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première marche a surpris l'armée de Blücher au moment où elle passait de Lorraine en Champagne et l'a coupée en deux parties.

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Continuerons-nous notre route sur la Lor raine pour tenir tête à l'arrière-garde prussienne? ou bien, traversant les colonnes de Blü cher, pousserons-nous jusqu'à Chaumont cet Langres, ,pour couper aussi la marche du prin ce de Schwartzenberg? bu bien enfin redes scendrons-nous vers Troyes, pour nous mettre sur les traces du maréchal Blücher?

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Napoléon s'arrête à ce dernier parti, qui doit prévenir la jonction des Prussiens avec l'armée autrichienne; qui peut sauver Troyes, et qui, dans tous les cas, va faire tomber nos premiers coups sur l'ennemi le plus acharně. Le chemin le plus court, de Saint-Dizier à Troyes, est par la forêt du Der; mais c'est une traverse très difficile en tout temps, et dans laquelle il n'est pas présumable qu'une i armée s'engage au mois de janvier. Puisque cette route; est à la fois la plus courte et la moins prévue, Napoléon la préfère. D'ailleurs le trajet de Saint-Dizier Brienne par la fo rêt n'est que de deux marches, et à Brienne on retrouvera la chaussée; l'armée est fraîche et animée, l'artillerie est bien attelée et le temps/promet de la gelée.in. sup

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Dans la soirée du 27, les têtes de colonnes qui s'étaient avancées au-delà de Saint-Dizier se replient. La nuit Farmée passe la Marne, et, continuant ce mouvement rétrogra de, se jette à droite dans la forêt du Der. On ne laisse à Saint-Dizier qu'une faible arrière

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garde pour couvrir notre marche; et des offi ciers sont envoyés à Arcis-sur-Aube au duc de Trévise, pour qu'il revienne sur Troyes, et concoure ainsi avec sa vieille garde au mou vement que l'armée va faire de ce côté.

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Le 28, il ne gèle pas: il pleut, et l'armée a grande peine à continuer sa route; mais la joie des habitants, qui se croient sauvés en voyant nos troupes sur les pas de l'ennemi, fait diversion à ces premières fatigues et sou tient les espérances. Napoléon s'arrête au pe tit bourg d'Eclaron, pendant que les sapeurs en rétablissent le pont; les habitants l'entou rent; ils ont pris des Cosaques dans la nuit, ils remettent leurs prisonniers à nos troupes; ils portent tout ce qui leur reste de provisious sur le passage du soldat, et de tous côtés ils allument des feux pour le sécher. En s'éloi gnant de ces braves gens, Napoléon leur ac corde des fonds pour le rétablissement de leur église, et donne la croix de la légion au chi rurgien du pays, qui a fait la campagne d'Ep gypten) def & Fovin in volunt

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L'armée s'enfonce de plus en plus dans les boues de la forêt. On arrive très tard à Moni tier-en-Der. Le quartier-general s'y établiv chez le lieutenant-général Vincent, retiré dans cette ville depuis plusieurs années.

Napoléon passe la nuit à recevoir des las bitants des environs qui viennent lui apporter des nouvelles de l'ennemi. Il lui en arrive de toutes les directions. Un habitant de Chavan ge se distingue par tant de zèle et d'intelli gence, que Napoléon veut en faire un notaire,

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et crée pour lui un second notariat dans le canton. De leurs différents rapports il résul te que Blücher a été retenu à Brienne par la nécessité de rétablir le pont de Lesmont-surl'Aube, et que son arrière-garde n'est qu'à trois lieues de nous. Au point du jour, on reprend le chemin de Brienne; et le 29, dès huit heures du matin, la cavalerie du général Milhaud rencontre l'ennemi dans les bois de Maizières. On délogeait les hussards prussiens de ce village, lorsque le curé s'en échappe et vient se jeter à la botte de Napoléon, qui re trouve en lui un de ses anciens maîtres de quartier du collége de Brienne. Napoléon le prend aussitôt pour guide; Roustan le mameluck met pied à terre, et cède son cheval au

curé.

