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ville s'était présentée au quartier général de Bubna et lui avait fait savoir que le général Jordy, bien qu'il disposât de 6 bataillons et qu'il eût reçu l'ordre de tenir jusqu'à la dernière extrémité, avait en quelque sorte promis à la municipalité de capituler dès que Genève serait menacée d'un bombardement et investie par des forces respectables.

Bubna continua sa marche le 29. Son avant-garde occupa Versoix et Gex s'assurant ainsi la route de Saint-Claude, pendant qu'un escadron envoyé en avant de Pouilly-Saint-Genis surveillait le fort de l'Ecluse. Son quartier général fut installé à Nyon; Zechmeister s'établit à Morges.

Le lendemain 30, dès l'aube, Zichy, avec 2 bataillons, 2 escadrons et 3 batteries, dont 2 d'artillerie à cheval, vint par la route de Ferney occuper les hauteurs de Délice et de Saint-Jean qui dominent Genève, pendant que le colonel Wieland, marchant avec 2 bataillons. 1 escadron et une batterie par la route qui longe le lac, se montrait presque en même temps à Suéconex. La division Kloppstein, qui le suivait, occupa peu de temps après les hauteurs de Petit-Suéconex. Le reste de la cavalerie se déploya à Ferney.

30 décembre 1813. Occupation de Genève - Bubna n'eut pas besoin de prendre de dispositions d'attaque. Dès l'apparition des colonnes autrichiennes, le conseil de défense s'était prononcé pour la capitulation et, sans même entrer en relations avec Bubna, la garnison française se retira immédiatement sur Rumilly. Quelques heures plus tard, le général Zechmeister entrait à Genève à la tête de 3,000 hommes qui allaient y tenir garnison. Quant à Bubna', comme nous le dirons en détail plus tard dans le chapitre consacré aux opérations autour de Lyon, il se porta avec le reste de ses forces par les défilés du Jura sur Poligny où il arriva le 5 janvier. De là, il poussa son avant-garde vers Arbois et un

1 Si l'on veut se rendre compte de la facilité avec laquelle Bubna aurait pu à ce moment pousser sur Lyon, il suffit de lire les lignes suivantes adressées le 1er janvier de Grenoble par le général Laroche au duc de Feltre : « Je pars avec 1000 ou 1200 hommes d'infanterie de la colonne italienne du général Saint-Paul, pour me porter sur Chambéry, afin de protéger la retraite de la garnison de Genève et aussi pour retarder s'il est possible la marche de l'ennemi que l'on dit avoir l'intention de se porter sur Lyon et sur Valence. » Il convient même d'ajouter que le général Laroche se retira le 3 sur Grenoble et laissa continuer sur Milan la brigade italienne. (Archives du Dépôt de la guerre.)

autre parti plus à gauche vers Lons-le-Saunier, afin de couvrir l'aile gauche de l'armée de Bohême.

Formation de corps de partisans. Pendant que Bubna achevait ainsi son mouvement sur Genève, on se préoccupait. au grand quartier général de Schwarzenberg, de l'organisation des corps de partisans destinés à précéder l'armée et à couvrir ses flancs. Dès le 25, le jour même où Barclay de Tolly avisait le généralissime de la marche de 4 régiments cosaques, qu'il lui envoyait et qui devaient être rendus à Petit-Bale le 29, Schwarzenberg avait prescrit de former avec 2 régiments de cosaques et 1 escadron de hussards un corps de partisans qui devait, sous la conduite du lieutenant-colonel comte Thurn, pousser vers Nancy et Verdun. Du reste, la lettre que Toll écrivit par ordre du généralissime, lé 28 décembre, au prince Wolkonsky permet de se rendre un compte exact des projets du grand quartier général « Le prince de Schwarzenberg. y est-il dit, me charge de prier Votre Excellence de demander à S. M. l'Empereur quelle destination elle compte donner au corps du comte Platoff. Le prince pense que nous devons, en entrant en France, employer, non seulement des chefs de partisans hardis et intrépides, mais surtout des officiers qui, possédant et parlant la langue du pays, rendront des services comme éclaireurs des armées et pourront, par leurs renseignements et leurs observations personnelles, nous donner des indications précises sur les mouvements de l'ennemi...

