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MARIE

A ces causes, voulant reconnaître ses importants services par des marques de distinction qui fassent connaître à la postérité la considération particulière que nous avons pour sa valeur, annoblissons, par ces présentes, le dit Jean Bart, lui permettons et à sa postérité de porter les écussons et armoiries...

JEAN BART

Assez... je n'entends plus... Marie... ne t'effraie pas, je vais pour la première fois au milieu de la lutte prendre le large... j'ai regret de vous quitter mes bien-aimés et de ne pas prendre part à cette nouvelle guerre... mais je ne crains pas la mort... nous nous sommes trop souvent vus face à face elle et moi... et je lui sais gré de venir me trouver au milieu de vous... Cousin... vous ferez parvenir cette lettre au Roi... je le prie de prendre soin de ma femme et de mes enfants... car je les laisse pauvres, quoi que j'aie fait pour plus de dix millions de prises...

LAFROUSSE (sanglotant)

Ne mettez pas à la voile sans moi, commandant... vous êtes tout mon courage... sans vous je redeviendrais poltron, il me faudrait recommencer à tailler des plumes...

JEAN BART (Souriant)

Tu serais un peu vieux, mon bon Lafrousse... et puis le pays a besoin de poltrons comme toi... je te donne à François... et je te commande de lui obéir...

LAFROUSSE

Suffit, commandant !

JEAN BART (s'affaiblissant)

Adieu... ma chère femme... merci du bonheur que...

mes enfants... François, tu seras digne de moi... de ton pays... (il s'assoupit).

Les officiers du Fendant sont introduits par Lafrousse.
François se penche sur Jean Bart.

FRANÇOIS

Les officiers du Fendant, père... ils viennent prendre des nouvelles de leur commandant.

JEAN BART (se ranime un peu)

Messieurs... camarades... (il se dresse et le bras étendu comme pour commander l'assaut) La France! (il retombe).

LES OFFICIERS (se découvrent et répétent à voir basse)

Vive la France!

La famille est à genoux; Nicolas Bart, debout derrière le fauteuil, dans une attitude bénissante. A gauche, les officiers découverts, recueillis. Un rayon de soleil couchant illumine la figure de Jean Bart.

FIN

DE

GRAVELINES

(depuis son origine jusqu'à nos Jours)

PAR

M. L'ABBÉ HARRAU

(Suite) (1)

CHAPITRE DEUXIÈME

GRAVELINES SOUS LA MAISON DE BOURGOGNE

(1384-1477)

Gravelines sous

sur cette ville.

Mort

Philippe-le-Hardi, premier duc de Bourgogne (1384-1404). La ville recouvre ses anciens privilèges (1384). — Préparatifs d'une descente en Angleterre (1386). d'Yolande de Flandre, dame de Gravelines (1395); ses vues Mariage de Richard II, roi d'Angleterre, avec Isabelle de France; le duc de Berry, oncle du roi Charles VI, à Gravelines (1396). Défi porté par Waleran de Luxembourg, au roi Richard; les « mariniers » de Gravelines causent de grands préjudices aux navires de commerce anglais (1396 à 1404). - Gravelines à la fin du XIVe siècle; importance de cette forteresse maritime. Jean-sans-Peur, deuxième duc de Bourgogne (1404-1419). Waleran continue ses courses sur mer contre les Anglais qui

(1) Voir, le Bulletin du 30 Juin 1900.

Gravelines sous

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s'emparent de Gravelines. Le duc Jean reprend notre ville et la met en état de défense. Requête des Quatre-Membres de Flandre pour prier le prince de ne pas abandonner Gravelines aux Anglais (1403). - Gravelines sous Philippe-le-Bon, troisième duc de Bourgogne (1419-1467). Philippe, «< campé lez Gravelines; » siège de Calais (1436). Le duc loge en notre ville qui est pourvue de nombreux gens d'armes contre l'ennemi. Exigences des Gantois refusées par le Magistrat de Gravelines. Terribles représailles exercées par les Anglais, sous les ordres du duc de Glocester; notre ville échappe à leur brigandage. Conséquences du siège de Calais. Révoltes de Gand et de Bruges. Troubles dans le pays; Gravelines reste fidèle au duc, son souverain. La disette, la misère, l'interruption du commerce et le manque de travail se font sentir cruellement dans toute notre région (1438). — Négociations en vue de la paix; la duchesse de Bourgogne, Isabelle, et le cardinal de Winchester à Gravelines (1439). Conférences, dites de Gravelines, pour la délivrance de Charles, duc d'Orléans; rupture subite de l'entrevue; nouvelles instances pour mettre fin à la captivité du duc qui obtient enfin sa liberté et est conduit de Calais à Gravelines. Arrivée en notre ville de Philippe, duc de Bourgogne, et de sa cour; accueil fait au noble prisonnier par les souverains de la Flandre, par l'illustre Dunois, son frère, par les comtes, les archevêques et les ambassadeurs français (1439-40). Lettres de privilèges octroyées aux habitants de Gravelines par le duc Philippe (1441); franche-foire accordée à la ville. La duchesse de Bourgogne, Isabelle, à Gravelines, signe une trève avec les Anglais (1444). Nouvelles conférences tenues à Gravelines par le bâtard de Bourgogne et le comte d'Etampes, avec lord Warwick (1455); nouvelles trèves.- Progrès et développements de la ville; le cours de l'Aa et le havre de Gravelines. Lettres d'octroi et concessions en faveur de Gravelines et de St-Omer (1440-1441-1445). Charges contractées par la ville de St-Omer.

Gravelines sous Charles-le-Téméraire, quatrième et dernier duc de Bourgogne. L'an 1468; pestilence et mortalité. Le duc ordonne de saisir les marchandises des Anglais qui résident à Gravelines. Levée des saisies et maintien des anciens traités de commerce. La ville et les seigneurs fonciers de la Maison de Luxembourg; faveurs accordées à Gravelines par Louis de Luxembourg. Mort de Charles-le-Téméraire (1477).

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