Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

mait que par des raretés bibliographiques. A la même époque, la Bibliographie instructive, par M. de Bure le jeune, répandait beaucoup de lumières sur les livres rares et précieux, mais elle ne donnait aucun moyen de trouver les ouvrages cités par les auteurs sous le voile de l'anonyme; vingt ans après, Guillaume de Bure remédia à cet inconvénient, en plaçant à la suite de la table des auteurs, une seconde table contenant les titres des livres sans noms d'auteurs. Voyez le Catalogue de la bibliothèque du duc de la Vallière, première partie, 1783, 3 vol. in-8°.

Ces estimables libraires manquent rarement d'indiquer les auteurs ou éditeurs qui ne sont nommés ni sur le frontispice des livres, ni dans leur intérieur, ou qui ont masqué leurs véritables noms. Des renseignements de ce genre prouvent que ces libraires joignaient aux notions commerciales des connaissances littéraires, et qu'ils avaient des rapports assez intimes avec les gens de lettres de leur temps.

Les Catalogues de Caillard et de Mac-Carthy, publiés par MM. de Bure frères, méritent les mêmes éloges que ceux qui viennent d'être cités.

Le Catalogue de la bibliothèque de Courtois, publié par M. Merlin, en 1819, serait un des plus utiles s'il avait un table. Le quatrième volume du Manuel de M. Brunet renferme un catalogue de 17,743 articles, qui ne laisse presque rien à désirer pour l'indication des ouvrages utiles et précieux (1). Il est à craindre que le luxe qui, depuis plusieurs années, s'introduit dans la bibliographie, n'arrête le perfectionnement des catalogues; en effet, on cherche aujourd'hui à mettre dans une bibliothèque des livres d'un haut prix plutôt qu'à l'enrichir d'ouvrages utiles. C'est peut-être ce qui a nui au succès d'un catalogue qui eût pu effacer tous ceux qui avaient paru jusqu'à ce jour; je veux parler du Catalogue de la bibliothèque d'un amateur, publié par M. Renouard, 1819, 4 vol. in-8°, auxquels il faut joindre un petit supplément de douze pages, publié en 1822. Il est enrichi d'une multitude de notes, la plupart très-instructives; on y trouve la description de beaucoup d'ouvrages précieux, soit que l'on considère ceux qui remontent aux premiers temps de l'imprimerie, soit que l'on s'attache à ceux qui sont remarquables par la grandeur des marges, soit enfin que l'on préfère ceux qui présentent un grand luxe de reliure avec des portraits ou des figures de prix. Voilà certes

[blocks in formation]

des avantages qui seront plus ou moins appréciés, suivant le goût particulier des lecteurs; mais je dois faire observer que, si le catalogue de M. Renouard présente un grand nombre d'objets rares et curieux, on peut cependant regretter que l'auteur n'ait pas joint aux ouvrages qu'il a acquis à grands frais ou après des recherches pénibles, les ouvrages utiles qu'il est si facile de se procurer et qui renferment les éléments de l'érudition que le vrai bibliographe doit posséder. Le beau catalogue de M. Renouard laisse beaucoup à désirer sous ce rapport; ce n'est pas ici le lieu de détailler les observations critiques dont il est susceptible. Voyez mon Dictionnaire des ou. vrages anonymes, seconde édition, tome III, nos 18,250, p. 356; 20,115, p. 512, et 21,612.

Qu'il me soit permis d'exprimer, en cette circonstance, le regret qu'éprouvent les gens de lettres, en voyant interrompue depuis si longtemps la publication de la suite du catalogue de la bibliothèque du Roi. Nous ne possédons que six volumes de ce catalogue, imprimés de 1739 à 1753, et ils ne font connaître qu'une très-faible partie des richesses contenues dans ce vaste trésor des connaissances humaines. On sait que le service public auquel sont astreints les conservateurs, ne leur laisse pas le temps nécessaire pour mettre au jour l'immense travail qu'ils préparent depuis longtemps.

