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torité ecclésiastique, au contraire, décide les cas de conscience, force les curés à la soumission, ou punit par l'interdiction leur désobéissance, et procure le grand avantage de mettre de l'unité dans la discipline de tous les diocèses, et des diverses communes de chaque diocèse. Une assemblée d'évêques dirait dans quel cas les cérémonies de l'église peuvent être refusées; car elles ne peuvent pas être accordées à tout le monde indistinctement, dans un pays où est établie la liberté des cultes; établirait les règles à suivre à l'égard des parrains, des mariages, des communions; déciderait sur quel point on peut se relâcher de l'ancienne discipline de l'Eglise, et chercherait, dans l'intérêt de la religion, à accommoder la rigueur de ses préceptes avec la tiédeur du temps; ne per+ mettrait pas qu'on pût interdire la danse et tous ces passe-temps moins dangereux que l'oisiveté. Une assemblée du clergé enfin au rait renouvelé le premier article de la déclaration de 1682, sur l'indépendance du pou voir royal, par une décision solennelle qui aurait eu plus de dignité et plus d'empire sur les esprits, que cette signature individuelle sollicitée à la porte de chaque évê

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ché. Louis XIV l'avait bien plus habilement senti que les hommes de notre temps; il savait que l'emploi de son autorité seule n'aboutirait qu'à décorer des brouillons du titre de saints, et leur punition du nom de mar

tyre, et que c'était par le moyen des évêques assemblés qu'il pourrait opposer aux prétentions du pape une résistance efficace et sans inconvénient. Tel fut le motif de l'assemblée de 1682; tel fut le but qu'il atteignit. Mais aujourd'hui le seul nom d'assemblée du clergé fait frissonner nos braves. On croit y voir tout l'ancien régime. Je ne sais pas cependant en quoi une assemblée du clergé pourrait être si fâcheuse, soit pour le pouvoir royal, soit pour le gouvernement représentatif. Je crois qu'il faudrait remonter à mille ans, jusqu'à Louis-le-Débonnaire, pour trouver une assemblée du clergé funeste au pouvoir royal; et quant au gouvernement représentatif, n'a-t-on pas vu continuellement en Angleterre des assemblées du clergé anglican? et pendant long-temps elles s'assemblaient régulièrement tous les deux ans, sans nuire aux affaires générales. Et ne doiton pas dire même qu'une assemblée du clergé où il puisse défendre et discuter ses inté~

rêts, est de l'essence même d'un gouvernement où tous les intérêts doivent être défendus, et où l'on ne doit prononcer sur aucun qu'après qu'il a pu se faire entendre? Sans doute on aurait beaucoup d'avantages à retirer, et rien à redouter de la réunion de l'épiscopat français, tel que nous le voyons actuellement, avec tant de vertu, de sagesse et de désir du bien général.

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Voici une remarque que je soumets aux hommes de bonne foi. Tout le monde paraît d'accord sur la religion; tous en font l'éloge, royalistes ou libéraux : c'est le premier besoin des peuples; c'est la première et la plus sûre garantie de l'accomplissement de tous les devoirs; celui qui la rejette pour luj-même, la souhaiterait dans tous ceux avec qui il a des relations : dans sa femme, ses enfans, ses gens, ses voisins, et dormirait plus tranquille avec cette sauve-garde. Après tant de circonstances qui ont affaibli le zèle religieux, faut-il le ranimer, le réchauffer? Oui, sans doute, dira-t-on; il faut ramener à la religion tant de déserteurs ou d'indifférens. Eh bien! puisque tout le monde est d'accord là-dessus, travaillons à ce but nécessaire quel moyen emploiera-t-on? Une

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réunion d'hommes qui s'engagent à la pratique des œuvres pieuses? - Dieu nous en garde! c'est une conspiration flagrante. Les plus angustes exemples d'une fervente piété? Ah! gardez nos princes de la vie dévote : confondre la vie dévote et la vie chrétienne, c'est les dégrader l'une par l'autre. — Eh bien! les missions?-Fi donc! cela choque la vue des honnêtes gens qui passent par-là par hasard; qu'elles aillent chez les sauvages, où elles courront moins de risques. Ne serait-ce pas un moyen de remettre la religion en honneur, que d'accorder quelque préférence à ceux qui en pratiquent le mieux les devoirs?-Gardez vousen bien! vous feriez des hypocrites. - Et les jésuites?—Nous aimons trop les rois et les mœurs pour les admettre. - Et si le clergé avait moins d'indulgence pour ceux qui négligent leurs devoirs religieux; si le retour à la sévérité de l'ancienne discipline...? Prenez donc garde : c'est nous mener tout droit au fanatisme, à l'espionnage, à l'inquisition. -Si du moins ne pouvant ramener à la 'religion les déserteurs, nous cherchions à conserver les générations naissantes sous ses drapeaux; si l'on supprimait les livres

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impies? Ah! Dieu! que dites-vous! et la liberté de la presse! la Charte! Omar et la barbarie! Que ferions-nous de Zaïre sans l'Epitre à Uranie, de la Henriade sans la Pucelle, du Siècle de Louis XIV sans le Commentaire de la Bible? quel blasphême contre les idées libérales!

C'est ainsi que tout en protestant de sou zèle et de son admiration pour la religion, on repousse violemment tout essai, toute tentative dont l'effet pourrait être de rendre ou de conserver quelques cœurs à la religion. La vérité est que tous les moyens que je viens d'indiquer ont été employés pour servir la religion, et sans autre but; et c'est précisément parce qu'on craint qu'ils ne contribuent à ce résultat, qu'on y oppose tous les obstacles possibles, qu'on représente le remède comme le mal même, et qu'on re pousse avec fureur tout ce qui tendrait à améliorer une situation qu'on aime, parce qu'elle livre la jeunesse, sans aucun frein, à tous les emplois qu'on lui prépare dans l'in+ térêt d'un parti

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Qu'on ne s'y trompe pas en effet il s'a git ici d'une question toute politique. S'il s'agissait d'une question religieuse, je ne me

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