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par le même intérêt ne doit plus former qu'une seule et même puissance; les souverains formeront une corporation suprême, d'où s'élevera le piédestal inébranlable de la paix et du bonheur des nations. Les actes de la monarchie émaneneront du sénat auguste (le congrès) pour être consignés dans ses actes solennels.

« Le nom de Louis XVIII est inscrit dans le pacte fédératif. Les souverains alliés l'ont replacé sur le trône de ses ancêtres, et ont proclamé la famille des Bourbons régnante jusqu'à son extinction sur le peuple français. C'est pour relever et affermir cette dynastie, qu'ils reprennent aujourd'hui les armes. C'est pour soutenir la cause des Rois, c'est pour consolider la souveraineté, c'est pour assurer le repos de tous les peuples et donner un exemple imposant du pouvoir souverain à toutes les nations. Ils ne les déposeront qu'après avoir détruit sans retour la

source de tous les maux dont vous êtes menacés; qu'après qu'ils auront signé la paix générale et assuré le repos et la tranquillité de l'Europe entière: ils l'ont juré à la face de l'univers.

<< Français! c'est au nom de votre Roi et de ses alliés que je vous exhorte à rentrer dens le devoir et dans le parti de la bonne cause.

<< Louis XVIII vous rappelle sa clémence et veut encore vous pardonner votre égarement.

Vous n'avez plus que peu de temps pour retourner à lui. Toute la France lui est signalée, il connaît le nombre des bons et des mauvais Français; il saura tenir compte aux uns de leur attachement, comme il saura punir l'infidélité des autres. Dans quelques jours douze cent mille soldats auront franchi vos frontières, envahi vos campagnes. Je ferai respecter les provinces scumises; mais je serai forcé de sévir contre le peuple rebelle. »

Signé, WELLINGTON.

Proclamation du prince de Schwartzenberg, commandant en chef de l'armée du midi; publiée à Francfort, le 17 avril, à ses soldats et aux Français.

SOLDATS!

« Napoléon Buonaparte a violé tous les traités; il sera puni. Nous voulons en délivrer la France; mais souvenez-vous que les hautes puissances ne font pas la guerre aux Français. Que la plus exacte discipline règne parmi vous, afin qu'on dise un jour : Les Allemands ont deux fois, dans une année, passé le Rhin pour donner la paix aux Français, et dans ces deux campagnes il ne s'est pas élevé contre eux une

seule plainte. Soldats! je vous le répète, la moindre faute sera punie avec la plus grande sévérité; la bonne conduite, la soumission aux ordres de vos chefs seront récompensées..

AUX FRANÇAIS,

<< D'innombrables armées vont franchir vos frontières. Français! soyez sans crainte; ce n'est pas à un peuple généreux, mais à une poignée de traîtres et à leur chef que nous faisons la guerre.

«Habitans des provinces méridionales, et vous braves, Lyonnais, dont le souvenir n'est point sorti de mon coeur, ne craignez point la vengeance des hautes puissances; elles connaissent l'esprit dont vous êtes animés, et ce n'est pas un petit nombre de séditieux qui pourront ternir la gloire dont vous vous êtes couverts, il y a vingt-deux ans (1). Vos ennemis sont au milieu de vous; mais vos amis, les alliés de votre Roi, viennent vous en délivrer.

Les partisans de la trahison ne manqueront pas de vous annoncer, avec leur perfidie ordinaire, que nous venons pour dévaster yos cam

(1) Lorsque leur ville insurgée en faveur du Roi, fut assiégée par une armée révolutionnaire,

pagnes, et que votre ville est menacée des flammes et du pillage.

«< Lyonnais! à la tête de l'armée dont les souverains m'ont confié le commandement, je veillerai sur votre ville; j'empêcherai les méchans de poursuivre leurs complots, et je tácherai de me rendre digne des marques d'estime et d'amitié dont vous m'avez comblé. »

S. M. le roi d'Espagne, publia un manifeste, à Madrid, le 7 du mois de mai, dont l'énoncé fait connaître toute l'importance, ainsi que nos lecteurs en vont juger: Manifeste sur la justice et la nécessité que trouve le Roi d'Espagne pour s'opposer à l'aggression de l'usurpateur Buonaparte, pour procurer le repos et la tranquillité de l'Europe, et protéger les droits de l'humanité et de la religion, en s'alliant et se réunissant avec les souverains qui signèrent à Vienne la déclaration du 13 mars de la même année.

A cause de son extrême longueur, nous renvoyons cette pièce intéressante à la fin de notre ouvrage.

Mais nous placerons tout de suite ici la proclamation de la diète à l'armée suisse; et quoi qu'on l'ait attendue long-temps (elle est datée du 10 juin 1815), personne ne doutait du résultat de la diète, occupée à rassembler un corps

beaucoup plus considérable que celui dont elle aurait eu besoin pour garantir se' frontières.

« C'est en voyant le repos de la Suisse me

nacé

par les grands événemens qui se passent en France, que nous vous avons appelés aux armes. Vous vous êtes rendus sur les frontières de la patrie avec courage et avec zèle. Depuis, le danger est devenu plus grand et plus pressant. Celui qui gouverne maintenant la France, contre lequel toutes les puissances de l'Europe ont fait une alliance formidable, se prépare à se défendre sans relâche avec tous les moyens, toutes les forces dont il peut disposer. Il ne s'agit pas ici de la possession d'une province, pour laquelle des princes divisés se combattent, et à la conquête de laquelle la Suisse neutre resterait étrangère! Non, il s'agit du repos et de la paix de l'Europe; c'est pour obtenir l'un et consolider l'autre, que les grandes puissances se sont réunies solennellement. La confédération suisse s'est jointe à cette alliance sacrée, non pour combattre les Français dont elle reste l'amie, et dont elle désire sincèrement le bonheur et la prospérité, mais parce qu'elle n'est plus dans la sécurité pour son propre territoire, et qu'elle ne peut, en conservant son systême de neutralité, regarder paisiblement et dans l'inertie, les combats terribles qui s'apprêtent.

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