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Unctione, explique le sens mystique des onctions des diverses saintes huiles. Quoique ce chapitre soit un peu long, nous croyons devoir, à cause de sa beauté, le rapporter ici presque en entier.

§1. Scire te volumus duas esse species unctionis; exteriorem, quæ materialis est et visibilis, et interiorem, quæ spiritualis est et invisibilis. Exteriori visibiliter inungitur corpus, interiori invisibiliter inungitur cor. De prima Jacobus apostolus ait : « Infirmatur quis in vobis, inducat presbyteros Ecclesiæ, et orent super eum, ungentes eum oleo in nomine Domini." (Jacob., V.) De secundá Joannes apostolus ait : « Vos unctionem, quam accepistis ab eo, maneat in vobis : et non necesse habetis, ut aliquis doceat vos, sed sicut unctio ejus docet vos de omnibus. (Joan., II.)

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§ 2. Ad exhibendum autem exteriorem unctionem, benedicitur oleum, quod dicitur catechumenorum vel infirmorum, et conficitur chrisma, quod ex oleo sit et balsamo, mysticâ ratione; per oleum enim nitor conscientiæ designatur, juxtà quod legitur: « Prudentes virgines acceperunt oleum in vasis suis cum lampadibus." (I. Matth., XXV.) Per balsamum odor bonæ famæ exprimitur, propter quod dicitur: « Sicut balsamum aromatizans, odorem dedi. » (Eccles., XXIV.)

§3. Hoc ergò chrismate ungitur episcopus, non tam in corpore, quảm in corde, ut et interiùs nitorem conscientiæ quantùm ad Deum, et exteriùs habeat odorem bonæ famæ quoad proximum. De nitore conscientiæ dicit apostolus: : « Gloria nostra hæc est, testimonium conscientiæ nostræ. Nam omnis gloria filiæ regis ab intùs. " (II Cor., 1; Psal. XXIV.) De odore famæ idem apostolus ait : « Christi bonus odor sumus in omni loco, et aliis sumus odor vitæ in vitam, aliis odor mortis in mortem. » (II Cor., II.)

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§ 4. Hoc unguento caput et manus episcopi consecrantur. Per caput enim mens intelligitur, juxtà illud : « Unge caput tuum et faciem tuam lava. (S. Matth., VI.) Per manus opera intelliguntur, juxtà illud : "Manus meæ distillaverunt myrrham.» (Cant. V.) Manus igitur inunguntur oleo pietatis, ut episcopus operetur bonum ad omnes, maximè autem ad domesticos fidei. Caput autem ungitur balsamo charitatis, ut episcopus diligat Deum ex toto corde, et ex totâ animâ, et ex totâ mente suå et proximum suum sicut seipsum. Caput inungitur propter auctoritatem et dignitatem, et manus propter ministerium et officium. Caput enim ungitur, ut ostendatur illius repræsentare personam, de quo dicitur per prophetam : « Sicut unguentum in capite ejus, quod descendit in barbam, barbam Auron." (Ps. CXXXII.) Caput enim viri Christus, caput Christi, Deus: qui de se dicit : « Spiritus Domini super me, eo quòd unxit me, evangelizare pauperibus misit me. (S. Luc, IV.) Manus episcopi inunguntur, ut ostendatur accipere potestatem benedicendi et consecrandi. Undė, cùm eas consecrator inungit; « Consecrare, » inquit, sanctificare digneris, Domine, mnuus istas, per istam unctionem et per benedictionem nostram: ut quæcumque consecraverint, consecrentur, et quæcumque benedixerint, benedicantur in nomine Domini.

Le savant Pontife parle ensuite de l'onction des rois.

T. II.

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3

66 et

§5...... Principis unctio à capite ad brachium est translata, ut princeps ex tunc non ungatur in capite, sed in brachio, sive humero, vel in armo, in quibus principatus congruè designatur..... Caput pontificis chrismate consecratur, brachium verò principis oleo delinitur; ut ostendatur quanta sit differentia inter auctoritatem pontificis et principis po

testatem.

