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Lettre de lord Nelson aux Commissaires de

l'amirauté.

A bord de la Méduse, le 4 août 1801.

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LES bâtimens ennemis, tant bricks que bateaux plats et un schooner au nombre de vingt-quatre, étaient ce matin, au point du jour, à l'ancre en face de la ville de Boulogne, devant laquelle ils formaient une ligne. Le vent favorisant les manoeuvres des bombardières, je leur fis signal de s'avancer et de bombarder les bâtimens, mais de causer le moins de dommage possible à la ville. Les capitaines prirent de suite, avec leurs bâtimens, les positions les plus avantageuses, et en peu d'heures trois bateaux plats coulèrent bas et le matin même encore six autres se jetèrent sur le rivage, apparemment dans un état fort délabré. A six heures du soir, à la haute marée, cinq de ces bateaux qui avaient touché ont été toués au môle avec grande peine; mais les autres sont restés en mer. Je crois que tous les bâtimens se seraient retirés dans la rade intérieure s'ils avaient eu assez d'eau pour y rentrer. On ne peut savoir les dommages soufferts par l'ennemi, outre ceux que nous avons vus. Tout cet événement n'a eu d'autre effet que d'apprendre à l'ennemi qu'il ne lui est point permis de sortir impunément de ses

ports. Les officiers de l'artillerie ont dirigé leurs bombes avec beaucoup d'habileté. Je suis fàché d'être obligé de mander que le capitaine Fyers, de l'artillerie royale, a été légèrement blessé par l'éclat d'une bombe ennemie. Il y a eu aussi deux matelots blessés.

En ce moment une barque canonnière à platfond vient de couler bas encore.

Extrait d'une lettre du lord Saint-Vincent au lord Nelson, datée du 17 août 1801.

Ir ne nous est pas donné de commander les succès; votre seigneurie et les braves officiers sous votre commandement méritaient de les obtenir, et je ne puis suffisamment exprimer mon admiration pour le zèle et le courage avec lesquels cette courageuse expédition a été suivie. Il était impossible de prévoir que la flotille ennemie fût attachée au rivage et que les vaisseaux fussent attachés les uns aux autres. Les plus grands éloges sont dus à votre seigneurie, et à tous ceux sous votre commandement qui ont participé à cette brave entreprise.

Ordre de l'amiral Nelson, à bord de la Méduse, en rade des Dunes. Le 18 août 1801.

LE Vice-amiral Nelson éprouve la plus vive satisfaction en envoyant aux capitaines, officiers et soldats qui sont sous son commandement, et qui ont été employés dans la dernière attaque de la flotille ennemie à Boulogne un extrait de la lettre qu'il a reçue du premier lord de l'amirauté, qui, nonseulement approuve leur zèle constant, mais qui leur donne les plus grands éloges.

Le vice-amiral les assure que l'ennemi n'aura pas long-temps lieu de se vanter de sa sécurité : ils peu vent compter que sous peu de temps ils les conduira lui-même à l'ennemi, et les mettra à même d'anéantir sa flotte.

Lord Nelson est convaincu que s'il avait été possible à des hommes d'enlever la flotille ennemie, ceux qu'il a employés l'auront enlevée. Le moment où les Français auront l'audace de renoncer aux chaînes qui fixent leurs vaisseaux au rivage, lord Nelson est bien persuadé que ce moment sera celui où ses braves compagnons conduiront la flotte dans un de nos ports d'Angleterre, ou qu'elle sera coulée à fond.

Lettre du premier Consul au roi d'Angleterre.

Paris, le 5 nivose an 8. (26 décembre 1799.)

« APPELÉ, par le voeu de la nation française, à occuper la première magistrature de la République, je crois convenable, en entrant en charge, d'en faire directement part à V. M. La guerre qui, depuis huit ans, ravage les quatre parties du monde, doit-elle être éternelle? n'est-il aucun moyen de s'entendre?

>> Comment les deux nations les plus éclairées de l'Europe, puissantes et fortes plus que ne l'exigent leur sûreté et leur indépendance, peuvent-elles sacrifier à des idées de vaine grandeur, le bien du commerce, la prospérité intérieure, le bonheur des familles? comment ne sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins, comme la première des gloires?

>> Ces sentimens ne peuvent pas être étrangers au coeur de V. M., qui gouverne une nation libre, dans le seul but de la rendre heureuse.

que mon

désir

» V. M. ne verra dans cette ouverture sincère de contribuer efficacement, pour la seconde fois, à la pacification générale, par une démarche prompte, toute de confiance, et dégagée de ces formes qui, nécessaires peut-être pour déguiser la dépen

dance des états faibles, ne décèlent dans les états forts que le désir mutuel de se tromper.

» La France, l'Angleterre, par l'abus de leurs forces, peuvent long-temps encore, pour le malheur de tous les peuples, en retarder l'épuisement; mais, j'ose le dire, le sort de toutes les nations civilisées est attaché à la fin d'une guerre qui embrase le monde entier.

» Signé BONAPARTE >>.

Réponse de lord Grenville, adressée au ministre des relations extérieures.

Londres, Downing street, 4 janvier 1800.

<< MONSIEUR,

» J'ai reçu et remis sous les yeux de S. M. les deux lettres que vous m'avez adressées. S. M. ne voyant point de raisons pour se départir des formes depuis long-temps établies en Europe, au sujet des affaires: qui se transigent entre les états, m'a ordonné de vous rendre en son nom, la réponse officielle qui se trouve incluse dans cette note.

» J'ai l'honneur d'être avec une haute considération, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

» Signé GRENVILLE ».

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