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des bases essentielles au rétablissement d'un état d'é-' quilibre et à la tranquillité future de l'Europe. Elles. ont voulu que cette pièce fût portée sans délai à lá connaissance de leurs alliés. LL. MM. II. et RR.ne doutent point qu'immédiatement après la réception des réponses, les négociations ne puissent s'onvrir.

Nous nous empresserons d'avoir l'honneur d'en informer votre excellence, et de concerter alors avec elle les arrangements qui nous paraîtront les plus propres à atteindre le but que nous nous proposons. Je la prie de recevoir les assurances, etc.

Signe, le prince DE METTERNICI:

Francfort, le 10 décembre 1813;

Lettre de M. le duc de Vicence à M. le prince de Metternich.

Luneville, le 6 janvier 1814.

PRINCE,

La lettre que votre excellence m'a fait l'honneur de m'écrire le 10 du mois dernier m'est parvenue.

L'empereur ne veut rien préjuger sur les motifs qui ont fait que son adhésion pleine et entière aux bases que votre excellence a proposées d'un commun accord avec les ministres de Russie et d'Angleterre, et de l'aveu de la Prusse, aient eu besoin d'être communiquées aux alliés avant l'ouverture du congrès. Il est difficile de penser que lord Aberdeen ait eu des pouvoirs pour proposer des bases, sans en avoir pour négocier. S. M. ne fait point aux alliés l'injure de 'croire qu'ils aient été incertains et qu'ils délibèrent encore; ils savent trop bien que toute offre conditionnelle devient un engagement absolu pour celui qui l'a faite, dès que la condition qu'il y a mise est rem

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plie. Dans tous les cas, nous devions nous attendre à avoir, le 6 janvier, la réponse que votre excellence nous annonçait le 10 décembre. Sa correspondance et les déclarations réitérées des puissances alliées ne nous laissent point prévoir de difficultés, et les rapports de M. de Talleyrand, à son retour de Suisse, confirment que leurs intentions sont toujours les mêmes.

D'où peuvent donc provenir les retards? S. M. n'ayant rien plus à coeur que le prompt rétablissement de la paix générale, a pensé qu'elle ne pouvait donner une plus forte preuve de la sincérité de ses sentiments à cet égard, qu'en envoyant auprès des souverains alliés son ministre des relatious extérieures, muni de pleins pouvoirs. Je m'empresse donc, prince, de vous prévenir que j'attendrai à nos avant-postes les passe-ports nécessaires pour traverser ceux des armées alliées, et me rendre auprès de votre excellence. Agréez, etc.

Signe, CAULAINCOURT, duc de Vicence.

Réponse du prince de Metternich à M. le duc

de Vicence.

Fribourg, en Brisgau, le 8 janvier 1814.

MONSIEUR LE DUC,

J'ai reçu aujourd'hui la lettre que votre excellencè m'a fait l'honneur de m'adresser de Lunéville le 6 de ce mois.

Le retard qu'éprouve la communication que le gouvernement français attendait en suite de mon office du 10 décembre, résulte de la marche que devaient tenir entre elles les puissances alliées. Les explications confidentielles avec M. le baron de Saint-Aignan ayant conduit à des ouvertures officielles de la part de la France, LL. MM. II. et RR. ont jugé que la réponse de votre excellence, du 2 décembre, était de nature à devoir être

portée à la connaissance de leurs alliés. Les suppositions que votre excellence admet, que ce soit lord Aberdeen qui ait proposé des bases, et qu'il ait été muni de pleins pouvoirs à cet effet, ne sont nullement fondées.

La cour de Londres vient de faire partir pour le continent le secrétaire d'état ayant le département des affaires étrangères. S. M. I. de toutes les Russies se trouvant momentanément éloignée d'ici, et lord Castlereagh étant attendu d'un moment à l'autre, l'empereur, mon auguste maître, et S. M. le roi de Prusse me chargent de prévenir votre excellence qu'elle recevra le plus tôt possible une réponse à sa proposition de se rendre au quartier- général des souverains alliés. Je prie votre excellence, etc.

Signé, le prince DE METTERNICH.

Hier, 18 janvier, c'est-à-dire dix jours après la réponse de M. le prince de Metternich, M. le duc de Vicence était encore aux avant-postes.

MANUSCRIT

DE

MIL HUIT CENT QUATORZE.
SECONDE PARTIE.

CHAPITRE I.

ARRIVÉE DE NAPOLÉON A CHALONS SUR MARNE,
(Fin de janvier 1814.)

Le comte Bertrand monte dans la voiture
de Napoléon et prend place à côté de lui;
il réunit,
en l'absence du duc de Vicence,
les fonctions de grand écuyer à celles du grand
maréchal, et tous les services de voyage sont
sous ses ordres (1).

(1) Les aides-de-camp qui accompagnent Napoléon sont les généraux Drouot, Flahaut, Corbineau, Dejean Le général Drouot fait les fonctions de major-général de la garde. Aux aides-de-camp il faut ajouter les offi ciers d'ordonnance Gourgaud, Mortemart, Montmorency, Caraman, Pretet, Laplace, Lariboissière, Lamezan et Desaix.

Les chefs des différents services de la maison impériale sont pour cette campagne:

Le comte de Turenne, premier chambellan, et maître de la garderobe..

Le baron de Canouville. maréchal-des-logis.

1

Napoléon n'a avec lui que cinq voitures de poste. Il déjeûne à Château-Thierry, et le soir du jour de son départ il arrive à Châlons pour dîner.

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L'approche de l'ennemi avait jeté sur la route, une espèce de stupeur, que le passage de Napoléon a suspendue tout à coup; c'est l'effet ordinaire de sa, présence. Dans le danger commun, son arrivée à l'armée offre les seuls moyens de salut auxquels l'imagination des peuples puisse se confier. A chaque relai, les femmes et les enfants se groupaient autour des voitures; les hommes, formés à la hâte en garde nationale, s'ajustaient de leur mieux sous les armes, et peignaient plus vivement que tous les discours à quelles extrémités on était réduit. Bientôt une confiance naïve et bruyante a succédé à l'inquiétude; et les vignerons de Dormans, de Chateau-Thierry, et d'Epernay, ne craignent plus d'ajouter aux cris

1. Le baron de Mesgrigny, écuyer.

Le baron Fain, maitre des requêtes, premier secrétaire du cabinet.

Le général Bacler d'Albe, directeur du cabinet topographique.

Et le baron Yvan, premier chirurgien.

On distingue encore parmi les autres personnes de la maison les auditeurs Jouanne et Rumigny, premiers commis du cabinet; l'auditeur Lelorgne-d'Ideville, secrétaire interprète; le lieutenant-colonel du génie Athalin, et l'ingénieur-géographe Lameau, attachés au cabinet topogra phique; les chevaliers Fourreau et Vareliand, médecin et chirurgien de quartier; enfin les fourriers du palais Deschamps et Jongbloëdt.

Le service personnel de l'empereur se réduit aux valets de chambre Conftant, Pelart et Hubert, au mameluck Roustan, au piqueur Jardin, et au contrôleur de la bouche Colin, qui sont des hommes de confiance.

Presque tous se sont rendus d'avance à Châlons.

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