M. Van-Praët a publié, en 1822, le catalogue des ouvrages qu'elle possède, imprimés sur peau de vélin, 5 vol. in-8°. C'est la première grande entreprise de ce genre, et son exécution répond à son importance.

En dirigeant mes regards sur les autres grandes bibliothèques de cette capitale, j'en remarque trois qui doivent à des circonstances particulières la publicité d'une partie des richesses qu'elles renferment: ce sont la bibliothèque de Sainte-Geneviève, celle de l'Arsenal et celle de la Cour de cassation.

L'archevêque de Reims, le Tellier, ayant légué sa précieuse bibliothèque à la première, celle-ci se trouva en possession du beau catalogue qu'il en avait fait imprimer en 1693, in-fol., à l'imprimerie royale. Par l'acquisition que le marquis de Paulmy fit, peu avant la révolution, d'une partie de la bibliothèque du duc de la Vallière, le catalogue qui en a été rédigé et publié par le libraire Nyon, en 1788, 6 vol. in-8°, est devenu une portion du catalogue de la bibliothèque de l'Arsenal. Le besoin de consulter souvent, à la bibliothèque de la Cour de cassation, les ouvrages de jurisprudence, a occasionné l'impression du catalogue de cette bibliothèque; il a paru en 1819, 1 vol. in-8°.

Le catalogue rédigé par Nyon contient 26,537

articles. C'est un des plus considérables parmi ceux qui ont paru en France; mais les amateurs en retirent peu d'utilité, parce que le rédacteur a suivi, dans le classement des livres, une méthode qui lui est particulière, et qui s'éloigne beaucoup de celle qui est d'un usage général.

Une quatrième bibliothèque, qui n'a existé que peu d'années à Paris, a joui d'un cata logue complet des ouvrages qu'elle renfermait. C'est celle que M. le comte François de Neufchâteau m'autorisa à former dès 1798, lorsqu'il était ministre de l'intérieur. Les événements politiques survenus depuis cette époque l'ont fait donner au conseil d'État. Le secrétaire général de ce conseil, le baron Locré, voulut bien autoriser l'impression du catalogue de cette bibliothèque, je le publiai en 1803, 2 vol. in-fol. reliés ordinairement en un seul volume. La bibliothèque a été transportée en 1807 au château de Fontainebleau; elle est composée d'ouvrages choisis dans tous les genres des connaissances humaines. Son catalogue sera toujours consulté avec fruit par les amateurs (1).

Peignot, Répertoire bibliographique universel, contenant la notice raisonnée des Bibliographies spéciales, publiées jusqu'à ce jour, et d'un grand nombre d autres ouvrages de bibliographie, relatifs à l'histoire litteraire, et à toutes les parties de la bibliologie; Paris, Renouard, 1812, in-8°.

Mercier Saint-Léger, Observations en forme de lettres, adressées aux auteurs du Journal encyclopedi que sur l'Essai sur un projet de catalogue de bibliothèque (par l'abbé de Montlinot) inséré dans le journal du 1er septembre (1760), tirees du Journal encyclopédique du 18 novembre suivant, in-12 de 20 p., très-rare.

A. A. BARBIER.

Voyez, outre les ouvrages cités dans cet article : And. Mar. Ampère, Essai sur la philosophie des sciences, ou exposition analytique d'une classification naturelle de toutes les connaissances humaines; Paris, 1834-45, 2 vol. in-8°.

Aime Martin, Plan d'une bibliothèque universelle; etude des livres qui peuvent servir à Phistoire litteraire et philosophique du genre humain ; Paris, 1857, in-8° (introduction du Panthéon littéraire). A. A. Barbier, Opuscules; Paris, 1825, in-8°. Merlin père et fils, Catalogue de la bibliothèque de E. Langlès; 1823, in-8°.

R. Merlin, Catalogue de la bibliothèque de Silvestre de Sacy; 1842, 3 vol. in-8°.

Quérard, La France littéraire, 1827-42, 10 vol. in-8°.

F. Bourquelot et Louandre, Literature contemporaine, 1842 et suiv.

G.

