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L'Angleterre offre dans un même règne un exemple de l'inutilité de la force, de la finesse et de la ruse, contre la volonté d'une nation occupée de sa liberté.

» Combien d'efforts pour étendre la prérogative royale sous Charles 1o.! et ensuite, combien d'adresse pour la sauver! La cour épuisa d'abord tout ce que l'entêtement d'anciens priviléges, l'orgueil du rang suprême, l'audace de l'esprit guerrier, la presomption d'une noblesse jeune et altière peuvent inspirer de moyens énergiques. Ce fut en vain. Il fallut céder, reculer. La nation civilisée profita de ses avantages. Le roi fut réduit à la fléchir. Alors tout ce que l'art d'éluder des stipulations humiliantes, de les attaquer par des voies obliques, d'en préparer la négligence et l'oubli, peut offrir de ressources; tout ce que l'art d'éloigner un danger imminent par des concessions apparentes, de montrer l'abandon en faisant d'habiles réserves; tout ce que cet art a pu conseiller de plus subtil, tout ce qu'il a été possible d'y ajouter en procédés, en égards, en soins, a été épuisé. Vous savez quel a été le résultat.

» En France.... depuis la Jacquerie faite pour le roi contre les grands, jusqu'à l'insurrection de 1789 faile contre le trône en haine contre les grands, ou plutôt d'une noblesse tombée bien au-dessous de la grandeur; disons plus depuis le premier tocsin qui fut sonné sous Louiste-Gros pour la formation des communes, jusqu'aujour d'hui, le pouvoir n'a pas fait un acte contre la liberté qui n'ait été suivi d'un accroissement de liberté.

» Loin donc vos folles opinions et votre présomptueuse ignorance! Louis XII prend le parti le plus juste, le plus sage, le plus honorable. Il embrasse la constitution, il la consolide, il la supplée; il va plus loin dans le bien qu'elle ne l'exigeait de lui: enfin il la consacre par la religieuse fidélité, dont il donne l'exemple, pour les principes qu'elle

a reconnus. »

Les ministres de notre époque dédaignent de suivre l'exemple de Louis XII; c'était, comme Henri iv, un roi trop populaire. Nous les engageons cependant à lire l'ouvrage de M. Roederer; il serait bien à désirer aussi que cet ouvrage pût arriver promptement en Espagne.

E. D.

NOTICE.

Gravure représentant le général Auguste Colbert (1).

On aime à voir entre les nations la lutte des beaux-arts et de l'industrie succéder aux combats de la politique et de la gloire; dans cette noble carrière, les efforts que font les peuples pour se surpasser, ne profitent pas moins au vainqueur qu'aux vaincus, et de ces utilités pacifiques résultent des trophées dont l'humanité entière a lieu de s'applaudir.

Ces réflexions naissent naturellement à la vue d'une belle gravure à l'aqua tinta, représentant le général Colbert, exécuté par M. Jazet jeune, artiste qui s'est fait remarquer il y a un an par une autre gravure représentant le général Lasalle.

Ce nouvel ouvrage, supérieur à tout ce que les Anglais possèdent dans le genre, est fait d'après un tableau de M. Gérard, grand peintre à qui la gloire française est redevable de la belle et invisible production où est retracée la bataille d'Austerlitz.

Le succès de la gravure que nous annonçons, gravure dédiée à la patrie, n'est pas moins assuré par le talent de l'artiste qui en est l'auteur, que par l'intérêt attaché à la mémoire du jeune militaire dont elle reproduit l'image.

Le général Colbert (Auguste-Marie-François), né à Paris, le 18 novembre 1777, se trouva menacé, bien jeune encore, par les troubles civils de 93. Mais alors, plus heureux qu'on ne l'a été depuis en 1815, on voyait les proscrits courageux trouver un refuge sous les drapeaux de la nation. La gloire dérobait chaque jour des victimes au glaive de la terreur. La direction de la guerre était confiée à Carnot.

