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Français qui refusassent de rendre hommage au

roi de France?

« Ce peuple bon et sensible, autrefois si généreux et si magnanime, si délicat sur l'honneur, pourra-t-il préférer le gouvernement de Napoléon Buonaparte à l'autorité légitime d'un père, à l'amour vraiment sincère d'un descencendant d'Henri-le-Grand?

<< Non, tout bon Français gémit de votre absence, et soupire après le retour de son souve→ rain, du bon père de famille qui doit lui rendre la paix et la prospérité, et le réconcilier avec toutes les nations civilisées.

<< Mes armées et celles de l'Europe coalisées sont prêtes à entrer dans votre royaume sous votre commandement immédiat. Nous combattrons tous sous un seul et même étendard, celui des lis. Cette bannière sans tache ne sera point déshonorée par nous; en France, nous serons tous Français, vos peuples seront nos frères; nous adoucirons, autant qu'il dépendra de nous, les incommodités et les désagrémens qu'entraîne nécessairement à sa suite une armée de 800,000 hommes. Il est important pour nous de ne pas aliéner le cœur de vos sujets, et de ne pas vous rendre une couronne qui leur ait coûté des sacrifices. Cependant, s'il se trouvait des Français assez aveugles pour opposer de la résistance

à nos projets, nous sommes résolus de ne plus écouter la voix de la clémence, et de purger, une fois pour toutes, la France, des ambitieux qui voudraient perpétuer les troubles. Notre cause est celle du ciel, puisque c'est celle de la justice. Rendre au monde le repos après lequel il soupire; le lui rendre d'une manière solide et durable; rendre à tous les souverains leurs droits et leurs prérogatives; et à vous, mon respectable frère, votre couronne et vos Etats, voilà le but de notre entreprise, et nous jurons de ne déposer les armes qu'après l'avoir atteint. >>

Signé, ALEXANdre.

Les alliés firent aux Français une proclamation le 10 avril, qui fut insérée dans le journal de Francfort, mais ce journal ayant été soustrait par les émissaires de Buonaparte, elle ne fut connue en France que long-temps après; la voici.

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Il est bien imprudent de soupçonner que nous laisserons agir, Buonaparte dans toutes ses prétentions. Français ! nous vous le répétons, nos armées ne se tourneront point contre vous, nous ne voulons terrasser que l'homme qui n'a cessé de violer les droits les plus sacrés et les plus légitimes. Nous maintiendrons de toutes nos forces le traité de Paris que nous avons

signé avec Louis XVIH; nous le replacerons sur le trône, nous ne reconnaîtrons jamais d'autre gouvernement que celui qui doit exister sous sa dynastie. Nous le jurons à la face de l'uni

vers.

« Les sourdes menées que nous lisons dans les gazettes de France ne nous en imposent pas. Nous connaissons l'esprit des bons Français, nous connaissons leur amour pour les descendans d'Henri IV, leurs princes légitimes. Nous ne pouvons donc pas supposer que Buonaparte, puisse avoir assez d'influence pour faire ranger deux millions de guerriers sous ses drapeaux.

<< Contre tous les Français, croyez qu'il nous sera facile d'opposer le double de force, si le besoin l'exige.

Rappelez-vous notre première proclamation: malheur aux Français pris les armes à la main et aux villes qui se montreront rebelles!

<< Français! nos cohortes rassemblées, marchent pour vous délivrer, toutes réunies sous la bannière de votre roi, cocardes et drapeaux blancs. » (1)

(1) Cette disposition amicale n'a point eu lieu; mais les troupes alliées n'en ont pas moins été les amis de tous les bons Français.

Proclamation de mylord duc de Welling-.. ton, général en chef de l'armée anglaise, belge et hanovrienne, etc.

FRANÇAIS!

« C'est de mon quartier, au milieu d'une armée formidable de soldats aguerris que j'élève la voix au nom de votre roi et de ses alliés, pour vous rappeler aux sentimens de la soumission. et de la paix. Les malheurs qui vous menacent m'en font un devoir pénible; mais il deviendra un titre de gloire si je suis écouté. En me confiant le commandement en chef des armées du Nord, les souverains alliés m'ont investi d'une confiance qui m'honore: je me suis engagé de la remplir, et je tiendrai ma parole.

« Français! qu'espérez-vous en vous attachant au sort du violateur de tous les traités, d'un homme sans titre et sans pouvoir? Voulezvous éterniser la guerre, en suivant cette aigle nourrie et toujours altérée de votre sang? Seriezvous assez trompés, assez égarés pour croire, contre toute probabilité, qu'il triomphera de l'Europe entière dans la lutte qu'il se propose follement de soutenir? Non, Français, nous ne pensons pas, nous ne supposons même pas que cet

ambitieux effréné puisse avoir assez d'influence pour vous séduire, au point de croire au succès de la plus folle entreprise. Nous connaissons sa force, nous savons quels sont ses moyens; et nous ne vous abusons point, nous ne nous abusons point nous-mêmes, en vous déclarant que tous ses efforts ne vont servir qu'à le faire tomber plus sûrement entre nos mains.

« Non, Français, je ne fais que le répéter, ce n'est point à la nation que nous entendons faire la guerre; ce n'est qu'à Buonaparte et à ses soldats. Malheur à ceux qui se joindront à eux! Malheur aux provinces rebelles! Ne pensez pas que Buonaparte ose braver impunément l'autorité souveraine de tant de têtes couronnées, en abusant comme il l'a fait de leur clémence: et ne pensez pas non plus que l'Europe offensée aura vainement fait d'énormes sacrifices pour replacer les Bourbons sur le trône de France, quand le repos et l'intérêt des nations commandent de les maintenir. Ces considérations n'existeraient pas, qu'une plus puissante encore les mettrait dans la nécessité de reprendre les armes une seconde fois : celle de punir cette horde de factieux qui ont fomenté les troubles actuels, et qui osent se prononcer contre le vœu unanime de toutes les monarchies européennes.

« Oui, Français, désormais l'Europe unic

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