de la prépondérance dans la Méditerranée, parce que Tunis, placée juste au centre de cette mer intérieure, domine le détroit de Sicile qui marque le partage des eaux à l'orient et à l'occident, Quant à Napoléon, il alla aussi en Égypte, non-sculement pour y chercher la domination de la Méditerranée, mais encore pour y trouver le chemin de l'Inde, pour ruiner enfin d'un seul coup la tyrannie maritime des Anglais.

Aujourd'hui, plus que jamais, le sort de l'Egypte touche aux intérêts de notre marine, car l'établissement des Anglais à Alexandrie ne compromettrait pas moins l'équilibre maritime que l'établissement des Russes à Constanti nople ne troublerait l'équilibre continental. A la place d'une Égypte qui a besoin de notre protection, nous trouverions une Égypte hostile et d'autant plus redoutable qu'elle appartiendrait à la puissance rivale qui possède déjà Gibraltar, Malte, et les îles Ioniennes, sans compter Saint-Jean d'Acre et les autres places de la Syrie. Alors toute la Méditerranée orientale nous serait fermée et, malgré nos possessions de l'Algérie, nous n'aurions plus qu'un rôle subalterne à jouer dans cette mer intérieure où la nature nous a placés avec tant d'avantage.

En supposant que l'Angleterre et la Russie s'entendent pour provoquer un partage de l'Orient, et que des circonstances graves nous empêchent de sauver au moins l'Égypte, alors c'en serait fait de notre puissance maritime, si nous ne nous hâtions de prendre de justes compensations. L'acquisition de notre frontière du Rhin pourrait, à la rigueur, nous consoler de la prise de Constantinople par les Russes; mais c'est là surtout un accroissement territorial, et pour rendre notre situation maritime supportable à côté de celle des Anglais, après l'occupation de l'Égypte, il nous faudrait au moins Tunis et Tanger. Cet accroissement de la France africaine rétablirait en partie la balance, en ce sens qu'il nous donnerait, dans la Méditerranée occidentale, une prépondérance analogue à celle des Anglais dans la Méditerranée orientale.

Il importe de bien fixer nos résolutions à ce sujet et de les faire connaître, parce que la seule considération qui puisse arrêter les Anglais, c'est la crainte que la France ne consolide et n'étende sa domination en Afrique. Nos voisins savent que, la régence de Tunis une fois en notre pouvoir, Malte serait bientôt tournée, et que Tanger, dans nos mains, équivaudrait presqu'à Gibraltar. Ainsi donc, le meilleur moyen d'assurer l'indépendance de l'É gypte, c'est de montrer à l'Angleterre les conséquences qu'aurait immédiatement son ambition.

ÉGYPTIENS. Voyez ÆGYPTIENS et BOHÉMIENS.

EHRENBREITSTEIN (siéges d'). Quand l'armée de Sambre et-Meuse eut passé le Rhin, en 1794, Championnet investit d'abord Ehrenbreitstein, forteresse importante située en face de Coblentz, sur la rive droite du Rhin, au sommet d'un rocher, le Gibraltar du fleuve *. La division Marceau en continua le siége pendant le mois de septembre 1795; l'année suivante, on le bloqua pour la deuxième fois avec une activité qui promettait de prompts succès; mais on fut obligé de lever le siége lorsque Jourdan repassa le Rhin.

-Hoche l'attaqua encore, en 1797, et s'en rendit maître; mais il fallut le restituer à la paix de Léoben. Pendant le congrès de Rastadt, les Français se présentèrent de nouveau pour l'occuper, laissant les plénipotentiaires se livrer, au sujet de cette expédition, à une guerre de plume très-animée. Bientôt les assiégés manquèrent de vivres, et la famine devait facilement réduire la place si le canon ne pouvait efficacement l'atteindre. La petite ville de la vallée, appa lée Thal-Ehrenbreitstein, fut occupée 4 février 1797. La forteresse fit des propositions pour capituler. Le colonel Fa ber, qui y commandait, obtint que

(*) Les Romains avaient construit un fort sur cette hauteur. On en releva les ruines en 1160, et dans la suite, Jean, margrave de Bade, y ajouta de nouvelles fortifications qui depuis furent à plusieurs reprises au

mentées considérablement. Les Prussics leur ont donné dans ces derniers temps le nom de Port Frédéric-Guillaume.

toute la garnison sortirait avec les honneurs de la guerre, et deux pièces de canon (janvier 1799). Lorsque le géné ral Dallemagne en prit possession, après quatorze mois de siége, on y trouva cent cinquante pièces de canon et quarante milliers de poudre. Tous les bâtiments et les murs étaient ruinés; mais on se hâta de restaurer, d'après les plans de Montalembert et de Carnot, ces fortifications qui commandent les approches du fleuve et de la route de Nassau, et forment, avec les ouvrages bátis sur les hauteurs environnantes, un boulevard inenaçant contre la France.

