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1er janvier 1814. Concentration du IIIe corps à Bréda. Après la retraite des Français de Bréda sur Hoogstraeten, Bülow s'était borné dans les derniers jours de décembre, à pousser des reconnaissances à droite, vers Anvers, pour se rendre un compte aussi exact que possible des forces dont ses adversaires disposaient autour de cette place; à gauche, vers Grave et Nimègue, afin de s'éclairer de ce côté et, surtout, de couper les communications entre les troupes de Macdonald et celles dont Maison allait prendre le commandement.

Il était, d'ailleurs, décidé à ne rien entreprendre contre Anvers avant d'avoir été rejoint par la 5e brigade (Borstell), que l'avantgarde de Winzingerode devait relever le 28 décembre seulement sous Wesel.

De plus, comme il croyait utile de laisser la 3e brigade à cheval sur les deux rives du Whaal, pour surveiller Gorcum ; comme, en outre, il faisait bloquer Bois-le-Duc par 6 bataillons et 2 escadrons sous les ordres du colonel von Hobe, il ne lui restait plus guère que 12,000 hommes disponibles pour des opérations actives, lorsqu'il concentra, le 1er janvier, autour de Bréda, les brigades Borstell, Thümen et Krafft. Mais bien que les glaces charriées par les fleuves eussent contraint Bülow à rester immobile et l'eussent obligé à faire lever les ponts de bateaux établis sur le Whaal et sur la Meuse, bien que, par suite, il se fùt trouvé pendant quelque temps dans l'impossibilité de recevoir les renforts qu'il attendait ou de se replier en cas d'attaque, la concentration du IIIe corps prussien n'en décida pas moins Macdonald à renoncer à la position de Nimègue et à venir s'établir sur la Meuse, à Venloo, ainsi que nous le verrons plus tard.

Dans la deuxième quinzaine de décembre et avant l'arrivée sous Wesel du général Orurk. le général von Borstell avait tenté en vain d'enlever cette place par surprise.

Positions et effectifs du corps Winzingerode. Comme le IIIe corps prussien, le corps russe du général Winzingerode appartenait à l'armée du Nord. Destiné comme lui à prendre part aux opérations actives et à rallier plus tard l'armée de Silésie, il s'était déjà, dans le courant de novembre, fait précéder en Hollande par une bonne partie de ses cosaques, sous les ordres de Tehernitcheff, Narischkine, Benkendorf et Stahl. Son infanterie,

restée inactive, par ordre du prince royal de Suède, du côté ne Brême et sur le bas Weser, commença seulement dans les derniers jours de décembre son mouvement de Münster vers le Rhin.

Au moment où l'on donna l'ordre à Benkendorf de se porter sur Düsseldorf et au général Orurk, qui formait la tête de colonne du gros du corps, d'aller relever Borstell devant Wesel et d'y arriver le 26 décembre, ce corps ne présentait plus qu'un effectif disponible de 8,000 hommes d'infanterie et de 5.000 chevaux.

Mais les corps de Woronzoff et de Strogonoff', que le prince royal de Suède avait momentanément gardés sur le bas Elbe, étaient désignés pour opérer, par la suite, sous les ordres de Winzingerode. Après avoir été rejoint par Woronzoff, Strogonoff et les différents détachements momentanément employés dans le duché d'Oldenbourg, sur le Rhin et dans les Pays-Bas, le corps de Winzingerode devait comprendre la cavalerie du général Orurk (3o division de hussards et 2e de dragons), la cavalerie irrégulière (cosaques et baschkyrs) du général Tchernitcheff, le 3 corps d'infanterie du général Woronzoff, le corps d'infanterie du général Strogonoff et 14 batteries d'artillerie, soit en tout, d'après Plotho: 35 bataillons, 30 escadrons, 19 régiments cosaques et 162 bouches à feu, représentant un effectif total de 30.850 hommes; d'après Bogdanovitch, il comprenait 40 bataillons, 47 escadrons, 19 régiments cosaques et 12 batteries (132 bouches à feu), formant un total de 36,000 hommes.