CATANE. (Géographie et Histoire.) Après Palerme et Messine, Catane, située au bord de la mer et au pied du mont Etna, dont les éruptions ont plusieurs fois compromis son existence, est aujourd'hui la ville la plus im

(1) Une partie des ouvrages historiques qu'elle contenait ont été transportés a Versailles quand ce château a été transform en Musec.

portante de la Sicile. Elle a une population d'environ 40,000 âmes. Elle est le siége d'une intendance et d'un évêché.

Les légendes reculent l'origine de Catane jusqu'à une très-haute antiquité, et lui donnent pour fondateurs Deucalion et Pyrrha, et pour premiers habitants les Cyclopes ou géants de l'Etna. Il paraît qu'elle existait déjà, lorsque la Sicile était occupée par les Sicules; mais son histoire ne devient positive qu'à dater de l'arrivée des colonies grecques. Au rapport de Thucydide, des Chalcydiens de l'île d'Eubée, qui avaient bâti Naxos un an avant l'éta blissement des Corinthiens à Syracuse, c'està-dire 769 ans avant J. C.,s'établirent vers 752 à Leontium (Lentini) et à Catane. D'autres écrivains fixent à 744 la date de la fondation de Catane; quelques-uns la rapprochent jusqu'à l'an 728. Toutes les divergences sont renfermées dans l'espace d'un quart de siè cle (1).

Hiéron, tyran de Syracuse, exila les habitants de Catane et de Naxos, les remplaça par d'autres, et changea le nom de Catane en celui d'Ethna. Mais, lorsqu'il mourut, l'ancienne population renversa le tombeau du tyran et chassa les citoyens qu'il avait appelés. Les Athéniens, lors de leur expédition en Sicile, se rendirent maîtres de Catane, qui avait suivi la fortune de Syracuse. Denys l'Ancien la prit et en fit raser les murailles. Plus tard les Catanéens voulurent se venger ils formèrent une ligue contre Denys avec les habitants de Reg. gio, de Naxos et les exilés de Syracuse; mais ce projet n'eut point de suite. Vers l'an 345 avant J. C., les citoyens de Catane, fournirent des troupes à Timoléon pour s'opposer aux envahissements des Carthaginois. Après des alternatives de succès et de revers, Carthage fut détruite; mais la Sicile devint la proie des Romains victorieux, et le consul Valérius Flaccus rapporta dans Rome, en 263, comme un des plus précieux monuments du triomphe, un cadran solaire trouvé à Catane.

Cette ville, devenue colonie romaine, réparée par Auguste, était renommée au temps des empereurs pour ses richesses et pour sa beauté. Cicéron dit qu'on y admirait de son temps un temple magnifique, dédié à Cérès, où était conservée l'image de la déesse. Les femmes et les filles qui en avaient la garde pouvaient seules y pénétrer. Catane avait en outre des temples où l'on adorait Jupiter, Bacchus, Vulcain, Proserpine, Esculape, la nymphe Galatée, Castor et Pollux, etc. Un amphithéâtre, un théâtre et un odéon servaient aux divertissements du peuple. L'am

(1) M. Petit-Radel (Monum. cyclop. p. 101) parle de portions de murailles cyclopéennes qu'un officier français croit avoir reconnues a Catane au lieu dit le Boulevard des pestiferés.

phithéâtre, ainsi qu'on peut en juger par les débris qui subsistent encore, avait des dimensions colossales; le prince de Biscari, qui a fait de grandes recherches sur les antiquités de Catane, estime que son grand diamètre extérieur devait être de trois cent quatre-vingtneuf pieds, son petit diamètre de trois cent trente-deux pieds; que le grand diamètre de l'arène devait avoir deux cent trente-trois pieds et le petit cent soixante-seize. Le théâtre était orné avec une magnificence toute particulière; l'odéon, monument presque unique, servait à chanter des vers et à répéter les pièces qui devaient être jouées au grand théâtre. Il n'en reste de visible que quelques escaliers et une petite partie de la scène. Les éruptions de l'Etna et les tremblements de terre ont renversé presque tous les édifices antiques de Catane. Cependant, on retrouve dans l'église de la Rotonda une construction romaine que quelques archéologues ont crue être un panthéon. Selon toute probabilité, c'est un bain. Il existe de plus un assez grand nombre de bains et quelques tombeaux.

