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Le nouveau Jardin de Tivoli;

Le Parc des Sablons;

Les Montagnes russes;
Les Montagnes de Belleville

Le Parc de Saint-Cloud;

Le Jardin de Bagatelle;

Le Petit-Trianon;

Le Jardin de l'Ermitage;
Le Château de Bellevue;

La Chaumière;

Le Jardin Mabille;

Le Parc d'Asnières,

Le Château-Rouge;

Le Jardin des Fleurs;

Le Jardin d'Hiver;

Valentino;

La Closerie des Lilas, etc., etc.

La majeure partie de ces jardins à divertissements n'existent plus aujourd'hui; ils ont passé victimes de la mode, de l'inconstance du public ou du temps; mais, par ce fait seul qu'ils ont tenu ou tiennent encore leur place dans l'existence parisienne, et qu'ils en ont, suivant les temps ou leur spécialité, reflété, plus que tout peut-être, les mœurs, ils ont droit à quelques lignes de notice dans l'histoire de Paris.

JARDIN RUGGIERI. Le premier jardin public payant où un entrepreneur ou directeur eut l'idée de réunir à la fois les danses, les feux d'artifice et autres objets de divertissements, ne date que de 1766. Il fut ouvert rue Saint-Lazare, dans le quartier fameux par ses guinguettes, et connu alors sous le nom de Porcherons, par un artificier italien nommé Ruggieri, qui était venu s'établir en France avec sa famille en 1779, et qui donna son nom à ce jardin, le jardin

Ruggieri; des bâtiments spacieux, un très-beau jardin, une réunion d'amusements de toutes sortes, des feux d'artifice pour l'exécution desquels les Ruggieri avaient alors déjà commencé à se faire une réputation, tel était ce jardin.

En 1774, il y eut des courses de chevaux et des exercices équestres, exécutés par un nommé Hyam et sa troupe.

En 1784, on y éleva pour la première fois un ballon, spectacle dont l'invention était récente.

En 1785, on y contruisit une bien belle salle de 100 pieds de long sur 50 de large, pour mettre le public à couvert de la pluie.

En 1786, on y enleva pour la seconde fois des figures aérostatiques, au moyen du gaz hydrogène.

Ce jardin jouit quelque temps encore de la vogue et fut fermé Pavant-veille de la prise de la Bastille, le 12 juillet 1789.

Rouvert en 1794, ce jardin passa successivement sous la direction d'un sieur Ducy. En 1813, il fut repris par un des fils de Ruggieri, qui y ajouta des montagnes dans le genre russe, connues sous le nom de Saut du Niagara. Plus tard, la formation du nouveau quartier Saint-Georges entraîna la destruction du jardin et des bâtiments.

VAUXHALL DU SIEUR TORRÉ. - Une année après Ruggieri, en 1767, rue de Bondy, au coin de celle de Lancry, un nommé Torré établissait un jardin pareil. Ce ne fut d'abord qu'un restaurant percé de nombreuses croisées, et d'où les consommateurs pouvaient voir, sans se déranger, des feux d'artifice qui en étaient le seul divertissement. On y ajouta ensuite des danses, des mâts de cocagne, et enfin musique militaire, illumination, concert, bal masqué, et une loterie de bijoux, dont le gros lot était un cabriolet attelé d'un cheval, et qui fut supprimée par ordre en 1777.

La loterie fut remplacée par des ariettes italiennes, des actions pantomimes et un tournoi, où soixante personnes, richement costumées, exécutaient des combats et des joûtes. Cet établissement cessa d'exister en 1778.

COLYSÉE. Le 1er mai 1771, aux Champs-Elysées, après le carré Marigny, s'ouvrit un des plus magnifiques jardins à divertissements qui aient existé à Paris, le Colysée. De vastes salles, décorées avec le plus

grand luxe, aboutissaient à une superbe rotonde éclairée par quatrevingts lustres chargés de bougies, et par un nombre infini de girandoles. Puis venait une suite de salons et de galeries éclairés de même et où étaient des boutiques de bijouterie, de parures, etc. Dans le jardin spacieux et bien distribué, était un bassin de forme ovale de 106 toises de circonférence, sur lequel on exécutait des joûtes. Sur l'un des bords du bassin était un feu d'artifice; sur l'autre, des amphithéâtres et une vaste esplanade qui pouvaient contenir jusqu'à 5,000 spectateurs. Pantomimes, luttes, feux d'artifice, illuminations, danses, ballets exécutés par des enfants, jeux de bagues d'un nouveau genre, courses de chevaux, jeu du dragon, loterie semblable à celle du Vauxhall, et dont le gros lot fut une fois une sphère mouvante estimée 20,000 francs, tels étaient les amusements de ce jardin. Il y avait un restaurant et des cafés. En 1776, on y ajouta une exposition de figures en relief et un salon d'exposition pour des ouvrages nou veaux de peinture, de sculpture et d'architecture. Le Colysée exista jusqu'en 1778. La reine Marie-Antoinette visita deux fois le Colysée, accompagnée des comtes de Provence et d'Artois, et de madame Elisabeth. Le 2 mai 1777, on y vit le comte de Falkenstein (l'empereur d'Autriche.)

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Le Vaux hall d'hi

VAUX HALL D'HIVER DE LA FOIRE SAINT-GERMAIN. ver ouvrait tous les jours, depuis le 8 décembre jusqu'au 1er mai. Il était composé d'une rotonde de forme ovale et de quatre salons. Les plaisirs de ce lieu de réunion consistaient en danses d'enfants et en promenades au-dessus de la colonnade de la rotonde. En 1775, on y donna des entrées de ballet mêlées de musique militaire. En 1778, les ballets passèrent sous la direction de Deshayes, père du danseur de ce nom, qui, jusqu'en 1785, époque où le Vaux hall fut démoli, y donna de brillantes fêtes dansantes. Chaque personne recevait gratis, avec le billet d'entrée, un billet d'une loterie de bijoux qui se tirait chaque jour.

