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Ensuite viennent des faciles promesses ou des menaces inquiétantes; en un mot, ils ont appris à distiller le crime et à se servir habilement de la fraude et du parjure; ils se sont enfoncés dans une mer de vices et d'erreurs; ils se sont réunis sous les drapeaux du démon, et ils ne se plaisent que dans le désordre, ne suivant que les inspirations de l'enfer. Leur conscience n'est jamais troublée par les remords et la crainte de faire le mal. Aucun dogme, aucune opinion religieuse ne les réunit; ils regardent le larcin et le pillage comme un butin légal, la calomnie comme la plus belle éloquence, et ils ont détruit tous les habitans de la France qui n'ont pas voulu adopter leurs nouveaux et absurdes príncipes.

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«Toutes les nations européennes ont été alarmées de leur audace et de leurs forfaits, et alors ils se sont mis à aboyer comme des chiens, à hurler comme des loups, et dans leur rage ils se sont jetés sur tous les royaumes et sur toutes les républiques pour détruire leurs gouvernemens et leurs religions, pour enlever leurs femmes et leurs enfans. Des rivières de sang ont abreuvé la terre, et les Français ont enfin réussi dans leurs criminels desseins, vis-à-vis de quelques nations qui ont été forcées de se soumettre.

Mais, en preuve de leurs trahisons et de leurs noirs projets contre le peuple musulman, on peut citer une lettre adressée à Bonaparte, général en

chef de leurs armées réprouvées, par les Directeurs de leur infâme République; l'un de nos agens secrets nous en a envoyé une copie, et nous allons vous la traduire littéralement, en vous invitant à la bien méditer:

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Vous n'ignorez pas combien les Musulmans tiennent à leur religion: lorsque vous aurez péné« tré sur leurs terres, il faut vous faire un plan de «< conduite adapté à leurs forcés, à leurs préjugés et « à leurs mœurs. Vis-à-vis des faibles, vous emploie« rez les armes, les massacres et le pillage; quant à ceux qui ont le moyen de résister, vous vous ser« virez des filets de la ruse et de la fourberie pour « les empêcher de nuire, en respectant leur religion, leurs femmes et leurs propriétés, jusqu'à ce « que vous en soyez entièrement maîtres, et que « vous puissiez disposer de leur sort à votre gré.

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« Un bon moyen encore à employer, c'est de semer <<< adroitement les haines, les dissensions et les « guerres intestines parmi les diverses peuplades qui habitent les pays de l'islamisme. Vous exci<< terez les mauvais sujets et la vile populace contre « les schérifs et les gens vertueux. Vous inspirerez partout l'esprit de rébellion aux bons et aux mé

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chans, et surtout aux tribus arabes, à leurs cheiks, « et à ceux parmi eux qui font le métier de détrous<< ser les voyageurs. Vous ferez aussi vos efforts « pour allumer le feu de la discorde parmi les khans « de la Perse, et parmi leurs sujets. Vous tâcherez

⚫ de les engager à des agressions contre les Otto« mans. Les querelles, les désordres, les guerres, « les combats, sont utiles et même nécessaires à nos « vues. Dans cet état de choses, les gens puissans « s'accoutument à secouer le joug; les sujets n'obéis« sent plus à leurs commandans. De cette manière, « les liens de la discipline se rompent, et l'État se dissout. Lorsqu'il n'existera plus d'union entre «< eux, et que leurs biens et leurs trésors seront épuisés, alors il vous sera aisé de les assujettir et « d'asservir leur pays.

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guerre

« Dans les momens où les dissensions de la civile seront allumées entre eux, il faut que les Français prêtent main-forte aux faibles, ⚫ parce que, lorsque les puissans seront écrasés, « et qu'il ne restera plus que des gens faibles, << ceux-ci seront bien aisément nos victimes.

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<< Mais attendu que nous avons secoué le joug de « tout préjugé religieux, que nous avons foulé aux pieds toutes les lois divines et humaines, et que << nous ne pourrions jamais compter sur les Musul« mans qui sont si zélés pour leur religion, dès que <<< nous les aurons domptés par les moyens de ruse

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indiqués ci-dessus, alors nous détruirons la Mec

« que et la Caaba, Médine et le mausolée de leur prophète, Jérusalem, toutes les mosquées, tous « les lieux de leur vénération. Ensuite nous ordon«< nerons un massacre général, et nous n'épargne« rons que les jeunes filles et les jeunes garçons;

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après quoi, nous partagerons entre nous leurs dépouilles et leurs terres. Quant à ce qui restera « de ce peuple, il nous sera aisé, alors, de lui faire adopter nos principes, notre constitution et notre langue. L'islamisme et ses lois disparaîtront de dessus la terre dans les quatre parties du monde. » « C'est ainsi que finit cette lettre infâme, et puisse le Dieu tout-puissant que nous adorons tourner contre eux leurs possédés desseins! Nous vous avons fait une peinture fidèle des Français, de leurs ruses et de leurs fourberies, des moyens qu'ils emploient pour vous perdre. Jugez donc maintenant si tout Musulman, si tout professeur de l'unité, n'est pas tenu de prendre les armes contre ces insignes athées.

« O vous donc, défenseurs de l'islamisme, ô vous héros protecteurs de la foi, ô vous adorateurs d'un seul Dieu, qui croyez à la mission de Mahomet, fils d'Abd-Allah, réunissez-vous, et marchez au combat sous la protection du TrèsHaut! Ces chiens enragés s'imaginent sans doute que le peuple vrai croyant ressemble à ces infidèles qu'ils ont combattus, qu'ils ont trompés, et à qui ils ont fait adopter leurs faux principes. Mais ils ignorent, les maudits, que l'islamisme est gravé dans nos cœurs, et qu'il circule dans nos veines avec notre sang. Nous serait-il possible d'abandonner notre sainte religion, après avoir été éclairés de la divine lumière? Non, non, Dieu ne permet

tra pas que nous soyons un instant ébranlés. Nous serons fidèles à la foi que nous avons jurée : le Très-Haut a dit dans le livre de la vérité : Les vrais crovans ne prendront jamais les incrédules pour amis. Soyez donc sur vos gardes, méfiez-vous des piéges et des embâches qu'ils vous tendent, et ne soyez effrayés ni de leur nombre ni de leurs vêtemens hideux. Le lion ne se met point en peine du nombre de renards qui méditent de l'assaillir, et le faucon ne s'effraie pas d'un essaim de corbeaux qui croassent contre lui. Soyez unis, prêtez-vous aide et assistance les uns aux autres. Le fidèle, selon l'expression de notre divin prophète, doit être l'appui des fidèles, comme les murs d'un édifice, qui se soutiennent l'un par l'autre ; oubliez surtout tout sujet de querelle et de dissension qui pourrait exister parmi vous. Que les intérêts de la cause du ciel changent cette haine en bonne harmonie ; chassez loin de vous, quelque part que vous soyez, ceux qui se plaisent à semer la médisance et la calomnie: mais n'éloignez pas, sans raison légitime, le Musulman étranger qui vient se réunir à vous de bonne foi; car l'islamisme fait de tous les fidèles une même famille. Cependant ne cessez pas d'avoir les yeux ouverts, et d'observer tout ce qui se passe autour de vous; car les perfides Français pourraient bien, à force d'argent, chercher à gagner ceux dont la foi est faible, l'esprit léger, et le caractère factieux. Ils essaieront, sans

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