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extension du droit de blocus, enveloppés de tous côtés ? venaitil en même tems demander que la couronne d'Italie fût placée sur une autre tête, et réclamer la renonciation à quelques parties de territoire au-delà des Alpes? S'il en avait été ainsi, il aurait été le bien venu; il n'eût point éprouvé d'obstacle, et le succès eût couronné son entreprise.

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Mais si, approuvant ce que fait l'Angleterre, reconnaissant son droit de visiter tous les bâtimens, de mettre en état de blocus des empires entiers, applaudissant à l'immense accrois sement de son pouvoir dans les Indes, il venait en même tems proposer à la France d'évacuer Parme et Gènes, de renoncer à la couronne d'Italie, c'était évidemment la France qu'on voulait réduire au tems où l'on se partageait la Pologne sans son aveu, où l'on avait épouvanté une race dégénérée pour lui ôter le sentiment de sa dignité et la volonté de se défendre contre l'oppression. La France a des bras, du courage, des armées, et quelle que fut la coalition que les ministres anglais parviendraient à renouveler, la France, déplorant encore l'influence de l'or de l'Angleterre sur le Continent, dénouerait ce nouveau noeud-gordien comme les deux qui l'ont précédé. Touts les fois qu'on interviendra pour faire rentrer enfin l'Angleterre dans des bornes justes et convenables, aucun sacrifice ne coûtera à la France; mais lorsqu'on voudra peser sur elle seule, elle ne verra dans ces desseins que haine, jalousie et insulte et assurément il faudrait être bien ignorant du calcul des forces et de la position des choses pour espérer de réussir jamais.

On a partagé la Pologne, il a fallu que la France eût la Belgique et la rive du Rhin. On s'est emparé de la Crimée, du Caucase, de l'embouchure, du Phase, etc. etc, il faut que la France ait un équivalent en Europe l'intérêt de sa propre conservation l'exige.

Veut-on un congrès général de l'Europe? Eh bien ! que chaque puissance mette à la disposition de ce congrès ce qu'elle a envahi depuis 50 ans; qu'on rétablisse la Pologue, qu'on rende Venise au sénat, la Trinité à l'Espagne, Ceylan à la Hollande, la Crimée à la Porte; qu'on renonce au Phase et au Bosphore qu'on restitue le Caucase et la Georgie, qu'on laisse la Perse respirer après tant de malheurs, que l'empire des Marattes et de Myssoure soit rétabli, ou ne soit plus l'exclusive propriété de l'Angleterre; la France alors pourra rentrer dans ses anciennes limites, et ce ne sera pas elle qui y perdra d'avantage. D'où viennent donc ces cris forcenés, ces provocations à une croisade contre une puissance qui depuis 50 ans a moins profité qu'aucune autre des vicissitudes des états et des changemens du monde: qui, constamment victorieuse, n'a retenu de ses conquêtes que ce qui était nécessaire à une juste compensation?

L'Europe avait éprouvé de terribles commotions, l'ordre renaissait, la paix d'Amiens avait réassis le systême universel,

Un ministère faible, une arrogance sans exemple ont rallumé la guerre et jété dans de nouvelles incertitudes la tranquillité de tous les peuples. Le prince qui, sur le Continent, s'associera le premier, donnera le sigual de la guerre, répondra dé tous les désastres qui en seront la suite, et méritéra les malés dictions de la génération présenté. Tous les hommes sensés pensant qué lé résultat d'une nouvelle conflagration continen tale sera d'augmenter la puissance de la France, ils pensent aussi qu'elle ne fera pas toujours la folie d'évacuer de nombreuses provinces par pur sentiment de générosité, et dans le vain espoir du bonheur de l'humanité et du repos du monde. Il est à la mode d'accuser l'ambition de la France, si cependant elle avait voulu conserver ses conquêtes, la moitié de l'Autriche, les états de Venise, le royaume de Naples, la Suisse, la Hollande, seraient encore en son pouvoir les limites de la France sont en réalité l'Adige et le Rhin. A t-elle passé l'Adige, a-t-elle passé le Rhin? Si elle ne prit pas pour limites la Salsa et la Drave, y fut-elle contrainte par la force des armes, ou fut-elle déterminée par une noble modération? H est dans l'ordre naturel des choses que des hommes tels que les Woronzoff, les Thuguts, les Acton, en qui l'Europe reconnaît autant d'inhabilité que de haine contre tout ce qui est grand et libéral, dont la conscience est asservie à l'or de l'Angleterre, emploient toute leur influence à propager ou ramener les fléaux de la guerre. Le bonheur des peuples a permis la chute ou la diminution de leur crédit; c'est un bonheur aussi pour les princes. Il en est qui ne règnent plus pour les avoir écoutés. Les malheur d'une guerre continentale ne tomberoient ni sur la Russie, ni sur l'Angleterre, puisque les champs de bataille seraient en Italie et en Allemagne. Et de quel intérêt est donc pour les Français les Italiens, les Allemands, l'intervention de paissances qui profiteraient du moment où les coups les plus sanglans auraient êté portés pour consommer la ruine de Constantinople et d'Ispahan? La politique des puissances du nord fut toujours d'exciter des guerres dont elles n'avaient rien à redonter. C'est ainsi que Catherine fit battre pendant plusieurs années la Prusse et l'Autriche, en annonçant sans cesse des secours qui n'empéchèrent pas les armées françaises d'arriver aux portes de Vienne. C'est ainsi que le dernier empereur de Russie perpétua les calamités de la guerre en promettant des secours qui n'arrivèrent qu'au moment où l'Autriche avait obtenu des succès sans eux, qui se retirèrent au premier revers, et laisserent au milieu d'une campagne leurs alliés supporter seuls le fardeau qu'ils avaient promis de partager. En un mot la France et la Russie n'ont rien à gagner à leur mésintelligence, elles ne peuvent trouver que des avantages à être bien ensemble. Nous avons dit et nous le répétons, que si la Russie évacue le Bosphore, le Caucase, le Phase, la Géorgie, etc. etc.

