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gnit encore le 26, très avant dans la soirée, il est vrai, et rien qu'avec sa patrouille de tête, Rupt-devant-Saint-Mihiel. La cavalerie de réserve du général von Jürgass était, au contraire, restée à Frêsne, tandis que la 1re brigade (Pirch II) venait à Marly, et la 2e (von Warburg), à Pont-à-Mousson'. Il lui était donc presque impossible de passer la Meuse à Saint-Mihiel avant le 28, jour où Blücher comptait être à Brienne.

Positions de l'armée de Bohême. L'armée de Bohème 2, grâce à la lenteur savante et calculée avec laquelle les 117,000 hommes, dont se composaient les troupes en marche vers l'Aube, s'étaient portés en avant, était encore fort en arrière des positions occupées par Blücher. A l'extrême droite, la cavalerie de Pahlen (VIe corps) était seule à hauteur de la tète des colonnes de Blücher, et arrivait le 26 de Donjeux à Cirey-le-Château (aujourd'hui Cirey-sur-Blaise). Wittgenstein était de sa personne à Nancy, et, comme ses colonnes, après avoir défilé lentement pendant ces derniers jours par Nancy et par Toul, n'avaient atteint que les environs de Vaucouleurs, ce fut de Nancy que le commandant du VI corps adressa, le 26, au généralissime le rapport suivant. Il ressort de cette pièce que si Wittgenstein était à peu près au courant des mouvements de Blücher, il n'était guère renseigné sur ceux de Wrède, son voisin immédiat. Se conformant, du reste, aux ordres du généralissime, il jugeait aussi inutile de se porter en avant de sa personne que de presser la marche

1 Le major von Biberstein bloquait à ce moment Sarrelouis avec 4 escadrons de Jandwehr. Le général-major von Rôder investissait, avec la cavalerie du He corps (Kleist), Luxembourg et Thionville. L'avant-garde du IIe corps, avec le général-lieutenant von Zieten, était à Wittlich; la 10o brigade (général von Pirch 1), à Kaisersesch; la 12e brigade (prince Auguste de Prusse) était arrivée a moitié chemin entre Kirchberg et Thalfang. Le général Borosdin (corps Langeron et corps de cavalerie du général-lieutenant baron Korff), qui devait être sous peu renforcé par le général Jussefovitch avec 2 bataillons, 5 escadrons et 1 régiment de Cosaques, surveillait Metz avec ses 14 escadrons, et le général Kapscwitch, avec le 10° corps russe (du corps Langeron, encore retenu devant Mayence), avait quitté le 17 janvier les bords du Rhin, se dirigeant sur Nancy.

2 VI corps (Wittgenstein); Ve corps (Wrède); IVe corps (prince royal de Wurtemberg) IIIe corps (Gyulay); Ier corps (colonne du comte Colloredo); réserves russes et prussiennes.

3 Wittgenstein à Schwarzenberg, Nancy, 26 janvier. (K. K. Kriegs Archiv., I. 592.)

de celles de ses troupes qui, sous les ordres du prince Gortchakoff, étaient restées en arrière depuis le moment où il avait passé le Rhin.

<< Le général comte Wittgenstein au prince de Schwarzenberg. Nancy, 26 janvier 1814. « D'après une nouvelle qui me parvient à l'instant, le feld-maréchal Blücher, au lieu de rester sur sa position entre Commercy et Vaucouleurs, a continué sa marche par Joinville, Dommartin et Brienne sur Arcis, où il pense être le 30.

« J'ai par suite prescrit au général comte Pahlen de rester en communication avec lui et de se diriger sur Troyes par Vignory et Bar. Si cet officier général rencontre de ce côté la cavalerie du général comte Wrède, il a ordre de se porter plus à droite.

« Je serai demain à Toul, le 28 à Houdelaincourt, le 29 à Joinville, le 30 à Romilly et le 31 à Brienne, où je prendrai des dispositions en me conformant aux circonstances, si Votre Altesse. ne m'a pas d'ici là envoyé de nouveaux ordres.

« Le prince Gortchakoff, qui est à Brumath avec les réserves, arrivera le 10 février à Brienne. »

A gauche de Wittgenstein, Wrède, avec ses Austro-Bavarois, restait encore le long du Rognon et s'échelonnait depuis Andelot jusque vers Clefmont.

