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prince de Talleyrand nous représenter aux étrangers comme une nation moins avancée que les autres en lumières et en philanthropie, et ayant besoin d'être éclairée sur ce point par la libéralité du prince et de son ministre? Ces observations ne diminuent en rien ma reconnaissance pour le grand service que l'Angleterre a récemment rendu à l'humanité (4). Le courage et la persévérance de Thomas Clarkson ont enfin reçu leur récompense. La ville de Liverpool, ellemême, où en 1787, il avait manqué d'être jeté à l'eau, a fini par rendre hommage à sa vertu. M. Wilberforce, le digne coopérateur de sa belle œuvre, avait, pendant long-temps, fait tous les ans au parlement une motion sur ce sujet « que j'ai le bonheur de trouver, » me faisait-il l'honneur de m'écrire, « aussi intéressant pour Vous que pour moi. » Il publia en 1814 un écrit contre cet infame trafic, et je doute que les salons de l'aristocratie puissent offrir un tableau aussi charmant que celui de l'aimable et jolie mademoiselle de Staël, fille d'une telle mère, petite fille de M. Necker, recevant à dix-sept ans, de Wilberforce, une plume d'or en reconnaissance de ce qu'elle avait traduit en français et distribué son ouvrage.

V.

SUR LES ÉLECTIONS DIRECTES OU A plusieurs degrés (2).

Nos jeunes publicistes donnent une grande préférence aux élections directes, et je crois qu'ils ont raison; l'expérience a montré qu'elles étaient beaucoup plus favorables à l'esprit public; mais, tout en déniant le droit de représentation à la presque totalité des Français, ils ne conçoivent pas comment l'assemblée constituante put chercher une autre solution du problème. Cette assemblée s'était trouvée entre l'exemple des institutions anglaises, si prônées encore aujourd'hui, et l'exemple des États-Unis; d'un côté des émeutes électorales, une vénalité déhontée, des bourgs pourris devenus propriétés particulières; de l'autre l'universalité des suffrages, où la contribution

(1) M. Pitt y a peu contribué. On trouve dans l'Edinburgh-Review du mois de mai 1815, que de 1796 à 1797, tandis qu'il faisait les discours les plus expressifs de son horreur pour le commerce des noirs, la traite avait augmenté de trente mille têtes de règres, et que M. Pitt lui-même avait fait des arrangements spéciaux pour faciliter le transport de quarante-cinq mille esclaves d'Afrique aux diverses (Note du général Lafayette.)

colonies.

(2) Voy. la p. 432 de ce vol.

et la représentation ne se distinguent point. Ce dernier degré de perfectionnement lui paraissant impraticable en France, elle plaça les conditions non dans la propriété, la naissance, etc., mais dans la confiance du peuple, exprimée au moment de la réunion des colléges. Elle pensa que les citoyens les moins éclairés étaient capables de connaître, si ce n'est les talents d'un député, du moins les opinions et la probité d'un électeur. On pourrait ajouter que Mirabeau, Sieyes et bien d'autres, étaient, en théorie abstraite, partisans de l'élection graduelle. Aujourd'hui, après avoir exclu quatre millions de Français, on borne, aux cent m lle plus riches, le droit de consentir, par leurs représentants, les taxes et les lois auxquelles les autres ne sont pas moins soumis. Ces électeurs appelés de chez eux au chef-lieu du département y seront divisés en plusieurs sections, chacune présidée par un commissaire du roi, et cependant nous avons lieu de croire que les élections seront plus patriotiques qu'elles ne l ont été jusqu'à présent. Mais l'assemblée constituante est d'autant plus excusable qu'elle n'avait eu que l'expérience des élections graduelles des communes et des élections directes des deux autres ordres aux états-généraux. Espérons que l'augmentation du nombre des députés, la diminution du taux exigé pour être électeur, la multiplication des chefs-lieux d'élection, généraliseront un jour beaucoup plus ce droit de représentation.

VI.

DÉCLARATION DE LA CHAMBRE DES REPRÉsentants. Séance du 5 juillet (1).

« Les troupes des puissances alliées vont occuper la capitale. « La Chambre des représentants n'en continuera pas moins de siéger au milieu des habitants de Paris, où la volonté expresse du peuple a appelé ses mandataires.

« Mais, dans ces graves circonstances, la Chambre des représentants se doit à elle-même, elle doit à la France, à l'Europe, une déclaration de ses sentiments et de ses principes.

«Elle déclare donc qu'elle fait un appel solennel à la fidélité et au patriotisme de la garde nationale parisienne, chargée du dépôt de la représentation nationale.

Et Voy, la p. 476 de ce vol,

Elle déclare qu'elle se repose avec la plus haute confiance sur les principes de morale, d'honneur, sur la magnanimité des puissances alliées, et sur leur respect pour l'indépendance de la nation, si positivement exprimés dans leurs manifestes.

« Elle déclare que le gouvernement de la France, quel qu'en puisse être le chef, doit réunir les voeux de la nation, légalement émis, et se coordonner avec les autres gouvernements, pour devenir un lien commun et la garantie de la paix entre la France et l'Europe.

« Elle déclare qu'un monarque ne peut offrir des garanties réelles, s'il ne jure d'observer une constitution délibérée par la représentation nationale et acceptée par le peuple. Ainsi, tout gouvernement qui n'aurait d'autres titres que des acclamations et les volontés d'un parti, ou qui n'adopterait pas les couleurs nationales et ne garantirait point:

«La liberté des citoyens; l'égalité des droits civils et politiques; la liberté de la presse; la liberté des cultes; le système représentatif; le libre consentement des levées d'hommes et d'impôts; la responsabilité des ministres ; l'irrévocabilité des ventes de biens nationaux de toute origine; l'inviolabilité des propriétés; l'abolition de la dîme, de la noblesse, ancienne et nouvelle, héréditaire, de la féodalité; l'abolition de toute confiscation des biens; l'entier oubli des opinions et des votes politiques émis jusqu'à ce jour; l'institution de la Légion-d'Honneur; les récompenses dues aux officiers et aux soldats; les secours dus à leurs veuves; l'institution du jury; l'inamovibilité des juges; le paiement de la dette publique;

<< N'aurait qu'un existence éphémère et n'assurerait point la tranquillité de la France ni de l'Europe.

«Que si les bases énoncées dans cette déclaration pouvaient être méconnues ou violées, les représentants du peuple français, s'acquittant aujourd'hui d'un devoir sacré, protestent d'avance à la face du monde entier contre la violence et l'usurpation. Ils confient le maintien des dispositions qu'ils proclament à tous les bons Français, à tous les cœurs généreux, à tous les esprits éclairés, à tous les hommes jaloux de leur liberté, enfin aux générations futures! »

FIN DU TOME CINQUIÈME.

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RÉVOLUTION FRANÇAISE.-CORRESPONDANCE DEPUIS LE MOIS DE
FÉVRIER 1799 jusqu'au 18 brUMAIRÈ (8 nòvembre 1800.)

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A madame de Lafayette.

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A madame de Lafayette..

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A madame de Lafayette.
A madame de Lafayette.

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A madame de Lafayette.

A M. de Maubourg.

A madame de Tessé.

A madame de Lafayette.

A madame de Lafayette.

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CORRESPONDANCE DEPUIS LE MOIS DE NOVEMBRE 1799 JUS

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II. Sur les réactions du Midi en 1845.

III. Sur le général Bernadotte.

IV. Sur l'abolition de la traite des noirs.

V. Sur les élections directes ou à plusieurs degrés
VI. Déclaration de la chambre des représentants.

FIN DE LA TABLE.

555

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Ibid.

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