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Le préfet de l'Ourte et le général commandant la subdivision de Liège, faisaient partie du cortège de S. M. l'Impératrice.

Le 11, S. M. fit à pied, avec sa cour, une promenade dans la campagne riante qui environne cette ville. Lorsque S. M. I. traversa la petite ville de Borcette, dont elle visita les eaux thermales, une foule immense accourut de toutes parts, et fit retentir les airs des vivat dis kaiserinn. Sa Majesté, après un instant de repos dans la maison de M. Pastor, célèbre fabricant d'aiguilles, rentra dans la ville.

L'Empereur ayant ordonné que la fête de Charlemagne serait célébrée avec toutes les cérémonies en usage depuis plusieurs siècles, pendant le séjour de son auguste épouse dans cette ville, et au jour qu'elle daignerait fixer, S. M. I. assigna le dimanche, 17 du même mois. On s'occupa des préparatifs de cette cérémonie, qui fut aussi pompeuse que les localités pouvaient le comporter.

S. M. reçut les diverses députations qui lui furent présentées la veille, avec cette bonté et cette grace qui lui concilient tous les cœurs. Elle daigna interroger les magistrats de la cité, sur les besoins des citoyens, et les chargea expressément de rédiger, dans un mémoire concis, les demandes qu'ils auraient à adresser au chef suprême de l'Etat.

Elle admit le même jour à sa table les chefs des autorités civiles, les officiers généraux et les chefs des corps, parmi lesquels se trouva le commandant de la garde d'honneur de la ville.

Le 13, S. M. fut visiter les restes de Charlesle-Grand, et les objets précieux dont la générosité d'une foule de princes a enrichi l'église qui les possède.

A cette occasion, voici une particularité digne de remarque.

On savait que le trésor de l'église cathédrale possédait depuis long-tems une petite boîte de vermeil, à laquelle se rattachaient beaucoup d'idées superstitieuses, et que l'on appelait le noli me tangere, d'après une inscription que l'on supposait sans fondement y être attachée.

Cette boîte était seulement enveloppée de petits rubans de soie verte, réunis par un sceau fort ancien, auquel appendait une légende en parchemin, portant que cette boîte avait été ouverte en 1356, et ne devait l'être désormais que dans une occasion extraordinaire, et par le doyen, en présence du chapitre assemblé.

Il ne pouvait s'offrir aucune circonstance plus éclatante, que celle de la présence de Sa Majesté Impériale.

La boîte lui fut donc présentée; et la serrure, qui avait résisté aux efforts de

plusieurs chanoines, s'ouvrit à l'instant sous les doigts de S M. l'Impératrice.

Cette cassette ne contenait rien autre chose que des fragmens de reliques, qui y furent de nouveau renfermés.

Ainsi furent dissipées les illusions et les espérances qui reposaient sur le célèbre et apocriphe noli me tangere, et qu'un profond mystère avait enveloppé depuis quatre cents quarante-neuf années.

Chaque instant du séjour de S. M. dans cette ville fut signalé par des bienfaits, et par les visites qu'elle fit aux principales manufactures, où sa présence produisit l'encouragement et excita l'émulation..

Le jour fixé pour la fête de Charlemagne arrivé, toutes les autorités se réunirent, en grand costume, à l'église cathédrale. Sa Majesté l'Impératrice sortit de son palais pour s'y rendre, à dix heures précises, environnée de sa cour et de sa garde.

Elle fut reçue à la porte de l'église sous le dais, par tout le clergé, ainsi qu'il est consacré par le cérémonial, et conduite au trône qui avait été élevé à la droite du chœur. Sa Majesté avait autour d'elle sa dame d'honneur et les dames de son palais; derrière le fauteuil se tenaient debout les grands-officiers de sa

maison.

La messe fut célébrée pontificalement par M. l'évêque d'Aix-la-Chapelle, assisté de tout son chapitre. M. l'évêque de Liège était pré

sént.

La pompe des cérémonies religieuses, la richesse extraordinaire des vêtemens sacerdotaux, l'exécution de la musique, la belle tenue des troupes et de la garde d'honneur qui formaient la haie, l'éclat qui environnait le trône, tout était oublié pour ne contempler que celle qui l'occupait, et dont les traits expriment si bien la bonté de l'ame et les graces de l'esprit.

M. l'abbé Gauzargue, chanoine, adressa à S. M. I. le discours suivant, qui obtint l'approbation générale.

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«MADAME,

» Un héros ordonne qu'on célèbre la iné» moire d'un héros. NAPOLÉON rétablit les hon»neurs de CHARLES; et c'est sous les voûtes antiques de ce temple érigé au Dieu vivant » par ce puissant monarque, sur la tombe qui, pendant trois siècles, renferma ses cendres, > en présence des restes de la dépouille mor»telle de ce grand homme, devant Votre » Majesté Impériale enfin, que le restaura»teur de l'Empire d'Occident veut que l'on » renouvelle les hommages religieux que cette

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église rendait chaque année à son illustre >>> fondateur.

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Depuis dix siècles, Madame, Charles-le» Grand a cessé de vivre ; et ne semble-t-il pas » que ces lieux soient encore pleins de sa grande ame? Et quand votre auguste époux » prescrivit la solemnité qui nous rassemble >> autour de votre trône, n'était-il pas lui-mê» me agité par la pensée de son immortalité ?

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Le Dieu qui fonde et détruit les empires qui distribue et ôte les couronnes, a voulu, qu'à de longs intervalles, des hommes, ins>>trumens de ses impénétrables desseins, ap>> parussent environnés de force et de gloire, » comme des météores lumineux, qui, dans » la nuit des tems, rallient des peuples éga» rés, et les reconduisent sur la voie de la » félicité publique.

» Tels furent ses desseins sur Charles et » sur Napoléon : ils se sont accomplis ; le » passé se lie au présent, les souvenirs se pres» sent et les héros se confondent.

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» Charles, héritier d'un trône mal affermi, » le consolida par la victoire, châtia les rébel» les, étendit les limites du royaume, et plaça » sur son front la couronne impériale; il fit plus, il sut la porter.

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Napoléon avait assez fait pour la gloire, >> mais point assez pour la patrie. Il était placé

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