Au centre, Gyulay, avec le IIIe corps, était toujours à Bar-surAube. Il avait fait pousser par son corps volant, établi à Bar-surSeine, une reconnaissance qui, se dirigeant vers Troyes, trouva les avant-postes français établis à Saint-Parres-les-Vaudes. Les avant-postes de Gyulay, sur la route de Vendeuvre, étaient en vue de Le Magny, couverts par un ruisseau débordé et songeaient. d'autant moins à réparer le pont que les Français avaient coupé. en se retirant, que les petits postes français qui occupaient encore le 25 Le Magny, venaient d'être renforcés le 26 par l'arrivée de troupes d'infanterie et de cavalerie. La journée, de ce côté, se passa en manœuvres, et les têtes de colonne du IIIe corps se contentèrent de se montrer à La Maison-des-Champs pendant que les Cosaques se dirigeaient vers Bar-sur-Seine en passant par Beurey. En fait de renseignements, Gyulay annonçait seulement au

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1 Gyulay à Schwarzenberg, Bar-sur-Aube, le 26 janvier. (K. K. Kriegs Archiv., I, 587.)

généralissime que le quartier général de Mortier était encore dans la nuit du 25 au 26 à Vendeuvre, que 1,500 hommes de troupes françaises s'étaient repliés de Brienne sur Troyes, enfin que Napoléon, parti le 20 (?) de Paris pour Châlons, comptait se jeter sur Blücher avec 30,000 hommes. Il signalait une fois de plus à Schwarzenberg l'immobilité de Platoff: « L'ataman comte Platoff est toujours ici (à Bar-sur-Aube). Il doit, parait-il, aller à Bar-sur-Seine, que mes troupes occupent depuis quatre jours. >>

Derrière le III corps, le prince royal de Wurtemberg était en deuxième ligne à Colombey-les-Deux-Églises, précédant les réserves russes et prussiennes de Barclay de Tolly, qui continuaient à se tenir échelonnées entre Chaumont et Langres.

Le feldzeugmeister Colloredo avec son Ier corps, composé désormais, depuis qu'il avait dû laisser la division Wimpfen devant Auxonne, de la division légère d'Ignace Hardegg, des divisions Bianchi et Wied-Runkel, de la division de grenadiers HohenloheBartenstein, de la division de cuirassiers du comte Nostitz et de la 2e division légère (prince Maurice Liechtenstein), formait une colonne spéciale dont la mission consistait à couvrir ia gauche de la grande armée et à assurer les communications avec l'armée du prince héritier de Hesse-Hombourg, posté à Dijon et chargé de la direction des opérations militaires dans les vallées de la Saône et du Rhône.

Les troupes de Colloredo étaient encore assez loin en arrière, puisque leur tête de colonne seule avait atteint Châtillon et que sa queue était encore entre Saint-Seine et Dijon. Colloredo luimême était à peu près à moitié chemin entre Châtillon et SaintSeine, à Baigneux. Il se faisait flanquer sur sa gauche par le comte Ignace Hardegg, qui devait le lendemain se porter d'AliseSainte-Reine sur Montbard, où se trouvait le général de Vaux. Celui-ci, n'ayant avec lui que 400 hommes, avait quitté le 25 Flavigny, à l'approche des troupes autrichiennes. Voyant qu'il

1 Platoff et ses gens commettaient de telles atrocités que Müffling ne pouvait s'empêcher d'écrire, à la date du 25 janvier : « Les gens de Platoff se conduisent d'une façon scandaleuse et compromettent nos affaires. >>

2 Hardegg, dans son rapport de Sainte-Reine, 26 janvier 1814 (K. K. Kriegs Archiv., 1, 607, a.), demandait à Colloredo de lui faire parvenir de l'argent dont il avait besoin pour assurer le service des renseignements. Il informait en

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n'y avait pour ainsi dire personne devant le comte Hardegg, Colloredo prescrivit à la brigade Salms, qu'il avait postée à Lucenay-le-Duc et Bussy-le-Grand pour le cas où Hardegg aurait eu besoin de soutien, de reprendre le 27 la grande route de Châtillon.

La division légère du prince Maurice Liechtenstein' était à Ampilly, précédée par le corps volant du lieutenant-colonel comte Thurn, qui avait poussé, depuis le 24, jusqu'à Bar-sur-Seine, et par le parti du major prince Auersperg, qui était entré, le 26, avec deux escadrons de chevau-légers de Rosenberg à Mussyl'Évêque (aujourd'hui Mussy-sur-Seine). Bien que Liechtenstein annonçât qu'il n'y avait pas trace de troupes ennemies du côté de Châtillon et communiquât à Colloredo des renseignements d'après lesquels les Français n'auraient eu que peu de monde à Troyes, et bien que Bar-sur-Seine fût déjà entre les mains de Thurn, Colloredo n'en crut pas moins nécessaire de porter une brigade d'infanterie et sa division de cuirassiers en soutien de la division légère. Aussi ne doit-on pas s'étonner si, bien qu'arrivé à Baigneux le 26, il mande à Schwarzenberg qu'il sera le 29 seulement à cheval sur la route près de Châtillon avec sa principale colonne prête à se porter en avant. Colloredo, qui se fera côtoyer pendant cette marche par Hardegg dans la direction de Tonnerre, mettra donc deux grands jours pour parcourir un peu plus de 30 kilomètres.

outre le feldzeugmeister que le chemin de traverse indiqué sur la carte et menant de Sainte-Reine à Montbard, était très mauvais jusqu'à Montbard, à peine praticable pour l'artillerie légère et ne devait être utilisé qu'en cas d'extrême urgence. Il annonçait, en outre, qu'il n'y avait à ce moment à Auxerre que 200 conscrits et 200 cavaliers.

