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Il écrivit à Vienne : cette cour, qui était encore 1797préoccupée d'un danger imminent, tira un

bon augure d'une démarche qui prévenait ses vœux, elle envoya les généraux de Bellegarde et Merfeld au camp de Bonaparte, avec pouvoir de traiter d'un armistice; les conditions en furent réglées le 7 avril; chacun resta dans ses positions; l'armistice fut également conclu pour le Rhin. Hoche, après avoir passé ce fleuve, avait remporté à Neuwied une assez brillante mais inutile victoire. Moreau, 'de son côté, avait réussi à passer le Rhin à Strasbourg en plein jour, avec vingt-six bateaux; l'action avait été vive, les généraux Duhesme et Dessaigne avaient été blessés. L'Autriche, par l'armistice conclu avec Bonaparte, signait la perte de Venise, engagée par une fatalité déplorable dans un mouvement désordonné contre l'armée française. Cette république avait reçu de sinistres Mouvemers avis, soit du quartier-général de Bonaparte, nise. soit du cabinet du Luxembourg, soit du ca

qui, dans une telle position, aurait fait abandonner le Tyrol, et anéanti l'effet de plasieurs victoires meurtrières. Les rapports du général Laudon, que j'ai sous les yeux, et l'armistice conclu particulièrement pour le Tyrol, ne laissent aucun doute sur ces revers.

tardifs de Ve

Mars et avril 1797.

1797.

binet de Vienne. Bonaparte affectait de se plaindre toujours de Venise, quoiqu'il ne pût alléguer aucun grief sérieux contre les dispo sitions trop pacifiques du sénat. L'ambassadeur Querini subissait les hauteurs et les menaces du Directoire : « Vous réclamez << notre amitié, lui disait-on, méritez-la par <«< des secours actifs. Changez les formes de << votre gouvernement pour le rapprocher du << nôtre, et que la Déclaration des Droits de « l'homme devienne notre commun éten<< dard. >>

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De son côté, le baron Thugut tenait un langage irrité : « Pourquoi Venise, disait-il, <<< ne s'est-elle pas jointe à la cause commune « de l'Italie, à celle de l'Europe? pourquoi «< ces fêtes, ces flatteries, et tout cet or pro<«< digué aux Français? Vous avez des torts « à réparer; c'est le moment de faire éclater << toute votre haine, d'enflammer ceux de vos << sujets que vous trouvez encore fidèles, de les << armer non seulement contre les révolution<< naires sortis de votre sein, mais contre les Français qui leur mettent à la main les << torches de la rébellion. >>

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Chacun, à Venise, se repentait d'avoir suivi des conseils timides; mais personne

n'osait, en présence d'une armée qui faisait trembler Vienne elle-même, proposer des avis généreux. On avait agité un moment dans le sénat une proposition faite par l'ambassadeur de Prusse, Sandoz-Rollin, pour faire respecter la neutralité de la république, en la mettant sous la protection de cette puissance. Mais qu'espérer d'un secours si éloigné, sûr? Un tel parti devait irriter à la fois et la France et l'Autriche.

si

peu

Déjà la révolution de la Terre-Ferme de Venise avait été préparée par les

agens du Directoire comme par ceux de Bonaparte. C'étaient des nobles lassés d'un joug antique; c'étaient les Fenaroli, les Martinengo, les Secchi, les Alessandri, qui tâchaient de recouvrer, sous les formes de la démocratie et par les moyens de la rébellion, un pouvoir sorti depuis long-temps de leurs familles. Mais les villes étaient loin de s'accorder dans le vœu d'une révolution. Vérone, capitale de la Terre-Ferme, se plaignait peu de son sort, et détestait assez hautement un secours dont les Français lui faisaient chaque jour sentir toute la dureté. Le peuple des campagnes, sous les maîtres nouveaux que lui donnait la victoire, apprenait à chérir mieux une aris

1797.

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tocratie trop altière sans doute, mais souvent paternelle dans ses soirs.

C'était à Bergame que se réunissaient, sous la protection des troupes françaises, les conjurés révolutionnaires, par ni lesquels on remarquait des Lombards, des Polonais et même des Suisses. Le 12 mars, l'insurrection se déclare, l'étendard venitien est partout abattu. Le provéditeur Ottolini est arrêté, et mille outrages le punissent de sa fidélité patriotique. Un manifeste est rédigé contre le sénat de Venise, et ce sont des officiers français qui recueillent les signatures. Ce mouvement gagne la ville et la citadelle de Brescia, et bientôt celles de Crema et de Vicence; partout même secours donné par les Français aux insurgés.

Le sénat voudrait encore ne voir dans ces mouvemens que le délit de ses propres sujets, et n'avoir qu'eux à punir, à combattre. Il arme cependant; il appelle à son secours les fidèles Esclavons: il échauffe par ses émissaires les dispositions vindicatives du peuple des campagnes. Mais en même temps il prend soin de protester qu'il n'agit que pour sa défense. Il envoie vers Bonaparte des patriciens chargés de dénoncer au général les torts ma

nifestes de quelques uns de ses agens, de ses officiers, de ses généraux. C'était lui reprocher ses propres torts. Pezzaro, chef de cette inutile ambassade, ne reçut que des mots foudroyans. Par un même principe de timidité, le sénat remplaçait un provéditeur fidèle et courageux tel qu'Ottolini par Battaglia, celui de tous les sénateurs qui avait montré l'attachement le moins voilé pour la cause française.

Bientôt des conflits s'engagent sur presque tous les points de la Terre-Ferme entre les Venitiens fidèles et les Venitiens révolutionnaires. La fureur du peuple ne se prête point à ces ménagemens que veut encore garder une aristocratie épouvantée. Plusieurs Francais ont été massacrés dans les campagnes; ils s'inquiètent, jusque dans Vérone, jusque dans les forts, d'où ils dominent le pays. On a entendu dans Vérone des cris de: Mort aux Français ! Les convois sont interceptés.

1797.

voyé par Bo

nise.

Voilà les nouvelles qui parviennent à Bo- Message ennaparte; et cependant il a déjà parlé de paix naparte à Veavec l'archiduc: déjà il a reçu dans son camp les quatre envoyés de l'empereur d'Autriche. Déjà sans doute on a mis en avant des moyens de compensation, de dédommagement pour

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