Comme le Vaux hall

LE PETIT RANELAGH DU BOIS DE BOULOGNE. d'hiver, cet établissement ouvrit en 1774. Il y eut d'abord des concerts de Barcelonnettes, qui chantaient des couplets, et des bals masqués. Peu après, il y eut des danses régulières plusieurs fois la semaine, et la vogue de ce bal, que fréquente l'aristocratie de fortune 33

T. VIII.

les jours ouvrables, s'est maintenu jusqu'aujourd'hui; depuis 1820, le Ranelagh a supprimé de ses affiches le mot petit.

CIRQUE-ROYAL. Le Cirque-Royal eut une existence moins longue et moins brillante. Ouvert en 1777, dans le bâtiment où s'étaient données, deux ans auparavant, les fêtes pour le mariage de madame Clotilde de France, il fut fermé peu après, et sa démolition fut ordonnée en 1785. Il y avait des danses, de la musique militaire, des feux d'artifices, des illuminations et un mât de cocagne.

REDOUTE CHINOISE. - La Redoute Chinoise ne vécut aussi que quatre ans, de 1781 à 1785. Cette dernière année, elle n'ouvrit que deux fois, sous le nom de Pavillon Chinois. Il y avait un salon de danse, une scarpolette orientale, un jeu de bague et un café dans un souterrain toujours frais. Cette redoute avait pris son nom de son genre de décoration; elle avait été construite dans la foire Saint-Laurent, et termina ses jeux en 1785, en même temps que cette foire.

VAUXHALL D'ÉTÉ, BOULEVARD SAINT-MARTIN. En 1785 eut lieu l'ouverture du Vauxhall d'été; des danses d'enfants, un feu d'artific étaient les plaisirs donnés au public. Par extraordinaire, on y voyait une illumination du jardin par une mèche de communication, ainsi que des tournois dans le genre de ceux du Vauxhall de Torsé. En 1808, on y fit un bassin dans lequel on pouvait se promener en batelet. On y joua aussi des ballets pantomimes, entre autres la Fête de Mai, qui fut représentée pour la première fois dans le jardin de cet établissement. Le Vauxhall d'eté continue toujours de subsister, mais bien déchu de ce qu'il avait été à son début.

PANTHEON. La même année, en 1785, entre la rue Saint-Thomasdu-Louvre et celle de Chartres, s'ouvrit le Panthéon, qui remplaça le Vauxhall d'hiver. Les amusements y étaient les mêmes; en 1786, on y donna des morceaux d'harmonie ; et, six ans après, en 1791, on construisit sur son emplacement le théâtre du Vaudeville, démoli dépuis pour agrandir et régulariser la place du Palais-Royal.

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Sur le parcours du canal

LE JARDIN DES GRANDS MARRONNIERS. Saint-Martin, qui n'existait pas encore en 1787, un maître de danse, nommé Luquet, ouvrit cet établissement, spécialement destiné d'abord aux danses champêtres. Cette spécialité lui valut une vogue

assez soutenue: on y ajouta des feux d'artifice pour compléter les fêtes; mais la Terreur de 1793 lui porta un coup mortel: dans la vie sociale d'alors, la danse était un accessoire assez peu de saison; et, malgré les innovations plus ou moins heureuses par lesquelles l'entrepreneur essaya d'y attirer la foule, il ne put jamais l'y ramener. Ce jardin ferma, pour ne plus se rouvrir, en 1796.

TIVOLI. Presque à la hauteur du mur d'enceinte de Paris, au sud des Batignolles, un ancien fermier général, nommé M. Boutin, avait fait construire un superbe jardin. Les événements de la Révolution ayant mis à la disposition de la spéculation beaucoup d'hôtels et de jardins, le jardin Boutin fut du nombre. Les frères Ruggieri, fils de celui qui avait établi le jardin Ruggieri, le prirent à ferme; et, sous le nom de Tivoli, l'ouvrirent au public, moyennant un droit perçu à la porte. Cette ouverture avait eu lieu en 1796.

Pendant plus de dix ans, l'entreprise de cet établissement changea presque chaque année d'entrepreneur; et, outre les danses, les illuminations, les feux d'artifice, les divertissements de toutes sortes, on y offrit parfois au public des choses qui, pour la dépense et la hardiesse de l'exécution, étaient réellement extraordinaires. Ainsi, entre autres, en 1799, on voulut y représenter la Descente d'Orphée aux Enfers. On construisit à cet effet, dans le jardin, une grande charpente de 70 pieds de haut sur 120 pieds de largeur. On peignit une décoration d'une étendue égale à cette charpente. Les costumes, les figurants, les musiciens, tout fut choisi à l'Opéra. Rien ne fut épargné pour la réussite de ce spectacle pyrothecnique, qui attira la vogue à ce jardin.

Cependant, soit que les recettes ne pussent couvrir les dépenses de cette entreprise, soit mauvaise gestion, chaque année une nouvelle administration continua à remplacer l'ancienne, jusqu'en 1805, où un musicien, nommé Baneux, le dirigea, par lui ou son fils, pendant treize ans. Cette période fut l'époque de la plus grande vogue et de la plus grande prospérité de Tivoli. En 1815, on y vit, au nombre des spectateurs, les empereurs d'Autriche, de Russie et le roi de

Prusse.

Aucun jardin à divertissements de Paris n'a pu entrer en comparaison avec le jardin de Tivoli; et, malgré ses fermetures fréquentes,

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