Le jeune Colbert, descendant du grand ministre dont

(1) Elle se vend 60 fr. avant la lettre, et 30 fr. après la lettre; et se trouve à Paris, chez MM. Jazet, rue du Faubourg SaintMartin, no. 71; Bénard, marchand de gravures, boulevart des Italiens; Bance, marchand de gravures, rue J.-J. Rousseau, en face l'hôtel des postes.

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LA MINERVE FRANÇAISE.

il portait le nom, servit comme simple soldat jusqu'au premier vendémiaire an 4, époque à laquelle il passa aide de camp du général Grouchy; il suivit en cette qualité le général Murat, en Italie et en Egypte ; nommé chef d'escadron sur le champ de bataille de Salahic, il reçut une blessure dangereuse et des armes d'honneur à Saint-Jean d'Acre. Revenu en France avec le général Desaix, il obtint à la bataille de Marengo, le grade de colonel et le commandement du 10°. de chasseurs à cheval.

Le 3 nivose an 14, il fut nommé général de brigade, et tué à Villafranca en Espagne, le 3 janvier 1809. Le gouvernement ordonna qu'il lui fût élevé une statue.

Telle fut la glorieuse et trop courte carrière de cet officier général qui, digne d'un nom célèbre, répondit aux menaces d'une faction, en consacrant ses jours à l'état, vécut, mourut pour la France et ne vit jamais le poste de l'honneur que sous les drapeaux de la patrie.

L'éditeur de cette gravure est un officier à demi-solde, M. Brack, à qui nous devons déjà la gravure représentant le général Lasalle, dont celle-ci est le pendant.

On ne saurait mieux employer ses loisirs qu'à rendre de pareils hommages aux guerriers célèbres, sous lesquels on a soi-même honorablement servi.

E. J.

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NOTE.

Les circonstances politiques où se trouve l'Allemagne ont forcé notre correspondant de Francfort à se déplacer, et ne lui permettent plus de nous adresser aussi régulièrement qu'il l'a fait jusqu'à ce jour, les lettres remarquables que le public avait accueillies avec tant d'intérêt : obligés nous-mêmes, par suite de l'influence progressive qu'obtient notre recueil en Europe, d'embrasser sa politique d'un coup d'œil plus général, nous nous proposons de pu blier désormais, sous le titre : POLITIQUE ÉTRANGÈRE, des articles où nous offrirons, avec un exposé sommaire, les événemens qui en dérivent dans l'intérêt du système constitutionnel.

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La rédaction de ces articles est confiée à M. Harel.

FIN DU HUITIÈME VOLUME.

De la domesticité de cour (A.).

De la responsabilité des ministres dans la proposition

des lois (B. C.). . .

DIALOGUES DES VIVANS ET DES MORTS (E. J.)

-Sully et M. Decazes.

Étienne Pasquier et S. Exc. Denis Pasquier..

-

-

- Mme. la marquise de X., Mlle. Théroigne de Mé-
ricourt et Mme. de Montpensier.

Mme. la baronne de Staël et M. le duc de Broglie.
De l'adresse au roi ( par M. Benjamin Constant).
Dangers de la situation présente, par M. de Salvandy

(extr. A.).

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Des proscriptions, par M. Bignon, livre 1oг. (anal.
P.-F. T.).

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Des jésuites et des études (A.).

Du pouvoir des papes (A: J.).

Sur les pétitions présentées à la chambre des dé-
putés(P.-F.-T. ).

Tableau de la révolution française, par M. de Nor-
vins (extr. A.).

Annales protestantes, recueil périodique, etc. (extr.
A.)...

De l'établissement des chartes anglaises (A.)..
Des aveux échappés aux ennemis de la loi des élec-
tions (B. C.).

Situation de la France, considérée sous les rapports
politiques, etc., par M. J.-Ch. Bailleul (extr.
(1. art. A. J.). .`.`.

Sur les affaires d'Espagne (A. J.)..

Pag-

205

241

251

343

445

555

289

296

352

396

438

488

494

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Histoire de la guerre entre les États-Unis d'Amérique
et l'Angleterre, etc., par Brackenridge (extr. A.). 608
Abrégé des révolutions, etc., par Thouret (extr. A.). 614
SOUSCRIPTION POUR LE CHAMP D'ASILE ( A. J. ).

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