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2° Ch, à cause du son qu'on lui donne en français, doit être remplacé par h, lorsqu'il se trouve devant une voyelle : Hilderik, Hildebert, Haribert. Quelquefois cependant on devra lui substituer le kh: Rikhild, Rikhard, Burkhart; ou le k simple: Kunibert, Godeskalk, Erkinoald, Arkinbald. On pourra le conserver, comme signe d'aspiration, devant les consonnes et rau commencement des mots Chlodowig, Chlodomir, Chlotilde, Chramn; à moins qu'on n'ait la hardiesse d'écrire comme les Franks Hlodowig, Hlodomir, Hlotilde, Hramn.

3o Le g devant l'e et l'i doit, pour retrouver son ancienne prononciation, être remplacé par gh: Sighebert, Sighiwald, Sighismond, Maghinard, Raghenfred, Enghilbert, Ghisele, Ansberghe.

4° L'u, voyelle ou consonne, suivi d'un i, d'un e ou d'un a, doit être remplacé par le w: Chlodowig, Merowig, Heriwig, Folkwin, Rikwin, Galeswinthe, Chlotswinde. L'o devant l'e et l'i doit quelquefois subir la même permutation: Audwin, Theodwin.

5o On doit conserver la syllabe bald et ne pas la remplacer par baud: Théodebald, Gondebald, Baldrik, Baldwin, etc.

6o Afin de maintenir l'analogie de composition dans tous les noms terminés par ild, on placera un h devant l'i, quand bien même cette lettre serait omise dans le texte latin : Chlothilde, Nanthilde, Bathilde, etc. A la rigueur on pourrait se dispenser de cette règle; mais, de même qu'on ne dit plus Mahaut pour Mathilde, il faut renoncer à écrire Brunehaut pour Brunehilde.

7o Enfin l'on doit supprimer la terminaison aire, qui est an tigermanique, et la remplacer par her: Chlother, Lother, Raghenher, Fredegher,

En réformant, d'après ces règles, tous les noms tudesques d'origine, qui se présentent dans notre histoire jusqu'aux derniers temps de la seconde race, on est sûr de conserver à ces noms leur véritable physionomie, sans trop s'écarter de l'usage reçu. Dans presque tous les cas, malgré le changement de quelques lettres, la prononciation demeure la même, et l'impression d'étrangeté a lieu simplement pour la vue. Parmi les noms des rois il n'y en a guère que deux qui éprouvent une altération sensible; mais quelle raison y a-t-il de tenir à Clovis et à Mérovée, et de donner à des noms propres, terminés par le même composant, des désinences si différentes? Plus conséquents, les vieux auteurs des chroniques de Saint-Denis ont écrit Clodovée et Mérovée. De bonne foi, quel est le lecteur du dix-neuvième siècle qui se croira dépaysé en lisant, sur la liste des rois de France, Merowig et Chlodowig, et quelle oreille est assez difficile pour trouver que ces deux noms ne sonnent pas bien, même en poésie ?

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Sur les besoins d'une Histoire de France et le principal défaut de celles qui existent.

Dans ce temps de passions politiques, où il est si difficile, lorsqu'on se sent quelque activité d'esprit, de se dérober à l'agitation générale, je crois avoir trouvé un moyen de repos dans l'étude sérieuse de l'histoire'. Ce n'est pas que la vue du passé et l'expérience des siècles me fassent renoncer à mes premiers désirs de liberté, comme à des illusions de jeunesse; au contraire, je m'y attache de plus en plus j'aime toujours la liberté, mais d'une affection moins impatiente. Je me dis qu'à toutes les époques et dans tous les pays il s'est rencontré beaucoup d'hommes qui, dans une situation et avec des opinions différentes des miennes, ont ressenti le même besoin que moi; mais que la plupart sont morts avant d'avoir vu se réaliser ce qu'ils anticipaient en idée.

1. Ceci a été écrit en 1827.

Le travail de ce monde s'accomplit lentement; et chaque génération qui passe ne fait guère que laisser une pierre pour la construction de l'édifice que rêvent les esprits ardents. Cette conviction, plutôt grave que triste, n'affaiblit point pour les individus le devoir de marcher droit à travers les séductions de l'intérêt et de la vanité, ni pour les peuples celui de maintenir leur dignité nationale; car s'il n'y a que du malheur à être opprimé par la force des circonstances, il y a de la honte à se montrer servile.

Je ne sais si je me trompe, mais je crois que notre patriotisme gagnerait beaucoup en pureté et en fermeté, si la connaissance de l'histoire, et surtout de l'histoire de France, se répandait plus généralement chez nous, et devenait en quelque sorte populaire. En promenant nos regards sur cette longue carrière ouverte depuis tant de siècles, où nous suivons nos pères, où nous précédons nos enfants, nous nous détacherions des querelles du moment, des regrets d'ambition ou de parti, des petites craintes et des petites espérances. Nous aurions plus de sécurité, plus de confiance dans l'avenir, si nous savions tous que, dans les temps les plus difficiles, jamais la justice, la liberté même, n'ont manqué de défenseurs dans ce pays. L'esprit d'indépendance est empreint dans notre histoire aussi fortement que dans celle d'aucun autre peuple ancien ou moderne. Nos aïeux l'ont comprise, ils l'ont voulue, non moins fermement que nous; et, s'ils ne nous l'ont pas léguée pleine et entière, ce fut la faute des choses humaines et non la leur, car ils ont surmonté plus d'obstacles que nous n'en rencontrerons jamais.

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