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gnon, chargé, par interim, du portefeuille des affaires étrangères; du général Guilleminot, chef de l'état-major-général de l'armée; et du comte de Bondy, préfet du département de la Seine.

Dans l'intervalle, et en attendant le résultat de cette mission, les troupes qui étoient sur la rive droite filèrent toute la nuit par ponts, pour prendre poste sur la rive gauche.

les

Le lendemain, 5 juillet, dès le matin, elles se trouvèrent en bataille dans la plaine de Mont-Rouge, couvrant Paris, et occupant une position avantageuse, avec une sorte d'impatience d'en venir aux mains.

Les Prussiens occupoient le village d'Issy; ensuite leur ligne s'éloignoit de la nôtre, en refusant sa droite, leur projet étant de porter leur effort principal sur Vaugirard; les Anglais avoient leur retraite sur les hauteurs de Châtillon et de Meudon, etc. Cet exposé de la situation des armées est pris dans le 2o mémoire de M. Carnot.

Les armées ennemies ne discontinuoient pas à se battre avec les Français sur tous les points où il y avoit des avant-postes. Tous les lazzaronis de Buonaparte, qui étoient armés, vouloient absolument se battre, dans l'intention d'effectuer leur retraite en désordre dans Paris, et livrer la capitale au meurtre et au

pillage! Mais la prudence de la commission du gouvernement, a sauvée la ville de Paris.

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3 JUIL. Le pont de Sèvres a été brûlé par les Français; le bac d'Anières et tous les bateaux qui sont sur la Seine, ont été coulés à fond. Les membres de la chambre des représentans, voyant arriver la fin de leur règne, ont la précaution de se distribuer chacun la somme de mille fr. ; et le président Lanjuinais, une plus forte somme, en raison de ses émolumens, estimés à cent mille fr. par an. Les membres de la chambre des pairs n'oublient pas non plus leurs intérêts.

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Convention entre les commissaires nommés par les commandans en chef des armées respectives.

M. le baron Bignon, le comte Guilleminot, le comte de Bondy, munis de pleins-pouvoirs du maréchal d'Eckmühl, commandant en chef l'armée française, d'une part; et M. le général-major baron Muffling, muni des pleinspouvoirs de S. A. le feld - maréchal prince Blucher, commandant en chef l'armée prussienne; M. le colonel Hervey, muni des pleinspouvoirs de S. Exc. le duc de Wellington, commandant en chef l'armée anglaise, de l'autre.

Sont convenus des articles suivans: Art. 1er. Il y aura une suspension d'armes entre les armées alliées, commandées par S. A.

le feld-maréchal prince Blucher, S. Exc. le duc de Wellington, et l'armée française, sous les murs de Paris.

2. Demain, l'armée française commencera à se mettre en marche pour se porter derrière la Loire. L'évacuation totale de Paris sera effectuée en trois jours, et son mouvement pour se porter derrière la Loire sera terminé en huit.

3. L'armée française emmenera avec elle tout son matériel, l'artillerie de campagne, caisse militaire, chevaux et propriétés des régimens, sans aucune exception. Il en sera de même pour le personnel des dépôts, et pour le personnel des diverses branches des administrations qui appartiennent à l'armée.

4. Les malades et les blessés, ainsi que les officiers de santé qu'il sera nécessaire de laisser auprès d'eux, sont mis sous la protection spéciale de MM. les commandans en chef des armées anglaise et prussienne.

5. Les militaires dont il est question dans l'article précédent, pourront, aussitôt après leur rétablissement, rejoindre les corps auxquels ils appartiennent.

6. Les femmes et les enfans de tous les individus qui appartiennent à l'armée, auront la liberté de rester à Paris,

Ces femmes pourront, sans difficulté, quitter

Paris pour rejoindre l'armée française, et emporter avec elles leurs propriétés et celles de

leurs maris.

7. Les officiers de ligne employés avec les fédérés ou avec les tirailleurs de la garde nationale, pourront, ou se réunir à l'armée, ou retourner dans leurs domiciles ou dans le lieu de leur naissance.

8. Demain, 4 juillet, à midi, on remettra Saint-Denis, Saint-Ouen, Clichy et Neuilly. Après-demain, 5 juillet, à la même heure, on remettra Montmartre. Le troisième jour, 6 juillet, toutes les barrières seront remises.

9. Le service intérieur de la ville de Paris continuera à être fait par la garde nationale et par le corps de gendarmerie municipale.

10. Les commandans en chef des armées anglaise et prussienne s'engagent à respecter et à faire respecter par leurs subordonnés, les autorités actuelles, tant qu'elles existeront.

11. Les propriétés publiques, à l'exception de celles qui ont rapport à la guerre, soit qu'elles appartiennent au gouvernement, soit qu'elles dépendent de l'autorité municipale seront respectées, et les puissances alliées n'interviendront en aucune manière dans leur administration et dans leur gestion.

12. Seront pareillement respectées les per

sonnes et les propriétés particulières : les habitans, et en général tous les individus qui se trouvent dans la capitale, continueront à jouir de leurs droits et libertés, sans pouvoir être inquiétés ni recherchés en rien, relativement aux fonctions qu'ils occupent ou auroient oceupées, à leur conduite et à leurs opinions politiques.

13. Les troupes étrangères n'apporteront aucun obstacle à l'approvisionnement de la capitale, et protégeront, au contraire, l'arrivée et la libre circulation des objets qui y seront destinés.

14. La présente convention sera observée et servira de règle pour les rapports mutuels jusqu'à la conclusion de la paix.

En cas de rupture, elle devra être dénoncée dans les formes usitées, au moins dix jours à l'avance.

15. S'il survient des difficultés sur l'exécution de quelqu'un des articles de la présente convention, l'interprétation en sera faite en faveur de l'armée française et de la ville de Paris.

16. La présente convention est déclarée commune à toutes les armées alliées, sauf ratification des puissances dont ces armées dépendent.

17. Les ratifications en seront échangées de

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