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des nations, bien convaincus, malgré toutes les ruses d'une politique aux abois, que la nation française ne s'est point rendue complice de l'attentat de l'armée, et que le petit nombre des Français qui fut égaré ne tardera pas à reconnaître son erreur; ils regardent la France comme leur alliée. Là où ils trouveront des Français fidèles, les champs seront respectés, les laboureurs protégés, les pauvres secourus, se réservant de faire peser les droits de la guerre sur les provinces qui, à leur approche, ne seront pas rentrées dans leur devoir.

« Cette restriction dictée par la prudence, nous affligerait sensiblement, si notre peuple nous était moins connu. Mais quelles que soient les craintes qu'on a voulu lui inspirer sur nos intentions, puisque les alliés ne font la guerre qu'à des rebelles, notre peuple n'a rien à redouter, et nous aimons à penser que son amour pour nous n'aura été alterée ni par une absence peu de durée, ni par les calomnies des libellistes, ni par les promesses d'un chef de parti, trop convaincu de sa faiblesse pour ne pas caresser ceux qu'il brûle de déchirer.

de

« A notre retour dans notre capitale, retour que nous regardons comme très - prochain, notre premier soin sera de récompenser les citoyens vertueux qui se seront dévoués à la bonne

cause, et travailler à faire disparaître jusqu'à la plus légère trace des abus qui peuvent avoir éloigné de nous quelques Français. »

>>

Signé, Louis.

Sa Majesté crut devoir faire encore une nouvelle tentative pour ouvrir les yeux à son peuple, et détourner les malheurs qui menaçaient la France. Elle publia de Gand, le 2 mai, la déclaration suivante :

<< La France, libre et respectée, jouissait par nos soins de la paix et de la prospérité qui lui avaient été rendus, lorsque l'évasion de Napoléon Buonaparte de l'île d'Elbe et son apparition sur le sol français ont entraîné dans la révolte la plus grande partie de l'armée. Soutenu par cette force illégale, il a fait succéder l'usurpation et la tyrannie à l'équitable empire des lois.

<< Les efforts et l'indignation de nos sujets, la majesté du trône et celle de la représentation nationale ont succombé à la violence d'une soldatesque mutinée, que des chefs traîtres et parjures ont égarée par des espérances mensongères.

Ce criminel succès ayant excité en Europe de justes alarmes, des armées formidables se sont mises en marche vers la France, et toutes

les puissances ont prononcé la destruction du tyran.

<< Notre premier soin, comme notre premier devoir, ont été de faire reconnaître une distinction juste et nécessaire entre le perturbateur de la paix et la Nation française opprimée.

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« Fidèles aux principes qui les ont toujours guidés, les souverains, nos alliés, ont déclaré vouloir respecter l'indépendance de la France et garantir l'intégrité de son territoire. Ils nous ont donné les assurances les plus solennelles de ne point s'immiscer dans son gouvernement inté rieur : c'est à ces conditions que nous nous sommes décidés à accepter leurs secours généreux. L'usurpateur s'est en vain efforcé de semer entr'eux la désunion, et de désarmer par une fausse modération leur juste ressentiment. Sa vie entière lui a ôté à jamais le pouvoir d'en imposer à la bonne foi. Désespérant du succès de ses ar tifices, il a voulu pour la seconde fois, précipiter avec lui, dans l'abîme, la nation sur laquelle il fait régner la terreur. Il renouvelle toutes les administrations, afin de n'y placer que des hommes vendus à ses projets tyranniques; il désorganise la garde nationale dont il a le dessein de prodiguer le sang dans une guerre sacrilège; il feint d'abolir des droits qui, depuis long-temps ont été détruits; il convoque un prétendu Champ

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de-Mai pour multiplier les complices de son usurpation; il se promet d'y proclamer, au milicu des baïonnettes, une imitation dérisoire de cette constitution qui, pour la première fois après vingt-cinq années de troubles et de calamités, avait posé sur des bases solides, la liberté et le bonheur de la France. Il a enfin consommé le plus grand de tous les, crimes envers nos sujets, en voulant les séparer de leur souverain, les arracher à notre famille, dont l'existence, identifiée depuis tant de siècles à celle de la nation elle-même, peut seule encore aujourd'hui garantir la stabilité de la légitimité du Gouvernement, les droits et la liberté du peuple, les intérêts mutuels de la France et de l'Europe.

«Dans de semblables circonstances, nous comptons avec une entière confiance sur les sentimens de nos sujets, qui ne peuvent man→ quer d'apercevoir les périls et les malheurs auxquels un homme que l'Europe assemblée a voué à la vindicte publique les expose. Toutes les puissances connaissent les dispositions de la France. Nous nous sommes assurés de leurs vues amicales et de leur appui.

<< Français ! saisissez les moyens de délivrance offerts à votre courage! ralliez-vous à votre roi, à votre père, au défenseur de tous vos droits;

accourez à lui pour l'aider à vous sauver, pour mettre fin à une révolte dont la durée pourrait devenir fatale à notre patrie, et pour accélérer, par la punition de l'auteur de tant de maux, l'époque d'une réconciliation générale.

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Signé, Louis.

Le roi étant à Gand, publia un manifeste, le 24 avril, délibéré en conseil d'Etat, présidé par S. M., sur le rapport du comte de LallyTollendal. Il est inutile de le rapporter ici en entier. Nous en ferons remarquer seulement quelques passages. «Que si, dans des circonstances d'une telle difficulté, à la suite d'orages si violens et si longs., parmi tant de maux à réparer, tant de pièges à découvrir et des intérêts si contraires à concilier, on n'a pas pu franchir tous les obstacles, échapper à toutes les surprises, se préserver même de toutes les fautes, le Roi pourrait encore se flatter de l'assentiment de toutes les bonnes consciences, s'il disait que la plus grande erreur a été de celles qui ne sortent que du cœur des bons princes, que ne commettent jamais les tyrans; c'est à leur pouvoir qu'ils ne veulent point de bornes, c'est à sa clémence que le Roi n'en a pas voulu...... Vous savez, Français, qu'il n'a pas tenu au roi de reconquérir vos droits. Il vous sacrifierait aujourd'hui les

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