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En l'an 10, loi du Corps législatif, qui ordonne la reprise des travaux, suivant le plan conçu et adopté sous Louis XVI, en 1787;

En 1814, suspension des travaux; reprise en 1817;

Le 9 février 1820, nomination d'une commission pour fixer l'empla cement qu'il doit parcourir depuis la barrière de la Villette jusqu'aux fossés de l'ancienne Bastille ;

Enfin, en 1825, arrivée des eaux de l'Ourcq à Paris.

Voici, à titre de document historique, la cantate qui fut exécutée à son ouverture. Les paroles sont de M. Jules Lemaire; la musique est de M. Daussoique.

Heureuses nymphes de la Seine,

Célébrez la splendeur du plus beau de vos jours!

Tandis qu'une source lointaine,

Pour s'unir à vos flots des siens change le cours,

L'enfant consolateur promis au diadème,

Cher espoir de la France et du trône des lis,
Reçoit l'eau sainte du baptême

Sur vos rivages embellis.

Le dieu des arts et la noble industrie,

Que le génie appelle sur ces bords,

Ont salué l'espoir de la patrie

Par l'hommage de leurs trésors.

Ainsi quand l'aurore

Au front radieux

Se lève et colore

La terre et les cieux,

Toute la nature

Offre au dieu du jour

Sa riche parure

Et ses chants d'amour.

Sur l'amas de ces flots dociles,

L'ingénieux commerce, à l'abri des hasards,
Transporte ces fardeaux mobiles

Qui vont de leurs tributs enrichir nos remparts.
L'abondance et la paix fertilisent ces ondes,
Et, sous l'emblème heureux de nos félicités,
Nous ouvrent les sources fécondes

De nouvelles prospérités.

Le dieu des arts et la noble industrie,
Que le génie appelle sur ces bords,

Ont salué l'espoir de la patrie

Par l'hommage de leurs trésors.

Les tendres et fraîches naïades,

Pour embellir nos murs désertant les roseaux,

Suspendent leurs riches cascades

Et préparent leurs jets sur le cours de ces eaux.
L'onde monumentale orne leurs fronts superbes,

Et, dans les airs plus purs, sous les couleurs d'Iris,
Jaillit, s'épanche, et de ses gerbes
Couronne les murs de Paris.

Le dieu des arts et la noble industrie,
Que le génie appelle sur ces bords,

Ont salué l'espoir de la patrie

Par l'hommage de leurs trésors.

CANAL SAINT-DENIS ET SAINT-MARTIN. Le canal Saint-Denis est un embranchement qui a été formé partant de celui de l'Ourcq, à 300 toises au-dessus du bassin de la Villette. Il forme un bassin de 720 mètres de long sur 60 de large, bordé de deux belles avenues plantées de quatre rangées d'arbres. Ce canal va tomber dans la Seine au-dessous et près de Saint-Denis, dont il porte le nom, après avoir franchi plusieurs écluses et quatre ponts établis à ce sujet. Il fut d'abord alimenté par les eaux de la petite rivière la Beuvronne, qui passe à Clay. En 1821, il fut achevé sur une longueur de 5 mille mètres environ. Le 13 mai de cette année, une brillante cérémonie en consacra l'inauguration.

Par celui Saint-Martin, ce canal abrége considérablement la navigation de Paris à la basse et haute Seine et autres rivières, comme l'Oise, la Marne, l'Yonne, la Loire et le Rhône, au moyen de divers canaux du centre.

Par ce fait, la correspondance de la navigation commerciale du nord au midi de la France pouvait s'étendre jusqu'en Hollande par le canal de Saint-Quentin, sur l'Escaut, terminé en 1810.

Le service de cette même navigation pouvait donc se faire sans être obligé de traverser une quantité de ponts et les écueils difficiles qu'ils rencontrent sur la Seine.

Enfin les bateaux de charbon étaient quelquefois obligés de séjour.'

ner des années entières près de Charenton, faute de port pour pouvoir les placer dans Paris, et le canal en tint lieu. Les fossés de l'ancien Arsenal et de la Bastille servaient de bassin pour garer les bateaux en tout temps, et formaient une sorte d'entrepôt qui faisait de la partie nord-est de Paris une ville nouvelle pour le commerce. Cette partie du canal de l'Ourcq, dite Saint-Martin, avait passé par bien des phases avant que sa direction définitive fût fixée.

Depuis 1787, divers plans et projets ont été présentés pour la fixation de la localité de cette partie du canal. Diverses commissions avaient été nommées; plusieurs rapports avaient été faits.

