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avant-garde, et que la ligne des avant-postes français passait par Longeau et Heuilley '.

Les Ier et IIe corps restèrent complètement immobiles pendant que les réserves autrichiennes se dirigeaient lentement vers Dijon. Le prince de Hesse-Hombourg arriva ce jour-là à Villers-Farlay, et Wimpffen à Gray.

Causes du mouvement rétrograde de Victor. - Enfin, s'il fallait en croire les documents allemands, ce serait la présence de Pahlen qui aurait motivé le mouvement rétrograde de Victor.

Pahlen aurait, en effet, enlevé le 12 un courrier envoyé au duc de Bellune et lui apportant l'ordre de se reporter sur Épinal. Victor, ne recevant pas d'instructions, repoussé sur son front, menacé sur sa droite, se serait pour cette raison retiré sur Lunéville. Nous croyons, au contraire, que le maréchal hésitait à abandonner la défense des Vosges et qu'il ne se décida à la retraite qu'après avoir reçu du maréchal Ney avis de l'arrivée de l'avant-garde de l'armée de Silésie à Château-Salins, où elle entra le 13. Craignant d'être complètement coupé de sa ligne de retraite et de perdre la communication avec Toul, Victor

Thurn à Schwarzenberg, de Grand-Champ, 13 janvier (K. K. Kriegs Archiv., 1, 282).

2 Pour réfuter cette opinion, il suffira de citer ici les ordres donnés par Victor: « L'avant-garde, sous les ordres de Duhesme, qui serait compromise à Saint-Michel si les Alliés marchaient en force de Bruyères sur Rambervillers, se retirera le 12, deux heures avant le jour sur Jeanménil, où le général établira quatre bataillons et une batterie. Un bataillon restera en avant de Jeanménil, trois escadrons éclaireront la route de Saint-Dié. Les gardes d'honneur, moins 200 chevaux qu'on laissera à Bertrichamps, le reste de la division Piré, une division de dragons et une batterie occuperont Grandvillers, Gugnécourt, Girecourt, Dompierre, Sercœur, Padoux, Destord, Sainte-Hélène et Vomécourt. » (Victor à Grouchy, Archives de la Guerre.) Le 12, à trois heures, comme le général Dejean le faisait savoir au major général, l'infanterie du 2 corps occupait Xermaménil, Gerbéviller et Magnières; la cavalerie était aux environs de Roville, et la division de cavalerie légère de Piré avec un régiment d'infanterie, à Baccarat.

Enfin, Victor envoyait à ce moment de Roville l'ordre à tout son monde de se mettre en marche le 13 à quatre heures du matin sur Saint-Nicolas en passant par Lunéville. (Archives de la Guerre.)

Pour le 13, ordre à la division de France, qui est encore à Dombasle, d'accélérer son mouvement de retraite, parce qu'on a reçu avis d'une marche rapide de l'ennemi sur Nancy, Toul, Gondrecourt et Joinville.

Pour le 14, l'ennemi est à Nancy, on continuera le mouvement sur Toul. (Mémoires de Grouchy.)

n'avait plus désormais qu'un parti à prendre, celui de se replier par Nancy et Toul, et de chercher à opérer sa jonction avec Ney et Marmont'.

On trouve à ce propos dans la biographie de Wrède une assertion qu'il nous paraît impossible d'accepter. Questionné par le maire de Lunéville sur les mesures qu'il comptait prendre pour assurer l'évacuation des blessés, le maréchal Victor aurait répondu C'est égal qu'ils soient pris ici ou ailleurs, nous finirons par l'être tous. Un pareil propos n'est pas admissible de la part du maréchal duc de Bellune.

Nouvelles de Blücher.

13 janvier. Le VIe corps reçoit l'ordre de se porter sur Nancy. Le 13, dès Le 13, dès que l'on cut reçu au quartier général de Schwarzenberg l'avis de Blücher annonçant pour ce jour même son arrivée probable à hauteur de Metz, on donna, enfin, à Wittgenstein l'ordre de se porter vers Nancy pour combler au plus vite le vide existant entre la droite de la grande armée et la gauche de Blücher; on lui recommandait toutefois de laisser suffisamment de monde devant Strasbourg.

