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teur de Middelbourg. Nelson ayant été reconnaître lui-même avec un bâtiment léger, les défenses du port de Flessingue, les trouva de tout côté en si bon état, qu'il renonça à l'attaque projetée, et rentra à Deal avec son escadre.

Malgré cet acharnement apparent, on voyait s'approcher la fin de la lutte entre les deux grands athlètes, qui, sur l'un et sur l'autre élément, l'avaient à l'envi prolongée. Ces derniers défis prouvaient seulement que les deux nations étaient réduites à l'heureuse impuissance de se porter des coups décisifs. La petite guerre du canal avait momentanément interrompu le passage des pavillons parlementaires, qui depuis le commencement de l'été se succédaient de Calais à Douvres; il devint bientôt plus fréquent. Les ministres anglais se plaignirent de ce continuel et infructueux échange de dépêches, dont le contenu ne levait pas une difficulté, ni ne rapprochait aucun des points en contestation on avait, disaient-ils, consumé quatre mois à négocier pour entrer en

négociation. M. de Talleyrand, qu'on accusait en Angleterre de ces délais artificieux, en avait habilement calculé l'effet; un trop vif empressement eût élevé les prétentions du cabinet de Saint-James; et d'ailleurs, le premier Consul en achevant, avant la cessation des hostilités, l'affaire des indemnités d'Allemagne, et la conclusion des traités avec les cours du Nord, affermissait son influence; il devenait plus fort pour poser la véritable base des préliminaires, la reconnaissance du nouveau gouvernement, et l'incorporation des provinces de la Belgique, jusqu'à la rive gauche du Rhin; condition sine quá non, à laquelle l'Angleterre ne devait consentir qu'avec la plus grande répugnance, et qu'aucun avantage ne pouvait balancer.

M. Merry, chargé à Paris, comme M. Otto à Londres, des communications officielles, reçut l'ordre de presser le gouvernement français << d'en venir à une explication plus >> décisive, et de déclarer s'il admettait ou >> rejetait les principes proposés, et leur >> application distincte à la base du traité ».

La réponse catégorique arriva à Londres, le 29 septembre, et fut immédiatement transmise par le négociateur français, au secrétaire d'état des affaires étrangères, lord Hawkesbury : le premier Consul avait fait de notables changemens à l'ultimatum du ministère anglais; M. Otto craignait qu'ils ne fussent rejetés, et que la négociation ne fût rompue deux jours se passèrent dans cette anxiété; enfin, dans la soirée du 1er octobre, M. Otto fut agréablement surpris par un message du cabinet britannique, qui lui annonçait l'acceptation des préliminaires, et l'invitait à signer cet acte important.

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Comme cette première transaction du gouvernement anglais avec la république française, est l'événement le plus marquant du nouveau siècle, nous en avons recueilli les détails dans le chapitre suivant; nous y reproduisons sous un nouvel aspect, des considérations politiques, dont nous avions seulement donné un aperçu au commencement du troisième volume de cet ouvrage, lorsque nous avons rendu compte des tentatives

infructueuses du général Bonaparte, à son avénement au consulat, pour traiter de la paix avec le roi d'Angleterre. Il était naturel de réserver pour l'époque à laquelle nous voici parvenus, tout ce qui se rapporte à cette négociation depuis son origine jusques à la signature des préliminaires : nous ne faisons faire à nos lecteurs quelques pas rétrogrades, que pour assigner plus clairement les causes d'un si notable changement dans la politique de l'Europe.

CHAPITRE V.

Premières négociations entre la France et l'Angleterre. Causes de leur rupture. Nouvelle situation politique des deux puissances.-L'Angleterre propose tour de traiter de la paix. Ouvertures réciproques. Difficultés péniblement

aplanies.

à son

Préliminaires.- Sensation qu'ils produisent en Europe et sur les divers partis en France et en Angleterre.

QUELQUE justes qu'eussent été les vues de

M. Pitt, sur les conséquences de la révolution, par rapport à son pays, et quoiqu'il eût raison de penser, que cesser d'en combattre le principe, ce n'était pour l'Angleterre rien moins que les seconder, ce fut pourtant une grande erreur que de confondre le peuple français avec les divers gouvernemens par lesquels il avait été successivement et nécessairement régi. Leur violence était détestée, leur faiblesse méprisée,

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