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uniforme, avec des armes de guerre, à moins qu'ils ne soient connus comme faisant partie des fusilliers ou des gardes nationaux non habillés des légions.

« Ces dispositions sont d'autant plus importantes, que toute contravention aux articles de la convention militaire seraient, pour les alliés, un sujet de plainte et un motif d'aggraver les charges de la guerre. »

Dans un conseil de cinquante généraux, auquel avait été soumise la question de savoir si la défense de Paris était possible, quarante-huit se déclarèrent pour la négative; encore l'un des deux opposans adopta-t-il depuis l'avis de la majorité.

Revenons au Bulletin du siége de Paris, du 3 juillet. La nuit avait été terrible, pour les familles renfermées dans l'intérieur de leurs maisons. Les coups de canon, les fusillades, les cris et les hurlemens dont retentissaient les rues, remplissaient tous les coeurs d'alarmes et d'effroi; chacun tremblait pour un ami, pour un parent, pour un époux, pour un frère. Les rayons du jour vinrent calmer de trop justes craintes; on commença à respirer, et le calme rentra dans les esprits. L'ordre et la tranquillité régnèrent dans la capitale.

Les troupes qui se trouvaient du côté du

Nord, filèrent par les boulevards et prirent leur direction vers le Midi et l'Ouest, pour se retirer derrière la Loire. L'armée, ou du moins quelqu'un en son nom, fait afficher dans Paris, un placard intitulé: Adieux de l'armée française à la Garde nationale. Nous préférons de rapporter l'adresse du maréchal prince d'Eckmülh, commandant en chef à cette même armée, en date du 4 juillet.

«<< SOLDATS,

<< Votre conduite mérite des éloges. Les malheurs qui affligent nos armées, u'ont point abattu votre courage. Vous vous êtes ralliés autour de vos chefs; et lorsque la malveillance publiait qu'il n'existait plus d'armée, avez, par votre attitude imposante, conquis l'estime de nos ennemis.

Vous

« Un traité honorable est signé; la capitale de la France n'éprouvera aucun des malheurs de la guerre elle vous devra sa conservation.

<< Officiers et soldats, nous nous retirons derrière la Loire ; nos intérêts ne peuvent être séparés de ceux de la patrie. En nous éloignant de Paris, nous restons unis d'intention avec ses habitans et ceux du reste de la France.

Nous gardons les couleurs nationales; nous demandons la paix; mais nous voulons conserver l'honneur acquis par de si longs et si pénibles travaux. Nous attendrons d'une manière impassible, l'effet des négociations qui doivent fixer le sort de tous.

« Votre devoir à l'armée, était de combattre avec courage, et vous l'avez rempli. Votre devoir au moment où vous prenez des cantonnemens dans l'intérieur de la France est une exacte discipline, et je l'attends de vous.

«Que les chefs restent constamment avec leurs soldats, que les propriétés soient respectées, et que les habitans reconnaissent en vous, leurs frères et leurs défenseurs.

«Que les chefs marchent en bon ordre, et qu'aucun conseil perfide n'arrive jusqu'à vous. L'armée trouvera son salut dans la contenance qu'elle tiendra, et celui qui pourrait abandonner ses drapeaux malheureux, n'était pas digne de les suivre au jour de gloire. ».

Les troupes françaises qui étaient campées dans la plaine Saint-Denis, s'étaient fabriqué des logemens le long de la magnifique avenue, et avaient coupé la plupart des petits arbres à trois pieds de terre, pour se construire des baraques. Avant leur départ, ils y mirent le feu, et tout fut consumé. Cette belle allée,

qui s'étend à deux lieues, présentera longtemps aux regards, la ruine et la dévastation.

Conformément à la convention militaire 9 on a remis hier aux troupes alliées, SaintDenis, Saint-Ouen et Clichy. Aujourd'hui, après midi, elles ont occupé les hauteurs de Montmartre, de Saint - Chaumont, de Belleville, en un mot, la ligne de fortifications qui avait été établie au Nord de la capitale. Demain jeudi 6, elles prendront possession des barrières de Paris.

Le 7 juillet, sur les six heures du matin, les troupes alliées, cavalerie, infanterie et artillerie, sont entrées par les différentes barrières de la capitale, et ont défilé par les boulevards et par l'allée des Champs-Elysées. On remarqua avec étonnement, que la plupart des corps d'artillerie étrangers, entrèrent dans Paris, la mèche allumée. On estime à 30,000 hommes le nombre de celles qui sont entrées aujourd'hui. Il en entrera autant demain. Le reste des armées anglaise et prussienne, demeurera cantonné dans les villes et villages, dans un rayon de quelques lieues autour de Paris. La cavalerie est campée dans les ChampsElysées; les autres troupes sont sur les ponts, sur les quais et dans toutes les places, avec un grand nombre de pièces de canon. Le peuple

est plongé dans la stupeur; et les boutiques restent fermées. On craint que les bandits ne soient mis en mouvement, par le club des rebelles et des Fédérés. On remarque que ces hommes, sans travail et dans la misère, ne manquent pourtant pas d'argent, et s'enivrent dans les cabarets. La Chambre des Représentans et celle des Pairs, continuent leurs assemblées révolutionnaires, quoiqu'elles soient environnées des troupes qui sont maîtresses de Paris, et elles ne cessent de souffler la discorde et la guerre civile.

Samedi 8 juillet. Les portes du Luxembourg où siégeaient les Pairs; celles du palais Bourbon où siégeaient les soi-disant représentans, tous installés par Buonaparte, sont enfin fermées d'hier soir. Ils n'étaient tous que les créatures de l'usurpateur, qui les avait convoqués sans en avoir le droit, puisque, quinze mois auparavant, il avait abdiqué le trône dont il s'était emparé par fourberie. Il a fallu fermer la porte au nez de ces prétendus législateurs, pour les faire déguerpir de leurs salles.

Mais abandonnons tous ces personnages a leur honte et à leurs remords, ainsi que le chef odieux qu'ils étaient bien faits pour servir; ne nous occupons plus que de la félicité des Français qui ont le suprême bonheur de

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