etc. la Francé consentira à tous les arrangemens qu'on pourra désirer en Italie. Mais malheureusement on ne sait que trop bien que ces sacrifices ne sont du goût de personne; il faut donc souffrir que la France se dédommage des avantages que les autres puissances savent se procurer à elles-mêmes.

Quant à l'Angleterre le traité d'Amiens existe, il a été fait avec calme et après un long examen des intérêts respectifs : il été violé inopinément et sous de vains prétextes. Qu'on tétablisse ses clauses et la paix sera rétablie entre les deux états. Mais si l'Angleterre exige des conditions nouvelles, si elle veut intervenir dans la discussion des limites de la France en Italie, qu'elle admette la France au partage des états de Myssaure et des Marattes, qu'elle adopte enfin des maximes conformes à l'indépendance des puissances. Mais, disent les Anglais, plutôt périr que de reconnaître que le pavillon couvre la mar chandise, que chaque bâtiment ne doit compte de ce qu'il a, de ce qu'il fait à son bord qu'à son souverain, que les Indes cessent d'être en entier notre propriété et que quiconque ait le droit d'intervenir dans notre puissance aux Indes ! Ne vous attendez donc pas que la France entre en discussion avec vous, sur des questions qui ne vous regardent, point, ou consentez, d'entrer en discussion avec elle sur des questions qui tiennent à des intérêts sacrés pour toutes les nations. Elle sent le prix de la paix; mais elle doit faire la guerre s'il le fait pour maintenir la gloire de són pavillon et la prépondérance qu'il a acquise, et pour s'assurer que, dans quelque partie du monde où pourra se trouver un Français, il n'ait point à rougir, ní des insultés, ni des prétentions de l'Angleterre.

24 Juillet, 1805.

Copie d'une lettre de M. Rostagny, commissaire des relations commerciales.

Venise, le 21 Messidor, an 13. M. Proni, inspecteur général des ponts et chaussées, et M. Costanzo, chef de bataillon du génie italien, sont venus à Venise. Ils ont été mandés ce matin à la police. On leur a fait subir un iuterrogatoire très-long sur les motifs de leur voyage. Ils ont dit qu'ils n'avaient d'autre but que la curiosité. On les a renvoyés à l'hôtel de l'Ecu de France où ils sont logés. Un officier de la police s'y est rendu avec ses sbires, et il a visité tous leurs papiers; il n'en a trouvé que quatre qui .ont fixé son attention.

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Deux de ces papiers sont des autorisations données à M. Costanzo par ses chefs pour accompagner Mr. Proni dans la visite du Pô qu'il est chargé de faire.

Un troisième est un décret de S. M. 1. et R. qui fait réglement pour les transports militaires depuis Turin jusqu'à Ferrare,

- Le quatrième est une note de M. Bonefont, sans signature qui demande des éclaircissemens statistiques sur le Pô.

Après cette visite, on a signifié à ces Messieurs qu'ils étaient aux arrêts, et on leur a donné une garde.

Je n'ai su leur arrestation que ce soir en allant leur faire une visite.

Dans le temps que j'étais chez eux, et qu'ils me parlaient de leur affaire, il est venu un aide-de-camp du général commandant de la place, qui leur a demandé de sa part les quatre pièces dont je viens de donner les détails.