A mesure qu'on approche de Brienne, le combat s'engage plus vivement, fl

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Le maréchal Blücher, averti de notre marche, avait réuni ses forces; quelque diligence que nous eussions faite, il était déjà en communication avec les Autrichiens par Bar-surAube. Il voulait tenir dans la position de Brienne jusqu'à leur arrivée; et dans tous les cas, il avait fait ses dispositions pour se mé nager une retraite vers eux s'il y était forcé............. Il occupait fortement la colline sur laquelle la ville de Brienne est bâtie; ses troupes d'élite étaient rangées sur les belles terrasses du château qui dominent la ville; les Russes commandés par le général Olsufief étaient chargés de défendre les rues basses de Brienne.

C'est sur les terrasses du parc que notre

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attaque la plus vigoureuse se dirige; le géné ral Château, chef d'état-major, et gendre du duc de Bellune, conduit les troupes. Il enlève la position si vivement que le (feld-maréchal Blücher et son état-major ont à peine le temps d'en sortir. Sur ces entrefaites, le contre-amiral Baste forçait l'entrée de la ville basse, au pied de la montée du château; il y reçoit la mort; ses troupes n'en soutiennent pas moins vigoureusement le combat. En montant la rue du Château, nos tirailleurs se trouvent tête à tête avec un groupe d'officiers, prussiens, qui descendaient en toute hâte dans la ville; on fait main-basse sur plusieurs: dans le nombre des prisonniers se trouve le jeune d'Harden, berg, neveu du chancelier de Prusse; et l'on apprend par lui qu'il vient d'être pris au milieu de l'état-major général prussien, à côté du maréchal Blücher lui-même. Notre vieil ennemi l'a échappé belle! Ce n'est pas la dernière faveur de ce genre que la fortune lui réserve dans cette campagne.

Le gros de l'armée ennemie sort enfin de Brienne pour se porter sur la route de Bar sur-Aube, à la rencontre des Autrichiens; mais l'arrière-garde prussienne, qui reste maitresse d'une partie de la ville, s'obstine à reprendre le chateau. Nos troupes s'y défendent avec la même obstination, et la nuit qui sur vient ne peut mettre fin au combat.

Tandis que cette position nous était ainsi disputée, l'armée française établissait ses bivouacs dans la plaine qui est entre Brienne et les bois de Maizières. Nos convois d'artillerie

filaient dans la grande avenue pour aller prendre les positions qui leur étaient assignées; et Napoléon, après avoir donné ses derniers ordres, retournait par cette même avenue à son quartier-général de Maizières; il précédait ses aides-de-camp de quelques pas, écoutant le colonel Gourgaud, qui lui rendait compte d'une manoeuvre; les généraux de sa maison suivaient, enveloppés dans leurs manteaux. Le temps était très noir, et, dans la confusion dé cecampement de nuit, on ne pouvait guère se reconnaître que de loin en loin, à la lueur de quelques feux. Dans ce moment, une baude de Cosaques, attirée par l'appât du but et le bruit de nos caissons, se glisse à travers les ombres du camp, et parvient jusqu'à la route. Le général Dejean se sent pressé brusquement, il se retourne, et crie aux Cosagues! Eu même temps, il veut plonger son sabre daus la gorge de l'ennemi qu'il croit tenir; mais celui-ci échappé, et s'élance sur le cavalier en en redingote grise qui marche en tête. Corbineau se jette à la traverse; Gourgaud a fait le même mouvement, let, d'un coup de pistolet à bout portant, il abat le Cosaque aux pieds de Napoléon. L'escorte accourt, on se presse, on sabre quelques Cosaques; mais le reste de la bande, se voyant reconnu, saute les fossés et disparaît.

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Il est dix heures du soir, quand Napoléon est de retour à Maizières. Le prince de Neufchâtel arrive après tout le monde. On le ramène couvert de boue: il était tombé dans un fossé. Le curé de Maizières était égalemeut

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