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par M. de Saint-Marc. Nouvelle édition, augmentée de plusieurs remarques et de pièces relatives aux ouvrages de l'auteur, enrichie de figures gravées d'après les dessins du fameux Picart-leRomain. Amsterdam, D. J. Changuion, 1772, 5 vol. in-8° et in-12. Dans plusieurs exemplaires, le titre porte Paris, les libraires associés.

« D'Alembert, suivant M. Daunou, donne le nom de Boi«leau variorum à cette édition, dans laquelle on a rassemblé « les notes de Boileau lui-même, celles de Renaudot, Bros« sette, Dumonteil, Souchay, Saint-Marc, avec de nouvelles « remarques. »

Si l'intention de l'historien de l'académie françoise a été de désigner ainsi cette édition, il faut en conclure qu'il ne l'a pas même parcourue, et qu'il s'en est rapporté au titre seul. Elle est réellement beaucoup moins étendue que celle de 1747. Elle contient, il est vrai, un petit nombre de notes de Dumonteil relatives aux jésuites, et dont Saint-Marc ne pouvoit faire usage à Paris, ensuite des remarques littéraires du nouvel éditeur en plus petit nombre encore, enfin un pamphlet intitulé: Boileau aux prises avec les jésuites [a], et trois lettres que nous avons rapportées [b]; mais ces augmentations ne forment pas quatre-vingts pages, tandis que le Bolæana avec ses additions, les Essais philologiques ou Supplément aux remarques critiques remplissent tout le cinquième volume de l'édition publiée par Saint-Marc.

Le Bolaana est remplacé, dans l'édition de 1772, par l'Abrégé de la vie de M. Despréaux [c], dont l'abbé Goujet est l'auteur; les Essais philologiques y sont entièrement supprimés.

[a] Nous en avons parlé, tome IV, page 590, note a.
[b] Elles sont insérées dans le tome IV, pages 642-648.
[c] Nous en parlons, page xiv de cette notice.

Par les notes de Renaudot, il faut entendre celles de l'édition de 1713, lesquelles appartiennent évidemment à Despréaux, puisque le privilège de cette édition, dans lequel elles sont mentionnées, fut accordé immédiatement après sa mort. D'ailleurs elles sont à-peu-près les mêmes que celles des autres éditions originales. Nous avons fait connoître en quoi consistoient les notes de Dumonteil et de Souchay [a].

Si l'édition de 1772 est fort inférieure à celle de 1747 sous le rapport de l'exécution typographique, elle offre plus d'ordre dans l'arrangement des pièces. On peut consulter le Manuel du libraire, par M. Brunet, sur les différences que présente le premier volume, dans les exemplaires où l'on a réimprimé les sept premières feuilles.

L'édition in-12, publiée en 1775, Amsterdam, D. J. Changuion, est conforme à celle de 1772.

OEuvres de Boileau-Despréaux, imprimées par ordre du Roi (Louis XVI), pour l'éducation de monseigneur le dauphin, Paris, imprimerie de Didot l'aîné, 1788, 3 vol. in-18.

Cette charmante édition et celle qui a été donnée pour le même objet en 1789, 2 vol. in-4o, contiennent le texte et les notes de l'édition originale de 1713; mais on y a joint la XII satire, quelques épigrammes, la dissertation critique sur Joconde, et l'on a fait de légers changements dans l'ordre des pièces.

OEuvres de Boileau-Despréaux, avec neuf figures, etc., Paris, de l'imprimerie de Crapelet, 1798, in-4°.

Cette édition, qui n'est pas complète, mérite d'être distinguée pour la pureté du texte. Elle est accompagnée d'un Discours préliminaire, dans lequel Palissot [b] répond aux

[a] Voyez la page xix de cette notice, à l'article de l'édition de 1747.

[b] Charles Palissot de Montenoy, né à Nanci en 1730, mort à

détracteurs de Despréaux, et remonte à la cause des jugements opposés de Voltaire sur ce dernier. Nous transcrivons une partie de ce qu'il dit, à ce sujet, de l'auteur de la Henriade: «On sait que par une espèce de coquetterie, qu'on << seroit en droit de lui reprocher comme une foiblesse, il << montra souvent trop d'indulgence pour la médiocrité de « quelques auteurs vivants dont il vouloit captiver les suf<«<frages; mais on ne l'accusa jamais d'être prodigue de louanges envers les morts: c'est lui cependant qui, après << avoir nommé, dans le Temple du Goût, Corneille, Racine « lui-même et notre inimitable La Fontaine, ne balance ❝ pas à placer Boileau à la tête de ces grands hommes. Là, « dit-il,

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Là régnoit Despréaux, leur maître en l'art d'écrire [a].