- En 1815, la Prusse nous enleva cette précieuse conquête.

EINSHEIM (bataille d') (4 octobre 1674). Le duc de Lorraine et le comte de Caprara s'étaient ralliés à Heidelberg après la bataille de Sintzheim; ils s'étaient ensuite retranchés à Ladenbourg, entre le Mein et le Necker; ils y furent attaqués par Turenne, et contraints de se retirer de cette position. Quelques négociations qui eurent lieu à cette époque suspendirent les hostilités, mais elles n'eurent point de suite, et la guerre reprit son cours. «< Cependant les troupes impériales s'étoient grossies de plus de la moitié par l'arrivée de celles de Munster sous le marckgrave de Bade, et de celles de Lunebourg sous le duc de Holstein. L'électeur de Mayence, qui jusqu'alors n'avoit rien osé faire en faveur des Impériaux, leur donna passage sur son pont et dans sa propre ville, et ceux de Strasbourg ne tardèrent pas à suivre son exemple (*). »

On annoncait l'arrivée de l'électeur de Brandebourg qui s'était déclaré contre la France et venait prendre parti avec le duc de Lorraine. Turenne vouhait s'emparer du pont de Strasbourg, mais il apprit bientôt qu'il avait été prévenu. Cette nouvelle fut pour lui un coup de foudre; en effet, se sentant inferieur aux ennemis de plus du tiers, il wait mis toute son espérance à la garde de ce pont. Il n'y avait plus alors d'autre parti à prendre que de marcher à la rencontre de l'ennemi et de l'attaquer

(Histoire de Louis XIV', par Limiers, LII, p. 266.

avant l'arrivée du duc de Brandebourg. Après avoir passé quelques jours dans le poste de la Vantzenau pour y attendre un renfort qui arrivait d'Alsace, Turenne en partit le 3 octobre. « Arrivé le soir sur les hauteurs de Molsheim, il découvrit les Impériaux campez au delà de deux rivières qu'il fit passer la nuit, et le lendemain, à la pointe du jour, ses troupes se trouvèrent en bataille. La droite des ennemis étoit bordée de grosses hayes, et leur gauche couverte en partie par un bois, et défendüe par le village d'Entzheim, où ils avoient de l'infanterie et du canon; l'attaque commença par le bois avec beaucoup de chaleur, et le carnage fut grand de part et d'autre. Les Allemands furent souvent poussez et se rallièrent plusieurs fois. Mais, après huit heures de combat, ils se retirèrent en désordre sous Strasbourg (*).

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EL ARICH (bataille d'). Voy. ARICH. ELBE (Île d'). Les Anglais, maîtres de l'île d'Elbe depuis 1796, pouvaient de là intercepter nos communications par mer avec la Toscane et l'État de l'Église.

Le général Thurreau fut chargé, en 1800, de leur enlever cette position importante. Six cents hommes partirent en conséquence de Bastia et débarquèrent à Marciana, sous la conduite du chef de brigade Mariotti; ils s'emparerent, le fer mai, de Porto-Longone, tandis que Thurreau investissait Porto-Ferrajo, qui ne tarda pas à se rendre.

Le 8 fructidor an x (26 août 1800), un sénatus-consulte prononça la réunion de l'île d'Elbe à la république française.

