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XV. Les députations des gardes nationales, celles des arrondissemens maritimes, et celles des corps ayant des drapeaux, guidons ou étendards, recevront ensuite de Sa Majesté, pour leurs départemens ou régimens, un drapeau par département, un pavillon par détachement de la marine, et un drapeau, guidon ou étendard par bataillon ou escadron.

XVI. Les drapeaux des départemens resteront au chef-lieu, à l'hôtel de la préfecture, sous la garde déjà réglée pour les préfets.

Ils n'en sortiront que portés par un officier nommé par l'Empereur ; ils seront déployés et montrés au peuple dans toutes les solemnités.

XVII. Les pavillons seront répartis entre les arrondissemens maritimes selon qu'il sera réglé, et déposés à l'hôtel de la marine sous une garde d'honneur, au chef-lieu des sept arrondissemens, y compris Anvers, pour être confiés aux escadres, armées navales, flottilles ou autres armemens et expéditions, selon les ordres de l'Empereur.

Au débarquement, ces pavillons seront rapportés à l'hôtel de la marine, où ils seront gardés dans la salle du conseil jusqu'à un nouvel armement.

XVIII. Les drapeaux, étendarts et guidons des corps seront remis à chaque bataillon ou

escadron.

Ceux qui, par les évènemens de la guerre, viendraient à les perdre, n'en recevront de poreils que par une décision directe de S. M. rendue après qu'il aura été reconnu qu'ils n'ont pas été perdus par la faute du régiment. Les corps qui les auront perdus par leur faute n'en recevront point d'autres de l'Empereur. XIX. Tout ce qui est relatif aux cérémonies et aux fêtes du jour du couronnement, sera ultérieurement réglé.

Serment prêté aux Invalides par les grandsofficiers de la Légion d'honneur.

La Légion d'honneur, cette institution sublime qui va chercher dans tous les rangs de la société ceux qui se sont distingués par des actions d'éclat, des vertus et des talens, est due au génie seul de Bonaparte; aussi l'a-t-il environnée des honneurs qui doivent la faire apprécier de ceux qui attachent encore du prix à servir dignement leur patrie. Il voulut en conséquence consacrer, dans une grande cérémonie, le serment que devaient faire les grands-officiers de cette Légion. Le 14 juillet,' époque glorieuse, fut choisi pour recevoir ce serment. Voici les détails de cette cérémonie.

Sa Majesté l'Impératrice et les princesses de la famille impériale sont sorties à midi du pa

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lais des Tuileries pour se rendre aux Invalides. M. le maréchal Murat et plusieurs officiers-généraux étaient à cheval à la tête du cortège. Dans la première voiture atelée de six chevaux, était le grand chambellan et M. de Ségur, grand-maître des cérémonies. Venait ensuite la voiture de l'Impératrice, atelée de huit chevaux gris de la plus grande beauté, et suivie de celle des princesses. La dame d'honneur, et trois dames du palais de l'Impératrice l'accompagnaient dans sa voiture. Les princesses étaient coiffées avec de riches diadêmes; celui de l'Impératrice était entièrement couvert de diamans. S. M. fut reçue au portail par

le

gouverneur des Invalides, et conduite à la tribune qui lui avait été préparée en face du trône: elle y prit place avec les princesses et les dames qui l'accompagnaient.

L'Empereur est sorti des Tuileries peu de tems après l'Impératrice. Il était à cheval, et vêtu en simple uniforme de sa garde. Leurs Majestés ont par-tout été accuelllies sur leur passage par les acclamations des spectateurs.

Le gouverneur des Invalides est venu endehors de la grille recevoir Sa Majesté, et lui présenter les clefs de l'hôtel. Les grands dignitaires, les ministres et les grands-officiers de l'Empire qui n'étaient pas venus à cheval, ainsi que les membres du grand-conseil, le grand

chancelier et le grand-trésorier de la Légion d'honneur, se sont réunis au même lieu, et ont pris leur rang dans le cortège. M. le cardinal archevêque de Paris, avec son cler1é, a reçu Sa Majesté à la porte de l'Eglise, et lui a présenté l'encens et l'eau-bénite. Le clergé a conduit processionnellement S. M. sous le dais, jusqu'au trône impérial, au bruit d'une marche militaire et des plus vives acclamations. Sa Majesté s'est placée sur le trône, ayant derrière elle les colonels généraux de la garde, le gouverneur des Invalides, et les grands-officiers de la couronne. Aux deux côtés et à la seconde marche du trône, se sont placés les grands dignitaires; plus bas, à droite, les ministres ; à gauche, les maréchaux de l'Empire; au pied des marches du trône, le grandmaître et le maître des cérémonies; en face du grand-maitre, le grand-chancelier et le grandtrésorier de la Légion d'honneur. Les aide-decamp de l'Empereur étaient debout en haie sur les degrés du trône. A droite de l'autel, le 'cardinal légat s'est placé sous un dais et sur un fauteuil qui lui avaient été préparés; à gauche de l'autel, le cardinal archevêque de Paris, avec son clergé. Derrière l'autel, sur un immense amphithéâtre, étaient rangés sept cents invalides et deux cents jeunes élèves de l'école politechnique.

L'église était décorée de drapeaux pris sur l'ennemi; deux principaux trophées étaient placés, l'un à côté du trône de l'Empereur, l'autre à côté de la tribune de l'Impératrice; le premier portait pour inscription, Marengo l'autre Egyte. Toute la nef était occupée par les grands officiers, commandans, officiers et membres de la Légion d'honneur.

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Après l'évangile, le grand-chancelier de la Légion d'honneur, conduit sur les dégrés du trône par le grand-maître des cérémonies, prononcé un discours éloquent, sur les souvenirs que rappelait cette grande journée, sur le malheur des troubles politiques, et sur la reconnaissance due au héros dont le génie a su conserver les principes qui ont commencé la révolution, et terminer les maux qui l'ont suivie. L'orateur a noblement tracé les devoirs qu'imposait l'institution de la Légion d'honneur à tous ses membres; il a développé avec force les nombreux avantages qui devaient résulter de cette réunion des plus illustres soutiens du gouvernement et de la patrie.

Après ce discours, les grands-officiers de la légion, appelés successivement par le grandchancelier, se sont approchés du trône, et ont prêté individuellement le serment prescrit. L'appel des grands-officiers fini, l'Empereur s'est couvert, et s'adressant aux commandans,

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