Abbildungen der Seite
PDF
EPUB
[ocr errors]

1

,,l'honneur et de la gloire. Dans ces derniers ,,temps, comme dans ceux de notre prospéri,,té, vous n'avez cessé d'être des modèles de ,,bravoure et de fidélité. Avec des hommes ,,tels que vous, notre cause n'était pas perdue; ,,mais la guerre était interminable: c'eût été ,,la guerre civile, et la France n'en serait de ,,Venue que plus malheureuse. J'ai donc sa ,,crifié tous nos intérêts à ceux de la patrie; ,,je pars: vous, mes amis, continuez de servir ,,la France. Son bonheur était mon unique ,,pensée; il sera toujours l'objet de mes voeux! ,,Ne plaignez pas mon sort; si j'ai consenti à ,,me survivre, c'est pour servir encore à votre ,,gloire. Je veux écrire les grandes choses ,,que nous avons faites ensemble!... Adieu, mes enfants! Je voudrais vous presser tous ,,sur mon coeur; que j'embrasse au moins vo,,tre drapeau!..."

A ces mots, le général Petit, saisissant l'aigle, s'avance. Napoléon reçoit le général dans ses bras, et baise le drapeau. Le silence d'admiration que cette grande scène inspire n'est interrompu que par les sanglots des soldats. Napoléon, dont l'émotion est visible, fait un effort et reprend d'une voix plus ferme : ,,Adieu encore une fois, mes vieux compa,,gnóns! que ce dernier baiser passe dans vos

coeurs !"

Il dit, et, s'arrachant au groupe qui l'entoure, il s'élance dans sa voiture, au fond de laquelle est déjà le général Bertrand.

Aussitôt les voitures partent; des troupes

françaises les escortent, et l'on prend la route de Lyon, Partout sur son passage, Napoléon recueille des témoignages touchants d'amour et de regrets... ,,On peut contester les ,,louanges, mais jusqu'ici, ce me semble, on ,,n'a pas contesté les regrets; et quand les ,,peuples pleurent un souverain, il faut les en croire (1)!

[merged small][graphic]

TRAITÉ

DU I I

AVRIL 1814,

CONNU SOUS LE NOM

DE TRAITÉ DE FONTAINEBLEAU.

Sa majesté l'empereur Napoléon d'une part; et leurs majestés l'empereur d'Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, l'empereur de toutes les Russies, et le roi de Prusse, stipulant tant en leur nom qu'en celui de tous leurs alliés, de l'autre; ayant nommé pour leurs plénipotentiaires, savoir:

Sa majesté l'empereur Napoléon, les sieurs ArmandAugustin-Louis de Caulaincourt, duc de Vicence, son grand-écuyer, sénateur, ministre des relations exté rieures, grand-aigle de la Légion-d'Honneur, chevalier des ordres de Léopold d'Autriche, de Saint-André, de Saint-Alexandre-Newski, de Sainte-Anne de Russie et de plusieurs autres; Michael Ney, duc d'Elchingen, et maréchal de l'empire, grand-aigle de la Légiond'Honneur, chevalier de la Couronne-de-Fer et de l'ordre du Christ (1); Jaques-Etienne-Alexandre Macdonald, duc de Tarente, maréchal de l'empire, grandaigle de la Légion-d'Honneur, et chevalier de la Cou ronne-de-Fer;

Et sa majesté l'empereur d'Autriche, le sieur Clément-Wenceslas Lothaire prince de Metternich, Winnebourg - Ochsenhausen, chevalier de la Toison-d'Or, grand'croix de l'ordre royal de Saint-Etienne, grandaigle de la Légion-d'Honneur, chevalier des ordres de

(1) Il est remarquable que le maréchal Ney ne prend pas ici le titre de prince de la Moskwa, par ménagement pour l'empereur Alexandre.

Saint-André, de Saint-Alexandre-Newsky, et de SainteAnne de Russie, de l'Aigle-Noir et de l'Aigle-Rouge de Prusse, grand'croix de l'ordre de Saint-Joseph de Wurzbourg, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et de plusieurs autres, chancelier de l'ordre. militaire de Marie-Thérèse, curateur de l'académie impériale des beaux-arts, chambellan, conseiller intime actuel de sa majesté impériale et royale apostolique, et son ministre d'état des conférences et des affaires étrangères.

(Dans le traité avec la Russie sont les titres du baron de Nesselrode, et dans le traité avec la Prusse sont les titres du baron de Hardenberg.)

Les plénipotentiaires ci-dessus nommés, après avoir procédé à l'échange de leurs pleins pouvoirs respectifs sont convenus des articles suivants:

ARTICLE 1. t

Sa majesté l'empereur Napoléon renonce, pour ét ses successeurs et descendants, ainsi que pour 'chacun des membres de sa famille, à tout droit de souveraineté et de domination, tant sur l'empire français et le royaume d'Italie que sur tout autre pays.

ARTICLE II."

Leurs majestés l'empereur Napoléon et l'impératrice Marie-Louise conserveront ces titres et qualités pour en jouir leur vie durant.

La mère, les frères, soeurs, neveux et nièces de l'empereur conserveront également, partout où ils se trouveront, les titres de princes de sa famille.

ARTICLE 111.

L'ile d'Elbe, adoptée par sa majesté l'empereur Napoléon pour le lieu de son séjour, formera, sa vie durant, une principauté séparée, qui sera possédée par lui en toute souveraineté et propriété.

Il sera donné en outre en toute propriété à l'empereur Napoléon un revenu annuel de deux millions de francs en rente sur le grand-livre de France, dont un million réversible à l'impératrice.

་་་་ ་

ARTICLE IV.

Toutes les puissances s'engagent à employer leurs bons offices pour faire respecter par les Barbaresques le pavillon et le territoire de l'ile d'Elbe, et pour que dans ses rapports avec les Barbaresques elle soit assimilée à la France.

ARTICLE V.

Les duchés de Parme, de Plaisance et Guastalla, seront donnés en toute propriété et souveraineté à sa majesté l'impératrice Marie-Louise. Ils passeront à son fils et à sa descendance en ligne directe. Le prince son fils prendra dès ce moment le titre de prince de Parme, Plaisance, et Guastalla.

1 ARTICLE VI.

[ocr errors]

sera réservé, dans les pays auxquels l'empereur Napoléon renonce, pour lui et sa famille, des domais nes, ou donné des ventes sur le grand-livre de France, produisant un revenu annuel, net, et déduction faite de toutes charges, de deux millions cinq cent mille francs. Ces domaines ou rentes appartiendront en toute propriété, et pour en disposer comme bon Ieur semblera, aux princes et princesses de sa famille, ét seront répartis entre eux, de manière à ce que le revenu de chacun soit dans la proportion suivante, Savoir:

-A madame mère, trois cent mille francs;

Au roi Joseph et à la reine, cinq cent mille francs;
Au roi Louis, deux cent mille francs;

A la reine Hortense et à ses enfants, quatre cent mille francs;

[ocr errors]
[ocr errors]

I

すず

[ocr errors]

Au roi Jérôme et à la reine, cinq cent mille francs ;) A la princesse Élisa, trois cent mille francs; · A la princesse Pauline, trois cent mille francs. Les princes et princesses de la famille de l'empereur Napoléon conserveront en outre tous les biens meubles et immeubles; de quelque nature que ce soit, quals possèdent à titre particulier, et notamment les rentes dont ils jouissent, également, comine particuliers sur le grand-livre de France, ou le Monte-Napoleone de Milan.

« ZurückWeiter »