En 1814, après l'abdication de Napoléon, elle lui fut abandonnée en toute souveraineté avec un revenu de 6 millions. L'empereur s'embarqua, le 28 avril, à Saint-Rapheau, sur une frégate anglaise, et entra, le 3 mai, dans la rade de Porto-Ferrajo. Le lendemain il descendit à terre et fit, arborer son drapeau sur le fort de l'Étoile. Il fut tiré cent un coups de canon, et, après avoir reçu des mains du maire, les clefs de la ville, il se rendit à la cathé

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(*) Limiers, ouvrage cité.

drale pour y faire chanter un Te Deum, et s'installa provisoirement à l'hôtel de la mairie. H adressa ensuite aux habitants une proclamation dans laquelle il leur promit de s'occuper de leurs intérêts avec la plus vive sollicitude. En effet, grâce à ses soins, la prospérité de l'île s'accrut rapidement; des mines furent exploitées, des routes ouvertes, des arbres plantés, des maisons construites, etc. La mère de l'empereur et sa sœur vinrent le visiter au milieu de ces travaux qui avaient au moins autant pour but d'occuper ses loisirs que d'endormir l'Europe sur ses véritables desseins. Bientôt averti à la fois des nombreuses fautes des Bourbons, et des vœux d'une partie de la France, il profita de l'absence du commodore Campbell, retenu par une fête à Livourne, et fit embarquer, le 26 février 1815, 600 hommes de sa garde sur le brick l'Inconstant de 26 canons; tandis que 200 hommes d'infanterie, 100 lanciers polonais et un bataillon de flanqueurs étaient placés à bord de trois autres bâtiments. L'empereur, accompagné des généraux Bertrand et Drouot, monta sur le brick à huit heures du soir. Un coup de canon donna aussitôt le signal du départ, et la flottille mit à la voile; le vent contraire la poussa d'abord vers les croisières anglaises. On parla de rentrer à Porto-Ferrajo, mais Napoléon s'y refusa. Enfin, le 1er mars, à trois heures, il entra dans le golfe Juan. Il s'était occupé, pendant la traversée, de rédiger des proclamations qui furent copiées par ses officiers et soldats. Avant de débarquer, il quitta et fit quitter à ses soldats la cocarde de l'île d'Elbe, et la cocarde tricolore fut arborée aux cris de vive l'empereur! vive la France! Le débarquement s'effectua ensuite sur la plage de Cannes. Nous avons raconté ailleurs les événements qui suivirent le retour de l'empereur sur le sol français (voy. CENT JOURS).

Le général Lapi, que l'empereur en partant nomma gouverneur de l'île d'Elbe, apprit bientôt aux habitants, par une proclamation, que Napoléon se séparait d'eux. « Notre auguste sou« verain, dit-il dans cette proclamation, rappelé par la Providence dans la

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« carrière de la gloire, a dû quitter << votre île; il a confié l'administration « à une junte de six habitants, et la « défense de la forteresse à votre dé« vouement et à votre bravoure. »

Après les cent jours, l'île d'Elbe fut donnée à la Toscane, à laquelle elle appartient encore aujourd'hui.

ELBEE (N. Gigot d'), général des armées vendéennes, né à Dresde en 1752, d'une famille française établie en Saxe, vint en France en 1757, y fut naturaralisé, entra dans un régiment de cavalerie, parvint au grade de lieutenant, donna sa démission en 1783, se maria, et dès lors vécut retiré dans un bien de campagne près de Beaupréau en Anjou.

A l'époque de la révolution, il crut devoir suivre les princes à Coblentz ; mais il revint dans sa propriété après la loi qui ordonnait aux émigrés de rentrer dans le royaume. Les paysans des environs de Beaupréau s'étant insurgés au mois de mars 1793, vinrent lui demander de se mettre à leur tête. Il y consentit, et sa bande fut bientôt grossie par celles de Bonchamp, de Cathelineau et de Stofflet (voyez ces noms). Après la mort du paysan Cathelineau, il se fit nommer généralissime, presque à l'insu d'une grande partie des troupes royalistes. C'est en cette qualité qu'il se trouva à la bataille de Luçon gagnée par les républicains.

On sait qu'après une alternative de bons et de mauvais succès, l'armée royale fut complétement défaite à Chollet; d'Elbée, blessé grièvement dans cette dernière bataille, fut d'abord transporté à Beaupréau, puis à Noirmoutier. Trois mois après, les bleus s'étant emparés de cette île, il fut tra duit devant une commission militaire, condamné à mort, et fusillé sur la place publique du bourg de Noirmoutier, ou on l'avait amené dans un fauteuil, parce que ses blessures ne lui permettaient pas de se tenir debout.

Au jugement de plusieurs biogra phes, d'Elbée fut un homme pieux, d'un courage constant et froid, mais sans talents militaires. Il n'avait aucune ha bitude des hommes et se bornait à me ner ses soldats à l'ennemi, en leur di sant Mes enfants, la Providence « vous donnera la victoire. » Aussi l'a

vaient-ils surnommé le Général la Providence.

