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longueur sur une largeur de plus de 40 metres. On refit le cordon du trottoir qui embrassait tout le Panthéon. il fut établi en bitume et forma une zone entière de 460 mètres. Enfin, on reconstruisit l'escalier latéral nord du monument. Il ne restait plus, pour compléter l'ornementation du Panthéon, que la pose des portes en bronze aux entrées des nefs, et la pose de la statue de l'Immortalité sur la lanterne qui couronne la coupole. Le décret qui, après la révolution du 2 décembre, rendit le Panthéon au culte religieux, apporta quelques modifications à ce dernier ornement.

PLACE ET COLONNE VENDÔME.Si l'on excepte Rome, aucune capitale de l'Europe n'offre l'équivalent de la place Vendôme. C'est un ensemble nouveau offrant au centre d'un des plus beaux quartiers de Paris un point de vue superbe, lorsqu'on regarde la colonne des Tuileries et du boulevard. Si l'on s'approche du riche monument pour examiner les détails, l'œil étonné reporte sur lui toutes les magnificences des palais qui l'entourent.

Le 31 mars 1814, les royalistes purs, entrés à Paris à titre de bagages des Cosaques, se portèrent sur la place Vendôme, avec l'intention d'arracher de la colonne la statue de Napoléon, pour la traîner dans la fange des rues. A la tête de quelques centaines de misérables que dirigeait un M. de Semallé, et à qui distribuait de l'argent un M. de Maubreuil, qui, à quelques jours de là, devait aller piller la voiture de la reine de Westphalie, pour se refaire une fortune sans trop de peine, on procéda à cet acte de vandalisme. Un M. Sosthène de Larochefoucauld réclama et obtint l'ignoble tâche d'attacher la corde au cou de cette statue, qui devait lui rappeler son bienfaiteur et celui de sa famille.

Dans leur zéle stupide, les chefs de la bande s'étaient imaginé qu'une fois le câble fixé à la statue, il leur suffirait de le faire tirer par des chevaux et de s'y atteler eux-mêmes pour en assurer la chute. Ils se trompèrent. La statue résista à leurs efforts. Exaspérés de leur impuissance, ils allaient employer la mine pour faire sauter le monument tout entier, lorsque les étrangers crurent de leur honneur d'empêcher cet acte sauvage. Sans vouloir respecter la statue, instruits que l'artiste qui l'avait fondue, le sieur Delaunay, avait seul le secret de sa résistance, ils lui enjoignirent, sous peine d'exécution

militaire, de procéder sur-le-champ à son enlèvement. Cet ordre porte la date du 4 avril 1814; il est signé COMTE DE ROCHECHOUART. Au bas, on lit ces mots: A exécuter sur-le-champ. Signé PASQUIER, préfet de police.

Le 7 avril, la statue descendue de son glorieux piédestal, rentra dans les ateliers du fondeur.

Seize ans après, presque jour pour jour, une ordonnance royale du mois d'avril 1831, rendue aux applaudissements de la France, décida que la statue de Napoléon serait replacée sur la colonne. Contrairement à l'ancienne statue de Chaudet, qui avait représenté Napoléon en empereur romain, le nouveau programme enjoignait aux concurrents de représenter le héros vêtu à la moderne, en redingote, et coiffé d'un chapeau à trois cornes. L'exécution en fut confiée à M. Seurre. La statue, coulée en bronze par Crozatier, fut élevée sur la colonne le 20 juillet 1833, et pompeusement inaugurée le 28 du même mois.

