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de nouveau le corps d'observation du général Kray. Lorsqu'on veut, par des attaques de deux corps d'armée séparés, contraindre un ennemi supérieur en forces à chacun des deux, de céder la position qu'il occupe entr'eux, il faut que ces attaques soient simultanées, et que l'ennemi soit obligé de se diviser, ou de perdre l'un des appuis des aîles.

Le manque de concert, que nous venons de faire remarquer, devoit servir le général Kray; mais on n'en pouvoit profiter avec plus de célérité et de précision, ni mieux remplir son objet, qui étoit de se maintenir jusqu'à l'arrivée des renforts qui devoient remplir le vuide causé par le départ des troupes russes.

Il ne restoit guère plus que 18 ou 20,000 hommes de l'armée auxiliaire que le général Souwarow avoit conduite en Italie et qui y avoit reçu au milieu de thermidor un renfort de 10 à 11,000 hommes venus par la route de Hongrie.

L'avant-garde de ce corps d'armée (l'un de ceux qui ait jamais livré autant et d'aussi sanglans combats dans un Préc. des Ev, mil. N°. VII,

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espace de quatre mois) parut le 28 fructi high dor à Bellinzona.

Les colonnes défilèrent par Agno et campèrent à Bironia, Faverna et Bedano dans les environs du Mont-Cenère. ( Le général Lecourbe avoit occupé cette position, trois mois auparavant. ) Le général Souwarow arriva, le 29 fructidor, à Lugano, après avoir rassemblé ses troupes au Mont-Cenère: il fit ses dispositions. pour les attaques du St. Gothard, pour sa réunion avec les corps autrichiens des généraux Auffenberg et Jellachich, qui occupoient devant les avant-gardes du général Lecourbe, les frontières des Grisons et des petits Cantons.

et

Cette division de troupes autrichiennes, qui devoit recevoir encore quelques renforts par le Tyrol, étoit destinée à seconder le général Souwarow, dont le but n'étoit pas seulement de repousser le général Lecourbe, et de rétablir l'aîle gauche de l'armée alliée de Suisse dans ses anciennes positions sur la Reuss, mais encore d'envelopper la droite de l'armée française, de la séparer du Valais et

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franchissant, à la fois, le mont Furca, et l'Engelberg, de marcher sur Lucerne et sur Berne, pour forcer le général Masséna à quitter sa position, et à passer l'Aar pour assurer ses derrières.

le

A mesure que les Russes s'avançoient vers les frontières de la Suisse méridionale, corps du général Strauch, soutenu par le général Laudon, se porta en avant et reprit ses anciens postes.

Dès le 1er. vendémiaire, le maréchal 23 Souwarow, ayant remonté la Leventine, ou vallée du Tessin, s'empara du poste d'Airolo, et le lendemain, de celui de St. Gothard, pendant que le général de Rosenberg tournoit, par les sources du Rhin, vers le lac d'Oberalp, la position d'Urseren. Plus loin le général Auffenberg descendoit, avec sa brigade, par le Maderaner - Thal dans la vallée de la Reuss, pour se réunir aux colonnes du général Souwarow dans la position du Steig.

Ainsi, la reprise du St. Gothard et des positions sur la Reuss par le général Souwarow étoit exactement dans le sens

opposé, la même opération que celle qu'avoit faite, un mois auparavant, le général Lecourbe, qui maintenant étoit forcé de céder ces postes importans. Le détail topographique, par lequel nous avons, dans notre numéro V, essayé d'expliquer cette expédition, pourroit être répété ici: il suffiroit de transposer les noms des vallées et des issues par lesquelles les colonnes du général Souwarow, débouchant en avant les unes des autres, comme l'avoient fait celles de Lecourbe, coupoient successivement la retraite des divers postes français, établis sur le cours de la Reuss depuis le pont du Diable jusqu'à Altorf.

L'entrée du maréchal de Souwarow en Suisse ne pouvoit être plus heureuse, et cette expédition, peut-être d'un genre nouveau, pour ce vieux capitaine, étoit d'autant plus remarquable, que ses officiers et ses soldats sortoient des plaines d'Italie, et n'avoient presque aucune expérience de cette espèce de guerre.

Gothard par les

Si la prise du St. Français avoit, un mois auparavant, chan

gé, avec tant d'avantage pour eux, la situation de leurs affaires en Suisse, cette clef n'étoit pas moins importante entre les mains des Russes. Nous avons dit jusqu'où le général Souwarow auroit poussé ses progrès, si les succès d'une attaque, ou seulement le maintien de la position de la droite de l'armée sur la Limat, lui en eussent laissé le tems: on verra qu'après un grand revers, l'occupation des hautes Alpes et la communication avec l'italie auroient pu, sinon balancer la fortune des armes, du moins assurer les moyens de rétablir les affaires des Alliés. Mais quelque complette qu'ait été la victoire qu'a remportée, depuis, le général Masséna, il semble qu'il auroit dû rendre plus difficile, au général Souwarow, l'entrée de la Suisse par le St. Gothard.

Depuis que l'armée du prince Korsakow avoit remplacé les troupes autrichiennes dans la position de Zurich, et que l'Archiduc avoit marché au secours de Philipsbourg, le général Hotze 'commandoit la partie de l'armée autrichienne qui étoit restée en Suisse, et qui consistoit en

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