« Le prince de Schwarzenberg a l'intention d'employer les partisans de la manière suivante :

«1o Le colonel Scheibler descendra le Rhin, en passant par Colmar, pour aller sur Strasbourg;

« 2o Le lieutenant-colonel comte Thurn ira par la vallée de la Moselle sur Nancy;

« 3o Un autre partisan par Saint-Loup et Neufchâteau sur Nancy;

4o Un autre opérera entre la Seine et la Loire ; «5° Un autre, enfin, ira par Besançon sur Bourges.

1 BERNHARDI, Toll; IV, p. 150-151.

«Seslavin, ajoute Toll, n'est pas compris parmi les partisans dont il vient d'être question. »

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29 décembre 1813. Premiers mouvements des corps de partisans. Ces dispositions ne tardèrent pas à recevoir un commencement d'exécution. Dès le 29, 4 régiments cosaques, tirés du corps de l'ataman Platoff, arrivèrent à Lörrach avec le général-major prince Stscherbatoff et furent envoyés, dès le 30, sur Altkirch avec ordre de se porter de là dans la vallée de la Moselle et de pousser ensuite d'Epinal sur Nancy, pendant que Thurn était dirigé sur Langres. Stscherbatoff avait dû, comme le montre la situation de son détachement au 29 décembre, céder par ordre supérieur un de ses régiments cosaques au lieutenant-colonel comte Thurn.

Quant au général Seslavin, chargé en ce moment de battre le

1 « Instructions données au général-major prince Stscherbatoff par le prince de Schwarzenberg. Lörrach, 30 décembre 1813 (original en français). - Je destine Votre Excellence avec 4 régiments cosaques de faire le partisan. Votre but principal sera de m'éclairer sur tous les mouvements de l'ennemi et de profiter des moments favorables pour lui porter des coups sensibles sans risquer de vous engager avec un ennemi supérieur à votre troupe. En conséquence de quoi V. E. partira d'ici pour Altkirch; de la elle se dirigera dans la vallée de la Moselle par Épinal sur Nancy. Pendant cette marche vous entretiendrez une communication à droite avec le colonel Scheibler qui a la destination d'opérer par Colmar sur la route de Strasbourg. A gauche (tant qu'il n'y aura pas de partisans dans la direction de Langres) vous pousserez des partis vers Langres et Vesoul, avertissant de tout ce qui se passe les commandants des troupes qui forment le blocus de Béfort et de Huningue.

« Il peut facilement arriver que Votre Excellence sera invitée à coopérer à quelque entreprise de conséquence. Je ne doute guère que vous profiterez de l'occasion favorable pour porter un coup décisif. Je compte encore, mon Prince, sur la bonne discipline de vos troupes et je crois que c'est le seul moyen de faciliter l'approvisionnement de l'armée en nous attachant les habitants du pays.

« Je vous invite, mon Prince, de m'envoyer régulièrement tous les jours vos rapports afin que je puisse donner à temps les ordres nécessaires concernant les mouvements de l'armée. SCHWARZENBERG. >>

2 Situation d'effectif disponible du détachement du prince Stscherbatoff le 29 décembre.

1er régiment de cosaques de Tepter. 3e régiment de cosaques d'Orenbourg.

Régiment de cosaques du Don Jagodin II...

1 off. sup.

6 off.

5 s -off. 201 h.

1

12

256

1

11

16

271

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TOTAUX..... 3 off. sup. 25 off. 33 s.-off.

728 h.

(Toll; IV, Beilage VI, p. 395, 396, et Archives de Saint-Pétersbourg.)

pays entre Strasbourg et Colmar et de relier entre eux les Ve et VIe corps, ce fut en vain qu'il demanda l'autorisation de renforcer son petit corps qui comptait 250 hussards de Soumy et 300 cosaques du Don, de 300 à 400 cosaques de la mer Noire avec lesquels il comptait traverser la France pour aller rejoindre Wellington.

Mouvements des colonnes. - Le Ier corps d'armée (Colloredo) était arrivé le 29 avec la division du comte Ignace Hardegg, à Bienne. Il se divise alors en 2 colonnes la première, renforcée des divisions Hardegg et Wied-Runkel, se portera sous les ordres immédiats de Colloredo, par Baume-les-Dames, Montbozon et Vesoul, sur Langres, où elle se reliera, vers le 15 janvier, avec la gauche du IIIe corps. La seconde est formée de la division Wimpffen et de la division légère du prince Maurice Liechtenstein.