PLACE DE LA CONCORDE.L'obélisque de Luxor ayant été élevé sur la place de la Concorde, plusieurs personnes, fort compétentes en fait d'art, blâmèrent le gouvernement du choix peu avantageux de l'endroit. On disait que les obélisques ne sont pas destinés à être isolès; que l'immensité de la place de la Concorde diminuait de beaucoup l'aspect imposant de l'aiguille de Luxor; qu'elle eût été plus convenablement placée au milieu de la cour du Louvre, au centre du musée des arts de toutes les époques, à proximité du musée égyptien. Cette belle colonne de granit, ajoutait-on, se détachant de tous côtés sur le fond gris et blanc de l'architecture de nos froids climats, aurait produit l'effet le plus pittoresque, et aurait même ajouté à l'élégance et à la beauté du palais du Louvre, en rompant d'une manière harmonieuse l'uniformité des lignes de ce

monument.

Quoi qu'il en soit, lors de l'érection de l'obélisque, à cet embellissement de la place de la Concorde en fut ajouté d'autres. La place conserva son ancienne forme avec les fossés qui l'entouraient. Seulement, on jeta sur les fossés, du côté des Tuileries, des ponts qui répétaient les passages correspondants du Cours-la-Reine et de l'avenue Gabrielle. Les huit pavillons placés aux angles de la place furent res

taurés et surmontés de statues représentant les villes de Lyon, Marseille, Bordeaux, Rouen, Nantes, Lille, Strasbourg et Brest. Au nord et au midi de l'obélisque, on construisit deux belles fontaines monumentales. Autour de la chaussée, s'étendirent de larges trottoirs en asphalte imitant la mosaïque. Enfin des colonnes rostrales, ainsi que de riches candélabres éclairés par le gaz, complétèrent l'ornement de la place. En 1852, le comblement des fossés vint ajouter à son ornementation.

PLACE DU PALAIS-ROYAL. Le prolongement de la rue de Rivoli apporta de notables changements dans la disposition de la place du Palais-Royal. Ces changements durent être complétés par le projet suivant transformer le milieu de cette place en une espèce de square clôturé au moyen de parpaings en pierre, de 50 centimètres de hauteur, portant une grille de 1 mètre, et bordée de trottoirs, avec plantations à l'extérieur. Ce square, percé par des ouvertures de 4 mètres de large, aurait servi de station aux voitures de place, et, au dehors, la circulation serait libre et parfaitement dégagée sur quatre chaussées de 20 mètres de large.

L'autorité municipale se serait en même temps entendue avec les propriétaires des immeubles du côté gauche de la place, pour faire disparaître successivement ces maisons, peu en harmonie avec le caractère architectural de ce quartier, et les remplacer par des constructions sur le specimen de celles qui formaient le côté droit de la place

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BOULEVARD MALHESHERBES. — En avril 1852, on mit à exécution le grand projet de la continuation du boulevard Malesherbes.

Voici par quelles modifications successives avait passé le plan primitif de ce boulevard.

Le 19 pluviôse an VIII, Lucien Bonaparte, ministre de l'intérieur, approuva le projet de formation d'un boulevard depuis la place de la Madeleine jusqu'à la barrière de Monceaux.

Un décret impérial, du 10 septembre 1808, porte:

« Art. 4. Il sera établi un boulevard se dirigeant vers Monceaux,

à l'angle correspondant au boulevard actuel dit de la Madeleine. »

T. VII.

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Par une décision ministérielle de 1819, ce boulevard prit le nom de Malhesherbes.

L'art. 4 d'une ordonnance royale, du 22 juin 1824, est ainsi conçu:

... A former jusqu'à la rencontre de la rue d'Anjou un boulevard sous la dénomination de boulevard Malesherbes, à angle correspondant au boulevad de la Madeleine, et sur une largeur de 43 mètres, pareille à celle de ce dernier boulevard. »

Une ordonnance royale, du 2 septembre 1829, porte :

« Vu la proposition faite par le conseil municipal, dans ses délibérations des 13 février et 24 avril 1829, tendant à limiter à la rue de la Madeleine le nouveau boulevard de Malesherbes et la rue Chauveau-Lagarde, conformément au plan ci-annexé. »

En 1852, enfin, Louis-Napoléon, président de la République, ordonna la continuation du boulevard Malesherbes d'après le plan grandiose de l'empereur.