Catane a vu naître le législateur Charondas. On sait que la Sicile changea souvent de maîtres, depuis le moment où les Romains fu. rent impuissants à maintenir sous leur obéissance les provinces de leur vaste empire. Les Vandales, les Hérules et les Goths y formèrent à la suite les uns des autres des établissements passagers. Après la conquête de l'Afrique, Bélisaire, général de Justinien, entra en Sicile, reprit Palerme, Syracuse, Catane et Messine sur les rois goths, et conquit l'île tout entière au profit des empereurs d'Orient. Puis vinrent les Sarrasins, puis les Normands, puis les Allemands, puis les Français. L'empereur Frédéric II båtit à Catane, à la suite d'une révolte, le Castel d'Ursino. La domination allemande en Sicile succomba sous les efforts de Charles d'Anjou, frère de saint Louis; et les Français furent chassés de l'île à la suite du massacre du jour de Pâques (30 mars) 1382. La dernière scène des Vêpres siciliennes se passa à Catane, le 4 avril.

Le voisinage de l'Etna a été plusieurs fois funeste à la ville de Catane. On cite entre autres le tremblement de terre du 4 février 1169, dans lequel périrent quinze mille personnes; celui du 13 juin 1563 causa de terribles dé. vastations. En 1669, une rivière de lave, large de une lieue un tiers, descendit du volcan et rencontra les murailles de la ville; ces murailles avaient soixante pieds de hauteur, et on y avait suspendu pour s'opposer à la fureur du torrent les images les plus vénérées des saints. Mais les saints furent engloutis. La lave pénétra par plusieurs endroits dans l'intérieur de Catane, et descendant jusqu'à la mer, y improvisa un môle énorme, et dessina un port.

En 1693, un tremblement de terre, dont toute la Sicile se ressentit, causa dans Catane seule la mort de dix-huit mille personnes. Il y eut encore de grands désastres le 5 février 1783. Le 20 février 1828, plusieurs maisons de Catane furent renversées. La dernière éruption de l'Etna a eu lieu à la fin de 1843.

Catane, souvent renouvelée, par suite des éruptions et des tremblements de terre, se distingue par sa régularité; ses rues sont pa vées de grandes dalles de laves, ses places spa cieuses, ses maisons bien bâties et disposées sur des plans uniformes. Elle est, ainsi que nous l'avons dit, le siége d'une intendance et d'un évêché, et elle a un tribunal de commerce, un tribunal d'appel et une université existant depuis l'an 1444. Cette université possède trente-deux professeurs et environ cinq cents étudiants. Le port de Catane n'est pas très-étendu, et les bâtiments qui y entrent ne portent pas de grands chargements. Les monuments modernes ne sont guère plus nombreux que les édifices antiques. La cathédrale avait été, dit-on, fondée par le roi Roger; mais elle fut renversée, et les parties les plus anciennes de l'église actuelle ne paraissent pas antérieures à la fin du douzième siècle. On montre, dans la sacristie, une trèscurieuse fresque représentant l'éruption de 1669. Une autre église de Catane, intéressante par son portail en marbre blanc, l'église del Santo Carcere, est bâtie sur le donjon où a langui sainte Agathe, la patronne de la cité. On remarque encore l'hôtel de ville (Palazzo del senato); la porte Ferdinanda, arc de triomphe, construit en commémoration du mariage de Ferdinand II; les études; le collége de la noblesse; le couvent de Saint-Nicolas des bénédictins, et le musée du prince de Biscari. Le couvent des bénédictins, d'une belle architecture dessinée par Cotteri, mérite en tous points d'être visité; il renferme un magnifique jardin, élevé sur la lave de l'Etna, un orgue excellent, une bibliothèque, et une collection très-riche d'antiquités, d'objets d'art, d'histoire naturelle, etc. Le prince de Biscari, qui vivait au siècle dernier, possédait nne fortune colossale; il a fait d'énormes dépenses pour retrouver sous les laves la cité antique de Catane; il a découvert plusieurs grands monuments, et c'est à ses recherches qu'on doit l'éléphant en marbre blanc et l'obélisque de granit égyptien qui ornent aujourd'hui la principale place de Catane. De plus, le prince de Biscari est le fondateur du musée qui porte son nom et qui est le plus précieux que l'on connaisse sous le rapport des antiquités siciliennes. Ce bel établissement a été ouvert en 1758. On trouve enfin à Catane un musée formé par le chevalier J. Giojeni, célèbre naturaliste, en l'honneur duquel a été fondée, en