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Mouvements du Ve corps.- Wrède, n'ayant plus rien devant

1 «Comme l'ennemi n'est pas arrivé à Flavigny, écrivait Victor à Grouchy, de Saint-Nicolas, le 13 janvier, les troupes du 2 corps et du 5o corps de cavalerie s'établiront pour passer la nuit la cavalerie légère de Piré à SaintHilaire et Lupcourt, ayant des postes sur Flavigny et Richardménil; les deux divisions de dragons s'arrêteront à Dombasle, les gardes d'honneur à Lunėville, s'éclairant sur Blamont, Baccarat et Rambervillers; la 3a division d'infanterie à Varangeville, la 2o à Saint-Nicolas, la 1re à la Neuville. Toutes les troupes se mettront en marche le 14 à cinq heures du matin, se rendant à Toul par Nancy. » Il ajoutait en post-scriptum : « L'ennemi paraît manœuvrer sur Toul. » (Archives du Dépôt de la Guerre.)

2 HEILMANN, Feld-Marschall Fürst Wrede, p. 327.

3 Tagesbegebenheiten der Haupt Armee (K. K. Kriegs Archiv.. 1, 30).

4 Il est assez curieux de voir les Alliés, au moment même où ils venaient d'entrer en France, s'occuper sérieusement de fortifier certains points en Allemagne, tels que Memmingen, par exemple. A ce propos, Wrède, qui attribue la paternité de cette idée bizarre à M. de Stein, écrit au roi de Bavière le 13 janvier : « Ce diable de M. de Stein, qui a le nez partout, veut donc aussi le fourrer à Memmingen. Si M. de Stein avait autant à faire que moi, il ne s'occuperait que de sa vraie besogne, et il passerait moins pour un fou, comme je commence à le taxer d'après tout ce que je vois de lui. »>

Le 4 février, Wrede revint à la charge sur ce sujet et écrivit au comte de Mongelas «Depuis ma dernière lettre à M. de Stein, il me laisse tranquille. Si

lui, s'étendit sans peine dans les plaines de Lorraine entre Rambervillers et Saint-Dié, et son avant-garde, sous le général Habermann, poussa en avant par les routes de Lunéville et de Nancy, afin de faciliter la marche de Blücher. Wrède, dont le gros va, d'ailleurs, rester dans ces parages, envoya encore le 13 un bataillon et deux escadrons de la division Rechberg occuper Épinal que les Wurtembergeois avaient quitté le même jour pour se porter par Bains vers Jussey et Langres.

Affaires devant Langres. Gyulay se concentre à FaylBillot. Au IIIe corps, Gyulay avait eu l'intention d'entreprendre le 13 une reconnaissance générale de Langres; mais l'activité de Mortier le força de renoncer à son projet en ne lui laissant pas un instant de tranquillité. Dans la nuit du 12 au 13, 700 cavaliers français surprennent les avant-postes du IIIe corps à une heure du matin, les chassent de Chaudenay, puis se replient sans être inquiétés sur Langres, entre trois et quatre heures du matin. A cinq heures, c'est au tour des avant-postes du côté de Boute-en-Chasse de subir une attaque. Enfin deux heures plus tard un groupe de 800 cavaliers environ sort de nouveau de Langres et inquiète toute la ligne occupée par Gyulay qui, s'attendant à être attaqué à tout instant, renonce à reconnaître Langres et se concentre à Fayl-Billot, afin de pouvoir, en cas d'attaque sérieuse, être soutenu sur ce point par le Ier corps, qui aurait dû être rendu à Grenant; mais Colloredo, n'ayant pas trouvé de pont sur la Saône à Seveux, retardé en route par les mauvais chemins, avait dû remonter la Saône jusqu'à Scey, et le gros de son corps, après y avoir passé la rivière, n'arriva que le soir vers Combeaufontaine. Dans cette journée Gyulay, pour se relier avec le IVe corps, avait envoyé quelque cavalerie jusqu'à Bourbonne sans pouvoir se procurer le moindre renseignement sur la position des troupes wurtembergeoises'.

le jour de la bataille il s'était présenté à mon avant-garde, je l'aurais fait mettre dans un obusier pour en faire cadeau à l'empereur Napoléon. »

Dans une autre de ses lettres, Wrède appelle le baron de Stein «<< généralissime de l'univers ». (HEILMANN, Feld-Marschall Fürst Wrède, p. 333.) 1 Tagesbegebenheiten (K. K. Kriegs Archiv., I, 30); rapports de Gyulay à Schwarzenberg, de Fayl-Billot. 13 janvier (Ibid., I. 276, et ad I, 276).

Weil.

