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Rhin; Yonne, M. Gamot, préfet de la Lozère. On y ajoute, dit-on, M. Germain, pour la préfecture de Saôneel-Loire, et M. Tocqueville, pour celle de Maine-etLoire.

-Le 20, S. A. R. Mr. le duc d'Angoulême a couché à Dreux, où le prince a été reçu avec tous les honneurs dus à sa personne et à son rang.

On assure que MONSIEUR va partir pour prendre les eaux de Vichy.

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On parle dans le public d'une organisation de grands commandemens militaires, d'après laquelle M. le duc de Tarente auroit le commandement du Berry; M. le maréchal Jourdan, celui de la Normandie; M. le maréchal Massena, celui de la Provence; M. le maréchal duc de Castiglione, celui du Lyonnois; et M. le maréchal duc d'Albufera, celui du Bordelois.

-La compagnie de gardes du corps, commandée par M. le duc de Grammont, s'est réunie dernièrement, à midi, dans une des galeries du rez-de-chaussée des Tuileries; et a été passée en revue aux cris redoublés de vive le Roi! vivent nos officiers! En ce moment même, S. M. revenant de la messe, s'est montrée au balcon, ainsi que Mme. la duchesse d'Angoulême. Un grand nombre de personnes qui s'étoient rassemblées dans le jardin les ont accueillis par les acclamations qui signaloient toujours leur -présence.

et

- Le 16, Mgr. le duc d'Angoulême a été visiter l'institution des Quinze-Vingts. S. A. R. a examiné jusque dans les moindres détails ce précieux établissement, s'est plu à donner des éloges aux hommes habiles qui le dirigent, et aux élèves remarquables qui ont profité d'une manière si étonnante des leçons de leurs maîtres. Au moment où le prince est entré dans la salle de réception, une musique harmonieuse a fait retentir les voûtes de l'air de famille: Vive Henri IV! et l'une des élèves de l'établissement a chanté avec une voix franche et pure des couplets analogues à la circonstance. S. A. R. est entrée, avant de se retirer, dans l'église, où le saint Sacrement

étoit exposé, pour y faire sa prière. Lorsqu'elle est rémontée en voiture, mille voix ont crié : Vive le due d'Angoulême! vivent les Bourbons!

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L'empereur d'Autriche est arrivé, le 13 juin, à Vienne. L'archiduchesse Marie-Louise, sa fille, a fait prendre possession, en son nom, des duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Les journaux allemands sont remplis de conjectures sur le sort futur de plusieurs Etats de I'Allemagne. Nous ne répétons point ces bruits, qui n'ont aucun caractère d'authenticité.

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-On écrit de Turin, que le souverain vient de faire publier deux édits importans, datés du 10 de ce mois, et de la 3°. année de son règne. Par le premier, S. M. abolit l'usage de la torture, qui ne pourra plus être appliquée dans aucun cas. Elle accorde une amnistie entière et complète à ceux qui ont été condamnés, soit à des peines corporelles ou afflictives, ou à des amendes et confiscations, avant le 21 mai de la présente année : sont exceptés de cet indult les assassins, les incendiaires, les faux monnoyeurs et les faussaires, et autres grands criminels. Par le second, le roi défend toute espèce d'associations secrètes, sous peine contre les délinquans, s'ils sont fonctionnaires publics, d'être privés de leurs emplois, et d'être déclarés incapables d'en posséder à l'avenir, et en outre d'être condamnés à deux années de prison, et, s'ils n'occupent aucune charge, d'être condamnés à cinq ans de prison, etc.

Lo ministère anglois sollicitoit depuis long-temps le prince-régent de Portugal de revenir dans sa capitale. D'après les dernières nouvelles de Rio-Janeiro, il a consenti à laisser partir son fils et la princesse douairière pour le Portugal; mais il persistoit à refuser d'y revenir Îui-même. La raison qu'on en donne dans des lettres par ticulières, c'est qu'il ne veut pas se décider à se séparer d'une mère âgée de quatre-vingt ans, qui est incapable de soutenir une seconde traversée aussi longue que celle de l'Océan atlantique, et qu'en se séparant d'elle, il faudroit qu'il lui dit un éternel adieu.

MEMOIRE pour

le Cardinal Maury. Brochure in-8°. de 30 pages.

Monsieur le cardinal Maury jouissoit, il y a vingtquatre ans, d'une brillante renommée. Il luttoit alors avec courage contre les ennemis de l'autel et du trône. I combattoit leurs nouveautés, il repoussoit leurs sophismes, il dénonçoit leurs complots. Son zèle et son dévouement lui méritèrent alors de nombreux applaudissemens, une extrême faveur, et les bontés des souverains. Les deux puissances s'unirent pour combler de grâces un homme qui leur paroissoit dévoué. Pie VI appela M. l'abbé Maury à Rome. Il lui prodigua les dignités, et le fit successivement prélat de sa maison, archevêque, de Nicée, son nonce à Francfort, cardinal, évêque dé Montefiascone, etc. La famille royale, dont M. le cardinal Maury avoit défendu les droits, ajouta tout ce qu'elle pouvoit donner de faveurs et de titres à cette haute fortune. On assure que Louis XVIII le fit son ambassadeur à Rome et protecteur des églises de France, et qu'il le chargea de tous ses intérêts dans cette cour. M. le cardinal Maury étoit au comble des honneurs où pût aspirer un simple particulier. Il avoit tout ce qui peut flatter l'ambition ou satisfaire la cupidité, et on le croyoit enchaîné par les liens les plus étroits aux puissances augustes qui l'avoient élevé, décoré et enrichi. Aujourd'hui, il est accusé d'avoir trahi à la fois ces deux puissances. Il a essayé de se justifier dans un Mémoire qu'on vient de publier. Nous allons examiner cette pièce, et chercher si on y trouve une apologie bien puissante, ou du moins des excuses assez plausibles.

