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comme le perfide instigateur du complot, ou -même comme un espion placé depuis long

que je n'aurais jamais eu de succès durables dans la Vendée aussi ai-je été loin de regarder comme un événement malheureux la soumission des insurgés. Elle nous servait, en nous donnant la facilité de développer entièrement un plan plus sage, par cette seule raison qu'il embrassait toute la France, et qu'il excluait tout autre mouvement partiel que celui qui nous aurait rendus maîtres de Paris, en renversant le gouvernement.

«Voici le plan approuvé par le prétendant, qui seul en a connu la totalité ; le ministre anglais et les princes français ont adopté ce qu'on leur a montré de ce plan on a cherché à faire marcher de concert les mesures politiques et les mesures militaires.

« La France était divisée en deux agences : l'une, qui comprend les provinces de Franche-Comté, Lyonnais, Forêt, Auvergne et tout le Midi, confiée à M. de Précy; l'autre, qui s'étend sur le nord de la France, dirigée par les agens de Paris: ces deux agences unies par une correspondance active et régulière, de manière qu'aucun mouvement ne soit entrepris par l'une, sans savoir si l'autre est en état de la seconder.

« Les deux agences auront une correspondance directe avec le Roi et avec les ministres britanniques, pour les secours que les agens emploieront indépendamment des instructions données par les Anglais. Le second objet de la correspondance anglaise sera de leur donner les connaissances qui tendent au service

temps auprès des princes. Ici toute espèce de fait 1796. ou de notion me manque, mais je ne puis con

de la cause, mais jamais celles dont le résultat pourrait être de leur faciliter la prise de quelqu'une de nos places maritimes; le Roi et son conseil n'ayant jamais cessé de penser que les services des Anglais sont des services perfides qui n'ont pour but que la ruine de la France.

«Les agens municipaux subdiviseront l'étendue dont la direction leur est donnée, en autant de commandemens militaires qu'ils le jugeront convenable : ils soumettront leur travail au Roi, et lui proposeront les personnes qu'ils croiront pouvoir remplir avec intelligence et fidélité les places de commandans en chef des divers arrondissemens; les commandans recevront leurs pouvoirs du Roi, mais ils ne correspondront directement qu'avec les agens supérieurs.

« Les agens principaux, et surtout ceux de Paris, n'épargneront rien pour ramener au parti du Roi les membres des autorités constituées. Ils peuvent promettre à tout individu les avantages personnels que son importance peut le mettre en droit de désirer, sans exception de personne, pas même des membres de la Convention qui ont voté la mort de Louis XVI; mais ils ne prendront jamais aucun engagement qui pourrait laisser croire que l'intention du Roi est de rétablir la monarchie sur des bases nouvelles. Le Roi fera tout pour réformer les abus qui s'étaient introduits dans l'ancien régime, mais rien ne pourra le décider à changer la constitution de l'État. Dans le

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cevoir comment un homme qui se serait dévoué pendant plusieurs années à la cause des roya

cas où un parti puissant dans les Conseils proposerait de reconnaître le Roi à des conditions, les agens de Paris engageraient ce parti à députer auprès de sa majesté un fondé de pouvoirs, avec lequel elle discuterait elle-même les intérêts de la France.

« Le but qu'on se propose est le renversement du gouvernement actuel. C'est dans la constitution actuelle elle-même qu'on peut trouver les moyens de la détruire sans de grandes secousses; les fréquentes élections offrent des facilités de porter en majorité les royalistes aux places du gouvernement et de l'administration.

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Jusqu'à ce moment, les royalistes n'ont su tirer aucun parti de leur nombre; la pusillanimité les a éloignés des assemblées primaires, ou s'ils y ont porté des votes, ils l'ont fait sans concert préalable, et leurs voix se sont perdues sur les sujets que chacun préférait en particulier. Pour obtenir la majorité des suffrages dans les assemblées primaires, il faut trois choses: 1o. Forcer les royalistes d'y aller; 2°. les forcer de réunir leurs suffrages sur des individus désignés ; 3o. faire voter dans le même sens qu'eux cette classe d'hommes qui, sans attachement à un gouvernement plutôt qu'à un autre, aiment l'ordre, qui garantit leurs personnes et leurs propriétés. Afin de parvenir à ce triple but, il sera formé deux affiliations, l'une composée de royalistes éprouvés, l'autre des royalistes timides, des égoïstes, des indifférens. Il est inutile que

listes, aurait pu se porter à faire la dénonciation la plus vaste, la plus collective et la plus

j'entre à cet égard dans aucun détail, puisque vous avez les réglemens de ces instituts.

« Ils choisiront les royalistes les plus courageux, pour en former des compagnies, dont le nombre sera proportionné aux moyens pécuniaires que les agens pourront destiner à ce service; ils leur fourniront des armes et des munitions.

« Ces compagnies seront prêtes à se rassembler, surtout dans le temps des assemblées primaires. Elles auront, à cette époque, pour objet, de repousser tout autre parti armé ou non armé qui s'opposerait à la liberté des élections, bien entendu qu'elles ne prendront jamais les armes les premières, et qu'elles ne se mettront qu'avec les couleurs républicaines. Elles s'occuperout encore à forcer, par menaces ou autrement, les égoïstes et les indifférens à se rendre aux assemblées primaires.

« Les agens encourageront et faciliteront la désertion, sous prétexte des travaux de l'agriculture. On préparera les paysans à un nouveau soulèvement; mais nulle part on n'en excitera qu'après les ordres des agens supérieurs.

« S'il arrivait que le succès des préparatifs militaires fût tel qu'on pût raisonnablement se flatter de renverser le gouvernement, on renoncerait aux moyens des assemblées primaires, et on profiterait du moment favorable pour arriver directement au rétablissement pur et simple de la monarchie. Enfin, dès que les

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mensongère que les fastes révolutionnaires eussent encore présentée, et à livrer à des

agens

de Paris croiront assuré que le Roi ne peut tarder d'être proclamé, soit par suite des mesures que prendront les deux Conseils où ses partisans seraient en majorité, ou par des moyens militaires, ils chargeront sur-le-champ un royaliste sûr de lui en donner avis, et de ramener immédiatement un prince du sang dont la présence fasse taire toutes les ambitions particulières.

« Pour développer ce plan, il fallait des fonds: l'Angleterre seule pouvait les fournir. Précy aobtenu, pour l'agence dont il est chargé, la permission de tirer sur M. Wickam, ministre d'Angleterre en Suisse, les fonds qui lui seraient nécessaires, sauf l'approbation de M. Wickam. J'ai obtenu 60,000 livres sterling pour les dépenses préparatoires; 30,000 livres sterling qui devaient m'être payées dans le mois de la proclamation du Roi, à condition pourtant que nous n'agirions pas avant les élections; 15,000 livres sterling pour achat d'habits blancs nécessaires à l'habillement de quelques corps.

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Enfin, on devait faire passer par nos mains des fonds dont la quantité n'était pas déterminée, pour les transmettre à MM. de Puisaye et de Frotté, dont la position exige des dépenses plus considérables que celles de nos autres arrondissemens.

« M. de Puisaye, qui se croit en mesure de faire seul la contre-révolution, veut depuis long-temps se déclarer; nous l'en avons empêché jusqu'à ce mo

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