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L'armée de Silésie pouvant seule détourner l'attention de l'ennemi, le généralissime prie son commandant en chef de lui faire connaître les mesures qu'il compte prendre à cet effet. Il lui semble qu'une opération contre Nancy ou Verdun produirait les résultats désirés 1. »

Nous avons insisté à dessein sur les conséquences vraiment surprenantes d'un engagement aussi peu important que celui de Sainte-Croix, parce qu'il nous a semblé qu'il en découlait des enseignements utiles à méditer même de nos jours.

Prise de Blåmont. Pour la journée du 25 décembre, on n'a guère à signaler que la prise du château de Blâmont, contre lequel Wrède avait envoyé le capitaine d'état-major von Heideck, avec une compagnie d'infanterie et un peloton du 40 régiment de chevau-légers. L'officier bavarois trouvant le pont-levis abaissé, pénétra au galop dans l'intérieur du château-fort pendant que son infanterie se déployait ; il fit prisonniers les quelques hommes dont se composait la garnison.

Positions. Quant aux autres troupes du Ve corps, elles occupaient, lé 25, les positions suivantes : Frimont avec ses Autrichiens, s'étendait d'Ensisheim à Mulhouse, couvert à sa droite sur la route de Neuf-Brisach, par les quelques cavaliers qui restaient au colonel Scheibler et étaient postés de Fessenheim à Blodelsheim. La division du comte Antoine Hardegg était à Ensisheim, ayant une avant-garde à Mayenheim et Eguisheim, sur la route de Colmar; elle était soutenue par une partie de la division du feld-maréchal-lieutenant Spleny, à Baldersheim et Battenheim. Enfin, de gros partis assuraient les communications avec la division Rechberg du côté de Belfort, et avec la division Beckers, qui investissait Huningue.

Bubna était, pendant ce temps, arrivé à Fribourg avec les brigades Hesse-Hombourg et Zechmeister; des détachements de la 1re division légère avaient été dirigés sur Payerne et Bienne; enfin, le gros de la colonne de Bubna devait être renforcé le lendemain par la division Greth, qui venait remplacer la brigade Scheither passée au II corps.

Le Ier corps était à Kilchberg. Le II faisait halte à Berne. La

1 BERNHARDI, Toll; VI, p. 136.

brigade Scheither avait occupé Neuchâtel, et son avant-garde, sous les ordres du major de Vaulx, avait poussé jusqu'à Pontarlier. Le IIIe corps était à Soleure, et l'une de ses divisions (la division légère Crenneville) rejoignait Bianchi à Tavannes, pendant qu'une colonne volante de trois compagnies et d'un escadron filait sur Porrentruy et que la division Weissenwolff venait à Bremgarten.

Du côté du VIe corps, le 2e corps d'infanterie sous les ordres du prince Eugène de Wurtemberg avait relevé depuis le 22 à Kehl une brigade wurtembergeoise; 4 régiments de cosaques. soutenus en arrière par la cavalerie légère, continuaient à surveiller le cours du Rhin. Le 1er corps russe (prince Gortchakoff), était cantonné autour d'Offenburg, et le général Seslavin se préparait à passer sur la rive gauche avec des cosaques et de la cavalerie légère pour se relier à droite à l'armée de Silésie, à gauche avec Wrède.

La brigade wurtembergeoise Stockmayer, relevée par les Russes à Kehl, était en marche pour rejoindre la colonne du général Franquemont (du IVe corps) au delà d'Offenburg.

26 décembre 1813. Positions et opérations. La journée du 26 devait être encore plus insignifiante et plus nulle que celle du 25. Wrède, désormais certain qu'il lui serait impossible d'enlever Huningue par un coup de main, se décidait à en faire le siège en règle et ouvrait la première parallèle dans la nuit du 25 au 26. Frimont envoyait trois bataillons et une batterie pour couvrir la gauche du Ve corps.

Le même jour, quelques cavaliers français essayèrent en vain d'enlever un peloton de hussards posté à Cernay.

Pendant ce temps Schwarzenberg, préoccupé de voir une trouée se produire dans ses lignes, du côté de Neuf-Brisach par suite du mouvement qu'une grande partie du Ve corps avait fait sur Belfort, écrivait au prince royal de Wurtemberg de régler la marche de ses colonnes de facon à les faire déboucher de Fribourg le plus rapidement possible et à les diriger sur Märkt, où son corps d'armée passerait le Rhin sur un pont de bateaux.

