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LE COURONNEMENT

DE

NAPOLÉON PREMIER,

EMPEREUR DES FRANÇAIS,

SUIVI DU DÉTAIL DES CÉRÉMONIES DU SACRE DE LEURS MAJESTÉS.

CHAPITRE PREMIER.

que

Motion du tribun Curée, pour demander le Gouvernement soit confié à un Empereur, et que l'hérédité du pouvoir soit fixée dans la famille de Bonaparte. — Réfutation du discours du tribun Carnot.

DEPUIS l'établissement du Gouvernement consulaire, les conspirations successives formées contre le Premier Consul, les débris des factions révolutionnaires s'agitant encore dans l'ombre pour bouleverser le nouvel ordre des choses, et les attentats multipliés d'un Gouvernement voisin et ennemi de la France, firent sentir au peuple français et aux grands Corps de l'Etat, que tant que l'autorité ne serait pas concentrée dans les mains d'un seul, et l'hérédité du pouvoir fixée dans une famille privi

légiée, la France serait exposée à des convulsions périodiques qui amèneraient insensiblement son démembrement général ou sa ruine totale. Cette conviction, appuyée par l'expérience des siècles et les témoignages authentiques de l'Histoire, furent le puissant motif qui réunit dans une même pensée les premières autorités du Gouvernement.

LE 7 floréal, le président du tribunat annonçã que, le 3 du même mois, M. Curée avait déposé sur le bureau une motion d'ordre, par laquelle il demandait :

1°. Que le Gouvernement de la République fût confié à un Empereur ;

2°. Que l'Empire fût héréditaire dans la famille de Bonaparte, actuellement Premier Consul;

3°. Que celles de nos institutions qui n'étaient que tracées, fussent définitivement arrêtées...

M. Curée développa ensuite sa motion. Après une énumération des évènemens qui, pendant dix ans, avaient changé la face de la France, et produit les plus grands malheurs, il indique les fautes des différentes assemblées qui, pendant cet intervalle de tems, avaient gouverné la France, et les calamités qui les avaient suivies; puis il ajoute :

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Le général Bonaparte touche les rivages français; depuis cette époque, nous n'avons

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» cessé de jouir des fruits d'une sage, pré» voyanté et laborieuse administration. Dans quel tems, chez quelle nation, les comptes » du trésor public et des finances ont ils été >> établis avec une règle plus sévère et une plus scrupuleuse exactitude? La paix, mais une paix glorieuse, n'a-t-elle pas été conquise, » et n'a-t-il pas été permis au Peuple Français d'espérer pour son bonheur tout ce qui se» rait utile et grand ?

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» Le Code civil n'est-il pas sorti avec majesté » des savantes et laborieuses discussions des » jurisconsultes et des hommes d'Etat? systême » de législation le plus complet et le plus méthodique qui ait jamais existé, et dont l'heu>> reux effet sera de rendre, en quelque sorte, » populaire la connaissance des droits civils >>.

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Le tribun Curée démontre ensuite que la prospérité de la France, résultat des victoires et de la sage administration de Bonaparte, a excité la frayeur et la jalousie des ennemis de la France, qui ont ourdi des trames et dirigé les poignards contre lui, espérant que s'ils parvenaient à faire périr le chef du Gouvernement, il s'établirait un nouvel ordre de choses favorable à leurs desseins pernicieux et liberticides. « Pour faire cesser, ajoute-t-il, ces complots affreux et cette anxiété qui résulte du peu de fondement du Gouvernement actuel, don

nons une garantie contre la crainte de tant de malheurs, et cette garantie ne peut se trouver qu'en fixant l'hérédité du pouvoir dans une famille. que la révolution a illustrée ; dans la famille d'un chef qui fut le premier soldat de la République avant d'en devenir le premier magistrat; d'un chef que ses qualités civiles ont distingué éminemment, quand il n'aurait pas rempli le monde du bruit de ses armes et de l'éclat de ses victoires.

» Je demande donc que nous reportions au Sénat un vœu qui est celui de toute la Nation, et qui a pour objet :

» 1°. Que NAPOLÉON BONAPARTE, actuellement Consul, soit déclaré Empereur, et, en cette qualité, demeure chargé du gouvernement de la République française.

» 2°. Que la dignité impériale soit déclarée héréditaire dans sa famille ;

3°. Que celles de nos institutions qui ne tracées, soient difinitivement arrê

sont que

tées ».

Le tribun Curée termine ainsi sa proposition: «< Tribuns, il ne nous est plus permis de » marcher lentement. Le tems se hâte, le siècle » de Bonaparte est à sa quatrième année, et » la nation veut un chef aussi illustre que sa » destinée ».

Plusieurs Membres du Tribunat appuyèrent la motion du tribun Curée.

Dans le discours que prononça le tribun Siméon en faveur de son collègue Curée, on remarque le passage suivant :

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Lorsque les institutions s'affaiblissent, et » que la famille dégénérée ne peut plus soute»nir le poids des affaires publiques une » autre famille s'élève. C'est ainsi que l'empire français a vu les descendans de Mérovée remplacés par ceux de Charlemagne, et ces » derniers par ceux de Hugues Capet. C'est » ainsi que les mêmes causes, et des évène>> nemens à-peu-près semblables, car rien n'est » nouveau sous le soleil, nous amènent une quatrième dinastie. La troisième n'avait pas >> eu d'autres titres, ni de plus grands droits.

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>> Nous possédons un homme auquel s'appli» que ce que Montesquieu a dit de Charle» magne (1). Jamais prince ne sut mieux bra»ver les dangers; jamais prince ne sut mieux » les éviter. Il se joua de tous les périls, et » particulièrement de ceux qu'éprouvent pres» que toujours les grands conquérans, je veux » dire les conspirations (2).

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» Quand Pépin, dit encore Montesquieu, fut couronné, ce ne fut qu'une cérémonie de » plus et un fantôme de moins. Il n'acquit rien par-là que des ornemens; il n'y eut rien de changé dans la nation (3).

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(1) Liv. 31, chap. 19. (2) Chap. 14. (3) Chap. 32.

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