J'ai observé à cet officier que ces Messieurs ne pouvaient se dessaisir de ces pièces; qu'on les avait déjà vérifiées, qu'on pouvait venir les vérifier encore. Il a insisté, et j'ai offert de me charger d'en donner moi-même la communication. L'officier m'a dit qu'il ne pouvait pas prendre cela sur lui, cependant il a envoyé un employé de la police pour prendre de nouveaux ordres.

Une heure après, est arrivé l'adjoint du directeur de la police qui m'a dit que M. le commissaire plénipotentiaire me faisait prévenir que l'appartement dans lequel j'étais, était dans ce moment un lien occupé par la police, où je ne pouvais rester; je lui ai dit que je considérais cette notification comme un acte de violence, et qu'en me retirantje ne faisais que céder à la force.

Après cette explication, l'adjoint a exigé la remise des quatre pièces que MM. Proni et Constanzo ont faite sur le ré cépissé de l'officier.

Après cette opération, l'adjoint m'a répété la signification qu'il avait été chargé de me faire de la part de M. le commis saire plénipotentiaire, je lui ai renouvelé mes protestations contre cet acte de violence, je suis sorti, et j'ai laissé MM. Proni et Costanzo sous la garde de la police.

Ces Messieurs, depuis qu'ils sont à Venise, ne se sont occu pés qu'à visiter des objets d'art.

(Signé)

ROSTAGNY, commissaire général des relations commerciales.

28 Juillet 1805.

Intérieur.

Gènes, le 2 Thermidor.

6. A. S. l'archi-trésorier de l'empire a pris, le 28 Messidor, un arrêté conçu en ces termes :

Art. 1er. Le 30 Messidor (19 Juillet, 1895), les directeurs de la banque Saint-Georges chargés en même tems de la direction de la douane, se réuniront à deux heures après midi dans le local même de la douane, pour entendre la lecture du décret que termine l'exercice des douanes liguriennes, et commence l'exercice des douanes françaises.

2. Ils retiendront à leur poste tous les employés de la douane, et notamment ceux qui sont chargés du service des registres de quelque nature qu'ils soient.

3. Le même jour et à la même heure. M. Debrack directeur des douanes, nommé par sa majesté, se transportera au dit local de la douane.

4. Les directeurs luj feront représenter specessivement tous les dits registres, lesquels seront à l'instant visés par lui et arrêtés, afin d'assurer la comptabilité du service courant et du service qui devra commencer, les dits registres visés et arrêtés par le dit directeur seront pareillement souscrits par les directeurs de la banque.

5. Cette opération terminée, les directeurs de la banque remettront au directeur de la douane, aux termes du décret le local de la douane et du port franc, les clefs du dit port franc, cellesde l'entrepôt Saint-Lazare, celles des bureaux et magasins de la douane.

6. Tous les employés commis et gardes actuellement en fonctions, continueront leur service sous les ordre du dit directeur de la douane.

7. Dans la même séance les directeurs de la banque remettront au directeur de la douane un état au vrai certifié par eux, de tous les employés liguriens actuellement attachés aux douanes avec désignation de leur emploi, de leur tems de service et de leurs traitemens fixes, dont chacun justifiera par la représentation de sa commission.

8. Cela fait, la séance sera levée et le 1er. Thermidor an 13 (20 Juillet 1805) le dit arrêté recevra son exécution.

S. A. S. l'archi-trésorier de l'empire a pris, le 29 Messidor, un arrêté dont voici le considérant en ces termes;

Considérant que la ligne des douanes françaises n'est pas en core complètement établie sur toutes les côtes des trois départemens de Gènes, de Montenotte et des Apennins; que dans cet état de choses, si les droits du tarif français étaient dès aujourd'hui exercés à Gènes toutes les marchandises qui y sont assujéties, fuiraient ce port pour se rendre dans ceux où les douanes françaises ne sont pas encore en activité; que là elles ne paieraient ni les anciens droits de Ligurie, ni les droits établis par le tarif de l'empire; qu'il en résulterait une perte incalculable pour les finances impériales, que d'un autre côté, les anciennes perceptions cessant en même tems à Gènes, il ne resterait plus de revenu ni pour fournir aux dépenses de l'administration ni pour les retraites des militaires, et les pensions des religieux;

Considérant enfin qu'il était dans la pensée de sa majesté de ne faire cesser les contributions liguriennés qu'au moment où les contributions françaises pourraient être dans une pleine activité, arrêté;

Art. 1er. Les douanes de Gènes, de Montenotte, et des Apen

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