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malurée qui se fait senin depuis quelques jours. Tous les parcs s sur la rive droite de réserve qui défilaient se trouverent retenus par la rupture des ponts, ainsi qu'une partie de notre grosse cavalerie, et le corps entier du maréchal duc d'Auerstaedt. terrible contre-temps décida Tempereur à arrêter le mouvement en avant. If ordonna au duc de Montebello de garder le champ de bataille, qui avait été reconnu, et de prendre position la gauche appuyée à un rideau qui couvrait le duc de Rivoli et la droite à Essling.

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Les cartouches à canon et d'infanterie, que portait notre parc de réserve, ne pouvaient plus passer. L'ennemi était dans la plus épouvantable déroute lorsqu'il apprit que nos ponts elaient rom rompus. Le ralentissement de notre feu et le mouvement concentré que faisait notre armée ne lui laissaient aucun doute sur cet événement imprévu, Tous ses canons et ses équipages d'artillerie qui étaient en retraite se représenterent sur la ligne, et depuis neuf heures du matin jusqu'à sept heures du des efforts inquis, secondés par le feu de deux cents pièces de canon, pour culbuter l'armée française. Ces efforts tournèrent à sa honte; il attaqua trois fois les villages d'Essling et de Gross-Aspern, et trois fois il les remplit de ses morts. Les fusilliers de la garde, commandés par le général Mouton, se couvrirent de gloire, et culbutèrent sa réserve composée de tous les grenadiers de l'armée autrichienne, les seules troupes fraîches qui restassent à l'ennemi. Le général Gros fit passer au fil de l'épée sept cents Hongrois qui s'étaient' deja loges dans le cimetière du village d'Essling. Les tirailleurs sous les ordres du général Curial firent leurs premieres armes dans cette journée, et montrerent de la vigueur. Le général Dorsenne, colonel, commandant de la vieille garde, la plaça eu troisième ligne, formant un mur d'airain seul capable d'arrêter tous les efforts de l'armée autrichienne. L'ennemi tira quarante mille coups de canon, tandis que, privés de nos parcs de réserve, nous étions dans la nécessité de ménager nos munitions pour quelques circonstances imprévues.

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Le soir l'ennemi reprit les anciennes positions qu'il avait quittées pour l'attaque, et nous restames maîtres du champ de' bataille. Sa perte est immense. Les militaires dont le coup d'oeil est le plus exercé ont évalué à plus de douze mille les morts qu'il a laissés sur le champ de bataille. Selon le rapport des prisonniers, il y a eu vingt-trois généraux et soixante officiers supérieurs tues ou blesses. Le feld-maréchal lieutenant Weber, quinze cents hommes et quatre drapeaux, sont restés en notre pouvoir. La perte de notre côté a été considérable; nous avons eu onze cenis tués et trois mille blessés. Le duc de Montebello a

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la cuisse emportée par un boulet, le 22, sur les six heures du soir : l'amputation a été faile, et sa vie est hors de danger. Au premier moment on le crut mort; transporté sur un brancard aupres de l'empereur, ses adieux furent touchans. Au u milieu des sollicitudes de cette journée, l'empereur se livra à la tendre amitié qu'il porte depuis tant d'années à ce brave compaguon d'armes, quelques larmes coulerent de ses yeux ; et, se tournant vers ceux qui l'environnaient, Il fallait, dit-il que dans cette journée mon cœur fút frappé par un coup aussi sensible pour que je pusse m'abandonner à d'autres soins qu'à ceux de mon armée. Le duc de Montebello avait perdu connaissance : la présence de l'empereur le fit revenir; il se jeta à son cou en lui disant : Dans une heure vous aurez perdu celui qui meurt avec la gloire et la conviction d'avoir

élé et d'étre votre meilleur ami.

» Le général de division Saint-Hilaire a été blessé; c'est. un des généraux les plus distingués de la France.

Le soldat a montré un sang-froid et une intrépidité qui n'appartiennent qu'à des Français.

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Les eaux du Danube croissant toujours les ponts n'ont pu être rétablis pendant la nuit. L'empereur a fait repasser le 23 à l'armée le petit bras de la rive gauche, et a fait prendre position dans l'île de In-der-Lobau, en gardant les têtes de pont.

» On travaille à rétablir les ponts; on n'entreprendra rien qu'ils ne soient à l'abri des accidens des eaux, et même de tout ce que l'on pourrait tenter contre eux; l'élévation du fleuve et la rapidité du courant obligent à des travaux considérables et à de grandes précautions.

Lorsque, le 23 au matin, on fit connaître à l'armée que l'empereur avait ordonné qu'elle repassât dans la grande ile, l'étonnement de ces braves fut extrême. Vainqueurs dans les deux journées, ils croyaient que le reste de l'armée allait les rejoindre, et quand on leur dit que les grandes eaux, ayant rompu les ponts et augmentant sans cesse, rendaient le renouvellement des munitions et des vivres impossible, et que tout mouvement en avant serait insensé, on eut de la peine à les persuader,

» C'est un malheur très grand et tout à fait imprévu que des ponts formés des plus grands bateaux du Danube, amarrés par de doubles ancres et par des cinquenelles, aient été enlevés; mais c'est un grand bonheur que l'empereur ne l'ait pas appris deux heures plus tard : l'armée, poursuivant l'ennemi aurait épuisé ses munitions et se serait trouvée sans moyens de les renouveler.