[blocks in formation]

CATAPLASME. (Médecine.) Katá, sur, лλáσow, modeler. On entend par ce mot une sorte d'emplâtre mou et humide. Les cataplasmes étaient fort en usage dans la médecine des anciens; chez les modernes, ils ont été long. temps presque abandonnés à la pratique chirurgicale. Le but qu'on se propose le plus fréquemment en appliquant un cataplasme, c'est de donner un bain local; quelquefois aussi le cataplasme, comme le bain, contient des substances actives, destinées à être absorbées par la peau; enfin, il peut être destiné à produire ou à activer dans une région des phénomènes de congestion, de suppuration, etc. Les matières qui forment le plus ordinairement la base des cataplasmes sont la farine de lin, le riz, la fécule de pomme de terre, certaines herbes hachées et ramollies par une cuisson légère. Les poudres de quinquina, de tan, humectées par différents liquides, ont aussi été employées ainsi que beaucoup d'autres substances inutiles à énumérer.

Les cataplasmes s'appliquent chauds ou froids, entre deux linges ou à nu. Les cata. plasmes chauds ont une température convenable, quand le dos de la main peut y rester appliqué sans douleur; on portera plus haut leur température, si des circonstances ou des indications particulières l'exigent.

C'est surtout de la farine de lin et de la fécule de pomme de terre qu'on se sert dans la pratique médicale de nos pays pour faire les cataplasmes employés ordinairement comme émollients. Nous allons indiquer succinctement la manière de faire ces cataplasmes, les autres devant être l'objet d'indications spéciales de la part du médecin.

Le cataplasme de farine de lin est le plus émollient et le plus employé de tous. Il a l'inconvénient de déterminer à la peau une éruption analogue à celle de l'érysipèle et qui survient quelquefois dès la première application. C'est probablement à l'action de l'huile de lin rancie qu'est due cette éruption, aussi doit-on choisir la farine fraîche et ne pas la faire bouillir. D'autre part, l'huile est sans contredit un

CATAPULTE

des moyens d'action les plus puissants de la farine de lin comme épithème, il faut donc prendre garde que cette farine n'ait pas été mise au pressoir dans le but d'en extraire l'huile. La plupart des petits débitants ne vendent que cette farine desséchée au pressoir. Pour faire un cataplasme de la largeur des deux mains, on met dans une casserole environ cent cinquante grammes de farine de lin sur laquelle on verse de l'eau bouillante en quantité suffisante pour former une bouillie épaisse, mais bien onctueuse; on remue avec une spatule à mesure que l'on verse l'eau; quand la bouillie est bien battue, on la verse sur un carré de linge usé ou de mousseline : la mousseline gaze, toute neuve, est préférable. On plie ensuite ce linge en deux; et, plaçant les deux mains à plat sur la moitié supérieure, on la fait glisser en arrière, de manière à répartir également la bouillie sur le linge. On fait de même sur les quatre côtés, puis on les replie à mesure de façon à border le cataplasme en ne lui laissant que la largeur voulue. On le recouvre ensuite d'un linge plus solide, puis, le retournant, on s'assure de la température et on l'applique au point indiqué.