Cette deuxième colonne, passant à la gauche du IIe corps. chargé du blocus de Besançon, ira par Salins et Dôle sur Auxonne qu'investira la division Wimpffen, tandis que le prince Maurice Liechtenstein se dirigera par Dijon vers Châtillon-sur-Seine. Cette division légère devait avoir pour point d'appui les réserves autrichiennes destinées à rester à Dijon pendant la plus grande partie du mois de janvier. Arrivées le 29 à Berne, ces dernières continuèrent lentement leur marche sur la Bourgogne en passant par Neuchâtel et Montbozon.

Le général Scheither (avant-garde du IIe corps) employa la journée du 29 à tourner le fort de Joux pour déboucher sur la route de Pontarlier. Le III® corps cantonna près de Saint-Braix et la cavalerie du IV corps d'armée, arrivée à Märkt, fit immédiatement passer sur la rive gauche quelques troupes qui relevèrent le colonel Scheibler à Mayenheim, le lendemain 30, et se cantonnèrent entre l'Ill et le Rhin vers Ensisheim et Blodelsheim.

La brigade Quallenberg, de la division légère Crenneville, avait passé le Doubs à Pont-de-Roide; la brigade Haugwitz était arrivée à Cheveney, et les grenadiers de Weissenwolff à Barzdorf.

30 décembre.- Bombardement de Belfort et de Huningue. Dans la nuit du 29 au 30, Wrède avait fait bombarder sans succès Huningue et Belfort; puis, au jour, à la nouvelle l'informant de l'approche de troupes françaises qu'on prétendait en marche pour débloquer Huningue et Belfort, il modifia les empla

cements des Bavarois. Une seule des brigades de la division Rechberg resta devant Belfort, l'autre alla à Dannemarie. Une des brigades de la division de La Motte fut postée vers Altkirch; l'autre sous les ordres du général Deroy fut ramenée en arrière à Hegenheim, pour couvrir plus efficacement les travaux devant Huningue, pendant que les Autrichiens de Frimont se tenaient à Thann et Cernay et que leur avant-garde, qui occupait fortement Soultz, envoyait un petit détachement s'établir à Saint-Amarin. Frimont n'était plus séparé à ce moment que par l'Ill du IVe corps dont une partie avait déjà pris pied sur la rive gauche du Rhin. Le prince royal de Wurtemberg installa ce jour-là son quartier général à Mulhouse.

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Positions. Le Ier corps était à Court et Tavannes, et le général Scheither avait inutilement tiré quelques coups de canon contre le fort de Joux. Le IIIe corps n'avait pas bougé, et seule la division Hohenlohe s'était quelque peu rapprochée de Porrentruy; Bianchi y reçut ce jour-là l'ordre d'aller, le 2 janvier, relever sous Belfort les Bavarois et, une fois arrivé à Belfort, de diriger la division légère Crennneville sur Vesoul. Weissenwolff, avec ses grenadiers, était à Berne, et le corps de l'ataman Platoff traversait Fribourg-en-Brisgau se dirigeant sur Bale.

31 décembre 1813.

Mouvements et affaire de Baume-lesDames. Le 31, le Ier corps se porta sur Mouthiers, et Bianchi, qui avait atteint Montbéliard, fit occuper par un détachement le fort de Pierre-Pertuis, en même temps qu'il poussait la division légère de Crenneville à Arcey. Gyulay, avec le III corps, suivait la même direction; arrivé à Porrentruy le 31, il entrait en France le lendemain et venait jusqu'à Delle. Le prince Aloïs Liechtenstein (IIe corps) avait envoyé un bataillon bloquer le fort de Joux et la brigade Scheither à Fallerans par Aubonne.

Quant au petit corps volant du major Wöber, il avait été attaqué ce jour-là à Baume-les-Dames par un bataillon et deux escadrons français, chassé de Baume et obligé de repasser le Doubs à Clerval1.

1 « Le général Musnier au ministre de la guerre.

Besançon, 31 décembre,

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