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Cependant nous ne devons pas dissimuler (et ce « détail ne déplaira pas à ceux qui aiment à observer, même << dans les grands hommes, les foiblesses de l'humanité) que «Voltaire parut se refroidir un peu pour Boileau, depuis le

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parallèle que fit l'abbé Batteux de la Henriade et du Lu« trin [b]. Ce parallèle, qui ne pouvoit être au fond qu'une « plaisanterie, car ces deux ouvrages n'étoient pas suscep«tibles d'une comparaison sérieuse, prouvoit néanmoins « d'une manière assez piquante que Boileau, dans une fable « qui sembloit ne rien promettre à l'imagination, avoit mis « à-la-fois plus de génie dans son plan, et plus de richesse

Paris en 1814, écrit très purement, même avec élégance, en vers et en prose. Il a plus de goût que d'imagination, plus d'esprit que de connoissances; et, dans ses jugements sur les contemporains, il se laisse dominer par ses affections.

[a] Discours préliminaire, page 3.

[b] Voyez, sur cet opuscule, notre tome II, page 454, note a.

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«de poésie dans ses détails, que Voltaire en traitant un sujet beaucoup plus digne de l'épopée. Cette plaisante«rie, exagérée comme elles le sont toutes, mais d'une malignité vraiment ingénieuse, déplut à l'auteur de la Hen<< riade. Fatigué de s'entendre opposer sans cesse la perfection << du style de Boileau, il prit insensiblement contre Boileau « même un peu d'humeur; et, ce que peut-être il n'eût "point ośé du vivant du satirique, il osa lui adresser une épître qui commence par ces vers:

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Boileau, correct auteur de quelques bons écrits,

Zoïle de Quinault et flatteur de Louis [a].

« Assurément on ne pouvoit être ni plus sévère ni plus <«< injuste, etc. [b].

« Mais ce qui achève de prouver combien la comparaison « de la Henriade au Lutrin déplut à Voltaire, c'est qu'il a « presque toujours évité de parler de ce poëme, ou qu'il «n'en a parlé que pour le dégrader. S'il en a dit un mot à <«<l'article Bouffon, dans ses questions sur l'Encyclopédie [c], « c'est pour le mettre au-dessous d'un poëme anglois du doc« teur Garth, intitulé le Dispensary [d]. On y trouve, dit-il,

[a] Voltaire intitula cette pièce Épître à Boileau, ou mon Testa

ment.

[b] Discours préliminaire, page 9.

[c] Dans les éditions les plus récentes des œuvres de Voltaire, les Questions sur l'Encyclopédie sont fondues dans le Dictionnaire philosophique.

[d] Sir Samuel Garth, poëte et médecin anglois, mort vers 1718, à l'âge d'environ quarante-six ans, fut en butte à l'animosité de plusieurs de ses confrères, ainsi que du corps des apothicaires de Londres, pour avoir encouragé l'établissement des dispensaires, ou salles de consultations gratuites et de pharmacie en faveur des indigents

beaucoup plus d'imagination, de variété, de naïveté, etc., que « dans le Lutrin de Boileau. C'est apparemment pour en don«ner une idée favorable qu'il en traduit le début. Voici sa << traduction :

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Muse, raconte-moi les débats salutaires

« Des médecins de Londre et des apothicaires.

« Contre le genre humain si long-temps réunis,

Quel dieu, pour nous sauver, les rendit ennemis ?

« Comment laissèrent-ils respirer leurs malades,

<< Pour frapper à grands coups sur leurs chers camarades?
<< Comment changèrent-ils leur coiffure en armet,

« La seringue en canon, la pilule en boulet?

<< Ils connurent la gloire : acharnés l'un sur l'autre,

« Ils prodiguaient leur vie et nous laissaient la nôtre. »

<< Nous ne sommes point à portée de vérifier si cette tra«duction est fidèle [a]; mais nous doutons qu'un lecteur << soit tenté de comparer ce style à celui du Lutrin. Ces chers « camarades, ces seringues changées en canons, et ces pilules « en boulets nous paroissent d'un burlesque qui n'est pas << très supérieur à celui de Scarron, etc. »

A ces passages extraits du discours préliminaire de l'édition de 1798 [6], nous joindrons la citation ci-après, puisée dans ce même article de Voltaire, réfuté par Palissot: «On com«mença par donner d'abord le nom de poëme burlesque « au Lutrin de Boileau; mais le sujet seul était burlesque. Le

malades. Il se vengea par le ridicule, et publia, en 1699, son poëme, composé de six chants, comme le Lutrin, mais que les Anglois euxmêmes n'osent opposer à ce chef-d'œuvre.

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[b] Ce discours préliminaire parut d'abord à la tête d'une édition des œuvres choisies de Despréaux, imprimée sur mauvais papier. Paris, Déterville, 1793, in-8°.

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