Le cataplasme de fécule, préférable à celui de farine de lin, quand la peau est irritable, et surtout dans les affections aiguës de cette membrane, se prépare en faisant crever sur le feu de la fécule dans de l'eau, de manière à obtenir une bouillie de consistance égale à celle de la colle de pâte. Les proportions sont d'environ une cuillerée de fécule pour un verre et demi d'eau. On fait ensuite le cataplasme comme avec la farine de lin.

Il n'entre pas dans notre but de donner plus de détails sur les effets des cataplasmes et sur les indications qui régissent leur emploi.

Guersent, Dictionnaire de médecine, 2e édition.
A. L.

CATAPULTE. (Art militaire.) Machine employée chez les anciens, pour lancer des flèches, des dards, des pierres, etc. Il y avait des catapultes d'une telle force qu'elles lançaient des pierres du poids de plusieurs quintaux. L'historien Josèphe rapporte des effets terribles de ces machines, et dit que les pierres qu'elles projetaient faisaient brèche aux murailles, renversaient les tours et enlevaient des files entières de combattants.

Nous donnons dans notre Allas, ART MILITAIRE, pl. VII, la figure d'une catapulte, d'après le Traité de l'attaque et de la défense des places chez les anciens, traité que le chevalier de Folard a joint à ses commen. taires sur Polybe.

Fig. 1, 2, 3, 4 et 5. Un châssis composé de deux forts madriers a, b, et de deux traverses

c, d, forme la base de la catapulte; ce châssis doit avoir environ 4,50 de long sur Im, 2 de large. Aux deux tiers de sa longueur, et vis-àvis l'une de l'autre, sont pratiquées deux ouvertures, parfaitement rondes, de om,45 de diamètre et allant en s'élargissant progressivement vers l'intérieur, de manière à offrir alors Om,50; les arêtes de ces ouvertures, tant en dedans qu'en dehors, doivent être soigneusement abattues. Sur chacune de ces ouvertures s'applique l'une des pièces les plus importantes de la machine, c'est le chapiteau.

Le chapiteau e (fig. I et 2) ou plutôt les cha. piteaux sont deux roues en bronze ou en fer, garnies de dents à leur moitié extérieure, et ayant intérieurement un diamètre de om,30; ils s'ajustent, comme nous l'avons dit, dans les ouvertures mentionnées plus haut, et ont pour objet de tordre la corde qui fait toute la force de la catapulte. Les chapiteaux devant exercer un mouvement de rotation, on conçoit que leur application directe sur le châssis amènerait un frottement nuisible à la rapidité du mouvement; on a obvié à cet inconvénient au moyen de huit roulettes ou cylindres en cuivre ƒ (fig. 3), disposés circulairement autour de l'ouverture du châssis, et tournant chacun sur leur axe. Le chapiteau repose sur les cylindres, qui ne doivent point le déborder. La fig. 4 donne la coupe d'un chapiteau et de l'ouverture qui le reçoit.

Les dents dont est garni le chapiteau s'engrènent avec celles d'un fort pignon g (fig. I et 2) présentant un axe carré qui reçoit une clef h (fig. 5). Le pignon tourne à l'aide de cette clef et communique son mouvement au chapiteau. Un fort crochet d'arrêt ou cliquet a (fig. 1) maintient le chapiteau et l'empêche de revenir sur lui-même.

L'ouverture du chapiteau est également divisée par une pièce qui joue un grand rôle dans le jeu de la catapulte : c'est une traverse plate k (fig. 2) de fer battu à froid, et s'enchâssant par ses deux extrémités dans une entaille pratiquée dans l'épaisseur du chapiteau. Les bords de cette pièce, sur laquelle passe et repasse la corde, doivent être parfaitement arrondis et polis.

Un peu en avant des chapiteaux (0m, 12 environ) s'élève, sur le châssis, un fort montant composé de deux jambages llet d'une traverse m, et soutenu en avant par deux contre-fiches nn, qui viennent s'arc-bouter sur le châssis. La traverse m est garnie, à sa partie moyenne, d'un coussinet o, rempli de bourre et recouvert en cuir de bœuf.

