VOEUX DE NOUVEL AN, 1915 E souhaite que chaque heure JE Vous meurtrisse le cœur. Je souhaite que chaque pas que vous ferez Vous brûle les pieds. Je souhaite que vous deveniez aveugles et sourds A la beauté des choses, Et que vous marchiez, nuit et jour, Sous un ciel morose. Sans voir les fleurs éclore au coin des haies, Sans entendre un mot, sans surprendre un chant Qui vous rappelle les femmes et les enfants Je souhaite que la terre, notre terre, Se creuse de fondrières * I may mention, as an example of German tactics, that this translation has been widely circulated in America, as an original A NEW YEAR'S PRAYER, 1915* I PRAY that every passing hour Your hearts may bruise and beat, I pray that Beauty never more May charm your eyes, your ears, That you may march, through day and night, Beneath a heaven of tears, Blind to the humblest flowers that in The hedgerow-corners bloom, Deaf to whatever sound or cry Of dear ones left at home. I pray your guns may be engulfed Beneath the loam-our loam ! poem by myself, with loud denunciations of the ferocious spirit of the English writer. Sous vos canons, Et que les rivières du pays, de notre pays, Sortent de leur lit Pour submerger vos bataillons. Je souhaite que les spectres de nos martyrs Empoisonnent vos nuits, Et que vous ne puissiez plus ni veiller, ni dormir, Sans respirer l'odeur du sang De nos Saints Innocents. Je souhaite que les ruines de nos maisons Et que l'angoisse trouble votre raison, Et que le doute confonde votre rage, Et que vous erriez éperdus comme des bêtes Je souhaite que vous viviez assez longtemps Afin que Dieu vous épargne le suprême châtiment I pray the streams-our streams-may leap In floods above their banks and sweep Your trampling hosts to doom! I pray the spectres of our slain I pray the ruins of our homes May crush you like a worm, Your brains beneath the torment reel, Doubt from your hearts their fury steal, Fear drive you like brute beasts that squeal And fly before the storm! I pray that you may live to bear Each pang that marked our path; Then God may at the last relent, And spare your souls the chastisement Of his eternal wrath! CARILLONS DE FLANDRES 'EST un Dimanche de Flandre, C'E Le ciel bleu, d'un bleu de lin, Doucement semble s'épandre Sur la plaine et le moulin. Se sont mises à chanter La plantureuse gaieté Des kermesses proches. Va! Sonne! Sonne gaiement! Des corbeaux et des vautours Semeurs de deuils et d'alarmes. |