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rectoire. Grâces à leurs soins, Thibaudeau et Doulcet Pontécoulant sont épargnés. Dix out douze autres sont rayés, parce qu'ils ont eu le bonheur d'obtenir de leurs compatissans collègues des certificats de nullité ou d'imbécillité. L'un d'eux est affranchi du fatal voyage, parce qu'il a quatorze enfans. Dupont de Nemours est l'objet d'une vive contestation entre Tallien, qui veut se venger sur lui de plusieurs traits satiriques, et Chénier, dont madame de Staël a vivement sollicité l'intérêt pour l'ancien ami de Turgot. Enfin l'ascendant de Chénier l'emporte, Dupont est rayé ; la liste est arrêtée ainsi qu'il suit :

Aubry, du Conseil des Delahaye (de la Seine-
Cinq-Cents.

J. J. Aimé, dit Job Delarue, id.

Inférieure), id.

Doumerc, id.

Dumolard, id.

Aimé, id.

Bayard, id.

Borne, id.

Boissy-d'Anglas, id. Duplantier, id.

Duprat, id.

Bourdon (de l'Oise), Gibert - Desmolières,

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Camille Jordan, id. Villaret-Joyeuse, id.
Jourdan (André-Jo- Villot, id.

seph, Bouches-du- Barbé - Marbois, des

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Dossonville, ex-em- Mailhe, ex-Conven

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seront, sans retard, déportés dans le lieu qui sera déterminé le Directoire exécutif;

par

Leurs biens seront séquestrés aussitôt après la présente loi, et main-levée ne leur en sera accordée que sur la preuve authentique de leur arrivée au lieu fixé pour leur déportation.

Le Directoire exécutif est autorisé à leur procurer provisoirement, sur leurs biens, les moyens de pourvoir à leurs secours les plus urgens.

On voit par une telle liste que le Directoire frappait en aveugle comme le fait le peuple dans son délire; mais c'était avec une cruauté plus réfléchie.

La seconde proscription fut celle des auteurs, imprimeurs, directeurs et collaborateurs de quarante-deux journaux. Comme on pouvait atteindre dix ou douze personnes pour chacun de ces journaux, on voit que cette seconde liste surpassait de beaucoup la

première en étendue. Les Conseils jugèrent 1797à propos d'exempter de cette peine les collaborateurs des journaux. MM. de La Harpe, Fontanes, l'abbé Sicard, épargné par les assassins du 2 septembre; l'abbé de Vauxelles, écrivain ingénieux et piquant; MM. Richer de Serysy, Fiévée, Michaud, Bertin frères étaient portés sur la liste. Ils échappèrent à la déportation par la fuite. L'auteur de cette histoire fut arrêté dans la journée même du 18 fructidor; il n'était point rédacteur, mais collaborateur d'un journal; on ne l'en tint pas moins deux ans en prison : les journaux furent placés sous l'inspection de la police.

La Réveillère-Lépeaux profita de cette occasion pour assouvir sa haine contre les prêtres. On rapporta la loi qui avait permis aux prêtres déportés de rentrer en France. A un bannissement en terre étrangère on substitua la déportation à la Guiane les précautions furent prises de manière qu'une telle déportation ne fût qu'une longue mort.

Les émigrés rentrés, et ceux même qui étaient en instance depuis long-temps pour obtenir leur radiation, furent chassés de nouveau. Ceux qui ne seraient pas sortis de France

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dans le délai de quinze jours, étaient condamnés à être jugés par une commission militaire, qui les ferait fusiller après avoir constaté seulement l'identité de la personne : le sang recommença de couler.

Trois membres de la Famille royale, le prince de Conti, la duchesse d'Orléans et la duchesse de Bourbon, furent bannis de France et conduits en Espagne.

Les directeurs Carnot et Barthélemy furent remplacés par Merlin de Douai et François de Neufchâteau.

Il serait trop long de rapporter toutes les autres dispositions tyranniques de la loi du 19 fructidor. Je dirai seulement qu'elle ne respectait pas plus le pouvoir judiciaire que le pouvoir législatif. On destitua la moitié des membres du tribunal de cassation; on culbuta de nouveau l'institution des jurés.

Ce qui restait du Conseil des Anciens ne se prêta qu'avec un regret manifeste à sanctionner le code barbare qui ruinait la constitution dans toutes ses bases. MM. Laussat, Lecouteux-de-Canteleu et Régnier, depuis grand-juge sous le règne de Bonaparte, réclamèrent avec force contre les proscriptions. arbitraires de leurs collègues. D'après leurs

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