Le bras ou style p est de bois de frêne de premier choix; on lui donne encore plus de force en l'entourant d'une corde fortement goudronnée; sa longueur est de quinze à seize fois le diamètre de l'ouverture des chapiteaux, c'està-dire de 4,50 environ. Son extrémité inférieure est engagée dans un écheveau de corde dont nous parlerons plus bas; son extrémité supérieure est garnie d'une cuiller destinée à recevoir les pierres ou autres projectiles.

Un treuil, q, placé en arrière du châssis, et une détente, r, complètent la série des pièces de la machine.

Toutes ces pièces ajustées et mises en place, un volumineux écheveau de corde de boyau va

d'un chapiteau à l'autre en passant et repassant sur leurs traverses, et reçoit le plus haut degré de torsion possible par le mouvement de rotation des chapiteaux; l'extrémité inférieure du bras a été préalablement introduite dans le milieu de l'écheveau.

Maintenant, pour bien concevoir le mécanisme de la catapulte, il faut se reporter à une scie ordinaire, instrument généralement connu. Une scie, en effet, se compose de deux montants et d'une traverse, appelée sommier; la lame est tendue par un écheveau de grosse ficelle que l'on tord avec un levier, auquel cette torsion imprime une tendance de ressort qui le fait presser sur le sommier avec une certaine force. Si au levier on substitue une cuiller ou spatule, chargée d'une balle ou d'une petite pierre, il est évident qu'en plaçant la scie debout, avec la corde en bas, qu'en abaissant la cuiller, jusqu'à ce qu'elle ait pris une direction horizontale; il est évident, dis-je, qu'en låchant enfin la cuiller, elle se relèvera par l'effet de la torsion de la corde, viendra frapper le sommier, et lancera la balle à une certaine distance; tel est précisément le mode d'action de la catapulte.

L'extrémité du bras qui porte la cuiller est embrassée par un anneau de corde qui porte un moufle à doubles rouets; le moufle reçoit une corde qui vient s'enrouler sur le treuil qu'on fait tourner à l'aide de leviers, et le bras s'abaisse, en conséquence, jusqu'à ce qu'il soit arrivé sur le treuil même. On lâche alors la détente; la corde qu'elle arrêtait, se déroule avec rapidité, le bras se relève, vient frapper avec violence le coussinet que porte la traverse du montant, et lance au loin le projectile dont il est chargé.

Fig. 6. Catapulte à lancer des traits.

A, B, C, D, est un châssis percé d'un certain nombre de trous destinés à recevoir des traits.

E, F, est une large et forte plaque, ou mieux, un ressort de fer, tendu par une corde N, qui s'enroule sur trois rouleaux, 1, K, L, et vient s'arrêter à une fiche M. Quand on lâche la corde, le ressort se redresse, frappe les traits avec force, et les envoie à une grande distance.

Fig. 7. Catapulte romaine. Cette machine a, comme on le voit, une grande analogie avec les arbalètes, bien que moins mobile.

Juste Lipse, Poliorceticon, sive de Machinis, tormentis, telis, libri V. (Oper. t. V.)

Maizeroy, Traité sur l'art des siéges et sur les machines chez les anciens; Paris, 1778, in-8°. Dureau de la Malle, Poliorcétique des anciens; Paris, 1819, in-8°.

Armandi, Histoire militaire des éléphants ; Paris, 1843, in-8° (Appendice III).

G.

CATARACTE. ( Chirurgie. ) Kaτapáσow, troubler; cataracta gutta opaca des Latins. On donne ce nom à une maladie qui consiste dans l'opacité du cristallin ou de sa capsule.

Les causes de la cataracte ne sont qu'imparfaitement connues. Cette affection atteint également les hommes et les femmes; on l'ob serve le plus fréquemment dans la vieillesse, rarement chez les adultes, plus rarement encore dans les premières années de la vie; ce

« ZurückWeiter »