M. le cardinal Maury suppose, au commencement de son Mémoire, qu'on ne lui reproche que deux choses, sa lettre à Bonaparte, en 1804, et son administration Tome Jer. L'Ami de la R. et du R. No. XX.

capitulaire. C'est sans doute un oubli de S. E., qui ne peut ignorer qu'on articule contre elle bien d'autres griefs non moins graves. On lui reproche, dit-on, non-seulement son administration en général, mais la manière dont il s'en acquittoit, mais ses hauteurs avec le clergé, et la conduite bizarre, fantasque, arbitraire et despotique par laquelle il s'étoit fait, dans son genre, l'imitateur de son idole. On lui reproche ce honteux asservissement à toutes les volontés de son héros, ces basses adulations qu'il lui prodiguoit dans ses Mandemens, ces mensonges publics où il célébroit les vertus et la piété de l'ennemi de la religion, ces paraphrases scandaleuses des Bulletins, ces comparaisons fastueuses où il nous présentoit son Attila comme une seconde Providence, comme l'envoyé de Dieu, comme chargé d'une mission céleste, ce travestissement dérisoire des passages de l'Ecriture, cette profusion enfin de la louange la plus servile, la plus exagérée, la plus indigne d'un évêque. On lui reproche nonseulement d'avoir loué bassement le spoliateur de l'Eglise, mais de lui avoir servi même en quelque sorte d'instrument dans la guerre qu'il faisoit à la religion, d'avoir été son agent dans les mesures de rigueur prises contre tant d'ecclésiastiques estimables; d'avoir sollicité lui-même ces rigueurs, et d'avoir entr'autres conduit dans la voiture à la police un grand-vicaire du diocèse de Paris, à l'emprisonnement duquel on l'accusa d'avoir contribué. On lui reproche sa conduite avec les cardinaux ses collègues, la légèreté avec laquelle il insultoit à leur disgrâce, ses propos peu mesurés sur leur compte, et son empressement à aggraver leur sort. On lui reproche enfin, et ce reproche nous paroît le plus grave et le plus déshonorant, on lui reproche de s'être joint à l'ennemi du SaintSiége pour accabler encore un pontife auguste et malheureux, de l'avoir obsédé de sollicitations importunes et de représentations indiscrètes, de l'avoir même menacé, et d'avoir tellement fatigué l'illustre captif, que celui-ci, qui ne demandoit jamais rien, demanda, dit-on, comme une grâce dans sa prison, d'être délivré de ses

visites, de ses remontrances, et de l'excès d'un zèle si singulier, si tenace et si déplacé. Voilà les autres reproches qu'on fait à M. le cardinal Maury, et qu'il a passés sous silence. Ce sera apparemment la matière d'un nouveau Mémoire.

En attendant, discutons les deux seuls griefs dont M. le cardinal Maury ait daigné faire mention, la lettre et l'administration. La lettre, à ce qu'il assure, lui fut commandée par le Pape lui-même. Nous n'en savons pas assez, à cet égard, pour décider si le Pape a réellement prescrit cette démarche aux cardinaux, ou s'il n'a fait que les y inviter. Mais sans doute le souverain Pontife n'avoit pas dicté à M. le cardinal Maury, sa lettre telle qu'il l'a écrite. Il ne lui avoit pas dit de la rendre si forte, si précise, si complaisante. Il ne lui avoit pas dit d'y insérer des expressions qui annonçoient un dévouement si absolu au nouvel empereur, ni un abandon si formel des droits du Prince dont M. le cardinal Maury étoit l'agent à Rome (1). C'est de sa pleine volonté que celui-ci se livra entièrement à une cause où peut-être il entrevoyoit de nouveaux honneurs, et qu'il en abandonna une où il n'espéroit plus rien. Il crut sans doute

(1) Nous joignons ici cette lettre, que M. le cardinal Maury n'a pas citée :

« Sire, c'est par sentiment autant que par devoir, que je me réunis loyalement à tous les membres du sacré college, pour suppléer V. M. I. d'agréer avec bonté et confiance, mes sincères félicitations sur son avénement au trône. Le salut public doit être, dans tous les temps, la suprême loi des esprits raisonnables. Je suis François, Sire; je veux l'être toujours. J'ai constamment et hautement professé que le gouvernement de France étoit, sous tous les rapports, essentiellement monarchique. C'est une opinion à laquelle je n'ai cessé de me rallier, avant que la nécessité de ce régime nous fût généralement démontrée par tant de désastres, et que les conquêtes de V. M., qui ont si glorieusement reculé nos frontières, eussent encore augmenté, dans un si vaste empire, le besoin manifeste de cette unité de pouvoir. Nul Francois n'a donc plus que moi le droit d'applaudir au rétablissement d'un trône héréditaire dans ma patrie, puisque j'ai toujours pensé que toute autre forme de gouvernement ne seroit jamais pour elle qu'une intermittente et incurable anarchie. Je me trouve ainsi, à la fin de notre révolution, sur la même ligne des principes que j'ai défendus au fré

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