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les armes et tous ceux qui sont absens de leurs drapeaux, se rallieront à cette armée, et seront incorporés dans leurs cadres.

" 7. Les troupes qui sont sur le Rhin et sur les frontières de la Suisse maintiendront leurs positions, et défendront les places fortes.

«< 8. Les troupes qui sont sur la rive gauche de la Loire formeront à Orléans une armée de réserve.

« 9. Les hostilités n'empêcheront point de continuer les négociations qu'il sera possible d'entretenir pour obtenir la paix à des conditions honorables. >>

Signé, le duc D'OTRANTE, président, CARNOT, CAULAINCOURT, duc de Vicence, comte GRENIER, QUINETTE.

Le corps municipal de la ville de Paris se constitua en permanence le 28. Dans sa première séance il arrêta d'envoyer une députation au gouvernement provisoire pour lui exposer les effroyables malheurs que pourrait entraîner la défense de Paris. M. le duc d'Otrante lui répondit que l'intention du gouvernement était de défendre seulement les lignes extérieures qui sont aux approches de la capitale.

M. le maréchal Magdonald, dont les talens

comme général et la loyale conduite comme citoyen ont été si admirés et si dignes de l'être à toutes les époques remarquables, avait, depuis le 20 mars dernier, renoncé à tout service militaire; il est redevenu soldat depuis quelques jours, en se faisant enrôler dans la garde nationale; il monte sa faction et fait la patrouille comme un simple grenadier. (Journal-général de France.)

Le 28 et le 29, des ennemis de la tranquillité publique ont fait courir le bruit que Buonaparte, révoquant sa seconde abdication, comme il a révoqué la première, avait reparu à la tête des troupes, et qu'il voulait s'ensevelir avec elles sous les ruines fumantes de la capitale. Heureusement qu'il n'en avait pas courage; il était réellement parti des environs de Paris, le 28, à quatre heures du soir.

le

Une adresse du corps-législatif aux soldats français, réunis sous les murs de la capitale, et qui devait leur être portée par des mcmbres nommés à cet effet, et décrétée le 28, est publiée le 29, en ces termes :

<< La chambre des Représentans à l'armée.

<< Braves soldats, un grand revers a dû vous étonner et non vous abattre. La patrie a besoin de votre constance et de votre courage. Elle

yous a confié le dépôt de la gloire nationale. Vous répondrez à la voix de la patrie.

« Des plénipotentiaires sont envoyés auprès des puissances alliées et chargés de traiter de la paix à des conditions honorables qui assurent l'indépendance de la patrie, l'intégrité de son territoire et la tranquillité de l'Europe.

<< Le salut de la patrie dépend de vous. Serrez-vous autour du drapeau tricolore.

<< Vos services seront reconnus et récompensés.

<< Les noms des braves vivront à jamais dans tous les cœurs.

«La patrie adopte les femmes et les enfans de ceux des guerriers morts en les défendant. << Raillez-vous à sa voix.

« Vous nous verrez, s'il le faut, combattre dans vos rangs.

« Nous prouverons que le peuple qui veut être libre garde sa liberté. >>

Le vendredi 30 juin, à deux heures du matin, le canon se fait entendre au nord de Paris, et l'on n'apprend pas quelle en était la cause. Vers midi, un parlementaire est introduit dans Paris, les yeux bandés et conduit au commandant de la ville, le comte Hullin, place Vendôme. Il s'en retourne par la même barrière, toujours les yeux bandés. On pré

sume qu'il venait faire une sommation. C'était un colonel prussien.

Ce matin, sur les trois heures, une vive canonnade s'est engagée autour du village des Vertus. L'aîle droite des étrangers qui cherchait à s'étendre sur les bords de la Seine, du côté de Neuilli, a été suivie dans ses mouvemens divers corps qui l'ont attaquée en plusieurs endroits.

par

A cinq heures du soir six coups de canon se font entendre de cinq minutes en cinq minutes c'est le signal des lignes françaises autour de la capitale. On n'entend plus rien de toute la soirée.

Pour ranimer le courage des troupes françaises, on fait répandre parmi elles que l'armée autrichienné est sur le point d'arriver à Paris, amenant avec elle le petit roi de Rome, qui va être proclamé souverain des Français : bruit absurde, que la méchanceté ou la sottise ne cesse de répandre pour abuser de la crédulité du peuple.

Le

peu de soldats de ligne qui sont à Paris dirige leur marche sur les hauteurs, et sur les boulevards hors des barrières. On voit beaucoup d'aides-de-camp se rendre au galop sur tous les points de l'armée française, portant les ordres des généraux.

Quelques pièces de canon sont enclouées sur les hauteurs de Montmartre, par des individus qui s'y sont introduits furtivement. Deux ou trois sont arrêtés. Un homme de près de soixante-dix ans, vêtu d'un habit gris, ayant un petit galon au collet, était de ce nombre; il est traîné à Paris attaché à la queue d'un cheval; il est maltraité par les militaires et par la populace: il est fusillé le lendemain, et on a laissé ignorer son nom; il est à présumer que l'amour du Roi l'avait porté à cette action courageuse, mais téméraire.

Un ordre du jour, affiché dans toutes les rues, du commandant de la garde nationale, signé, le prince D'ESSLING, invite la garde nationale à continuer son service avec le même zèle. En voici le texte : « Les événemens de la guerre ont amené l'ennemi sous les murs de la capitale. Des négociateurs nommés par le Gouvernement, sont chargés de traiter à des conditions honorables, qui garantissent l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire. Quelle que soit la réponse des souverains alliés, la garde nationale ne doit pas perdre de vue le noble but de son institution, celui de défendre ses foyers, de veiller au maintien de l'ordre, et de déjouer, dans l'intérieur, tous les complots de la malveillance.

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