Les deux paragraphes suivants parlent de l'onction de tous les chrétiens, et le dernier, de la consécration des autels.

§ 6. Quia verò Christus fecit nos in sanguine suo Deo nostro regnum et sacerdotes, idcircò in Novo Testamento, non solum reges et sacerdotes inunguntur, sed etiam omnes christiani, bis antè baptismum, scilicet oleo benedicto, primum in pectore, deinde inter scapulas; et bis post baptismum, scilicet chrismate sancto, primum in vertice, deindè in fronte.

In pectore baptizandus inungitur, ut per Sancti Spiritus donum abjiciat errorem et ignorantiam, et suscipiat fidem rectam..... Inter scapulas, ut per Spiritus sancti gratiam excutiat torporem et bonam operationem exerceat;... ut per fidei sacramentum sit munditia cogitationum in pectore, ut per operis exercitium sit fortitudo laborum. In scapulis, quatenus fides per dilectionem, secundùm apostolum, operetur. In vertice verò baptizatus, ut sit paratus omni potenti de fide reddere rationem..... Per verticem intelligitur ratio, quæ est pars superior mentis. In fronte ungitur baptizatus, ut liberè confiteatur quod credit.... Ante baptismum ergò ungitur oleo benedicto, et post baptismum chrismate sancto, quia chrisma soli competit christiano. Christus enim à chrismate dicitur, vel potiùs à Christo chrisma, non secundùm nominis formam, sed secundùm fidei rationem. A Christo verò christiani dicuntur, tanquàm uncti ab uncto deriventur, ut omnes concurrant in odorem illius unguenti, cujus nomen oleum est effusum,

§ 7. Per frontis chrismationem, manús impositio designatur, quæ confirmatio dicitur; quia per eam Spiritus Sanctus datur ad augmentum et robur, Undè cùm cæteras unctiones simplex sacerdos valeat exhibere, hanc non nisi summus sacerdos, id est episcopus debet conferre..... Spiritus adventus per unctionis mysterium designatur, quia columba, in quá Spiritus Sanctus super Christum in baptismo descendit, ad vesperam, in cataclysmo revertens, ramum retulit virentis oliva.

§ 8. Ungitur prætereà, secundùm ecclesiasticum morem, cùm consecratur altare, cùm dedicatur templum, cùm benedicitur calix. Præcepit enim Dominus Moysi, ut faceret oleum unctionis, de quo ungeret testimonii tabernaculum et arcam, mensamque cum vasis. Verùm unctionis sacramentum aliud quidem efficit et figurat tam in Novo quam in Veteri Testamento. Undè non judaïzat Ecclesia, cùm unctionis celebrat sacramentum. (Voyez CONSÉCRATION.)

CHRÉMEAU.

On donnait le nom de chrémeau au linge ou barrette de toile dont on avait soin d'envelopper la tête ou le front de celui qui venait de

recevoir le baptême ou la confirmation. Les évêques, le jour de leur sacre, gardaient aussi la tête couverte d'une barrette de toile. Dans ces deux cas, c'était par respect pour le saint chrême, et afin qu'il ne fût pas profané. Aujourd'hui on essuie avec des étoupes la partie qui a reçu une onction.

Les autels nouvellement consacrés sont couverts, pour la même raison, d'une toile cirée qu'on nomme aussi chrémeau.

Le nom de chrémeau est encore employé pour désigner le linge ou voile blanc que le prêtre met sur la tête du nouveau baptisé, en disant Accipe vestem candidam, etc. On donne aussi ce nom au linge que les confirmants portent au bras pour servir à essuyer leur front après l'onction du saint chrême.

CHRONOLOGIE.

