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liaient entre elles les nombreuses barrières de Paris avaient été négligées et avaient besoin de réparations.

Avant 1789, Paris avait vu successivement démolir ses anciennes portes gothiques, transformer en boulevards ses remparts et ses fortifications élevés au quatorzième siècle. On ne lui avait laissé pour limite que de grosses murailles de terre, et çà et là des cloisons de planches ou de faibles palissades. Cet état de choses devait nécessairement favoriser la contrebande; aussi, vers 1784, sous l'administratian de Calonne, les fermiers généraux obtinrent-ils de ce ministre d'enfermer la ville et ses vastes faubourgs dans un nouveau mur d'enceinte, qui fut achevé en 1787.

Ce mur excita une grande colère chez les Parisiens; et un poëte du temps traduisit leur indignation par ce vers assez ridicule :

Le mur murant Paris rend Paris murmurant.

Les barrières et le mur d'enceinte étaient devenus inutiles en 1791, puisque les droits avaient été abolis le 1er mai de cette année.

Deux ans après, il fut sérieusement question de les démolir; mais la Convention nationale prit sous sa protection ces petits monuments dus au talent de l'architecte Doux, et dont la construction avait coûté de 30 à 35 millions. Par son décret du 13 messidor an II, elle les classa au nombre de monuments publics. Tous les droits d'octroi furent rétablis et réglementés, et, par une loi du 29 ventòse an XII, l'Etat céda à la ville de Paris les barrières et murailles d'enceinte qui forment sa clôture. Quelques années après, ce mur fut réparé et consolidé sur plusieurs points.

Pendant l'année 1850, d'importantes améliorations furent faites aux bâtiments et aux murs d'enceinte des barrières qui donnent entrée dans la commune de Passy, dont le chemin de ronde était, dans une partie de sa longueur, impraticable aux voitures.

En 1852, des réparations également urgentes vont être faites aux barrières de Pantin et du Combat, et le mur d'enceinte entre ces deux barrières sera presque entièrement reconstruit.

La nomenclature suivante des diverses enceintes de Paris, avec les dates de leur établissement, complétera cet aperçu.

T. VIII.

3

CLÔTURES DIVERSES DES ENCEINTES DE PARIS,

Avec les époques de leur construction et la contenance de chacune réduite en arpents, ancienne mesure de Paris, qui était de 900 toises de 36 pieds carrés.

La première clôture de l'enceinte de Paris fut commencée sous JulesCésar, cinquante-six ans avant Jésus-Christ. Elle ne contenait que 44 arpents.

La deuxième, commencée sous Valentin et Constantin, terminée. sous Julien l'Apostat en 358, contenait 113 arpents.

La troisième, en 1196, sous Philippe-Auguste, contenait 739 arpents. La quatrième, commencée en 1369 sous Charles V, et finie sous Charles VI, contenait 1,284 arpents.

La cinquième, commencée en 1553 sous François Ier, contenait 1,414 arpents.

La sixième, conçue en 1609 sous Henri IV, contenait 2,660 arpents.

La septième, en 1671, sous Louis XIV, contenait 3,228 arpents. La huitième, en 1785, terminée en 1789, contenait 9,910 arpents. La neuvième, commencée en 1810, au S.-E. de la ville, sous Napoléon, et terminée en 1822 sous Louis XVIII, contenait 10,900 arpents. La dixième, prejetée côté du S.-O. et N.-O., devait comprendre une partie des bourgs de Passy, de Grenelle, de Montrouge.

La onzième, de 1840, est celle que nous venons de décrire avec quelque détail.

Canaux.

Entre tous les avantages commerciaux que produisent les canaux, ils suscitent une infinité d'entreprises d'utilité générale et particulière, telles que manufactures, bains, abreuvoirs, lavoirs, chantiers, entrepôts de commerce, magasins, etc. Sous ce rapport, la ville de Paris devait ne reculer devant aucun sacrifice pour faire arriver jusqu'à son centre quelqu'une de ces artères vivifiantes. C'est ce qui a eu lieu. Trois canaux principaux, ceux de l'Ourcq, de Saint-Denis, de Saint-Maur à Paris, ont été creusés à cet effet, et il peut paraître curieux de voir quelles étranges vicissitudes sont venues entraver leur construction avant de les voir à l'état où ils sont aujourd'hui.

