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tialité ces prétendues fautes, et prouve, d'une manière victorieuse que, loin de mériter la critique et les reproches des malveillans, elles sont autant d'actions louables, dignes de la bonté et de la sagesse du Roi.

Aux Représentans. L'anonyme se propose d'engager les Représentans du peuple (en juin 1815) à venir au secours de la patrie, en portant Buonaparte à sacrifier ses injustes prétentions. Il parle des mécontentemens de l'armée, dont quelques-uns des chefs regrettaient des majorats, situés au bout de l'Europe. 11 décrit l'heureuse situation où se trouvait la France, avant le 20 mars 1815, et les maux qui ont fondu sur elle, depuis cette époque.

On peut dire à la louange de la plupart des écrivains et des poètes qui vivent dans la capitale, qu'ils ont défendu la cause de Louis XVIII, chacun d'une manière proportionnée à leurs talens, malgré la verge de fer et les agens de l'usurpateur. C'est ce que nous prouverons dans les pièces justificatives, où l'on trouvera réunis, à la suite des pamphlets, les poèmes, les odes, les satires, les épigrammes, pour la plus grande partie, que l'on recherchait dans les meilleures sociétés, et qui charmaient un instant les peines des patriotes.

Parmi les placards qu'on était surpris de lire

chaque matin, sur les murailles de la capitale, celui qui excita le plus l'attention, avait pour titre: A l'Armée, à la Garde nationale, à la Jeunesse, aux Français. L'auteur se faisait connaître sous le nom de Lasmaldi Royaumont. Il était imprimé en trois colonnes sur une grande feuille de papier raisin, et l'on y donnait le démenti à chaque assertion fausse qu'alléguait avec tant d'impudence, le parvenu Corse. Ce placard, très-bien imprimé, fut affiché, pour la première fois, dans la nuit du II au 12 avril, et renouvelé plusieurs nuits de suite, malgré la surveillance de la police. On a prétendu que des Gardes nationaux, tout en faisant la patrouille, en couvraient les murailles.

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Une feuille, que les royalistes imaginèrent de publier, sous le titre de Journal du Lis, mit en défaut tous les agens de la police. C'était l'extrait des gazettes étrangères, pour tout ce qui concernait, à Gand, Louis XVIII, sa famille, ses Ministres, et les Puissances Alliées. On l'imprimait en deux colonnes, sur une feuille in-quarto, en petit texte. Cette feuille ne paraissait point à jour déterminé, mais seulement quand il y avait assez de matière pour la remplir. Elle était imprimée dans une nuit et dans un lieu secret, que la police ne put jamais découvrir. Six ouvriers honnêtes, dont on était

bien sûr, faisaient ce travail, et avaient chacun six francs par jour, employés ou non. Elle se tirait au nombre de quatre mille, et se distribuait gratis, aux principaux fonctionnaires du Gouvernement, et à toutes les classes des citoyens. Elle était distribuée dans chaque quartier par de bons royalistes, qui les glissaient sous les portes cochères, ou les remettaient aux portiers. Des visites furent faites chez différens imprimeurs soupçonnés d'avoir des presses clandestines, et l'on ne trouva rien. On arrêta, quoiqu'il n'y eût contre eux, aucune preuve, quelques membres des comités secrets, dont nous avons parlé; mais d'autres rédacteurs prirent aussitôt leur place.

Une dame soupçonnée d'être une des principales distributrices de ce journal et d'une multitude de pamphlets (1), fut arrêtée chez elle,

(1) La dame de Launay, lingère de la maison du Roi, est une de ces héroïnes qui s'exposaient à mille dangers pour faire circuler dans le public les pamphlets lancés contre Buonaparte. Denoncée et détenue en prison pendant plus de deux mois, elle ne fut point mise en liberté aussitôt l'arrivée du Roi à Paris, le 8 juillet. Il fallut que la Cour d'Assise le 16 juillet, d'après la décision des jurés, la déclarât non coupable à l'unanimité. Honneur aux femmes courageuses qui ont toujours bravé la tyrannie de l'usurpateur !

où on la retint en charte privée pendant plusieurs heures, avant de la conduire à la préfecture de police, afin de se saisir et de fouiller toutes les personnes qui viendraient la voir. Cette capture, qui fit beaucoup de bruit, ne produisit aucun effet : le Journal du Lis et les diatribes ne continuèrent pas moins à circuler. Revenons au récit des faits historiques. Six jours après la venue de Buonaparte, le dimanche 26 mars, il devait passer la revue de la garde nationale parisienne. Mais cette revue fut remise successivement jusqu'au dimanche 16 avril. Au lieu d'être de trente mille hommes, elle fut à peine de dix mille, le plus grand nombre de citoyens n'ayant point voulu s'humilier à subir l'inspection et à recevoir les ordres d'un homme qu'ils détestaient, et qu'ils regardaient comme le dévorateur du genre humain. Ils aimèrent mieux encourir sa vengeance, plutôt de se prêter à une soumission qu'ils regardaient comme déshonorante pour eux. Ceux qui se présentèrent sous les armes y furent contraints pour ainsi dire; c'étaient des employés qui craignaient de perdre leurs places, ou des enthousiastes fanatiques de cet exilé dans l'île d'Elbe, qui rompant son ban était venu souiller le palais de nos rois et s'asseoir sur le trône des fils de Saint-Louis. Cette revue du. 16 se passa comme les précédentes;

il se contenta d'interroger quelques chefs de lêgions, des commandans de bataillons qu'il connaissait, et ensuite passa au galop dans tous

les rangs.

S'il parvint, en quelques mois, lors de son dernier retour, à lever quatre ou cinq cent mille hommes dans les départemens, ce ne fut point par attachement pour sa personne; les uns se laissèrent entraîner par ses meneurs, les autres par les promesses qu'on leur fit qu'ils ne s'éloigneraient point du lieu de leur naissance, et tout-à-coup des ordres tyranniques les forcèrent à marcher. La conscription n'était plus en vigueur, mais les mesures violentes lui avaient succédé. Les hommes de tout âge, de tout état, mariés ou non, étaient contraints de s'enrôler. Que de larmes répandaient les épouses pour leurs maris, les mères pour leurs enfans! Les villages étaien dépeuplés, les travaux abandonnés, les champs sans culture, et tous les coeurs au dé sespoir. Cependant des journaux mensongers, à la solde ou redoutant la tyrannie de l'usurpanous disaient que des provinces se levaient

teur, en masse et couraient aux armes avec des trans. ports de joie. Peu s'en fallut qu'on ne prît des enfans âgés de quinze ou seize ans et qu'on dirigeait ensuite sur les armées qui étaient aux frontières, sans même leur avoir appris à se servir

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