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La bataille d'Essling sera aux yeux de la posterite un nouveau monument de la gloire et de l'inébranlable fermeté de l'armée française.

Du juin. (Quatorzième bulletin.) « Le duc de Montebello (inaréchal Lannes) est mort hier à cinq heures du matin. Quelque temps auparavant l'empereur s'était entretenu pen— dant une heure avec lui. S. M. avait envoyé chercher par le général Rapp, son aide-de-camp, M. le docteur Franck, L'un des médecins les plus célèbres de l'Europe. Ses blessures étaient en bon état, mais une fièvre pernicieuse avait fait en peu d'heures les plus funestes progrès; tous les secours de l'art étaient devenus inutiles. S. M. a ordonné que le corps du duc de Montebello soit embaumé, et transporté en France pour y recevoir les honneurs qui sont dus à un rang élevé et à d'éminens services. Ainsi a fini un des inilitaires les plus distingués qu'ait eus la France. Dans les nombreuses batailles où il s'est trouvé il avait reçu treize blessures. L'empereur à été extrêmement sensible à cette perte, qui sera ressentie par tous les Français.

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Après la bataille d'Essling les deux armées, restées dans les mêmes positions, passèrent un mois dans un état d'observation respective et d'activité intérieure qui annonçait le désir commun de donner å cette affaire une suite qui décidât de la victoire, et peut-être de la guerre. Le prince Charles réunissait les dernières ressources de son pays. Napoléon faisait exécuter dans les petites îles du Danube des fortifications qui ont illustré le corps français du génie.

La jonction de l'armée d'Italie avec celles de l'Allemagne s'était effectuée la grande armée avait encore été renforcée par de vieilles troupes venues d'Espagne : la Russie, déterminée par les triomphes de la France à déclarer la guerre à l'Autriche, faisait enfin avancer des > troupes, qui traversaient la Galicie et menaçaient Olmutz; des vaisseaux russes avaient même déjà débarqué quarante pièces de canon à Trieste dans le moment le plus opportun; une escadre anglaise inquiétait cette ville, qui se trouvait alors désarmée : les défections préparées par l'Angleterre et par l'Autriche dans plusieurs * parties de l'Allemagne avaient été prévenues et déjouées; la Prusse › intimidée, réitérait ses désaveux relativement à l'entreprise du major Schill, qu'elle abandonnait, lul et ses prétendus complices à une enquête juridique le prince Poniatowski, avec ses braves Polonais, avait obtenu de grands succès dans la partie du n nord Beonfiée à sa valeur et à sa fidélité, et sa jonction avec la colonne russe était sur le point de s'opérer l'armée d'Italic s'avançait dans

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Ta Hongrie, après avoir célébré l'anniversaire de la bataille Marengo par l'importante victoire de Raah, remportée par le viceroi Eugène, et suivie de la capitulation de la ville du même nom, assiégée pendant huit jours par le général Lauriston : Presbourg, que L'ennemi avait eu l'imprudence de défendre malgré les sommations du maréchal Davoust, Presbourg était en feu : enfin la maison d'Autriche, qui néanmoins possédait encore de solides moyens pour soutenir laguerre en balançant les avantages, afin d'obtenir une paix honorable, marchait rapidement à sa ruine; le trouble était dans ses conseils, et ses généraux ne montraient ni talent, ni pénétration, ni sagesse : Tarchiduc Charles était le seul qui suivit, souvent avec succès, les règles de l'art des combats; mais il avait l'empereur des Français pour adversaire.1

C'est encouragé par tant de motifs de sécurité que Napoléon, rdaus une apparente temporisation, avait ordonné sur le Danube ces vastes et savans préparatifs qui auront pour résultat la victoire de Wagram, et dont on aura une idée par ce passage du

"trième bulletin, ainsi que par la relation qui suit de cette-qua

affaire.

Extrait du vingt-quatrième bulletin.

glorieuse

Vienne, le 3 juillet 1809.

Enfin il n'existe plus de Danube pour l'armée française ! le général comte Bertrand a fait exécuter des travaux qui excitent l'étonnement et inspirent l'admiration.

15 Sur une largeur de quatre cents toises, et sur un fleuve le plus rapide du monde, il a en quinze jours construit un pont formé de soixante arches, où trois voitures peuvent passer de front. Un second pont de pilotis a été construit, mais pour l'infanterie seulement, et de la largeur de huit pieds. Après ces deux ponts vient un pont de bateaux. Nous pouvons donc passer le Danube en trois colonnes. Ces trois ponts sont assurés contre toute insulte, même contre l'effet des brûlots et machines incendiaires, par des estacades sur pilotis, construites entre les îles, dans différentes directions, et dont les plus éloignées sont à deux x cent cinquaute toises des pouts. Quand on voit ces immenses travaux on croit qu'on a employé plusieurs années à les exécuter; ils sont cependant l'ouvrage de quinze à vingt jours. Ces beaux travaux sont défendus par des têtes de pont ayant chacune seize cents toises de developpement, formées de redoutes palissadées, fraisées et entourées de fosses pleins d'eau. L'e'de Lobau est une place forte, il y a des anutentions de vivres, cent pièces de gros calibre, el vingt mortiers ou obu siers de siège en batterie. Vis à vis Essling, sur le dernier

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