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Le corps volant de Thurn obligé à se replier sur Grandchamp. Pendant ce temps Thurn, auquel Gyulay n'avait plus la possibilité de faire connaître en temps utile les événements de la nuit, pensant que le feldzeugmeister entreprendrait la reconnaissance projetée, croyant avec juste raison qu'il faciliterait cette opération en attirant sur lui l'attention des Français, avait attaqué Bériat (le moulin Barillot, au nord de Violot), où, d'après ce qu'on lui avait affirmé, il ne devait y avoir qu'un poste de 50 chasseurs à cheval et de 100 fantassins. Mais lorsqu'il se fut déployé, il reconnut qu'il avait devant lui 400 chevaux soutenus par un bataillon de grenadiers. L'affaire était engagée, et Thurn essaya de faire aussi bonne contenance que possible. A onze heures, sa patrouille de droite l'ayant informé de la présence de l'ennemi à Chalindrey, il crut prudent, dans la crainte d'être coupé, de laisser à sa droite la route de Gray, de se rapprocher du III corps et de ramener à Grandchamp son petit corps, très éprouvé par le combat qu'il avait eu à soutenir et. d'ailleurs, très affaibli par ses pertes, qui s'élevaient à 13 morts, dont 1 officier, 19 blessés, 11 disparus, 1 cheval tué et 5 blessés. Il terminait ainsi le rapport1 qu'il adressa à ce propos à Schwarzenberg: « Je supplie Votre Altesse de renforcer ma cavalerie; mon escadron de hussards ne se compose plus, après le combat d'aujourd'hui, que de 60 hommes. Ma bonne volonté et mon désir de bien faire sont presque annihilés par la faiblesse de mon corps. >>

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L'avant-garde des réserves autrichiennes, sous le prince Gustave de Hesse-Hombourg, était arrivée devant Auxonne; les rapports des émissaires avaient fait connaître à ce moment aut généralissime la composition des garnisons de Besançon et d'Auxonne. Le prince héritier de Hesse, qui était avec le gros de ces réserves à Dôle, s'occupait de remettre en état les ponts de la Saône à Saint-Jean-de-Losne et Pontailler, que les Français avaient détruits en se repliant sur la rive droite.

Enfin, l'empereur de Russie avait célébré le jour de l'an russe

1 Thurn à Schwarzenberg, Grandchamp, 13 janvier (K. K. Kriegs Archiv., 1, 282).

2 Rapports sur les renseignements fournis au grand quartier général par les émissaires (K. K, Kriegs Archiv., I, 386).

en passant le Rhin à Bâle à la tête des gardes russes et prussiennes.

14 janvier. Occupation de Lunéville par la cavalerie du Ve corps. La journée du 14 présente les mêmes caractères que les précédentes. Du côté du Ve corps, tout se borne à l'occupation de Lunéville par deux escadrons de hussards, à l'envoi à Schwarzenberg d'une dépêche de Wrède lui confirmant le départ de Lunéville de Victor et l'informant que le maréchal a pris la route qui va de Nancy à Langres ou de Toul à Paris'. Le gros du Ve corps fait halte sur les points qu'il occupait entre Rambervillers et Saint-Dié. Les divisions autrichiennes de Wrède profitent de cette halte pour se rapprocher du premier de ces deux points.

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Marche du IVe corps. Le prince royal de Wurtemberg, ne pouvant, à cause de la crue des eaux, tenter de traverser la Saône à Jussey, résolut de se porter sur Jonvelle, de remonter de là jusqu'aux sources de la Saône, de gagner par Bourbonne la grande route de Chaumont, et alla ce jour-là jusqu'à Vauvillers. Le général Jett, à la tête de l'arrière-garde, relevée par les Bavarois de Wrède à Epinal, atteignit Bains*.

Immobilité de Platoff.

Quant à Platoff, il continuait à rester immobile; depuis l'affaire d'Épinal, il n'avait pas bougé de Charmes. La façon dont il justifie cet inexplicable séjour est peut-être plus singulière encore que sa manière de comprendre son rôle de commandant d'une avant-garde de cavalerie chargée de couvrir et de renseigner une armée.

« Croyant que l'ennemi viendrait à Lunéville, dit-il textuellement dans un rapport en date de Charmes (14 janvier), je restais à Charmes jusqu'à l'arrivée à Épinal des troupes du général comte Wrède. A présent, ayant laissé à Charmes le prince Stscherbatoff, je me porte à l'instant mème avec cinq régiments cosaques sur Mirecourt. Demain, j'irai jusqu'à Neufcha

'Tagesbegebenheiten (K. K. Kriegs Archiv., I, 30), et Wrède à Schwarzenberg. Saint-Dié, 14 janvier (Ibid., I, 313).

2 En français dans l'original (K. K. Kriegs Archiv., I, ad 344).

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