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à

genoux

ques

nir un siége, mais ils n'en ont pas les moyens ; 1798. l'artillerie les y foudroie, la grande mosquée est incendiée. Les séditieux, dont le nombre s'est éclairci, posent les armes; ils implorent la clémence de Bonaparte: quelchefs seulement sont conduits au supplice, le pardon est accordé à toute cette multitude. Bonaparte, rempli d'un nouveau projet de conquête, s'éloigne avec sécurité d'une ville inquiète et populeuse, et il y établit un tel ordre, qu'un seul bataillon suffit pour en répondre.

de Syrie.

Ibrahim - Bey s'était retiré avec dix mille Expédition Mamelucks auprès du pacha d'Acre, l'un des hommes les plus sanguinaires dont parlent les fastes de l'Orient. Bonaparte avait fait de vains efforts pour séduire cet atroce et fanatique vieillard, qui se glorifiait d'avoir mérité le surnom de Boucher; la place qu'il occupait lui donnait une importance qui flattait son ambition. C'était dans la ville assez puissamment fortifiée de Saint-Jean-d'Acre, que devaient se réunir les forces ottomanes et anglaises dirigées contre les conquérans de l'Égypte ; trois mois paraissaient encore nécessaires pour compléter cette expédition, et la mettre en mouvement. Bonaparte ré

1798.

solut de prévenir cette attaque par l'offensive la plus impétueuse. S'il obtenait que DjezzarPacha, intimidé par de premières défaites, lui laissât un libre passage à travers la Syrie, plus de terme à la course du nouvel Alexandre. Il savait dans quel dénûment de forces militaires il trouverait l'Asie. Son armée pouvait se grossir des Druses, des Maronites, demi-chrétiens répandus dans la Syrie, qu'une oppression héréditaire et atroce n'avait pu faire plier sous l'islamisme. Le général ne comptait pas moins, pour ses progrès ulté rieurs, sur la puissance de ses négociations que sur celle de ses armes. S'il craignait peu l'empire ottoman, dont l'Asie dépeuplée atteste la décadence et la stupidité, il redoutait encore moins l'empire de Perse ravagé par un siècle entier de guerres civiles. Quelle facilité ne trouverait-il pas à faire passer sous ses étendards des princes ou des gouverneurs qui auraient besoin de lui soit pour opprimer leurs vieux ennemis, soit pour se soustraire à leurs coups. Déjà il avait envoyé un négociateur auprès du shah de Perse. Un prétexte assez plausible pouvait concilier à ses armes les Musulmans de cette contrée. Bonaparte répandrait sur toute sa route le bruit qu'il ne

s'ouvrait un passage hardi vers les Indes 1798. que pour chasser les Anglais d'un pays si fertile, si riche et si industrieux; que pour marcher au secours de Tippo-Saëb, relever tous les trônes que les Anglais avaient réduits en poudre, rendre aux descendans de Tamerlan leur antique puissance, et concourir ainsi au triomphe de la foi musulmane. Que si de telles promesses paraissaient suspectes dans la bouche d'un général chrétien, du moins il pourrait convaincre et sultans, et pachas, et nababs, du motif politique qui le faisait agir: on croirait à sa haine profonde contre les vainqueurs d'Aboukir ; les Musulmans, effrayés des progrès de la domination anglaise dans les Indes, pourraient se rallier à son plus furieux ennemi. Déjà Bonaparte était en correspondance avec Tippo-Saëb, et il lui avait écrit du Caire qu'il allait passer la mer Rouge avec une armée innombrable et invincible, remplie du désir de le délivrer du joug de fer de l'Angle

terre.

Bonaparte voyait sans doute bien des obstacles dans un plan d'une si vaste étendue et d'une telle témérité. Le plus sérieux de tous ces obstacles était la perte de cette flotte

1798. magnifique qui aurait pu si bien seconder ses opérations militaires sur les côtes de la Palestine et de la Syrie, et lui fournir une puissante. artillerie de siége. Du reste, c'était une grande chance de succès pour son expédition, que de présenter à l'armée la plus héroïque et la plus aventureuse des conquêtes illimitées.

1799.

Dans le mois de janvier 1799, Bonaparte, laissant le général Désaix suivre le cours de ses victoires dans la Haute-Égypte, et après avoir placé de fortes garnisons dans tous les ports de l'Égypte que les Anglais pouvaient menacer, marcha vers la Syrie avec le reste de son armée. Djezzar-Pacha s'était avancé et venait de s'emparer du fort de El-Alrych. Le général Regnier fut chargé de le reprendre. Il y parvint, après avoir dispersé ou fait prisonnier un corps nombreux de Turcs et de Mamelucks qui s'opposait à l'investissement du fort. Les barbares enfermés dans El-Alrych ne pouvaient comprendre ce que c'était qu'une capitulation; ils l'acceptèrent dès qu'on eut réussi à leur donner cette notion du droit des gens. Seize cents hommes posèrent les armes, et plusieurs prirent parti dans l'armée fran

caise.

L'armée avait traversé soixante lieues du

désert le plus aride. Elle jouit enfin de l'aspect 1799. des montagnes de la Syrie; elle marche sur Ghazah. Les Turcs et les Mamelucks se présentent sur les hauteurs; mais dès qu'ils aperçoivent le redoutable carré qui se forme, le souvenir de la bataille des Pyramides les fait fuir précipitamment. Ghazah ouvre ses portes. On trouve de grandes provisions dans le fort, qui s'est rendu sans résistance. Jaffa, que Far mée française investit ensuite, était défendue par deux forts. Après trois jours de siége, la brèche est reconnue praticable. L'assaut est ordonné. Les carabiniers, les éclaireurs, les chasseurs s'élancent à la brèche. Les habitans éperdus voient des soldats français courir de toit en toit pour atteindre deux forts dont ils s'emparent. Le général Lannes et l'aide-decamp Duroc avaient montré ce chemin aux braves. En même temps une autre division pénètre dans la ville. La garnison, composée de près de quatre mille hommes, refuse jusqu'à la fin de capituler. Elle est passée au fil de l'épée, les habitans sont épargnés. Peu de jours après, Caiffa est emportée après un

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L'armée s'avance sur Saint-Jean-d'Acre; c'est le dernier asile de Djezzar-Pacha. Le

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