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siens, que son sacrifice, au lieu de vous assurer la paix, vous laisserait exposés à une guerre plus terrible; une invasion étrangère prendrait la place d'un appui étranger....... Croyez surtout que par son droit, son titre et son cœur, notre roi sera toujours votre meilleur ami, votre plus constant, votre plus loyal ami. Unissez vos vœux aux siens, en attendant que vous puissiez agir de concert, et priez la Providence, qui a reçu ses sermens et les vôtres, priez-la, en commun avec lui, de bénir sa juste entreprise et vos nobles efforts. >>

On vient de voir, d'après les proclamations paternelles que nous avons rapportées, que le Roi fit tous ses efforts pour empêcher l'effusion

du sang. Mais ce bon prince parlait à des cœurs endurcis, qu'il était impossible d'attendrir, même sur leurs propres intérêts. Ce serait donc le comble de l'injustice et de l'ingratitude, que de lui faire à ce sujet le moindre reproche. Une grande partie de l'armée française ne voulait écouter que la voix de ses chefs et de Buonaparte, qui étouffait en elle tous sentimens d'honneur, et l'entraînait à sa perte pour satisfaire une aveugle ambition.

Quelques fanatiques du parti opposé au Roi, c'est-à-dire, oubliant les devoirs sacrés imposés aux Français, ont osé soutenir que Louis XVIII

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avait attiré les étrangers dans notre patrie. Qu'on réfléchisse mûrement, on verra que le roi n'a fait qu'user du droit qu'a tout particulier de rentrer de force dans son bien, dont des brigands se sont emparés, et qu'il a dû profiter de l'offre généreuse de ses voisins pour remonter sur son trône. Faudrait-il qu'un monarque se laissât dépouiller injustement, au risque d'être accusé de lâcheté? Au reste, quand même Louis XVII et les Bourbons n'auraient plus voulu régner en France, ce qui était impossible, les alliés n'y auraient pas moins fait entrer leurs nombreuses armées, afin de punir Buonaparte de sa défection, et d'avoir enfreint les conventions qu'il avait jurées. Alors la guerre civile était infaillible, ainsi qu'on l'a remarqué, et elle aurait duré plusieurs années. Il était donc à souhaiter, pour le repos de la France et celui de l'Europe, que le Roi vînt remonter sur son trône. Mais, disent encore les malveillans ou les gens de mauvaise foi, nous ne conservons point notre indépendance, et nous recevons un roi des mains de l'étranger. On peut répondre en deux mots à cette grande objection. Notre indépendance ne serait qu'une véritable anarchie, si nous rejetions le règne monarchique, et dont nous avons éprouvé la douceur, et auquel nous sommes soumis depuis huit cents au moins. En second

lieu, les étrangers ne nous donnent point un roi, ils ne font que ramener au milieu d'eux le bon prince que nous avions déjà reçu avec ac◄ clamation; et qu'un usurpateur, étranger luimême, avait forcé de s'éloigner.

Il n'y a que des esprits extrêmement prévenus ou aveuglés par l'intérêt personnel, qui n'aient point été frappés de ces vérités, et des déclarations et autres pièces diplomatiques publiées par les souverains confédérés, et qui parvenaient très-difficilement en France, ainsi que celles rapportées plus haut. En voici encore quelques-unes essentielles à l'histoire, et dont la reconnaissance des Français gardera un éternel

souvenir,

Proclamation de l'empereur de toutes les Russies (Alexandre), à son armée, à Francfort-sur-l'Oder, le 4 avril 1815.

<< Braves guerriers, l'honneur et la gloire du grand Empire que la Providence m'a confié, votre empereur vient derechef se placer à votre tête ; il vous appelle une seconde fois à la défense de l'humanité et du droit commun de tous les peuples de l'Europe, que Napoléon, le vil et criminel artisan de fraude, ose encore menacer, abusant de notre clémence et de la

foi des traités qui lui assuraient un asile inviolable. Le parjure a su tromper de nouveau, et de la manière la plus indigne, l'espoir des nations qui avaient oublié ses cruelles violences et son insatiable ambition. Que les invincibles phalanges de nos alliés et les nôtres se hâtent d'aller délivrer la France de l'éternel bourreau du genre humain, venant pour gouverner contre les vœux des hommes raisonnables et paisibles qui

ont maintenant le malheur de l'habiter.

<< Soldats! le pacte sacré qui lie à présent les peuples entre eux et doit les garantir de toute oppression, nous saurons le défendre, et, s'il le faut, jusqu'à la dernière goutte de notre sang».

<< Alexandre est au milieu de vous; vous le verrez toujours choisir le véritable sentier de l'honneur, celui qui conduit au bonheur des peuples; et par conséquent mériter votre amour.

L'Empereur prononçait lui-même ce discours. A peine eut-il cessé de parler, qu'un cri unanime se fit entendre: Vive Alexandre-leGrand! Mort au Tyran! Paix aux Français !

Ce prince si digne de régner, écrivit le 10 avril, du château de Schoenbrunn, cette lettre autographe à Louis XVIII: (1)

(1) Extrait de la Gazette Piémontaise.

Mon cher frère et digne allié, la Proví dence qui se rit des desseins des hommes, a permis que la paix de l'Europe, pour laquelle nous avions fait tant de sacrifices il y a quelques mois, fût de nouveau troublée par Napoléon Buonaparte, lequel ne devait son existence politique qu'à notre générosité, et sa vie qu'à notre clémence. Pour ne pas accoutumer les peuples à voir couler le sang de ceux qui les ont gouvernés, même avec un pouvoir illégitime, nous crûmes devoir faire observer scrupuleusement tous les articles du traité de Paris, d'autant que ce traité, souscrit par tous les souverains con→ fédérés, était inviolable. Maintenant je me reproche d'avoir été la cause, quoique involontaire, des maux qui vont accab ler votre malheureux royaume; si je n'eusse point écouté une fausse délicatesse, vous ne seriez pas contraint d'abandonner vos peuples et votre capitale, et la ligue sainte que nous avons renouve→ lée pas par un serment sacré, ne serait néces→

saire.

« Monarque malheureux! dont le monde entier honore les vertus, et que chacun de nous se plaît à prendre pour modèle, n'y aurait-il donc que votre peuple toujours aveuglé par le prestige d'une révolution qui lui a coûté tant de sang et tant de larmes; n'y aurait-il que

les

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