Renforts destinés à remplacer les corps de Bulow et de Winzingerode. - Ces deux corps d'armée devaient être remplacés en Belgique, dans les premiers jours de février, par le III corps fédéral (duc de Saxe-Weimar), comprenant : 2 brigades d'infanterie saxonne (généraux Lecoq, Gablenz et Ryssel) et 14 escadrons de cavalerie; la brigade de Thuringe et d'Anhalt du prince Paul de Wurtemberg (8 bataillons et demi et 1 escadron) et les 4 régiments de landwehr saxonne, qui, avec un escadron de cava

1 Le corps de Woronzoff faisait, d'après l'ordre de bataille, partie du corps de Winzingerode; celui de Strogonoff, de l'armée de Pologne, sous les ordres de Benningsen; ce dernier corps fut, dès le commencement de 1814, détaché de cette armée et placé sous le commandement de Winzingerode.

lerie et les régiments cosaques Bihaloff I et Rebrejeft, étaient placés sous les ordres du général von Thielmann; enfin, 5 batteries et demie d'artillerie; soit, en tout: 32 bataillons, 15 escadrons, 2 régiments cosaques et 56 bouches à feu au total, 23,350 hommes.

Le duc de Saxe-Weimar, avec un premier échelon fort de 12 bataillons, 9 escadrons, 1 compagnie de sapeurs et 4 batteries, en tout 11,000 hommes environ, 1,600 chevaux et 28 canons, quitta Querfurt, le 2 janvier, pour arriver à Bréda, le 7 février.

Presque en même temps que le IIIe corps fédéral, le corps du général-lieutenant comte Wallmoden-Gimborn recevait, lui aussi, l'ordre de venir prendre part aux opérations dans les Pays-Bas. Ce corps se composait de la cavalerie cosaque du général Tettenborn', de la brigade mixte formée par la légion russo-allemande et de la brigade mixte hanovrienne; en tout 13 bataillons, 16 escadrons et 4 régiments cosaques; soit environ 15,000 hommes avec 32 bouches à feu.

Positions et effectifs des corps français sous les ordres de Macdonald. Les forces que les Français pouvaient opposer, dans les derniers jours de décembre 1813 et les premiers jours de janvier 1814, aux deux corps de Bülow et de Winzingerode étaient loin de présenter un pareil effectif.

D'après les situations en date du 1er janvier, Macdonald, dont le quartier général restera à Clèves jusqu'au 5 janvier, a sous ses ordres directs le 4o corps, que nous citerons ici pour mémoire seulement, puisqu'il s'enfermera avec le général Morand à Mayence, les 5 et 11e corps d'infanterie et les 2o et 3o de cavalerie.

Le 11 corps d'infanterie, réparti entre Nimègue, Clèves et Wesel, où il laissera par la suite la 35o division avec le général Lauberdière, se compose, à ce moment, des 31e et 35e divisions, et compte en tout, en y comprenant même les 1,750 hommes de la division Molitor postés à Venloo, 8,085 hommes, 1,255 chevaux et 18 canons.

1 Les cosaques de Tettenborn prirent seuls part aux opérations de la campagne de France. Arrivé du Schleswig-Holstein le 11 février à Cologne, Tettenborn partit le 19 de Trèves et rejoignit Winzingerode à Reims le 25.

A sa droite, se trouve le long du Rhin, de Neuss jusqu'à Cologne, le 5 corps (Sébastiani), d'une force totale de 3,734 hommes et 794 chevaux avec 14 bouches à feu.

Le 2o corps de cavalerie a 3 brigades, formées par les 2 et 4e divisions de cavalerie légère et la 2e division de cuirassiers. En y comprenant 313 hommes du régiment de hussards JérômeNapoléon, il compte en tout 2,484 hommes, 3,046 chevaux avec 4 bouches à feu. Une de ses brigades est à Clèves et à Calcar, une autre à Cranenburg et à Nimègue; sa 3 brigade, celle du général Dommanget, est tout entière à Maëstricht, s'éclairant sur Bruxelles.

Le 3e corps de cavalerie ne pouvait mettre en ligne, fin décembre, que 2,178 hommes avec 2,745 chevaux et 6 canons. Il surveillait le Rhin depuis Andernach jusqu'à Neuss et Crefeld.

Il est bon de remarquer que si l'effectif total des troupes placées sous les ordres du duc de Tarente s'élevait, à ce moment, à près de 17,000 hommes, il ne pouvait guère disposer, en réalité, pour des opérations actives, que de 9,000 à 10,000 hommes au plus. Le reste des troupes était immobilisé, et formait les garnisons de Grave, Wesel, Venloo, Juliers et Maestricht'.

' Macdonald s'était rendu un compte exact des dangers de la situation. Dans la dépêche que de Clèves il adressa au major général le 1er janvier, il demandait à se replier sans laisser de monde dans les forteresses. Mais, tout en le rappelant à lui par sa lettre du 10 janvier et par sa note du 12 sur la situation de la France, l'Empereur ne put se résoudre à sacrifier les places et à renoncer aux pays qu'il avait conquis.