Nous en empruntons le détail au Recueil polytechnique de 1825 (Paris imprimerie d'Hippolyte Tilliard, rue de la Harpe, 78).

Précis historique des Canaux de L'OURCQ, de Saint-Denis et
DE SAINT-MAUR A PARIS.

Ce fut sous François Ier, en 1520 et années suivantes, que le prévôt des marchands et les échevins de la ville de Paris, remplissant, à cette époque, les fonctions de maire et d'officiers municipaux, s'occupèrent, pour la première fois, du plan proposé concernant l'entreprise du canal de l'Ourcq, nom d'une rivière qui prend sa source et qui forme une fontaine dans la forêt de Ris, près les villages de Courmont et Frêne, frontières des départements de l'Aisne et de la Marne, en Champagne.

L'Ourcq passe ensuite à Cierges, La Fère-en-Lardenois, Val-Chrétien, Armentières, Pont-Saint-Bernard, Vichel, Montgruy, PontPénigny et La Ferté-Milon. L'Ourcq, après avoir parcouru ces divers pays, va tomber dans la Marne au-dessous de Lizy-en-Brie, département de Seine-et-Marne.

En 1590, sous Henri IV, on renouvela le plan du canal de l'Ourcq. On proposa de former un bassin de partage à La Ferté-Milon, pour établir un second canal qui aurait été joindre d'un côté l'Aisne, à Soissons, par la petite rivière de Crisé, et de l'autre, la Marne, audessous de Lizy, en suivant le cours de la petite rivière de Long-Pont, près la forêt de Villers-Cotterets, joignant l'Ourcq, au-dessus de Sillery. M. de Louvois renouvela l'entreprise de cette partie du canal, tel qu'il est tracé sur la carte de l'ingénieur Pentrielle.

En 1804, ce même canal fut renouvelé, et un décret du gouvernement d'alors en ordonna la confection, qui n'eut pas d'exécution. En 1824, l'ingénieur Girard offrit, pour son exécution, une compagnie, qui fut prise en considération.

C'est sous Henri IV qu'a été entrepris et confectionné le beau et utile canal de Briare, sur la Loire, à la Seine, pour Montargis, audessus d'Orléans, premier établissement de ce genre fait en France. En 1632, sous Louis XIII, Jacques et Louis de Fouligny, Nicolas de Creil, Raymond Massuan, Claude Couturier, Jacques de Montaut et Malvoine, bourgeois de Paris, obtiennent des lettres patentes pour

rendre la rivière de l'Ourcq navigable, depuis La Ferté-Milon jusqu'à son embouchure, dans la Marne, près de Lizy, qui fut terminée en 1658.

En 1661, le sieur Arnaud augmenta la navigation de trois lieues, en remontant, depuis La Ferté-Milon jusqu'au moulin de l'Isle, près Cresne, sur l'Ourcq; cette rivière est si utile, que les marchands l'appellent la petite rivière par excellence.

Louis XIV et Colbert, son grand ministre, trouvèrent tant de grandeur et d'utilité dans leur entreprise, que l'on accorda des lettres patentes, au mois de juillet 1666, à MM. Riquet et de Manse, qui furent renouvelées en 1676, pour l'ouverture de ce canal, au-delà de Meaux jusqu'à Paris. M. le duc d'Orléans donna aussi les siennes, le 20 mai 1677, en raison de ce que la rivière de l'Ourcq, depuis Lizy jusqu'à son embouchure dans la Marne, lui appartenait, comme faisant partie de son duché de Valois, où M. de Mancez a fait commencer ses travaux pendant que M. Riquei était au canal du Languedoc.

