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tervalle sur les hauteurs: on faisait circuler des nouvelles effrayantes, l'armée française. allait pénétrer dans Paris pour piller et incendier. Les gardes nationales étaient insultées par les bandits, qui avaient dans leurs poches du sable qu'ils jetaient aux yeux des factionnaires. Les postes n'étaient plus assez forts pour arrêter les perturbateurs: ces bandits continuaient leur marche, en portant pour trophées des branches d'arbres.

Le rappel se fait entendre dans Paris à huit heures, et à neuf heures toute la garde nationale est sous les armes. Les postes sont renforcés. Un ordre du jour affiché, proclamé, invite les habitans de la capitale à prendre les armes, pour maintenir la tranquillité pendant la nuit, et de faire de nombreuses patrouilles. A dix heures, on entend encore quelques coups de canon. Des bruits mensongers circulent de nouveau : l'armée était en insurrection; les chefs ne pouvaient contenir les soldats, et Paris était dans le plus grand danger.

Du côté du Nord, les fédérés qui avaient pris position sur les hauteurs de Belleville et de Montmartre, avaient reçu aussi l'ordre de rentrer dans leurs foyers. Ils étaient au nombre de plusieurs milliers. Lorsqu'on leur fit lecture de l'armistice, ils ne voulurent pas

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sultent les corps-de-garde et blessent les sentinelles. C'est ainsi qu'ils agissent sur le boulevard du Temple, et une fusillade s'engage près le Château d'Eau.

La colonne qui s'était présentée au poste de la rue Saint-Martin, avec le buste de Buonaparte se dirigea vers la chaussée d'Antin vers les onze heures du soir. Cette troupe de fédérés et ses clameurs jettent l'alarme dans ce riche quartier. Le rappel se fait entendre de nouveau, la force armée est soudain sur pied. Les bandits prennent alors une autre route; ils se portent rue Saint-Denis; près la cour Batave

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y cut une vive fusillade, ainsi qu'à l'ApportParis. En passant au Pont-Neuf, les rebelles (car quel autre nom leur donner?) tirèrent des coups de fusil sur le poste d'Henri IV. Le long du quai des Grands-Augustins étaient postés environ cent cinquante grenadiers de la 11°. légion; ils se rangent en bataille, et les rebelles en font autant; mais après cette bravade, ils se retirent en désordre. A la place de l'Odéon, une partie d'entre cux est désarmée.

Toute la nuit se passe ainsi dans le trouble et dans des rixes continuelles, les brigands faisant feu souvent sur des patrouilles : des gardes nationaux furent blessés, et d'autres tués. Cependant le quartier où il y eut le moins

de tumulte, fut celui de la 8e. légion. Le commandant fit mettre toutes les gardes bourgeoises dans l'enceinte de la place Royale, et ordonna qu'on en fermât les grilles (1). Les soldats-citoyens, se voyant comme en prison, soupçonnèrent qu'ils étaient trahis, ils forcèrent les grilles, et posèrent des factionnaires. Il avait été distribué des cartouches à toutes les autres légions, eux, seuls n'en avaient pas eu. Les fédérés parcoururent sans obstacle ce vaste quartier criant, hurlant, et faisant en sorte d'exciter une révolte générale. Il est plus que probable qu'on avait voulu monter un coup, sans doute pour faire rappeler Buonaparte, et persuader au public qu'on ne pouvait point se passer se passer de cet usurpateur. C'était le plan secret de l'odieuse cabale, et Buonaparte ne doutait pas du succès : les deux chambres devaient l'implorer comme le sauveur de la patrie. Les fédérés étaient les agens aveugles de cette conspiration; des personnes qui se disent bien instruites prétentent que le sieur R...... L......, riche manufacturier du faubourg

(1) La garde bourgeoise, dans une émeute du temps de la ligue, fut pareillement, par un commandant dont les intentions étaient suspectes, renfermée dans le cimetière des Innocens.

Saint-Antoine, en était un des principaux chefs, et que dans toutes les occasions il se fit toujours un devoir d'être dévoué à l'usurpateur : nous n'assurons point que ces accusations soient vraies; ce qu'il y a de réel, c'est que plus de quinze cents fédérés étaient du nombre de ses ouvriers.

Après les détails d'une nuit aussi orageuse, nous ne pouvons que rapporter avec plaisir l'armistice qui avait été conclu et signé le 3 juillet, et dont voici le contenu :

« Les commissaires nommés par les commandans en chef des armées respectives, savoir: M. le baron Bignon, chargé du porte-feuille des affaires étrangères, M. le comte Guilleminot, chef de l'état-major-général de l'armée française; M. le comte de Bondy, préfet du département de la Seine;

<< Munis des pleins pouvoirs de Son Excellence le maréchal prince d'Eckmuhl, commandant en chef l'armée française d'une part;

« Et M. le général-major baron Müfling, muni des pleins pouvoirs de S. A. le feld-maréchal prince Blücher, commandant en chef l'armée prusienne;

« M. le colonel Hervey, muni des pleins pouvoirs de Son Excellence le duc de Wel

lington, commandant en chef l'armée anglaise

de l'autre ;

<<< Sont convenus des articles suivans:

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«< ART. 1°. Il y aura une suspension d'armes entre les armées alliées, commandées par S. A. le feld-maréchal prince Blücher, Son Excellence le duc de Wellington, et l'armée française sous les murs de Paris.

« 2. Demain, l'armée française commencera à se mettre en marche pour se porter derrière la Loire. L'évacuation totale de Paris sera effectuée en trois jours, et son mouvement pour se porter derrière la Loire sera terminé en huit.

« 3. L'armée française emmènera avec elle tout son matériel, l'artillerie de campagne, caisse militaire, chevaux et propriétés des régimens, sans aucune exception. Il en sera de même pour le personnel des dépôts et pour le personnel des diverses branches de l'administration qui appartiennent à l'armée.

« 4. Les malades et les blessés, ainsi que les officiers de santé qu'il sera nécessaire de laisser près d'eux, sont mis sous la protection spéciale de messieurs les commandans en chef des armécs anglaise et prussienne.

« 5. Les militaires et employés dont il est question dans l'article précédent, pourront,

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