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«Macdonald au major général. — Clèves, 1er janvier.

L'ennemi file sans interruption vers Gorcum et Bréda. Soyez assuré, Monseigneur, que tout à l'heure ou dans quelques jours, il y aura irruption en Belgique. Les Alliés manoeuvrent par leurs ailes et nous amusent au centre. Les rassemblements de Düsseldorf, Mühlheim, Deutz et à l'embouchure de la Sieg n'ont d'autre objet que d attendre cette irruption pour intercepter les routes de Coblentz et de Luxembourg, tandis que de la Campine l'ennemi barrera le chemin de Bruxelles et de Namur.

« Je répète à Votre Altesse que des troupes aussi disséminées n'ont aucune force, que prise en écharpe et en tête, cette immense ligne sera détraquée sans utilité pour la défense générale. Les places mêmes ne seront d'aucun secours. Le complément des approvisionnements est encore loin de son terme. Le 5o corps et le 11°, en supposant qu'ils puissent se jeter dans les places sans être entamés, n'ont ensemble que de 8,000 à 10,000 hommes, y compris les baionnettes de Wesel, deux ou trois de plus à Grave, Venloo, Maëstricht, Juliers. Pour les cinq places, il en faut plus du double et, dans tous les cas, il ne resterait plus de corps d'armée en campagne.

Au moment où Winzingerode se présenta entre Cologne et Neuss, le maréchal aurait pu, au maximum, lui opposer de 6,000 à 7.000 hommes appartenant, pour la plupart, au 5e corps et au 3 corps de cavalerie, et, dans ce cas, il ne lui serait resté que bien peu de choses pour se couvrir sur sa gauche contre les opérations de Bülow.

Effectifs des troupes placées, en Belgique, sous les ordres de Maison. En Belgique, Maison n'avait encore qu'une vingtaine de dépôts renfermant des soldats blessés, les deux divisions Roguet et Barrois et la brigade de cavalerie du général Castex. soit, tout au plus, une quinzaine de mille hommes '.

« Nous touchons à une grande crise: ne serait-il pas aussi sage que prudent de prendre une grande résolution? Que font, dans cette circonstance, des places si éloignées; dépourvues en partie, faibles de garnison, elles succomberont bientôt et sans fruit pour l'Etat... Dans la crise actuelle, dans le moment où l'ancienne France est entamée, ne serait-il pas sage d'abandonner la nouvelle en ralliant tous les détachements épars, les grossissant des conscrits en march et des hommes que l'honneur national et le sang français feront arriver sous les aigles de l'Empereur...

«Que fait maintenant à l'Empereur ce coin de l'empire isolé, lorsque les barrières du Rhin et de la Meuse sont franchies. Je ne dois pas le dissimuler, tous les Français murmurent; chacun veut défendre sa patrie, qu'il ne trouve pas ici, ou succomber avec honneur sous les ruines de la France! »

Quelques jours plus tard dans une dépêche, dans laquelle il envoyait le 7 janvier, a Maison, la traduction d'une proclamation de Blücher, il ajoutait : «Blücher ne cache pas les projets des Alliés et nous restons isolés, disséminés. En jetant dans des places mal armées, mal approvisionnées, ce qui nous serait si utile pour defendre notre patrie, on nous ensevelira sous ses ruines! » (Archives de la guerre.)

↑ A la date du 1er janvier et d'après une dépêche de Maison au maréchal Macdonald, les troupes françaises disponibles pour des opérations actives étaient réparties comme suit :

La division Roguet et la cavalerie de la garde (1000 chevaux sous Lefebvre. Desnoettes) occupaient Turnhout avec 4 bataillon, 6 escadrons et 2 pièces; Hoogstraeten et les villages voisins avec 8 bataillons, 10 escadrons et 10 bouches à feu; Ezenthout avec 2 bataillons et 2 escadrons, Braschaët avec 2 bataillons, 2 escadrons et 2 pièces.

Le général Maison écrivait à cette date, au duc de Tarente, pour lui dire qu'il se voyait forcé de renoncer a marcher sur Bois-le-Duc, parce qu'il lui faudrait, dans ce cas, dégarnir Anvers et qu'il était contraint, par suite, de se contenter de faire, le 3 ou le 4, une reconnaissance sur Tilburg. (Archives de la guerre, Correspondance du général comte Maison.)

il est bon de remarquer que les régiments de Roguet manquaient de sousofficiers et que ce général n'avait en tout, pour servir 6 pièces, que 27 canon

mers.

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