La mort du minstre Colbert, de M. Riquet, arriva à peu près lorsque cette partie du canal fut presque finie. Enfin, les guerres continuelles que le roi eut à soutenir provoquèrent la suspension de cette entreprise; mais M. de Manse en conserva toujours soigneusement les plans, ainsi que les états des nivellements, titres, mémoires et devis, qu'il regarda toujours comme une chose si précieuse, qu'en mourant, il en fit dépositaire Catherine Laleu, son épouse, à qui il ne crut pas pouvoir donner de meilleures preuves de son attachement.

En 1787, sous Louis XVI, M. Brulé, jadis employé à la charpente du pont d'Orléans, ensuite entrepreneur à Paris, où il a fait celle de l'Opéra-Saint-Martin, en trente-six jours, ainsi qu'une partie de celle du palais Bourbon. Ayant été aussi employé, sous l'architecte Soufflot, à la construction de la nouvelle église Sainte-Geneviève, le sieur Brulé lui ayant présenté le modèle d'une grue pour monter les matériaux, sut tellement s'attirer la bienveillance, qu'il épousa une de ses parentes, avec trente mille francs de rente de dot. Vers 1780, il conçut le plan d'accaparement des bois de charpente dans les diverses forêts qui approvisionnent ordinairement Paris de ces

objets Bur le bénéfice de ces bois, il se procura de tels bénéfices, qu'il parvint à se faire plus de 80,000 francs de revenu.

En 1787, retiré de toutes ces entreprises, il imagina de tenter celle du canal de l'Ourcq, sous les noms de canal royal de Paris. A cet effet, il se procura le Traité des Canaux de navigation, de M. Lalande, avec des copies de tous les divers plans et projets qui avaient été anciennement proposés pour cet objet, et les soumit au conseil du roi, au nom de Sébastien Job, attaché à la maison d'un ministre d'Etat, et que M. Brulé avait choisi pour prête-nom de sa compagnie.

MM. Bordas, Lavoisier, Penonet et le marquis Condorcet, tous quatre académiciens, furent chargés de l'examiner: ayant fait leurs rapports à S. M., il fut rendu, en son conseil, un arrêt qui autorisait l'ouverture du canal royal de Paris.

MM. Lecouteux et Cabarus, banquiers, le général Paoli, de l'île de Corse, et Louis-Philippe-Joseph d'Orléans, duc de Chartres, alors premier prince français, se réunirent en société chez M. Brulé, et convinrent de fournir un capital de vingt millions, présumés nécessaires à la confection dudit canal. La compagnie ayant proposé l'ingénieur Gency, pour veiller, de concert avec M. Brulé, à la direction des travaux, ce dernier ayant voulu jouir seul de ce droit, une contestation s'éleva à ce sujet, et toutes les dispositions, prises à cette époque pour le renouvellement de cette entreprise, furent de nouveau délaissées et abandonnées.

Enfin, M. Brulé, avec le législateur Lemoine, ancien maire de Dieppe, renouvela l'entreprise d'un canal de cette dernière ville à Paris, par les rivières d'Arc, de la Béthune, de l'Ept, et le Therrain, qui passe à Beauvais et tombe dans l'Oise, au-dessous de Creil. Cette dernière conduisant à Pontoise, ils proposèrent d'y établir une autre partie du canal qui devait joindre celui de l'Ourcq à Saint-Denis, par Pierrelay et la vallée de Montmorency, avec une branche de Pierrelay, qui devait conduire à Conflans-Sainte-Honorine-sur-Seine. Ces projets de canaux furent renouvelés plus tard avec celui de canalisation de la Seine de Paris au Havre. (Voir le Constitutionnel du 29 mars 1825, la Quotidienne des 4 et 5 avril suivant.)

RENOUVELLEMENT DE L'ENTREPRISE DU CANAL DE L'Ourcq. En 1787 et 1788, Louis XVI convoqua les notables de France en assemblée

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