La chronologie est la science des époques historiques

En prenant ici le terme de chronologie pour ce qu'on appelle comput ecclésiastique, nous n'avons pas beaucoup à nous étendre sur ce mot; l'on peut voir ce que nous disons sur cette matière aux mots DATE, ANNÉE, ÈRE, CALENDRIER; cependant nous remarquerons qu'on distingue dans la chronologie deux sortes d'ères chrétiennes et trois sortes d'époques; c'est ici le lieu d'en parler.

La première ère chrétienne est appelée l'ère vulgaire, parce que c'est de cette ère dont on se sert dans l'usage; elle a Denis le Petit pour auteur. Ce savant compilateur dont nous parlons sous le mot DROIT CANON, fut d'avis, vers le commencement du vre siècle, que les chrétiens, par respect ou par reconnaissance pour leur Sauveur, comptassent les années de sa naissance, au lieu de les compter comme on faisait auparavant par les années des consuls romains, ce qui fût goûté et suivi. On ne compta plus dès lors les années que de cette époque, sous ces expressions: l'an de gráce, l'an de notre salut, l'an de Jésus-Christ; à nativitate, ab incarnatione Christi. Ces deux dernières façons de compter sont différentes de neuf mois. Celle de l'incarnation n'est pas ordinaire; elle a été mise en usage par un effet de ces sentiments que Denis le Petit voulut inspirer aux fidèles; on ne s'arrêta pas à la naissance; on fut au temps de l'incarnation; on vint même à celui de la passion; et de là tant de difficultés dans la date de plusieurs anciens documents. (Voyez ANNÉE, DATE.)

La seconde ère chrétienne est appelée l'ère véritable; or pour entendre ce que c'est que cette ère véritable, distinguée de l'ère vulgaire, il faut savoir que tous les plus habiles chronologistes conviennent aujourd'hui presque unanimement que l'ère dont nous nous servons est trop courte et postérieure de quatre ans à la naissance du Sauveur; car Jésus-Christ étant né sous le règne du grand Hérode, et la mort de ce prince, arrivée certainement la quarantedeuxième année Julienne, et la sept cent cinquantième de Rome

devant fixer la naissance du Sauveur, il s'ensuit nécessairement qu'il est né quatre ans avant l'ère que nous suivons, puisque la quarante deuxième année Julienne et la sept cent cinquantième de Rome précèdent cette ère de quatre ans. Selon ces chronologistes, Jésus-Christ est né le vingt-cinq décembre, jour auquel toute la tradition a toujours placé sa naissance, l'an 4000 de la création du monde; la quarante-unième année de l'ère Julienne, ou, depuis la correction du calendrier par Jules-César, la quarantième d'Auguste, depuis la mort de César, ou la vingt-septième, à compter depuis la bataille d'Actium; la trente-sixième depuis qu'Hérode avait été déclaré roi de la Judée; la sept cent quarante-neuvième de la fondation de Rome; la quatrième de la cent quatre-vingt-treizième olympiade; la quatre mil sept cent neuvième de la période Julienne; quatre ans avant l'ère vulgaire, sous le onzième et douzième consulat d'Auguste, et le deuxième de Cornelius Sylla. Ce divin Sauveur a souffert la mort, pour nous racheter, sous le consulat de Servius Sulpicius Galba, et de L. Sylla, un vendredi, 3 avril, selon la tradition constante de l'Église, à la neuvième heure du jour, c'est-à-dire la troisième après midi, après avoir vécu trente-six ans, trois mois, neuf jours et quinze heures, à compter depuis le milieu de la nuit, qui commençait le 25 décembre de la quarante et unième année Julienne, qui est celle de sa naissance, jusqu'à trois heures après midi du vendredi 3 avril, de la soixante et dix-huitième année Julienne, qui fut celle de sa mort.