Or, comme le fait remarquer lord Burghersh1, on n'avait rien

1 LORD BURGHERSH (Earl of Westmoreland), Memor.

devant soi et l'on perdait si bien son temps à exécuter des marches compliquées, des manœuvres soi-disant savantes, qu'on s'amusait à tourner des positions que personne n'occupait et que l'armée autrichienne, concentrée le 24 décembre autour de Bâle, mit près d'un mois pour arriver sur le plateau de Langres.

Le Ier corps continuait méthodiquement sa marche sur Berne. Le Ile sur Aarberg; son avant-garde (général Scheither), était restée immobile à Neuchâtel. Le IIIe corps avait fait halte; la division Weissenwolff était cantonnée en arrière de Lenzburg. et les réserves russes et prussiennes avec Barclay de Tolly, dont le quartier général était à Rothweil, recurent directement de l'empereur de Russie l'ordre de commencer le 28 leur mouvement sur Lörrach.

Quant à Bubna, il n'alla ce jour-là que jusqu'à Payerne; son avant-garde seule atteignit Moudon, et la division Greth, sous les ordres du général Kloppstein, ne dépassa pas Fribourg.

27 décembre 1813. Marches et opérations. Le 27, Bubna imprima un peu plus d'activité à sa marche. Son avantgarde, sous le colonel comte Zichy, arriva jusqu'à Morges; la brigade Hesse-Hombourg avec le quartier général, à Lausanne; le général Kloppstein, à Moudon.

Les autres corps autrichiens, en revanche, ne firent que peu de chemin. Le Ier corps fit halte à Berne; le II se contenta de dépasser Neuchâtel; la brigade de Scheither, qui lui servait d'avant-garde, poussa jusqu'à Travers, et sa pointe, qui occupait Pontarlier et Morteau. fit une démonstration contre le fort de Joux. Le IIIe corps se cantonna ce jour-là à Bienne.

La cavalerie de la division Rechberg. du Ve corps, avait envoyé des partis jusque dans les environs de Vesoul, et le lieutenant baron Gagern, du 1er régiment de chevau-légers, qui battait l'estrade avec un peloton de cavalerie et quelques fantassins, reconduisit jusqu'à Lure un petit piquet français, auquel il enleva 15 hommes et 9 chevaux.

On avait jeté sur le Rhin deux ponts de bateaux destinés au IVe corps, l'un à Märkt, l'autre à Idstein.

Dans cette journée. 300 cavaliers français avaient exécuté une reconnaissance en avant de Colmar et repoussé les avant-postes du Ve corps jusqu'en arrière de Balgau.

Les Alliés, malgré leur nombreuse cavalerie, n'avaient pu se procurer que des renseignements vagues et contradictoires sur la force des troupes françaises qui leur étaient opposées dans le Haut-Rhin. Tout ce qu'ils savaient à ce moment, c'était que les Français occupaient Sainte-Croix et Rouffach, et que leurs coureurs s'étaient montrés en avant de Soultz jusque vers Cernay1.

Quant à Wittgenstein, il employa la journée du 27 à préparer le passage de son corps d'armée à Plittersdoff, à l'endroit même où, en 1793, le prince de Waldeck avait réussi à l'effectuer heureusement, en raison des facilités qu'y présente le cours même du Rhin.

Le même jour, le général Bianchi était vers Glovilliers, et let major Wöber, avec une colonne volante, se portait par Porrentruy

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« Le maréchal Victor au major général.- Strasbourg, le 27 décembre 1813. 8 heures du soir. Le dernier rapport du général Milhaud m'annonce que le corps d'armée commandé par le général de Wrède est devant lui et qu'il s'attend à être attaqué d'un moment à l'autre. On suppose que ce corps d'armée doit être fort de 20 à 25,000 hommes. Je viens de faire sortir de Strasbourg le reste de la 4° division et 2 batteries pour aller s'établir en 2e ligne du général Milhaud à Guemar. Je choisis cette position pour attendre l'ennemi parce que c'est la plus resserrée de la vallée et qu'elle convient aux forces dont je puis disposer. Elles ne peuvent pas s'élever pour le moment au delà de 7.000 hommes d'infanterie, 3,800 chevaux et 5 batteries du 13° d'artillerie légère. Le général Milhaud a ordre de se replier sur Guemar dans le cas où l'armée ennemie marcherait sur lui, mais de couvrir et de défendre Colmar tant qu'il le pourra sans danger. » (Archives du dépôt de la guerre.)