BOULEVARD DE LA MADELEINE. A la même époque, on abaissa le sol de la contre-allée de gauche du boulevard de la Madeleine. Quand on entreprit d'abaisser la chaussée même de ce boulevard, les beaux hôtels qui le décorent étaient déjà construits en grande partie. Pour n'en pas déchausser les fondations, on fut obligé de laisser la contreallée à sa hauteur primitive, au moyen de marches qui la reliaient à la chaussée. Mais les nouveaux hôtels qui se sont construits depuis lors, et notamment celui qu'on achève du côté du Café-Jardin, ont dû être assis sur un niveau plus bas. Cette circonstance devait nécessairement compliquer l'opération d'un nivellement général, en ce qu'il fallait reprendre sous œuvre les fondations de beaucoup de maisons.

BOULEVARD MAZAS.-Un décret de l'empereur, daté du 14 février 1806, a ordonné la création d'une place située vis-à-vis le Jardin des Plantes, sous le nom de place Mazas, en mémoire du colonel de ce nom, tùẻ à la tête du 14e régiment d'infanterie de ligne, à la bataille d'Austerlitz. Ce décret ne reçut pas son exécution. En 1814, une ordonnance du roi autorisa le percement d'une voie publique, qui devait, sous le nom de boulevard Mazas, communiquer du pont d'Austerlitz à la place du Trône.

Successivement repris et abandonné sous la Restauration et pendant

le gouvernement de Juillet, ce projet dut recevoir son achèvement en 1852. La commission municipale vota, au mois de février, un crédit de 200,000 fr. pour établir dans ce parcours, à partir de la rue des Charbonniers jusqu'au rond-point de la barrière du Trône, une chaussée empierrée de 12 mètres, avec contre-allées de 9 mètres 90 centimètres, à double rangée de plantations.

Le voisinage de l'embarcadère du chemin de fer de Lyon et de la nou velle Force donnait à ce percement un caractère d'évidente utilité. Désormais la communication entre Paris et Vincennes était assurée par les quais et par ce nouveau boulevard, et la traversée souvent dangereuse du faubourg pouvait être évitée.

BOULEVARD BOURDON. Chaque année, la dernière semaine du Carême avait lieu, sur le boulevard Bourdon, la foire aux Jambons, qui s'y tenait, toutes les années, les mardi, mercredi et jeudi de la semaine sainte. De nombreux marchands des départements de la Meuse, de la Moselle, d'Eure-et-Loir, de l'Yonne et de la Manche arrivaient avec un grand nombre de leurs produits. Cette foire, si l'on en croit les historiens, a été jadis plus célèbre qu'elle ne l'est de nos jours. Jean de Serres écrit que, de son temps (1600), l'on accourait du fond des provinces les plus éloignées, et surtout de la Normandie et de la Basse-Bretagne, apporter à cette foire du porc salé. Le meilleur, dit-il, venait de Châlons-sur-Saône. A cette époque, la foire ne durait qu'un jour, et appartenait à l'archevêque et au chapitre de Paris: elle se tenait alors, le mardi saint, sur la place du parvis NotreDame et dans les rues adjacentes. Depuis le commencement du siècle, elle dure trois jours, et elle s'est successivement tenue sur le quai de la Vallée, sur la place Saint-Sulpice, et enfin, depuis quelques années, sur le boulevard Bourdon.

En 1852, pendant les trois jours de la foire, il s'y fit pour 500,000 fr. d'affaires.

Trois cent soixante-dix étaux de marchands de jambons, saucissons, porc salé et fumé, graisse, andouilles et andouillettes, composaient le marché. Les étaux formaient deux lignes serrées à droite et à gauche de la chaussée macadamisée récemment et bordée de granit.

A droite, en entrant par la place de la Bastille, se trouvaient les

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