Il a laissé un fils unique; les paysans de l'Ouest parlent encore de lui avec un grand intérêt et se rappellent les chants guerriers composés pour honorer sa mémoire.

ELBEUF, Elbovium, ville assez ancienne du département de la Seine-Inférieure, arrondissement de Rouen.

L'origine de cette ville est peu connue; on sait seulement qu'elle était déjà considérable au commencement du quatorzième siècle. L'établissement de ses manufactures de draps remonte à une époque fort éloignée; mais c'est seulement sous le ministère de Colbert qu'elles commencèrent à prendre un grand développement, que vinrent bientôt arrêter les persécutions ordonnées contre les protestants. Leyde, Londres, Leicester accueillirent les émigrés d'El beuf, et héritèrent de la prospérité de cette ville, dont les manufactures ne reprirent quelque extension que depuis la révolution. Aujourd'hui elles occupent plus des deux tiers de la population, et environ deux mille habitants des villages voisins. Elbeuf, qui faisait anciennement partie du Roumois et de la haute Normandie, compte aujourd'hui 10,258 habitants.

ELBEUF (maison d'). Elbeuf, qui avait le titre de marquisat, fut érigé en duché, le 24 mars 1582, en faveur de Charles I, petit-fils de Claude, duc de Guise. Bien que ce prince fût, par ses goûts épicuriens et par son esprit médiocre, peu apte à figurer dans les troubles qui agitèrent le règne de Henri III, il fut arrêté après le meurtre de son illustre aïeul aux états de Blois, en même temps que les autres membres de sa maison. Il resta jusqu'en 1591 prisonnier au château de Loches, et mourut En 1605, à l'âge de 49 ans.

Charles II, son fils, né en 1596, mort en 1657, avait épousé en 1619 Catherine-Henriette, légitimée de France, le de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. Sa femme voulut jouer un rôle dans les intrigues de la cour, sous le ministère de Richelieu. Elle fut exilée 1631 avec la princesse de Conti, Eur du duc de Guise, les duchesses 'Ornano, de Lesdiguières, de Roua

nès, le jour même où le roi abandonna la reine au ressentiment du cardinal. Le duc d'Elbeuf fut dépouillé de son gouvernement de Picardie; il parvint cependant plus tard à rentrer en grâce. Le cardinal de Retz, dans ses Mémoires, ne fait pas de lui un portrait fort avantageux.

Emmanuel-Maurice, petit - fils du précédent, né en 1677, passa au service de l'empereur d'Allemagne, et obtint un commandement dans le royaume de Naples. Ayant recouvré son duché en 1719 par des lettres d'abolition, il mourut en 1763, et le titre de duc d'Elbeuf passa dans la maison d'Harcourt.

Emmanuel-Maurice possédait le château de Portici; la découverte d'Herculanum est due à des fouilles qu'il y ordonna.

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ELCHINGEN (Combat d'). De tous côtés l'armée française arrivait à marches forcées devant Ulm. Le 13 octobre 1805, elle était autour de la place, à deux lieues de rayon, et partout en présence des postes avancés de l'ennemi. Napoléon donna l'ordre d'attaquer le lendemain sur tous les points. Pendant que, dans les autres directions, les différents corps français refoulaient les ennemis vers la place, Ney attaqua les redoutables positions d'Eichingen que défendait le général Laudon avec 15,000 hommes et 40 bouches à feu. Le passage du pont fut forcé par le 69° de ligne, faisant partie de la division Loison. Les Français ne laissèrent pas le temps de le couper, et le traversèrent au pas de course, pêle-mêle avec les fuvards. Ils se formèrent en bataille au pied de l'escarpement de la place, sous le feu plongeant des Autrichiens, et la colonne qui remontait la rive gau che du Danube se déploya en s'étendant par la droite. Toutes les troupes rivalisèrent d'intrépidité, et repoussèrent deux charges successives avec une admirable fermeté. A la troisième attaque, et après trois heures de combat, Laudon voyant sa ligne rompue, et le poste de l'abbaye emporté, évacua la position d'Elchingen. L'ennemi perdit deux régiments entiers restés sur le champ de bataille, 3,000 prisonniers, plusieurs drapeaux et plusieurs pièces de canon. Ney, en mémoire de ce brillant fait

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