Le 9 février 1820, une commission fit un rapport sur l'un de ces projets : c'était de faire passer le canal à l'est de l'hôpital Saint-Louis, et l'autre à l'ouest. Un troisième, qui avait paru convenir, était de suivre une direction de manière à ne faire qu'un seul coude du bassin de la Villette jusqu'au fossé de l'ancien Arsenal, porte Saint-Antoine, avec trois bassins.

Ce coude ou retour du canal devait être formé proche la rue des Amandiers, en descendant le canal à droite.

Enfin, on proposait une ligne droite depuis le bassin de la Villette jusqu'à la rencontre de la partie basse de la rue des Récollets.

Là, 1o le canal fait un cercle en tournant à gauche et passant par le carrefour de la rue des Récollets à celle dite Grange-aux-Belles; puis de là se continuant en ligne directe jusqu'à la rue du Faubourgdu-Temple, vis-à-vis la direction de la rue de Malte, après avoir traversé la rue Saint-Ange, près de laquelle sont un bassin et une place d'entrepôt.

2o Là, un faible retour, cercle à droite continuant la direction en ligne directe jusqu'à la rue Saint-Sébastien, où devait aboutir l'avenue des abattoirs de Ménilmontant.

En ce lieu, un troisième tournant en cercle à droite est formé pour de là se continuer en ligne directe jusqu'au grand bassin dit des anciens fossés de l'Arsenal; il passe sous une longue arche disposée pour le service de la navigation. Enfin, arrivé dans la Seine, vis-à-vis le Jardin des Plantes, là sont établis deux bassins éclusiers pour entrée et sortie des bateaux marchands de la haute et basse Seine et autres rivières qui viennent rejoindre ce fleuve.

CANAL DE SAINT-MAUR, PRÈS PARIS.-En 1784, M. Frère de Montizon, ingénieur, et l'un des administrateurs de la municipalité de Paris, cinq ans après, présenta plusieurs mémoires au ministre d'Etat. Il y détaillait les avantages du canal de Saint-Maur-sur-Marne, près Paris, et les moyens de sa confection. Ces mémoires furent envoyés à M. Chaumont de la Millière, maître des requêtes et intendant des ponts et chaussées. MM. Perronet, premier ingénieur de France, Chezy, son adjoint, et d'Hauteclaire, commissaire du conseil, furent consultés à ce sujet et prononcèrent en faveur de l'entreprise du canal.

En 1788, M. de Montizon s'associa à l'entrepreneur Houard, qui renouvelèrent la même entreprise au-dessus de Charenton. Un mémoire fut soumis à ce sujet à l'administration des ponts et chaussées.

Le 28 juin 1791, l'associé de M. de Montizon soumit le plan de ce même canal à l'assemblée du Point central des Arts et Métiers, qui tenait alors ses séances rue de l'Odéon, et qui, l'ayant pris en considération, nomma deux commissaires, MM. Bonneville, homme de lettres, et Réguier, ingénieur, puis lieutenant général des armées, chargés de faire un rapport et de le présenter à l'Assemblée nationale constituante. Ils furent admis aux honneurs de la séance, et leur rapport fut renvoyé au comité d'agriculture et de commerce. Les événements survenus à la suite de la révolution suspendirent toutes les dispositions de cette utile entreprise.

En 1809, après les orages révolutionnaires, ce projet fut de nouveau présenté; son utilité et ses avantages reconnus firent que les ingénieurs furent aussitôt nommés pour en faire l'examen, devis et plan des travaux. Peu après, un décret de l'empereur en ordonna la confection aux frais du trésor public, sous la direction de l'administration des ponts et chaussées.

M. Requet de Beaupie, ingénieur en chef de ce corps, fut chargé de la direction des travaux, qui furent poussés avec rapidité par les soins de MM. Emmery, ingénieur, et Lecloze, entrepreneur, jusqu'au mois de novembre 1812, époque où ces travaux furent poussés avec moins d'activité. Ce ne fut qu'en 1825 que ce canal put être livré à la navigation.

Percé dans un rocher de plus de 600 toises ou 1,170 mètres de lon

gueur, avec un chemin de halage de 2 mètres de large sous voûte, taillé dans un roc couvert; ce chemin est un chef-d'œuvre d'architecture dans ce genre de travail.

Sa confection, dont le trajet n'est que de 750 toises ou 1,400 mètres, abrége la navigation de près de quatre lieues, et les bateaux n'éprouvent plus les obstacles trop fréquents d'être retardés pendant des mois entiers, pour monter et descendre pendant les basses eaux, par suite des rochers qui forment en cet endroit le lit de la Marne.

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