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de troupes de ligne et de la garde nationale › avec les drapeaux qu'il venoit de consacrer à la victoire; il monte sur une estrade élevée dans celte vaste enceinte, et dit : « Soldats de la garde nationale de l'empire, soldats des troupes de terre et de mer, je vous confie l'aigle impériale aux couleurs nationales; vous jurez de la défendre au prix de votre sang, contre les ennemis de la patrie et de ce trône! vous jurez qu'elle sera toujours votre signe de ralliement! vous le jurez. » Ainsi finit cette comédie. Les quatre maréchaux de France qui étoient à cheval auprès de la voiture de Napoléon, sont : les maréchaux Soult, Ney, Jourdan et Grouchy.

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3 JUIN. Ouverture de la chambre soi-disant des pairs de Napoléon, présidée par l'archichancelier Cambacérès; Lucien, Joseph et Jérôme étoient présens à la séance. Au moment où la séance est terminée, M. de Ségur, premier valet de Napoléon, demande que M. le président soit prié de porter aux pieds de S. M. en lui annonçant que la chambre est constituée, l'expression des sentimens de reconnoissance et de dévouement qui animent chacun de ses membres.

- Ouverture de la chambre des représentans; M. Lanjuinais est nommé président, fonction qu'il accepte, malgré sa qualité de

pair de France, nommé par Louis XVIII; mais la présidence à la chambre des représen tans donne cent mille francs d'émolumens au président; aussi M. Lanjuinais a fait demander, le troisième jour, le carton des archives, contenant les titres à ce sujet....

4 JUIN. Fête pour le peuple de Paris, en réjouissance de la troisième constitution sous le titre d'acte additionnel. Il y a eu grand feu d'artifice, illuminations par ordre, à toutes les maisons des fonctionnaires et des employés subalternes; on a distribué, par mépris, des dindons aux Parisiens, avec du vin, du pain, des pâtés, et des saucissons. (1)

9. Acte du congrès de Vienne, entre le puissances avec les princes et états leurs alliés, pour complèter les dispositions dudit traité des puissances alliées, conclu à Paris le 30 mai 1814, et ajouter les arrangemens rendus nécessaires, par l'état dans lequel l'Europe étoit restée à la suite de la dernière guerre, etc. Signé par les ministres des puissances contractantes, l'Autriche, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Prusse, la Russie et la Suède.

(1) « Je n'ai jamais estimé les hommes, et je les ai « toujours traités comme ils méritent, et principalement « les Français ». (Buonaparte, voir page 406.)

DERNIÈRE CAMPAGNE

DE NAPOLÉON BUONAPARTE.

II JUIN. LA chambre des pairs et la chambre des représentans ont présenté, à Napoléon, leur maître, des adresses dignes d'humbles valets il leur annonce qu'il partira dans la nuit pour l'armée.

Extrait de la relation d'un officier témoin oculaire (1).

« Le grand quartier-général étoit à Laon. Le premier corps occupait Valenciennes, et le second Maubeuge. L'armée du Nord fit sa jonction avec celle des Ardennes commandée par Vandamme; l'armée de la Moselle, sous les ordres du général Gérard, partie de Metz à marche forcée, débouchoit en même temps par Philippeville, et se mettoit également en ligne ainsi, l'armée du Nord se trouvoit composée de cinq corps d'infanterie, commandés par les lieutenans-généraux d'Erlon,

(1) Ouvrage bien écrit qui se trouve à Paris chez Dentu, imprimeur-libraire.

Neille, Gérard et de Lobau. La cavalerie, commandée en chef par Grouchy, s'étoit partagée en quatre corps, sous les ordres des généraux Pajol, Excelmans, Milhaud et Kellermann.

« La garde impériale, qui étoit composée de 20,000 hommes formoit le noyau de cette belle armée, évaluée à 150,000 combattans, dont 20,000 de cavalerie, ayant à leur suite trois cents bouches à feu.

« Le 14, toute l'armée se trouva réunie et en ligne sur l'extrême frontière. Alors l'incertitude où l'on étoit sur le but de ces manœuvres cessa par la publication de la proclamation suivante, qui fut mise à l'ordre de l'armée, et lue à la tête de chaque division et de chaque régiment.

« Soldats! c'est aujourd'hui l'anniversaire de Marengo et de Friedland, qui décida deux fois du destin de l'Europe. Alors comme après Austerlitz, comme après Wagram, nous fùmes trop généreux. Nous crûmes aux protestations et aux sermens des princes que nous laissâmes sur le trône; aujourd'hui cependant, coalisés entre eux, ils en veulent à l'indépendance et aux droits les plus sacrés de la France. Ils ont commencé la plus injuste des agressions; marchons donc à leur rencontre,

eux et nous, ne sommes-nous pas les mêmes hommes ?

« Soldats! à Iéna, contre ces mêmes Prussiens, aujourd'hui si arrogans, vous étiez un contre trois ; et à Montmirail, un contre six.

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Que ceux d'entre vous qui ont été prisonniers des Anglais, vous fassent le récit de leurs positions et des maux affreux qu'ils y ont soufferts.

« Les Saxons, les Belges, les Hanovriens, les soldats de la confédération du Rhin, gémissent d'être obligés de prêter leurs bras à la cause de princes ennemis de la justice et des droits de tous les peuples; ils savent que cette coalition est insatiable; après avoir dévoré 12,000,000 de Polonais, 12,000,000 d'Italiens, 1,000,000 de Saxons, 6,000,000 de Belges, elle devra dévorer les états du second ordre de l'Allemagne.

« Les insensés! un moment de prospérité les aveugle. L'oppression et l'humiliation du peuple Français sont hors de leur pouvoir : s'ils entrent en France, ils y trouveront leur tombeau.

« Soldats! nous avons des marches forcées à faire, des batailles à livrer, des périls à courir mais avec de la constance, la victoire sera à nous; les droits, l'honneur et le bon

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