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La campagne commence : les flottes de sa majesté britannique paraissent prêtes à porter la guerre au sein de la Baltique; les puissances continentales sont en disposition d'attaquer le Portugal et le Hanovre. Comment, au milieu de ces apprêts de guerre et de ces nouveaux motifs d'exaspération, espérer quelque heureux résultat d'une négociation d'apparat commencée sans être d'accord sur les premières bases?

Ne serait-il pas plus naturel de faire précéder toute négociation par une suspension d'hostilités, en convenant des articles d'une trève générale. Ou, si les obstacles à une suspension d'armes maritime paraissent plus difficiles à lever que ceux qui s'opposent au rétablissement même de la paix, ne serait-il pas au moins convenable de s'entendre préalablement sur les bases de celle-ci ?

Le soussigné, a les pleins pouvoirs et les instructions nécessaires pour donner au lord Hawkesbury les explications ultérieures que son excellence pourra désirer.

Le premier Consul regardera comme le plus beau jour, celui où le commerce de l'Europe pourra jouir sans inquiétude de la prospérité, résultat infaillible de la paix des mers.

Réponse de lord Hawkesbury.

2 avril 180r.

LE soussigné, secrétaire d'état de S. M. au département des affaires étrangères, ne perd pas un moment à informer M. Otto de la satisfaction sincère que S. M. a éprouvée en apprenant que les sentimens du gouvernement français, pour le rétablissement de la paix, sont conformes aux siens. D'après la manière dont les ouvertures de S. M. ont été reçues à Paris, elle a le plus grand espoir d'atteindre un but aussi dési

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rable pour les intérêts et le bonheur des deux nations.

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Quant à la proposition d'un armistice, qui est sug gérée comme une première alternative, les difficultés prévues dans la note de M. Otto, sont de nature à faire craindre au soussigné qu'on ne les trouve insurmontables; ce qui, à tout événement, occasionnerait beaucoup de délais. Mais l'autre proposition, savoir, une communication immédiate, pleine et confidentielle, touchant les termes et les préliminaires de la paix, est entièrement conforme au voeu de S. M.

Le soussigné sera autorisé, sous peu de jours, à entrer en négociation avec M. Otto; et il recevra les pleins pouvoirs nécessaires pour terminer promptement cette affaire importante.

Note de M. Otto.

12 prairial an 9. (1er juin 1801.) Le gouvernement français voit avec peine que, depuis les premières ouvertures faites par S. M. britannique, pour entamer des négociations relatives à la paix, deux mois se sont écoulés sans qu'il ait été possible de fixer les bases d'une pacification aussi importante pour les deux nations et pour l'Europe entière.

Dans l'état actuel des choses, il ne saurait se convaincre que des événemens militaires quelconques, et surtout les opérations de quelques petites armées, si peu proportionnées aux forces réelles et disponibles des deux pays, dussent influer essentiellement sur une mesure qui a pour objet de former enfin un système propre à rétablir la paix et à en garantir la durée.

Les déclarations publiques du ministère britannique ont instruit l'Europe de la détermination de S. M., de travailler à une pacification générale, sans se laisser éblouir par les succès, ni abattre par les revers ces sentimens sont partagés par le premier Consul de la République française, par son conseil, et par la nation entière; ils sont également animés du désir sincère et constant de mettre un terme à la guerre. Mais sans vouloir compromettre en aucune

manière la dignité et les vrais intérêts de la France.

Les chances de la guerre, qui, d'un moment à l'autre, peuvent se balancer entre deux nations puissantes, ne sauraient donc influer davantage sur les conditions de la paix maritime, qu'elles n'ont influé sur celles de la paix continentale; et quel que soit le sort des forces employées sur le Nil, sur le Tage, et sur tout autre point, il est incontestable que les prétentions et les intérêts respectifs resteront toujours les mêmes, et que le but de la pacification sera invariablement de rétablir un équilibre qui embrasse à la fois les possessions et le commerce des deux puissances dans les différentes parties du globe.

Pour atteindre ce but, le gouvernement français, comptant de plus en plus sur la sincérité du ministère britannique, désire que les négociations prennent un caractère plus officiel, et que le ministère veuille communiquer au soussigné, par écrit, les propositions qu'il est disposé à faire, d'après les bases que S. M. aura jugé à propos d'adopter pour le rétablissement de la paix définitive et générale. La fermeté bien connue du gouvernement français et ses moyens de défense, suffiraient sans doute pour bannir toute condition incompatible avec l'honneur et la dignité de la République, si d'ailleurs les principes de justice et de modération que le ministère de S. M. britannique a professés jusqu'ici, ne de

vaient être considérés comme les gages de son désir sincère d'abréger les négociations par des offres analogues à ces principes.

Note de M. Otto.

27 prairial an 9. (16 juin 1801.)

LA guerre contre le Portugal étant suivie avec chaleur, et la province d'Alentejo ayant été conquise par les Espagnols, le Prince-régent s'est empressé d'expédier M. de Pinto, avec des pleins pouvoirs pour traiter de la paix. La négociation s'est ouverte à Badajoz, entre l'ambassadeur de la République et l'envoyé portugais; il en est résulté une espèce de traité, dont les stipulations principales sont :

«Que tous les ports et rades du Portugal, tant en Europe que dans les autres parties du monde, seront fermés aux vaisseaux anglais de guerre et de commerce, et demeureront ouverts à ceux de la France et de ses alliés, jusqu'à la conclusion de la paix entre la France et l'Angleterre.

» Que les limites entre les deux Guianes seront déterminées à l'avenir par le Rio Arrawari, dont la navigation, dans tout son cours, sera commune aux deux pays.

>> Que les relations commerciales entre les deux pays seront fixées par un traité de commerce; qu'en

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