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après la paix d'Amiens, choisir entre la république et la monarchie; mais il avait juré » de défendre la première, et aujourd'hui on >> vous propose de faire sa propriété d'un pou>> voir dont il n'avait que l'administration.

» Les Romains étaient plus jaloux de la li» berté, et Camille, Fabius, Cincinnatus ne » sauvèrent la patrie que parce qu'ils abdiquèrent le pouvoir qui leur avait été confié après l'avoir sauvée; mais cette liberté pé>> rit du moment que César voulut usurper le pouvoir absolu »>.

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Carnot cita l'exemple des Etats-Unis :

» Il était réservé, dit-il, à l'autre Monde d'apprendre à l'ancien qu'on peut vivre sous » le régime de la liberté ; et la prospérité nais»sante de ce peuple, les destinées auxquelles > il paraît appelé, ne permettent plus de dou

»ter de cette vérité ».

Enfin, après avoir discuté des principes généraux, M. Carnot présenta les observations suivantes :

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<< Sera-ce, poursuit-il, le vœu libre de toute » la nation que l'opinion des fonctionnaires publics? N'existe-t-il pas d'inconvéniens à » manifester une opinion contraire ? La liber»té de la presse n'est-elle pas tellement anéan» tie, qu'il n'est pas même permis de faire in» sérer dans les feuilles publiques les réclama» tions les plus respectueuses? »

L'orateur demanda si l'expulsion des Bourbons entraînait l'établissement d'une dynastie nouvelle ; si l'établissement de cette dynastie ne présenterait point des obstacles à la paix générale ; si elle serait reconnue par les puissances étrangères ; et si, dans le cas contraire, il faudrait prendre les armes, et compromettre peut-être, pour un vain titre, la sécurité de la nation française.

« Il n'est, ajouta-t-il, pour le Gouverne»ment actuel, qu'un seul moyen de se consolider, c'est d'être juste ; c'est que la faveur » ne l'emporte pas sur le mérite et les talens, » Loin de moi de faire ici aucune application particulière, ni de faire la critique des opé» rations du Gouvernement; cette intention » n'est pas dans mon cœur.

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La liberté ne fut donc montrée à l'homme

que pour qu'il ne dût jamais en jouir!.

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Non, je ne puis consentir à la regarder com» me chimérique, et mon cœur me dit que le régime en est facile. Au reste, je suis prêt à » sacrifier mon opinion personnelle aux inté» rêts de ma patrie; mon respect pour la loi » sera toujours inaltérable; et je désire sur» tout voir toutes les opinions, tous les senti» mens se réunir contre notre éternel, contre >> notre implacable ennemi, contre celui qui » médite encore aujourd'hui l'oppression uni>> verselle ».

L'opinion de Carnot fut réfutée victorieusement par plusieurs de ses collègues, et surtout par le tribun Carion Nisas, qui établit que la nomination d'un Empereur et l'institution de l'hérédité ne détruisaient ni la patrie, ni la liberté, ni les loix, ni le pacte social.

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« L'Empereur de la République française, que nous voulons l'établir, n'est le propriétaire ni du sol, ni de ceux qui l'habi» tent; il est le chef des Français, par leur » volonté; son domaine est moral, et aucune » servitude ne peut légalement découler d'un >> tel systême....

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L'Empire, cette autorité morale toute légitime que nous l'établissons, ressemble au >> droit de tutelle dans les familles, lequel ne » suit point le bien, ne saurait se partager, va toujours à celui qui est présumé le plus di» gne, par une marche incertaine et indépen>> dante de toute volonté, et enfin est de sa na>>ture purement spirituel, et aussi mopressif » qu'il est indivisible...

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» M. Carnot a voulu nous effrayer par

l'exemple des Césars et les désordres de l'em

pire Romain... Le grand malheur, le grand »vice de l'autorité des Césars vient de ce qu'elle n'a pas été héréditaire ; l'adoption y corrompait tout; l'élection y troublait tout; >> et ce sont précisément ces inconveniens aux

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» quels s'oppose le plus directement le systême. » que nous voulons introduire aujourd'hui. En persistant dans un systême à-peu-près sem» blable à celui de Rome, la Pologne a été dé »truite; en adoptant à-peu-près le nôtre, le » reste de la Russie a fait un grand pas vers sa » conservation... >>

Passant ensuite aux inconvéniens du systême héréditaire, allégués par le tribun Carnot, il ajoute :

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« Il est certain que ces sortes de gouverne» mens font quelquefois entrer les peuples » dans des intérêts domestiques, et leur font » épouser des querelles de famille. Voilà sans » doute un danger véritable; et quelle chose » humaine n'en a pas? Mais ces intérêts au » moins ont quelque réalité, quelque utilité » pour les peuples eux-mêmes, et ce danger » est moindre que le danger où sont exposés »les Gouvernemens populaires, d'épouser les passions, les querelles et les intérêts person» nels de leurs magistrats ou de leurs orateurs. » Périclès n'était pas un prince héréditaire » et pour une insulte faite à Aspasie, la Grèce républicaine fut en feu... »

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L'orateur invoque tour-à-tour les témoignages de l'Histoire et les sentimens des plus grands publicistes pour réfuter les objections. du tribun Carnot, et démontrer jusqu'à l'évi

dence que les craintes manifestées par son collègue, relativement aux Puissances étrangères, sont illusoires et mal ondées.

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« Mon collègue, poursuit-il, se plaint que » la presse n'est pas assez libre il sait, ou il doit savoir combien cette liberté est funeste; » combien promptement elle dégénère en li» cence ; et je le renvoie, pour les excellentes » raisons que je pourrais donner, au message » du Directoire qu'il signa dans le tems, pour » en demander la limitation....».

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Plusieurs autres membres du Tribunat combattirent avec avantage le discours du citoyen Carnot, et terminèrent par appuyer la proposition du tribun Curée, qui fut renvoyée à une commission spéciale, pour l'examiner et en faire le rapport.

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