Rapport du général Milhaud.— « Colmar, 27 décembre 1813. — Mon Prince, Je fais harceler avec prudence et vigueur les flancs de l'ennemi. Mes partis de cavalerie légère et de dragons ont tous les jours des escarmouches avec les partis ennemis, qui ont jusqu'ici été à notre avantage. Je protège, autant que mes moyens me le permettent, les communes contre les réquisitions de l'ennemi...

« Il serait bien essentiel de donner une direction à l'élan des habitants pour faire le plus de mal possible aux ennemis de l'Empereur et de la France.

« Les habitants du Haut-Rhin sont presque tous bons cavaliers; on pourrait facilement organiser une légion de volontaires à pied et à cheval, mais il faudrait un ordre de Sa Majesté.

« Je pousse aujourd'hui une forte reconnaissance sur la route de Belfort pour voir, de plus près possible, si le rapport fait au général Ludot concernant un camp baraqué entre Cernay et Thann, est exact.

« Ce qui est certain c'est que l'ennemi a une forte division de toutes armes et des canons en batterie à Ensisheim. Je saisirai néanmoins toutes les occasions favorables pour l'entamer et le forcer de retenir devant nous un corps beau coup plus considérable.

«NOTA. Le général Beaumont est resté malade à Metz; je désirerais avoir à la tête de la 9 division de grosse cavalerie un général de division bien portant et intrépide comme le général Montélégier. » (Archives du dépôt de la guerre.)

sur Rocourt et Dauvan; un autre parti, composé d'un escadron soutenu par deux compagnies, se dirigeait sur Sainte-Ursanne, par Saint-Léger.

Enfin Crenneville, avec sa division légère arrivée à Porrentruy, envoyait des partis sur Delle pour essayer de se relier à la division Rechberg.

Le IV corps atteignait Emmendingen; la division Wessenwolff s'arrêtait le soir auprès d'Aarburg, et le reste des réserves autrichiennes continuait lentement leur marche sur Pontarlier, où elles arrivèrent du 4 au 6 janvier.

28 décembre 1813.

Mouvements.

Le 28 décembre, le Ier corps arrivait à Aarberg; le III, cantonné près de Saint-Imier, recevait l'ordre de soutenir Bianchi.

Du côté du Ve corps, les Français firent une sortie assez vigoureuse à Belfort, et les travaux d'attaque continuèrent devant Huningue.

Bianchi était alors à Porrentruy, et la division légère Crenneville venait prendre position à Pierre-Fontaine afin d'être à même de soutenir le corps franc du major Wöber, envoyé en reconnaissance sur Besançon. Ces partisans rencontrèrent un petit parti français à Clerval-sur-Doubs, le rejetèrent et le poursuivirent jusqu'à Baume-les-Dames.

Quant au IIe corps, il était à Morteau, Le Locle et Chaux-duMilieu. Son avant-garde, la brigade Scheither, reconnaissait les abords du fort de Joux.

Mouvements de Bubna vers Genève pendant les journées du 28 au 30 décembre. Bubna avait continué sur Genève. La division Kloppstein était à Lausanne; la brigade Zechmeister allait de Morat à Moudon. Bubna lui-même, avec la brigade HesseHombourg, arrivait à Rolle, et l'avant-garde du colonel Zichy, poussant jusqu'à Nyon sur les bords du lac de Genève, occupait Saint-Cergues et fermait ainsi la route venant du Jura. On avait fait partir le 27 le colonel Simbschen chargé d'occuper, avec ses six cents hommes, les passages du Saint-Bernard et du Simplon et d'envoyer par la vallée d'Aoste des partis sur Turin.

L'occupation de Genève par les Alliés n'était plus qu'une question d'heures, surtout depuis qu'une députation d'habitants de la

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