1 Colloredo à Schwarzenberg, Baigneux 26 et 27 janvier (K. K. Kriegs Archiv., I, 586, et I, 607), et prince Maurice Liechtenstein à Colloredo, Ampilly, 26 janvier. (Ibid., I, 586, a.)

2 Liechtenstein termine sa dépêche d'Ampilly en disant à Colloredo: «‹ Conformément aux ordres que j'ai reçus, je dois, de Châtillon, me relier aux troupes du prince royal de Wurtemberg, dont j'ignore absolument la position. Je ne pense pas que le IVe corps soit à Joinville. Si Votre Excellence savait quelque chose à ce sujet, je lui serais bien reconnaissant de vouloir bien m'en informer.» N'est-il pas curieux de voir que, bien qu'il ne se fût produit aucun grand événement de ce côté, et bien que le IV corps n'eût fait à ce moment aucun mouvement, on n'ait pas jugé à propos d'indiquer à un général, chargé de se relier à ce corps, la direction au moins approximative dans laquelle il avait quelque chance de communiquer avec lui.

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27 janvier. Combat de Saint-Dizier. Le 27 janvier, l'armée de Silésie tout entière, à l'exception du corps d'York, était arrivée sur l'Aube. En effet, si Lanskoï, qui avait servi jusque-là d'avant-garde à cette armée, avait été laissé à Saint-Dizier et s'était porté avec sa cavalerie en avant de cette ville jusqu'à Longchamp, pour être plus à même de surveiller les environs de Vitry, Blücher, avec Sacken et Olsufieff, avait, aux termes mêmes de la Relation sommaire des opérations de l'àrmée de Silésie', dépassé Brienne et poussé jusque entre Lesmont et Pougy'. Mais, dès le 27 au matin, l'Empereur avait fait partir de Vitry la cavalerie de Milhaud, suivie du 2o corps, soutenu lui-même par le 6o, par les divisions de la jeune garde et le 1er corps de cavalerie. Vivement attaquée et surprise à la pointe du jour par les cavaliers de Milhaud, la cavalerie du général Lanskoï fut ramenée d'abord sur Saint-Dizier. Son infanterie ne tarda pas elle-même à en être chassée par la division d'infanterie du général Duhesme, qui ne laissa pas à la cavalerie russe, renforcée cependant le matin par la brigade volante du prince Biron, le temps de faire sauter le pont. Chaudement poursuivi jusqu'à Eurville3 par la cavaleric française, Lanskoï, dans l'impossibilité de se replier sur Vassy, d'où il aurait pu prendre par Montier-en-Der la route la plus directe menant à Brienne, se vit réduit à se diriger sur Joinville, pour y gagner la route de Brienne par Doulevant et Soulaines. Il s'arrêta le soir à Doulevant, tandis que la cavalerie française, qui avait poussé en avant par la route de Joinville et par celle d'Eclaron, atteignait Vassy'.

1 Kurzgefasste Darstellung der Kriegsbegebenheiten der schlesischen Arme im Jahre 1814. (K. K. Kriegs Archiv., I, 31.)

2 Positions des corps de l'armée de Silésie sur l'Aube le 27 au soir: Stscherbatoff, à Pougy; Liewen, à Lesmont; quartiers généraux de Sacken et de Blücher à Brienne; Olsutieff à Tremilly (Journal d'opérations du général-lieutenant prince Stscherbatoff). Remarquons à ce propos que ce fut le 27 que Kleist reçut à Wittlich l'ordre par lequel on lui prescrivait d'être le 2 février à SaintMihiel et de faire marcher, par la route de Saint-Wendel, Hombourg et Sarreguemines, les troupes qui le suivraient pour se rendre de Trèves à Toul et Nancy. Les troupes de Kleist étaient, à la date du 27: l'avant-garde, à Trèves; la brigade Pirch I, à Hetzerath, et la brigade du prince Auguste, à Thalfang. 3 Kurzgefasste Darstellung der Kriegsbegebenheiten der schlesischen Armee im Jahre 1814. (K. K. Kriegs Archiv., I, 31.)

Victor arriva à 5 heures du soir à Vassy avec le 5e corps de cavalerie et le 2o corps d'infanterie, moins la division Duhesme, qui prit position à mi

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