Voilà la véritable époque de la naissance et de la mort de JésusChrist, selon la supputation des plus habiles chronologistes. Ainsi l'ère vulgaire, qui ne donne au Sauveur que trente-trois ans, est trop courte. Mais quoique cette erreur soit aujourd'hui démontrée, elle est, pour ainsi dire, sans remède, l'ère vulgaire ayant été si généralement suivie par tous les auteurs qu'il n'est pas possible de s'en écarter. Ce sont les auteurs du Traité de l'art de vérifier les dates, qui font ce raisonnement, d'autres l'avaient fait avant eux, et de là venait la distinction des ères chrétiennes en vulgaire et véritable. Celle-ci, après ce qu'on vient de lire, est donc celle qui devance de quatre ans l'ère vulgaire en sorte qu'au lieu de dire à présent 1852 qui se comptent suivant l'ère vulgaire ou commune, nous devrions compter 1856 depuis la véritable époque de la naissance de notre Sauveur.

Il est d'autres ères, telles que celles d'Espagne, des Saleucides et des Turcs, dont nous parlons sous le mot ÈRE.

Quant aux époques, il y en a, avons-nous dit, de trois sortes; les premières sont sacrées, les secondes, ecclésiastiques, et les troisièmes, civiles ou politiques.

Les époques sacrées sont celles qui se recueillent de la Bible, et qui concernent particulièrement l'histoire des Juifs, comme: 1o Le déluge, l'an du monde 1656;

2o La vocation d'Abraham, 2083;

3o La sortie des Hébreux de l'Égypte, 2513;

4o La fondation du temple de Salomon, 2992;

5o La liberté accordée aux Juifs par Cyrus, 3468;

6o La naissance du Messie, le salut et la lumière des gentils, 4000;

7o La destruction du temple de Jérusalem par Tite, et la dispersion des Juifs, l'an du monde 4074, l'an de Jésus-Christ 76, et l'an de l'ère vulgaire 70.

Les époques ecclésiastiques sont celles que nous tirons des auteurs qui ont écrit l'histoire de l'Église, depuis le commencement de l'ère vulgaire, comme sont :

1o Le martyre de saint Pierre et de saint Paul à Rome, l'an de l'ère vulgaire 67;

20 L'ère de Dioclétien ou des martyrs, l'an 302;

3o La paix donnée à l'Église par Constantin le Grand, premier empereur chrétien, l'an 312;

4o Le concile de Nicée, assemblé pour condamner l'hérésie d'Arius, 325.

Les époques civiles ou politiques sont celles qui regardent les empires et les monarchies du monde, comme :

1o La prise de Troie par les Grecs, l'an du monde 2820, 1184 avant l'ère chrétienne, et 408 avant la première olympiade.

2o La fondation de Rome, selon les raisons de Fabius Pictor, qui a le premier écrit des affaires des Romains, est posée un peu avant le commencement de la huitième olympiade, le 13 des calendes de mai; c'est-à-dire, l'an du monde 3256 et 748 ans avant l'ère vulgaire.

Cependant Varron la met cinq ans entiers plutôt, l'an du monde 3251.

La connaissance de la chronologie, ou l'art de fixer l'ordre et le temps des événements est d'une très grande utilité en matières ecclésiastiques. Saint Augustin reconnaît que cette connaissance sert à mieux comprendre les livres saints: Quidquid igitur de ordine temporum transactorum indicat ea, quæ appellatur historia, plurimum nos adjuvat ad sanctos libros intelligendos (1).

Le même saint remarque que l'ignorance du consulat, sous lequel Notre-Seigneur est né, et de celui sous lequel il a souffert, en a fait tomber quelques-uns dans de grandes méprises, comme de croire que le Seigneur était âgé de quarante-six ans lorsqu'il a souffert. Ignorantia consulatus, quo natus est Dominus, et quo passus est, nonnullos coegit errare; ut putarent quadraginta sex annorum ætate passum esse Dominum (2). Ce que nous avons dit ci-dessus sur l'ère véritable confirme ce que dit ici saint Augustin. (Voyez DATE.) Pour la chronologie des papes, voyez pape, § IV.

(1) De Doctrinâ christiană, liv. 11, c. 28, n. 42. (2) Ibid.

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